1 mai 2006

L’aîné des Ferchaux (1963) de Jean-Pierre Melville

L'Aîné des   Ferchaux Elle :
Ce road-movie psychologique à la française met en scène Charles Vanel en banquier poursuivi par la justice et Jean-Paul Belmondo en secrétaire particulier. L’argent fait tourner à l’orage leur cohabitation initialement respectueuse. Jean-Pierre Melville, toujours fasciné par l’Amérique, soigne particulièrement la forme en jouant sur les couleurs chaudes, les lignes, les lumières et parvient à créer un véritable voyage déambulatoire grâce à des plans de paysages américains sans acteurs insérés au milieu de scènes tournées en France. On peut reprocher trop de temps morts ainsi que certaines incohérences de scénario.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce face à face en forme de road-movie n’a pas la force que l’on pourrait en attendre, probablement parce que Melville semble manquer de précision, s’attacher plus à l’ambiance, aux travellings, qu’à la psychologie de ses deux personnages et au déroulé de son scénario. Au final, L’aîné des Ferchaux est peu froid et les acteurs semblent en retrait.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Belmondo, Charles Vanel, Michèle Mercier
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Pierre Melville sur le site IMDB.

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25 avril 2006

Rachel, Rachel (1968) de Paul Newman

Rachel, Rachel Elle :
Paul Newman se lance dans un film dérangeant, intriguant voire morbide. Il dépeint avec talent la morne vie de Rachel, une jolie vieille fille trentenaire qui habite chez sa mère. Ses parents étaient croque-morts et cet environnement l’a profondément marquée. Paul Newman parvient à créer un climat étouffant en décrivant les fantasmes, obsessions et angoisses de cette femme mais c’est assez pesant. On a hâte que cela se termine…
Note : 3 étoiles

Lui :
Techniquement parlant, Paul Newman a fort bien réussi son premier film, film qu’il aurait réalisé par amour pour sa femme qui y tient le rôle principal. Il fait preuve d’une bonne maîtrise de la mise en scène, et parvient à créer un climat très particulier. Il y réussit tellement bien à créer un climat lourd et angoissant que le film devient assez oppressant à regarder et au final franchement peu agréable…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Joanne Woodward, James Olson, Kate Harrington, Estelle Parsons
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15 avril 2006

Léon Morin, prêtre (1961) de Jean-Pierre Melville

Léon Morin,   prêtre Elle :
(pas vu)

Lui :
C’est un double portrait que Jean-Pierre Melville nous brosse dans Léon Morin, Prêtre, un double portrait qui pourrait n’en être qu’un seul, tant ces deux personnages se rejoignent, fusionnent. Il est bien entendu surprenant de voir Belmondo, qui sortait du succès d’A Bout de Souffle, incarner un prêtre (et de façon très crédible) mais ce personnage a indéniablement des points communs dans son caractère, son abnégation, sa volonté, avec les personnages de truands solitaires que Melville affectionne. Très belle prestation également d’Emmanuelle Riva. Le film n’est hélas pas sans quelques longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Belmondo, Emmanuelle Riva
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4 avril 2006

La métamorphose des cloportes (1965) de Pierre Granier-Deferre


La métamorphose des cloportes Lui :
Lino Ventura en truand décidé à décimer la « bande de cloportes » qui lui a fait porter le chapeau d’un casse lamentablement raté, voilà une bonne base pour un scénario haut en couleur, surtout avec des dialogues signés Audiard. Cependant, le film reste plusieurs crans en dessous des meilleurs du genre, à nul moment nous n’avons des envolées comparables à celles des Tontons Flingueurs ou autres Barbouzes par exemple et le film paraît donc avoir quelque peu vieilli.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Lino Ventura, Pierre Brasseur, Irina Demick, Charles Aznavour, Maurice Biraud
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3 avril 2006

Le Renard s’évade à 3 h (1966) de Vittorio De Sica

Titre original : « Caccia alla volpe »

Le Renard   s'évade à 3 h Elle :
Comédie plutôt ratée. Ce film paraît aujourd’hui vraiment kitsch et les gags tombent à plat.
Note : pas d'étoile

Lui :
Ce film tombe un peu trop dans le style production multi-nationale et, de ce fait, manque un peu d’esprit. On sent que Peter Sellers met de la bonne volonté mais cela ne prend pas vraiment. Dommage car le scénario était amusant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Peter Sellers, Victor Mature, Britt Ekland
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31 mars 2006

Le Roi de Coeur (1966) de Philippe de Broca

Le Roi de coeur Elle :
Cette curiosité anti-conformiste en avance sur son temps met en charpie l’ordre établi et les institutions. Un village, que les allemands veulent faire exploser, se vide de ses habitants… sauf l’asile d’aliénés. Les fous de l’asile envahissent les rues et habitations, se déguisent et recréent les institutions au gré de leur fantaisie. L’idée est originale, les personnages hauts en couleur. Je reprocherai certaines lenteurs et un humour qui a un peu vieilli.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le Roi de Coeur est un film assez étonnant, une sorte de fable anarchiste, antimilitariste ou plus simplement cocasse et farfelue. Une base de scénario assez remarquable permet à Philippe De Broca de recréer une société où les principales institutions et structures sociales sont représentées mais leurs règles ont volé en éclats… puisque la ville n’est tenue que par des « fous ». Et il en découle tout un tas de mini situations farfelues, comme une suite de jeux de rôles, où les fonctionnements habituels des rouages de la société sont détournés, retournés ou simplement ridiculisés. Sorti en 1966, il n’est pas étonnant que ce film ait reçu un mauvais accueil… en revanche, il me paraît plus étonnant qu’il n’ait pas été déterré dans les années soixante-dix.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Pierre Brasseur, Jean-Claude Brialy, Alan Bates, Geneviève Bujold, Julien Guiomar, Micheline Presle, Michel Serrault
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1 mars 2006

