28 décembre 2005

Les Maraudeurs attaquent (1962) de Samuel Fuller

Titre original : « Merrill’s Marauders »

Les Maraudeurs attaquent Elle :
On le sait Samuel Fuller est spécialiste des films de guerre et son passé de combattant l’a beaucoup influencé dans sa mise en scène. On n’échappe pas bien sûr à la mise en avant de l’héroïsme américain mais, au-delà de cela, il nous relate sous une forme quasi-documentaire l’avancée très éprouvante d’une compagnie américaine de 3000 hommes à travers la jungle de Birmanie afin d’empêcher les japonais de rejoindre l’armée nazie. Au delà des combats, il s’intéresse davantage aux relations de solidarité qui se tissent entre les soldats face aux maladies, la souffrance et la faim. Il met en avant les horreurs de la guerre, la stupidité des ordres donnés par les supérieurs hiérarchiques qui n’ont aucun scrupule à envoyer à la boucherie ces hommes au bout du rouleau.
Note : 4 étoiles

Lui :
On a l’impression que Les maraudeurs attaquent est le genre de film où Samuel Fuller est particulièrement à l’aise, cette exhortation de l’héroïsme basé sur une notion très simple « aller plus loin que plus loin ». Cette histoire de guerre en Birmanie en 1944 a certes un aspect historique et le parcours de ce bataillon fut incontestablement héroïque, mais le discours de Fuller paraît tout de même un peu basique et prévisible.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jeff Chandler, Ty Hardin, Peter Brown
Voir la fiche du film et la filmographie de Samuel Fuller sur le site IMDB.

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9 décembre 2005

Prima della rivoluzione (1964) de Bernardo Bertolucci

Prima della rivoluzione Elle :
Je n’ai pas vraiment réussi à accrocher à ce deuxième film très hermétique de Bertolucci. Certes, un style se dessine avec des prises de vues noir et blanc très photographiques mais Bertolucci se laisse trop emporter par la forme au détriment de ses personnages qui ne sont pas attachants. Une jeune tante névrosée tombe amoureuse de son neveu et fait état de ses doutes et de ses angoisses, peut-être un peu trop d’ailleurs… Ce long métrage semble faire partie de ces films (peut-être trop intellectualisant) de la nouvelle vague qui vieillissent assez mal et perdent de leur impact avec le temps.
Note : 1 étoile

Lui :
Ce genre de réflexion, existentielle et politique, a beaucoup plus de mal à prendre, quarante ans plus tard.
Note : 1 étoile

Acteurs: Evelina Alpi, Gianni Amico, Adriana Asti
Voir la fiche du film et la filmographie de Bernardo Bertolucci sur le site IMDB.

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10 novembre 2005

Les chevaux de feu (1964) de Sergei Parajanov

Titre original : « Tini zabutykh redkiv »

Les Chevaux de Feu Elle :
(En bref) Abandon au bout de 30 minutes. Je n’ai pas accroché à la forme ni au fond de ce film si souvent qualifié de chef-d’oeuvre. Le film me semble avoir mal vieilli et ce qui a pu étonner dans les années soixante évoque moins l’intérêt maintenant. La caméra tourbillonne jusqu’à la nausée. Les voix et chants sont criards et l’ensemble est assez agressif.
Note : pas d'étoile

Lui :
(En bref) Un tourbillon d’images assez difficile à supporter.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Ivan Mikolajchuk, Larisa Kadochnikova
Voir la fiche du film et la filmographie de Sergei Parajanov sur le site imdb.com.

Remarque ultérieure (22/11/2009) :
Film à revoir.

28 septembre 2005

Loin de la foule déchaînée (1967) de John Schlesinger

Titre original : « Far from the Madding Crowd »

Far from the Madding Crowd Elle :
Trois acteurs de premier plan Julie Christie, Terence Stamp et Alan Bates pour cette adaptation de plus de trois heures du roman de Thomas Hardy. Dans l’Irlande paysanne du 19ème siècle, Bathsheba Everdene, une femme trop libre pour cette société rigide s’éprend d’un sergent noceur au grand désarroi de son voisin, riche propriétaire terrien et d’un jeune berger qu’elle a embauché. Malgré certaines longueurs, on se laisse entraîner dans ces paysages gris et les désillusions de cette jeune femme.
Note : 3 étoiles

Lui :
Adaptation cinématographique d’un roman de Thomas Hardy, histoire ô combien romanesque située dans la campagne profonde de l’époque victorienne. Les personnages sont pittoresques à souhait, on sent dès le début que c’est le genre d’histoire qui va nous faire pleurer parce que tout ce petit monde va être très malheureux en amour et c’est exactement ce qui se passe. Les images sont belles et les acteurs à fond dans leurs personnages, mais c’est diablement lent et on a envie d’accélérer le mouvement…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Julie Christie, Terence Stamp, Alan Bates
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27 septembre 2005

