13 février 2007

Le train de 16h50 (1961) de George Pollock

Titre original : Murder, she said

Le train de 16h50Elle :
Polar bien classique mais captivant. La vieille Miss Marple en détective est croustillante. Tout le monde est suspecté de meurtre et c’est ce qui fait le charme de ce type de film.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le train de 16h50Agréable enquête policière. L’enquêtrice est inhabituelle (une vieille dame, Miss Marple), l’intrigue est suffisamment complexe pour que l’on ne devine pas qui est le meurtrier. Tous les ingrédients sont donc là pour une bonne adaptation d’un roman d’Agatha Christie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Margaret Rutherford, Arthur Kennedy, Muriel Pavlow
Voir la fiche du film et la filmographie de George Pollock sur le site imdb.com.

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Spécialiste des adaptations d’Agatha Christie, George Pollock tourna plusieurs « suites » avec Miss Marple en enquêtrice :
Meurtre au galop (« Murder at the gallop », 1963)
Passage à tabac (« Murder ahoy », 1964)
Lady Détective entre en scène (« Murder most foul », 1964)

6 février 2007

2001, l’odyssée de l’espace (1968) de Stanley Kubrick

Titre original : « 2001: A space odyssey »

2001 Odysée de l'espaceLui :
40 ans après sa sortie, regarder 2001 reste une expérience hors du commun. Bien qu’il ait été maintes fois plus ou moins copié, ce film reste unique dans l’histoire du cinéma et c’est sans doute avec le recul que l’on mesure le mieux sa force, sa personnalité, son audace. Ces longs plans presque oniriques seraient inconcevables aujourd’hui, même pour Kubrick, mais en cette fin des années 60 où l’homme partait à la conquête de la lune, ces images avaient un effet d’électrochoc. Nul besoin de parler de la force du scénario (basé sur une nouvelle d’Arthur C. Clarke « La sentinelle »), l’homme en quête de ses origines et de son destin, l’interprétation de la fin restant libre, toujours ouverte. 2001, l’odysée de l’espace est un film très méticuleux, où Stanley Kubrick a soigné tous les détails dans le but de créer une vision réaliste du futur de la technologie. La symbiose qu’il parvient à créer entre les images et la musique est particulièrement remarquable, une harmonie assez rare au cinéma. Le lever de soleil du début du film et la vision de la station orbitale sur fond de musique de Strauss font partie des plus beaux plans du cinéma, et des plus magiques. La lenteur du film pourra surprendre les spectateurs habitués aux films modernes de science-fiction. Pour l’apprécier, il suffit de se laisser submerger, de s’immerger dans ces images fabuleuses. 2001 est avant tout un film pour rêver.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Keir Dullea, Gary Lockwood, William Sylvester
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Remarque :
Ainsi parlait Zarathoustra est un poème symphonique composé par Richard Strauss en 1896, soit une dizaine d’année après la publication du conte philosophique homonyme de Nietzsche dont il est librement inspiré. Le choix de Kubrick n’est bien entendu pas anodin mais il a tenu à ce que cette évocation reste discrète.
On ne peut que penser aux écrits de Nietzsche :
« C’est là aussi que je ramassai sur la route ce mot « Surhumain », cette pensée, que l’homme est une chose qui doit être dépassé. C’est-à-dire que l’homme est un pont et non un terme et qu’il doit bénir les heures de midi et du soir qui sont les chemins d’aurores nouvelles. » (Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra)

A propos de la fin :
L’interprétation du film, notamment de la fin, a fait couler beaucoup d’encre. Voici mon interprétation :

Les monolithes sont des sentinelles posées par un être ou une civilisation supérieure (en tous cas bien plus avancée que nous le sommes). Le premier monolithe a été placé pour donner un coup de pouce à l’évolution de créatures jugées prometteuses : il leur donne *l’outil* qui va booster l’évolution.

Le second placé sur la lune et le troisième près de Jupiter sont là pour attendre que notre civilisation soit suffisamment avancée pour qu’un humain parvienne à s’en approcher. Ce 3e monolithe est une « porte vers les étoiles ». David Bowman est happé, propulsé dans l’espace-temps pour aller « ailleurs », un endroit où on lui a préparé un environnement humain qui le mette à l’aise (un poil décalé tout de même). Il y est observé et « on » en extrait le germe qui va permettre une nouvelle évolution à l’homme, symbolisée par ce foetus. Le foetus est envoyé dans le système solaire. Le final nous le montre qui regarde la Terre. C’est le stade d’après nous…

L’autre interprétation possible est de dire que la civilisation qui a placé les sentinelles attendait un signal pour revenir ensemencer la Terre. L’homme a ainsi préparé le terrain pour des êtres nouveaux (et supérieurs)… (glurps!) Mais dans ce cas, pourquoi observeraient-ils Bowman?

