1 mars 2006

America, America (1963) d’ Elia Kazan

America,   America Elle :
Elia Kazan projette sa propre histoire dans l’itinéraire de ce jeune émigrant grec vers l’Amérique, terre de toutes les promesses. Son écriture cinématographique est épurée et authentique, débarrassée totalement des clichés hollywoodiens sur le monde oriental. En toile de fond de ce voyage semé d’embûches vers un el dorado improbable, il met en scène les discriminations raciales que firent subir les turcs aux arméniens et grecs. Sa vision de la société orientale est sans fard : les visages sont marqués par la souffrance et le malheur, les femmes ne jouent pas les femmes fatales, la vie familiale est chaleureuse. Malgré quelques petites longueurs, on est saisi par le réalisme et la liberté de ton de ce film.
Note : 5 étoiles

Lui :
Il se dégage une forte authenticité de ce parcours d’un jeune grec-turc qui désire aller aux Etats-Unis. Que ce récit soit partiellement autobiographique est visible. En revanche, le film souffre de la longueur de certaines scènes qui manquent un peu d’intensité. L’acteur principal a pourtant une bonne présence (ténébreux, on le sent inspiré par les films de James Dean…) et d’autres personnages sont assez forts, tels le père de sa « fiancée ».
Note : 3 étoiles

Acteurs: Stathis Giallelis, Frank Wolff, Lou Antonio
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8 février 2006

Vie privée (1961) de Louis Malle

Vie privée Elle :
Il faut tout de même prendre un peu de recul pour regarder ce film de Louis Malle, surtout quand on n’apprécie pas nécessairement le personnage qu’est devenue Brigitte Bardot aujourd’hui. Le réalisateur semble fasciné par l’actrice dont il retrace la vie aux multiples aventures. Les rumeurs de scandale se répandent comme une traînée de poudre et les paparazzi s’échinent à la poursuivre inlassablement. Bardot est assez touchante dans ce rôle de recluse. La chute dans le vide de l’actrice est pathétique et semble infinie. Sur le sujet de la célébrité, le talentueux Louis Malle est parvenu à imposer un style très personnel et sans doute très différent de ce qu’aurait pu faire tout autre réalisateur.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce film de Louis Malle est une sorte de réflexion, certes pas forcément très profonde, sur la déification des vedettes de cinéma et leur difficulté de vivre une vie à peu près normale. Le doublage de Mastroianni est désagréable et l’ensemble du film manque un peu d’ampleur, restant au niveau du témoignage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Brigitte Bardot, Marcello Mastroianni
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6 février 2006

Monsieur (1964) de Jean-Paul Le Chanois

Monsieur Elle :
Amusante comédie de boulevard aux parfums de nostalgie des années 60. Gabin en valet de chambre classieux a beaucoup de présence. Les dialogues et situations sont empreints d’humour.
Note : 4 étoiles

Lui :
Bonne comédie française : la base du scénario est plutôt originale, l’interprétation excellente ; à cette époque, Gabin n’en faisait pas trop. Bref l’ensemble est particulièrement réussi et surtout il est étonnant de voir comme cela n’a pas vieilli : les ressorts du film fonctionnent tout aussi bien cinquante ans plus tard. Bien entendu, ce n’est pas très profond, mais on passe un réel bon moment.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Liselotte Pulver, Mireille Darc, Jean-Pierre Darras, Philippe Noiret, Gaby Morlay
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5 février 2006

« La Dolce Vita » (1960) de Federico Fellini

Titre français : « La douceur de vivre »

La dolce vitaElle :
J’ai bien aimé la première partie de ce film que je revois vingt ans plus tard. On suit le séduisant Mastroianni dans ses virées nocturnes au cœur de la bourgeoisie intellectuelle romaine. La rencontre avec la belle américaine (Anita Ekberg) fera date avec le bain dans la fontaine de Trévise. Mais ce n’est pas un simple voyage d’agrément pour Fellini. Il pointe le doigt sur le déclin de la société italienne. Il fait le portrait cruel et ironique d’une certaine caste intellectuelle riche, oisive et stupide mais également celui des catholiques. Les plans et portraits noir et blanc sont de toute beauté. Les personnages sont caricaturés et provocateurs. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque, ce genre de film était quasiment censuré dans l’Italie catholique conservatrice de l’époque. Cependant, j’ai trouvé le film trop long (3h). Cette observation de la déchéance de ces gens finit par être lassante dans la deuxième partie.
Note : 4 étoiles