La Panthère Rose (1963) de Blake Edwards

Titre original : « The Pink Panther »

La panthère Rose Lui :
Ce premier film de la série La Panthère Rose est celui qui construit le personnage de l’inspecteur Clouseau avec sa légendaire maladresse qui se retourne toujours en sa faveur. En fait, Clouseau et le personnage du Fantôme, joué par David Niven, occupent une part égale dans ce premier volet mais les scènes les plus croustillantes sont bien celles qui mettent en scène l’inspecteur Clouseau. Le film reste plus retenu, moins explosif que les suivants.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Peter Sellers, David Niven, Robert Wagner, Capucine
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La série de La Panthère Rose, films réalisés par Blake Edwards :
La Panthère Rose  (1963) The Pink Panther
Quand l’inspecteur s’emmêle (1964) A shot in the dark
Le Retour de la Panthère Rose (1975) Return of the Pink Panther
Quand la Panthère Rose s’en mêle (1976) Pink Panther strikes again
La malédiction de la Panthère Rose (1978) Revenge of the Pink Panther
auxquels on peut ajouter les 3 films suivants sans Peter Sellers :
A la recherche de la Panthère Rose (1982) Trail of the Pink Panther
L’héritier de la Panthère Rose (1983) Curse of the Pink Panther
Le fils de la Panthère Rose (1993) Son of the Pink Panther avec Roberto Benigni

27 septembre 2005

Quand l’inspecteur s’emmêle (1964) de Blake Edwards

Titre original : « A shot in the dark »

A Shot in the darkLui :
Blake Edwards, récupérant l’adaptation cinématographique d’un roman de Marcel Achard, a quelque peu transformé le scénario pour donner la place centrale au personnage qu’il venait de créer dans La Panthère Rose : l’inspecteur Clouseau. C’est le seul point commun avec le film précédent toutefois, mais on retrouve avec joie ce personnage flegmatique, qui est une vraie catastrophe ambulante. On n’est pas loin du dessin animé, avec des gags simples mais qui fonctionnent bien.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Peter Sellers, Elke Sommer, George Sanders, Herbert Lom
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La série de La Panthère Rose, films réalisés par Blake Edwards :
La Panthère Rose  (1963) The Pink Panther
Quand l’inspecteur s’emmêle (1964) A shot in the dark
Le Retour de la Panthère Rose (1975) Return of the Pink Panther
Quand la Panthère Rose s’en mêle (1976) Pink Panther strikes again
La malédiction de la Panthère Rose (1978) Revenge of the Pink Panther
auxquels on peut ajouter les 3 films suivants sans Peter Sellers :
A la recherche de la Panthère Rose (1982) Trail of the Pink Panther
L’héritier de la Panthère Rose (1983) Curse of the Pink Panther
Le fils de la Panthère Rose (1993) Son of the Pink Panther avec Roberto Benigni

1 septembre 2005

Le démon des femmes (1968) de Robert Aldrich

Titre original : « The legend of Lylah Clare »

The Legend of Lylah Clare Elle :
Un film violent et morbide sur les fantasmes d’un réalisateur tyrannique d’Hollywood vis-à-vis d’une star assassinée qu’il veut faire réincarner dans un film par une jeune débutante (Kim Novak). Quelle ambiance dans le Hollywood des années fastes ! Les pulsions des uns et des autres sont malsaines. L’attrait du pouvoir, de l’argent, de la célébrité anime tout ce milieu et peut conduire jusqu’à la mort. Tout le monde en prend pour son grade, les producteurs nababs, les stars capricieuses, les réalisateurs méprisants, les assistants jaloux, les journalistes assassins. Aldrich crée une atmosphère étouffante et onirique ainsi que des personnages monstrueux. Il parvient également à nous surprendre avec une fin très mordante et inattendue.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le démon des femmes. C’est une vision assez sévère et dure d’Hollywood que nous offre Robert Aldrich avec cette histoire assez sombre. Le film perd beaucoup de son impact à cause de son rythme assez lent et d’une mise en place assez confuse, même peu crédible parfois. De plus certains parti-pris sont assez particuliers, telle la voix forcée de Kim Novak. La fin est à la fois assez terrible et plus convaincante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Kim Novak, Peter Finch, Ernest Borgnine
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31 août 2005