Arthur Clarke a écrit un livre adapté du film (« la sentinelle » n’était qu’une nouvelle qui correspondait surtout à l’épisode lunaire). Dans sa fin, le foetus observe la Terre (il n’est pas évident qu’il ait l’intention d’aller y vivre mais on le suppose) et voyant des armes de guerre en orbite, commence par les détruire ce qui crée « une aube brève et artificielle » sur la moitié du globe. Ensuite, il réfléchit à ce qu’il va pouvoir faire ensuite…

1 février 2007

Le docteur Jivago (1965) de David Lean

Titre original : Doctor Zhivago

Le docteur JivagoElle :
Grande fresque romantique pendant la révolution russe. Les destins du Docteur Jivago, de Lara et de sa femme sont jonchés de terribles épreuves telles la guerre entre rouges et blancs, le froid et la faim. Cet ode à l’amour qui triomphe de toutes les vilenies de la nature humaine est parfois par trop caricaturale mais le professionnalisme de David Lean fait que l’on se plonge dans cet univers avec effroi et délectation.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le docteur JivagoMalgré ses quelque 3 h 1/4, cette grande fresque épique parvient toujours à nous captiver même après 40 ans. Il n’y a pas d’acteurs de premier plan mais la mise en scène est opulente et le contexte historique fort, même s’il semble que Lean ait préféré mettre l’accent sur la trame sentimentale : Zhivago paraît plus à la quête d’un équilibre entre deux femmes, qu’en quête de vérité et de justice. Ce film n’en reste pas moins un grand spectacle (dans le bon sens du terme), bourré d’émotions et sentiments.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Omar Sharif, Julie Christie, Geraldine Chaplin, Rod Steiger, Alec Guinness
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19 janvier 2007

Ipcress danger immédiat (1965) de Sidney J. Furie

Titre original : « The Ipcress files »

Ipcress danger immédiatElle :
(pas vu)

Lui :
Adapté d’un roman de Len Deighton, « Ipcress, danger immédiat » est le premier d’une série de trois films dont le héros est Harry Palmer, un agent secret des services britanniques. Cette série cherchait à prendre le contre-pied du déjà mythique James Bond et effectivement ces deux héros n’ont en apparence bien peu en commun : Harry Palmer a fait de la prison militaire, il vit dans un appartement très ordinaire et le générique n’est pas une scène d’action haletante mais une scène de réveil laborieux suivi d’un petit déjeuner un peu poussif. Le scénario est assez bien ficelé, avec une belle progression dans la tension, et fait intervenir le thème de la manipulation du cerveau. Le film repose plus sur son atmosphère, assez pesante, que sur l’action ou la rapidité des évènements. Michael Caine joue tout en retenue cet anti-héros, parvenant parfaitement à distiller une petite dose d’humour glacé qui contribue à l’attrait du film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michael Caine, Nigel Green, Guy Doleman
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Les aventures d’Harry Palmer furent l’objet de deux suites :
Mes funérailles à Berlin (1966) de Guy Hamilton (Funeral in Berlin)
Un cerveau d’un milliard de dollars (1967) de Ken Russell (Billion dollars brain)
Puis beaucoup plus tard :
Beijing Express (1995) de George Mihalka (Bullet to Beijing)
Minuit à Saint-Pétersbourg (1996) de Douglas Jackson (Midnight in Saint Petersbourg)

23 décembre 2006

Cléopâtre (1963) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « Cleopatra »

Cléopâtre Elle :
Grandiose mise en scène, avec notamment l’entrée de Cléopâtre à Rome ou la bataille navale contre Octave, et multitude de figurants font que l’on plonge volontiers dans cet univers fait de trahisons, de perfidie, de soif de pouvoir et de vengeance.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cléopâtre Forte de la splendeur des reconstitutions et de la puissance du jeu de ses acteurs, cette version séduit et envoûte le spectateur. Hélas, la seconde partie sur la déchéance de Marc-Antoine est moins captivante que la première avec César et la longueur du film (4h) se fait durement sentir, principalement dans certains dialogues. Les scènes « d’action » sont toutefois impressionnantes et les scènes de foules ont une ampleur rarement égalée : l’entrée de Cléopâtre dans Rome reste l’une des scènes les plus grandioses de toute l’histoire du cinéma. Le film coûta une véritable fortune, mettant à mal l’équilibre financier de la Fox, et le tournage fut des plus mouvementés. Le cinéma-grand-spectacle par excellence.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Richard Burton, Rex Harrison
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Cléopâtre (1963) de Joseph L. Mankiewicz

Voir aussi sur ce blog les autres versions :
Cléopâtre de Cecil B. DeMille (1934)
César et Cléopâtre de Gabriel Pascal (1945)
Cléopâtre de Franc Roddam (TV) (1999)

6 décembre 2006

Accident (1967) de Joseph Losey

AccidentElle :
Dick Bogarde, professeur quarantenaire et rangé, tombe amoureux de son élève. Sans discontinuer, Joseph Losey positionne son personnage au bord du précipice. L’atmosphère lourde et ambiguë, les sous-entendus permanents de son épouse et de son ami, la musique jazz qui syncope des dialogues paisibles mais heurtés participent à l’écartèlement mental du personnage. Va-t-il céder à la tentation du désir malgré sa culpabilité ? Cette tentation obsessionnelle est admirablement filmée par Joseph Losey. Une oeuvre très originale et subtile.
Note : 5 étoiles

