18 novembre 2005

Genesis (2004) de Claude Nuridsany et Marie Pérennou

Genesis Elle :
Les réalisateurs de Microcosmos se sont attelés à retracer la naissance le l’univers et l’apparition de la vie sur terre. Le premier quart d’heure m’a paru ennuyeux. La mise en place manque de légèreté et se veut un peu trop pédagogique. La longue présence d’un vieux sage africain qui est chargé d’expliquer cette genèse nuit à l’ensemble. Ce n’est que lorsque les premiers animaux terrestres tous plus étranges les uns que les autres, apparaissent que la magie commence à opérer. Les images sont magnifiques et font rêver. On passe de la séduction à l’amour, de la procréation à la naissance et à la survie de l’espèce. On assiste à des ballets sublimes, des parades étonnantes, des ruses cocasses. J’aurai préféré voir s’afficher discrètement le nom des animaux et le nom de l’endroit où ils ont été filmés plutôt que de le découvrir en catimini pendant le générique. Un bon documentaire tout de même.
Note : 4 étoiles

Lui :
Genesis est un documentaire tout aussi remarquable que ne l’était Microcosmos. Dans la première partie, la naissance de l’univers nous est contée, expliquée et surtout superbement mise en image (en utilisant parfois de belles). Ensuite, c’est l’émergence de la vie et son passage sur la terre ferme qui sont illustrés par des scènes étonnantes avec des animaux souvent fort étranges. Les images sont réellement superbes. Seul ratage : le vieux conteur africain qui raconte l’ensemble (il doit toutefois faire un tabac auprès des moins de 10 ans…)
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sotigui Kouyaté
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17 novembre 2005

Stupeur et tremblements (2003) d’ Alain Corneau

Stupeur et tremblements Elle :
Satire féroce et amusante de la société japonaise engoncée dans ses carcans, sa hiérarchie pyramidale et perverse, ses rapports de soumission ambigus. Le film ou le livre ne donne vraiment pas envie d’aller vivre au Japon. J’ai la même impression que lorsque j’ai lu le roman d’Amélie Nothomb dont le film est adapté. De bonnes observations autobiographiques bien que parfois exagérées. Toute initiative ou créativité de la part d’un employé sont bannies sous peine de punition humiliante. Prouesse de Sylvie Testud qui s’exprime tout le temps en japonais. Néanmoins, certaines scènes de Stupeur et Tremblements distillent hélas le même ennui et la même monotonie que la vie de bureau au Japon.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette confrontation d’une occidentale à la mentalité japonaise est assez amusante… mais hélas guère plus. On reste au niveau de l’anecdote et on peut se demander si le trait n’est pas un peu grossi, parce que le film reprend un peu trop tous les clichés que l’on peut avoir sur la société japonaise : rigidité, soumission dans le travail, etc… Toutefois, si l’on ne va pas chercher trop loin, le film est assez plaisant avec ses bons mots et Sylvie Testud est vraiment étonnante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sylvie Testud, Kaori Tsuji, Taro Suwa
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15 novembre 2005

« Monsieur N. » (2003) de Antoine de Caunes

Monsieur N. Elle :
Monsieur N est bien plus convaincant que le film précédent d’Antoine de Caunes qui choisit ici de revisiter les dernières années de Napoléon à Sainte-Hélène ainsi que les mystères qui ont entouré sa mort. C’est lors de l’exhumation de son corps, pour le rapatrier aux Invalides, que son garde du corps anglais mène l’enquête pour savoir si c’est bien réellement Napoléon qui est dans le cercueil. Il interroge tous les proches qui l’ont assisté. La mise scène est belle et a nécessité de gros moyens. Néanmoins, parfois, on se laisse gagner par un certain ennui peut-être dû à la lourdeur de cette production.
Note : 4 étoiles