Le mépris (1963) de Jean-Luc Godard

Godard - Le méprisElle :
Film culte que l’on revoit avec grand plaisir, cette adaptation du roman d’Alberto Moravia est à la fois grave et lumineuse : pendant la préparation du tournage d’un film, « Ulysse », réalisé par Fritz Lang qui joue ici son propre rôle, nous assistons à la lente déchirure d’un couple (Brigitte Bardot et Michel Piccoli). Camille, simple dactylo cesse d’aimer Paul, le scénariste, car elle le méprise ; elle l’accuse de complaisance face à son producteur. Godard fait un parallèle intéressant avec l’histoire de Pénélope et Ulysse. La forme du film est novatrice. Scènes mythiques entre Piccoli et Bardot dans l’appartement où Godard fait glisser sa caméra d’une pièce à l’autre comme pour amorcer la fracture. Couleurs éclatantes et violentes de Capri où la tragédie va se jouer entre les deux protagonistes dans une maison rouge qui domine une mer éblouissante. Camille est un être simple qui ne parvient plus à dissiper le mépris qui l’habite. Paul est complètement désynchronisé dans sa vie par ce rejet brutal. N’oublions pas de mentionner la magnifique musique de Georges Delerue qui accentue l’ampleur du drame de ce couple.
Note : 5 étoiles

Lui :
A mes yeux, Le Mépris est le plus beau film de Godard, sur un couple en position instable, au bord de la rupture, et sur la naissance et l’amplification d’un sentiment de mépris de l’un envers l’autre. C’est aussi une réflexion sur la puissance de l’argent et de sa toute puissance dans le monde du cinéma. Godard parvient à utiliser parfaitement les atouts de ses acteurs, à commencer par Bardot, sans jamais en abuser. De nombreuses scènes sont de véritables petits bijoux et sont d’ailleurs devenues des classiques, à commencer par ce superbe générique de début, très cinématographique, avec ces noms donnés en voix off sur une superbe musique de Delerue. Tout le film est d’ailleurs à la fois un superbe hommage au cinéma et un grand moment de cinéma, de pur cinéma, de grand cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Michel Piccoli, Brigitte Bardot, Jack Palance, Fritz Lang
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Lire aussi  un très beau texte sur le générique et la première scène du film (lien archivé) .

Le MéprisRaoul Coutard dans le célèbre générique de Le Mépris de Jean-Luc Godard.

Le MéprisBrigitte Bardot et Michel Piccoli dans un superbe plan de Le Mépris de Jean-Luc Godard.

Le MéprisJack Palance, Brigitte Bardot et Michel Piccoli dans Le Mépris de Jean-Luc Godard.

Fritz LangFritz Lang dans Le Mépris de Jean-Luc Godard.

16 août 2005

La fièvre dans le sang (1961) de Elia Kazan

Titre original : « Splendor in the grass »

La fièvre dans le sang Elle :
Elia Kazan met en scène avec beaucoup de talent les premiers vacillements de la famille américaine fondée sur le profit. Deux jeunes amants brillamment interprétés par Warren Beatty et Natalie Wood voient leur amour détruit à cause des pressions et conventions familiales. Elia Kazan esquisse les portraits féroces d’un père tyrannique et riche qui exhorte son fils à lui succéder et d’une mère étouffante et puritaine. Il aborde audacieusement pour l’époque les thèmes de la souffrance sexuelle et la psychanalyse. Les personnages sont constamment au bord du gouffre. Il ausculte habilement leurs fêlures et leurs rêves brisés. Les émotions sont à fleur de peau.
Note : 5 étoiles

La fièvre dans le sang Lui :
Ce film de Kazan couvre de nombreux thèmes: l’amour fou, les rapports parents/enfants, la lourdeur sociale, l’attrait vers l’argent, et tous ces thèmes se mêlent harmonieusement dans un film puissant, fort, et dont les deux personnages sont les pivots autour desquels tout s’articule. Kazan filme cela de façon à la fois sombre et flamboyante, riche et sans artifices. Merveilleuse interprétation du jeune Warren Beatty et surtout de Natalie Wood, assez bouleversante. Kazan est là dans la veine de ses plus grands films, on pense parfois à East of Eden.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Natalie Wood, Warren Beatty
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8 août 2005

L’aveu (1969) de Costa-Gavras

AveuElle :
Note : 3 étoiles

Lui :
La polémique qui avait entouré ce film paraît presque dérisoire quelque 35 ans après sa sortie : concernant les procès staliniens en Tchécoslovaquie, il n’est plus aujourd’hui question de nier ni l’exactitude des faits ni la nécessité de les dénoncer. Le film de Costa-Gavras perd ainsi en grande partie son rôle militant mais conserve un intérêt historique certain. Il montre l’implacable machine mise en oeuvre pour forcer un homme à témoigner contre lui-même et les faits contenus dans le livre autobiographique d’Artur London sont suffisamment terrifiants pour que Costa-Gavras n’ait pas besoin d’avoir recours à ce manichéisme simplificateur que l’on trouvera dans certains de ses films ultérieurs. Il se dégage une indéniable force de ce film qui a tracé la voie d’un certain cinéma militant style « coup de poing », dans les années 70. Montand trouve là un de ses rôles les plus bouleversants.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Yves Montand, Simone Signoret
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