Lui :
Accident Tout n’est qu’ambiguïté dans ce film. Joseph Losey a choisi Oxford, ce symbole de la civilisation anglaise, pour nous conter une histoire où il faut gratter, dépasser les apparences pour découvrir les drames qui se jouent. Dick Bogarde est bien entendu l’acteur idéal pour ce genre de situation mais il est épaulé par de merveilleux acteurs. Losey parvient à créer un climat, une atmosphère qui s’épaissit sans cesse. Un film admirable.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Dirk Bogarde, Stanley Baker, Jacqueline Sassard, Michael York, Vivien Merchant, Delphine Seyrig
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5 décembre 2006

Operation Crossbow (1965) de Michael Anderson

Operation Crossbow Elle :
Film de guerre et d’espionnage assez captivant car véridique. Pour les Anglais, infiltrer les Allemands qui construisent des fusées V1 et V2 pour détruire Londres est une opération risquée qui nécessite un plan minutieux. Le film est palpitant et aussi assez émouvant quand on songe à ces espions qui perdaient ainsi la vie pour sauver leur pays.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce film, sur un « sujet en or », n’est pas le meilleur du genre mais reste intéressant à regarder. Il y a quelques longueurs, notamment toute la scène avec Sophia Loren. Le film aurait certainement gagné d’une mise en scène plus précise.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sophia Loren, George Peppard, Trevor Howard, John Mills, Paul Henried
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25 novembre 2006

Casino Royale (1967) de Val Guest, John Huston, Robert Parrish, Ken Hughes, Joseph McGrath

Casino Royale Elle :
(pas vu)

Lui :
Avant la version de 2006, Casino Royale a été adapté en 1967 sur le mode parodique. Cinq réalisateurs, une multitude de scénaristes (parmi lesquels se trouveraient Billy Wilder et Woody Allen), c’est le type-même de ce qu’on appelle un « film de producteur » (en l’occurrence Charles K. Feldman). Côté acteurs, c’est également un festival avec un nombre impressionnant de grands noms dans des petits rôles ou faisant de simples apparitions. Le résultat est assez inégal, la partie tournée par John Houston (la scène en Ecosse) n’étant d’ailleurs pas la plus réussie… Tous les ingrédients des James Bond classiques sont fortement parodiés, avec une profusion de « Bond girls » (on voit où Mike Myers a puisé son inspiration) mais quelques éléments, les gadgets par exemple, semblent mal ou pas assez exploités. Certaines scènes sont des petites perles du comique par l’absurde. Peter Sellers fait un joli numéro mais il faut attendre les vingt dernières minutes pour que tout le monde se lâche vraiment et la scène finale est un joli délire… En plus de la parodie, les clins d’oeils à d’autres films sont innombrables, depuis Le cabinet du Docteur Cagliari ou Dr Mabuse  jusqu’à The house that Jack built de la série TV The Avengers.
Note : 3 étoiles

Acteurs: David Niven, Ursula Andress, Peter Sellers, Woody Allen, Orson Welles, Deborah Kerr, Joanna Pettet, William Holden
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Voir nos commentaires sur Casino Royale version 2006

20 novembre 2006

Les tontons flingueurs (1963) de Georges Lautner

Les tontons flingueursElle :
Bien que devenu un film mythique à cause des dialogues savoureux de Michel Audiard et de quelques scènes truculentes entre Blier, Ventura et Blanche, je trouve que le scénario est assez inégal, lourd et ennuyeux par moments. La saveur des propos et un bon jeu d’acteurs ne suffit pas à en faire un bon film.
Note : 2 étoiles

Lui :
Assez ignoré au moment de sa sortie, cette parodie des films noirs est devenue, petit à petit au cours des ans, film culte (Lautner se dit être le premier étonné de la longévité de ce film). Il faut dire que les dialogues de Michel Audiard comportent un bon nombre de répliques d’anthologie et que le scénario est truffé de scènes savoureuses, la plus célèbre étant la « scène de la cuisine ». Ajoutez un formidable jeu d’acteurs, Bernard Blier et Lino Ventura en tête bien entendu mais aussi des seconds rôles très aboutis, et une mise en scène assez moderne de Lautner et vous avez effectivement un petit bijou du cinéma parodique français. On sait maintenant avec le recul que, dans le genre, il n’y a pas eu mieux depuis.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, Claude Rich, Pierre Bertin, Robert Dalban, Jean Lefebvre
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Pour relire les meilleurs dialogues

12 novembre 2006

La grande lessive (1968) de Jean-Pierre Mocky

La grande lessiveElle :
Abandon au bout d’une demi-heure. Le scénario est plutôt indigent : il s’agit pour Bourvil d’empêcher les petits n’enfants de regarder la télé par tous les moyens car ils dorment en classe  (quel programme !) ; les gags sont poussifs et éculés. Les films de Mocky sont assez inégaux.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Ce genre de comique a bien vieilli… (Abandon après 20 mn)
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Bourvil, Francis Blanche
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