Lui :
Malgré une mise en scène par moment un peu brouillonne, le film Monsieur N est assez réussi dans son ensemble. Philippe Torreton est assez convaincant dans son interprétation de Napoléon et la thèse développée par le film semble tenir debout. La reconstitution de Sainte-Hélène est plutôt soignée et assez prenante. Par contre, le film souffre de ses imprécisions, manquant de cohésion dans le déroulement du scénario laissant le spectateur souvent insatisfait.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Philippe Torreton, Richard E. Grant, Jay Rodan, Elsa Zylberstein
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10 novembre 2005

Un homme sans l’Occident (2002) de Raymond Depardon

Un homme sans l'Occident Elle :
C’est en prenant tout son temps et par des plans fixes que Raymond Depardon parvient à capter en noir et blanc l’effroyable rudesse du Sahara. On est bien loin de notre vie de nantis et de la magie du désert colportée par les prospectus touristiques. Dans son désert, le ciel et le sol se confondent dans la blancheur et les silhouettes humaines sont fragiles. Le vent pénètre par tous les orifices et transforme les dunes en mer de sable ; la chaleur écrasante accable les nomades, le manque d’eau épuise les corps, les pillards tyrannisent les tribus. La beauté épurée des images et des cadrages témoigne de la résistance des hommes et de leur corps à corps avec la nature. Un beau témoignage d’humanité.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le film Un homme sans l’Occident, qui désire nous mettre dans la peau d’un habitant du désert à l’époque de la colonisation, ne parvient que partiellement à ses fins. Si on est tout à fait plongé dans l’univers, aidé par l’absence de sous-titres et par la beauté photographique des images, on reste vraiment spectateur et on assiste un peu aux évènements sans comprendre les réelles motivations du héros ou encore ses pensées. L’absence de continuité dans le scénario y est pour beaucoup : le film est plus une succession de scènes, souvent très belles certes, mais sans lien entre elles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ali Hamit, Brahim Jiddi, Wodji Ouardougou
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8 novembre 2005

Swimming Pool (2003) de François Ozon

Swimming Pool Elle :
Difficile de comprendre ce qu’a voulu faire François Ozon car le film joue en permanence sur l’ambiguïté des situations et des personnages. Au début, on se laisse embarquer tranquillement dans le Lubéron avec Sarah Morton, une femme coincée qui écrit des romans policiers. Elle est en mal d’inspiration et cherche le calme. Elle se confronte rudement avec une adolescente délurée et malheureuse (Ludivine Sagnier). Puis peu à peu, elle se laisse fasciner par sa liberté sexuelle et vole des pans de sa vie pour construire son nouveau roman. Charlotte Rampling est parfaite pour jouer la femme frigide et mystérieuse. Les premières fondations du scénario se dérobent sous nos regards pour aboutir à d’autres conclusions auxquelles on n’a pas de réponse définitive. C’est très bien fait et l’ambiance musicale accentue cette ambiguïté. Sous des apparences parfois trompeuses surgit une autre réalité.
Note : 5 étoiles

Lui :
François Ozon a parfaitement su créer un climat dans Swimming Pool, parvenant à exploiter fort bien cette confrontation entre une quinquagénaire anglaise coincée et une jeunette française écervelée, une situation pourtant déjà largement utilisée dans le cinéma. Sa mise en place est prenante et alléchante, mais au moment où l’on pense parvenir au coeur de l’intrigue… rien, il ne se passe rien. Pourtant il y a le matériel pour une intrigue, comme on le voit dans une fin qui n’explique rien et qui ne tient pas debout. On a l’impression qu’Ozon a balancé entre l’intrigue policière et un film plus centré sur la psychologie des personnages, et qu’il n’a su choisir, restant ainsi entre deux chaises. Malgré ces défauts, le film reste intéressant à regarder.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charlotte Rampling, Ludivine Sagnier, Charles Dance, Jean-Marie Lamour
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6 novembre 2005

Quand la mer monte… (2004) de Yolande Moreau

Quand la mer monte... Elle :
Malgré les bonnes critiques et les deux césars obtenus par Yolande Moreau, je n’ai pas du tout été séduite par son premier film et ai fini par abandonner. C’est un one-man show dans un one-man show. Autant aller voir un de ses spectacles. Le spectacle hideux de cette femme rougeoyante m’a très mal mis à l’aise et ne m’a fait ni rire ni même sourire. L’interprétation des acteurs m’a semblé être assez maladroite, le scénario qui se concentre sur la naissance d’un amour entre cette femme et un spectateur belge est ennuyeux et pas du tout émouvant. Bref rien pour plaire, à mes yeux du moins.
Note : pas d'étoile