Lui :
La dolce vita Ce film de Fellini, aussi grandiose et merveilleusement provocateur qu’il pouvait nous paraître il y a 20 ou 30 ans, souffre un peu d’être revu avec tout le recul que l’on peut avoir maintenant. Le regard qu’il porte sur cette faune romaine riche et oisive est tout de même un peu trop appuyé et le film se révèle assez long. Les différents tableaux (c’est presque un film à sketches) sont assez inégaux. Il n’en reste pas moins que certaines scènes sont marquantes, assez mémorables et impérissables. C’est un film que j’ai vu de nombreuses fois par le passé et je suis un peu surpris de beaucoup moins l’apprécier aujourd’hui.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Anita Ekberg, Anouk Aimée, Yvonne Furneaux, Magali Noël, Alain Cuny
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19 janvier 2006

Des pissenlits par la racine (1964) de Georges Lautner

Des pissenlits par la racine Elle :
Cette comédie d’humour noir à la Audiard rappelle Les Tontons flingueurs mais le scénario est moins riche et comporte certaines longueurs. L’accent parisien et les petits caïds au grand coeur sont de la partie. Les dialogues percutants avec Francis Blanche, Maurice Biraud, Michel Serrault, Mireille Darc sont amusants. Et puis cela rappelle notre enfance…
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film est un peu inférieur aux meilleurs films de cette veine policier/humour noir du tout début des années soixante. Il y a tout de même quelques perles au niveau des dialogues qui évoquent Les Tontons Flingueurs ou  Les Barbouzes. Beaux numéros d’acteurs, Francis Blanche en fait beaucoup, Louis De Funès est plus retenu ; Maurice Biraud et Mireille Darc sont excellents dans leurs rôles assez stéréotypés de truand et de vamp. Cela reste amusant mais comporte toutefois quelques longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michel Serrault, Maurice Biraud, Louis de Funès, Mireille Darc, Francis Blanche, Darry Cowl
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15 janvier 2006

Lawrence d’Arabie (1962) de David Lean

Titre original : « Lawrence of Arabia »

Lawrence d'ArabieElle :
Je ne suis pas vraiment parvenue à me ré-intéresser au destin mythique de Laurence d’Arabie qui, cette fois, ne m’a paru guère sympathique. Je suis restée hermétique à ses tourments, ses exploits, ses cruautés ; David Lean m’a semblé tenir le spectateur à distance. Le point fort est le grand sens de la mise en scène de David Lean et l’aspect visuel époustouflant du film. Quel talent pour filmer l’immensité des déserts ponctués de minuscules silhouettes humaines ou encore les scènes d’action avec des milliers de figurants et d’animaux !
Note : 2 étoiles

Lui :
Dans le genre des grandes épopées, ce film n’a que peu été égalé, une réussite due autant à la réalisation de David Lean qu’à la personnalité très ambigue de Lawrence d’Arabie. La réussite est d’autant plus manifeste dans cette version intégrale, même si le son et les dialogues des scènes ré-intégrées ont été refaits et ne s’intègrent qu’imparfaitement. Les scènes ajoutées permettent cependant de mieux comprendre la situation politique de l’époque et l’attitude assez attentiste et opportuniste des anglais. Sur le plan cinéma, les scènes de désert sont parmi les plus magnifiques jamais tournées, à la fois superbes sur le plan plastique mais aussi terriblement authentiques, nous plongeant ainsi totalement dans cet univers qui nous est si étranger. Parmi les acteurs, c’est peut-être Omar Shariff qui me paraît le plus remarquable. Un film qui laisse des traces.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Peter O’Toole, Alec Guinness, Anthony Quinn, Jack Hawkins, Omar Sharif, José Ferrer, Anthony Quayle, Claude Rains
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28 décembre 2005

Les Maraudeurs attaquent (1962) de Samuel Fuller

Titre original : « Merrill’s Marauders »