America, America (1963) d’ Elia Kazan

America,   America Elle :
Elia Kazan projette sa propre histoire dans l’itinéraire de ce jeune émigrant grec vers l’Amérique, terre de toutes les promesses. Son écriture cinématographique est épurée et authentique, débarrassée totalement des clichés hollywoodiens sur le monde oriental. En toile de fond de ce voyage semé d’embûches vers un el dorado improbable, il met en scène les discriminations raciales que firent subir les turcs aux arméniens et grecs. Sa vision de la société orientale est sans fard : les visages sont marqués par la souffrance et le malheur, les femmes ne jouent pas les femmes fatales, la vie familiale est chaleureuse. Malgré quelques petites longueurs, on est saisi par le réalisme et la liberté de ton de ce film.
Note : 5 étoiles

Lui :
Il se dégage une forte authenticité de ce parcours d’un jeune grec-turc qui désire aller aux Etats-Unis. Que ce récit soit partiellement autobiographique est visible. En revanche, le film souffre de la longueur de certaines scènes qui manquent un peu d’intensité. L’acteur principal a pourtant une bonne présence (ténébreux, on le sent inspiré par les films de James Dean…) et d’autres personnages sont assez forts, tels le père de sa « fiancée ».
Note : 3 étoiles

Acteurs: Stathis Giallelis, Frank Wolff, Lou Antonio
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8 février 2006

Vie privée (1961) de Louis Malle

Vie privée Elle :
Il faut tout de même prendre un peu de recul pour regarder ce film de Louis Malle, surtout quand on n’apprécie pas nécessairement le personnage qu’est devenue Brigitte Bardot aujourd’hui. Le réalisateur semble fasciné par l’actrice dont il retrace la vie aux multiples aventures. Les rumeurs de scandale se répandent comme une traînée de poudre et les paparazzi s’échinent à la poursuivre inlassablement. Bardot est assez touchante dans ce rôle de recluse. La chute dans le vide de l’actrice est pathétique et semble infinie. Sur le sujet de la célébrité, le talentueux Louis Malle est parvenu à imposer un style très personnel et sans doute très différent de ce qu’aurait pu faire tout autre réalisateur.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce film de Louis Malle est une sorte de réflexion, certes pas forcément très profonde, sur la déification des vedettes de cinéma et leur difficulté de vivre une vie à peu près normale. Le doublage de Mastroianni est désagréable et l’ensemble du film manque un peu d’ampleur, restant au niveau du témoignage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Brigitte Bardot, Marcello Mastroianni
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6 février 2006

Monsieur (1964) de Jean-Paul Le Chanois

Monsieur Elle :
Amusante comédie de boulevard aux parfums de nostalgie des années 60. Gabin en valet de chambre classieux a beaucoup de présence. Les dialogues et situations sont empreints d’humour.
Note : 4 étoiles

Lui :
Bonne comédie française : la base du scénario est plutôt originale, l’interprétation excellente ; à cette époque, Gabin n’en faisait pas trop. Bref l’ensemble est particulièrement réussi et surtout il est étonnant de voir comme cela n’a pas vieilli : les ressorts du film fonctionnent tout aussi bien cinquante ans plus tard. Bien entendu, ce n’est pas très profond, mais on passe un réel bon moment.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Liselotte Pulver, Mireille Darc, Jean-Pierre Darras, Philippe Noiret, Gaby Morlay
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5 février 2006

« La Dolce Vita » (1960) de Federico Fellini

Titre français : « La douceur de vivre »

La dolce vitaElle :
J’ai bien aimé la première partie de ce film que je revois vingt ans plus tard. On suit le séduisant Mastroianni dans ses virées nocturnes au cœur de la bourgeoisie intellectuelle romaine. La rencontre avec la belle américaine (Anita Ekberg) fera date avec le bain dans la fontaine de Trévise. Mais ce n’est pas un simple voyage d’agrément pour Fellini. Il pointe le doigt sur le déclin de la société italienne. Il fait le portrait cruel et ironique d’une certaine caste intellectuelle riche, oisive et stupide mais également celui des catholiques. Les plans et portraits noir et blanc sont de toute beauté. Les personnages sont caricaturés et provocateurs. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque, ce genre de film était quasiment censuré dans l’Italie catholique conservatrice de l’époque. Cependant, j’ai trouvé le film trop long (3h). Cette observation de la déchéance de ces gens finit par être lassante dans la deuxième partie.
Note : 4 étoiles

Lui :
La dolce vita Ce film de Fellini, aussi grandiose et merveilleusement provocateur qu’il pouvait nous paraître il y a 20 ou 30 ans, souffre un peu d’être revu avec tout le recul que l’on peut avoir maintenant. Le regard qu’il porte sur cette faune romaine riche et oisive est tout de même un peu trop appuyé et le film se révèle assez long. Les différents tableaux (c’est presque un film à sketches) sont assez inégaux. Il n’en reste pas moins que certaines scènes sont marquantes, assez mémorables et impérissables. C’est un film que j’ai vu de nombreuses fois par le passé et je suis un peu surpris de beaucoup moins l’apprécier aujourd’hui.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Anita Ekberg, Anouk Aimée, Yvonne Furneaux, Magali Noël, Alain Cuny
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