Les Maraudeurs attaquent Elle :
On le sait Samuel Fuller est spécialiste des films de guerre et son passé de combattant l’a beaucoup influencé dans sa mise en scène. On n’échappe pas bien sûr à la mise en avant de l’héroïsme américain mais, au-delà de cela, il nous relate sous une forme quasi-documentaire l’avancée très éprouvante d’une compagnie américaine de 3000 hommes à travers la jungle de Birmanie afin d’empêcher les japonais de rejoindre l’armée nazie. Au delà des combats, il s’intéresse davantage aux relations de solidarité qui se tissent entre les soldats face aux maladies, la souffrance et la faim. Il met en avant les horreurs de la guerre, la stupidité des ordres donnés par les supérieurs hiérarchiques qui n’ont aucun scrupule à envoyer à la boucherie ces hommes au bout du rouleau.
Note : 4 étoiles

Lui :
On a l’impression que Les maraudeurs attaquent est le genre de film où Samuel Fuller est particulièrement à l’aise, cette exhortation de l’héroïsme basé sur une notion très simple « aller plus loin que plus loin ». Cette histoire de guerre en Birmanie en 1944 a certes un aspect historique et le parcours de ce bataillon fut incontestablement héroïque, mais le discours de Fuller paraît tout de même un peu basique et prévisible.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jeff Chandler, Ty Hardin, Peter Brown
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9 décembre 2005

Prima della rivoluzione (1964) de Bernardo Bertolucci

Prima della rivoluzione Elle :
Je n’ai pas vraiment réussi à accrocher à ce deuxième film très hermétique de Bertolucci. Certes, un style se dessine avec des prises de vues noir et blanc très photographiques mais Bertolucci se laisse trop emporter par la forme au détriment de ses personnages qui ne sont pas attachants. Une jeune tante névrosée tombe amoureuse de son neveu et fait état de ses doutes et de ses angoisses, peut-être un peu trop d’ailleurs… Ce long métrage semble faire partie de ces films (peut-être trop intellectualisant) de la nouvelle vague qui vieillissent assez mal et perdent de leur impact avec le temps.
Note : 1 étoile

Lui :
Ce genre de réflexion, existentielle et politique, a beaucoup plus de mal à prendre, quarante ans plus tard.
Note : 1 étoile

Acteurs: Evelina Alpi, Gianni Amico, Adriana Asti
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10 novembre 2005

Les chevaux de feu (1964) de Sergei Parajanov

Titre original : « Tini zabutykh redkiv »

Les Chevaux de Feu Elle :
(En bref) Abandon au bout de 30 minutes. Je n’ai pas accroché à la forme ni au fond de ce film si souvent qualifié de chef-d’oeuvre. Le film me semble avoir mal vieilli et ce qui a pu étonner dans les années soixante évoque moins l’intérêt maintenant. La caméra tourbillonne jusqu’à la nausée. Les voix et chants sont criards et l’ensemble est assez agressif.
Note : pas d'étoile

Lui :
(En bref) Un tourbillon d’images assez difficile à supporter.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Ivan Mikolajchuk, Larisa Kadochnikova
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Remarque ultérieure (22/11/2009) :
Film à revoir.

28 septembre 2005

Loin de la foule déchaînée (1967) de John Schlesinger

Titre original : « Far from the Madding Crowd »

Far from the Madding Crowd Elle :
Trois acteurs de premier plan Julie Christie, Terence Stamp et Alan Bates pour cette adaptation de plus de trois heures du roman de Thomas Hardy. Dans l’Irlande paysanne du 19ème siècle, Bathsheba Everdene, une femme trop libre pour cette société rigide s’éprend d’un sergent noceur au grand désarroi de son voisin, riche propriétaire terrien et d’un jeune berger qu’elle a embauché. Malgré certaines longueurs, on se laisse entraîner dans ces paysages gris et les désillusions de cette jeune femme.
Note : 3 étoiles

Lui :
Adaptation cinématographique d’un roman de Thomas Hardy, histoire ô combien romanesque située dans la campagne profonde de l’époque victorienne. Les personnages sont pittoresques à souhait, on sent dès le début que c’est le genre d’histoire qui va nous faire pleurer parce que tout ce petit monde va être très malheureux en amour et c’est exactement ce qui se passe. Les images sont belles et les acteurs à fond dans leurs personnages, mais c’est diablement lent et on a envie d’accélérer le mouvement…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Julie Christie, Terence Stamp, Alan Bates
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