Lui :
Je dois bien avouer avoir un peu du mal à comprendre pourquoi ce film a tant plu… Pour ma part, je n’ai pas du tout accroché et l’assez repoussant personnage de scène de Yolande Moreau n’est sans doute pas étranger à ce quasi-rejet. Abandon à la moitié de la projection.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Yolande Moreau, Wim Willaert
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2 novembre 2005

Tristan (2003) de Philippe Harel

Tristan Elle :
Avec la lourdeur d’un éléphant, Philippe Harel nous emmène en bateau dans ce polar psychologique avec une Mathilde Seigner bien caricaturale dans le rôle de la femme flic. Voulant jouer sur l’ambiguïté et les fausses pistes, il nous manipule dans des histoires invraisemblables pour finalement nous « rouler dans la farine ». Arrivé à la fin du film, on ne comprend plus rien et l’on se sent vraiment berné mais, surtout, on a l’impression d’avoir perdu son temps.
Note : 2 étoiles

Lui :
Tristan est un film est plutôt bien bâti. On accroche assez à cette histoire d’enquête policière sans violence (et même sans meurtre), Philippe Harel parvenant à recréer habilement des tranches de vie. Les personnages sont bien campés et tout serait parfait si le film ne se terminait pas en queue de poisson, une fin qui vient gâcher ce bel édifice.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mathilde Seigner, Jean-Jacques Vanier, Jean-Louis Loca
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29 octobre 2005

La Reine Margot (1994) de Patrice Chéreau

La Reine Margot Elle :
Je suis restée complètement hermétique à cette adaptation du roman d’Alexandre Dumas et ai abandonné à la moitié du film. La mise en scène christique et survoltée de Chéreau sème la confusion et finit par lasser. Elle occulte les véritables enjeux de cette fresque historique et cantonne le spectateur dans un rôle d’observateur lointain et indifférent. La fascination morbide de Chéreau pour les corps ensanglantés et les cadavres me submerge jusqu’à l’overdose. Mieux vaut se replonger dans la lecture du roman.
Note : pas d'étoile

Lui :
Difficile de rester serein face à cette hystérie permanente, cette excitation permanente… on perd rapidement le fil et on assiste de très loin. Et il y a cette attirance assez morbide de Chéreau pour les corps, meurtris de préférence et il nous filme en long et en large le massacre de la Saint-Barthélémy. Tout n’est bien sûr que tragédie (grandiloquente), on est bien fêlé (le roi est bon pour l’asile), on tue à tour de bras, on trahit au petit déjeuner… J’aurais préféré voir la version courte.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Isabelle Adjani, Daniel Auteuil, Jean-Hugues Anglade, Vincent Perez, Virna Lisi
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28 octobre 2005

Le coeur des hommes (2003) de Marc Esposito

Le coeur des hommes Elle :
Poussive comédie du fondateur de la revue de cinéma « Studio ». Les quatre compères (Darmon, Campan, Darroussin et Lavoine) nous exposent leurs problèmes de couples en bons machos qu’ils sont. Le film est bourré de clichés et les femmes ne sont pas à la fête. Le tout est enrobé de musiques toutes aussi insupportables les unes que les autres.
Note : 2 étoiles

Lui :
Film qui s’oublie vite, sur une base classique : la bande de 4 copains quinquagénaires qui ont du mal à trouver leur voie (sentimentale et amoureuse). Le scénario est bien mince et on a du mal à s’intéresser. Quelques bons mots. Une musique épouvantable.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Bernard Campan, Gérard Darmon, Jean-Pierre Darroussin, Marc Lavoine
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25 octobre 2005

Bon voyage (2003) de Jean-Paul Rappeneau

Bon voyage Elle :
On sent que Jean-Paul Rappeneau a vécu cette entrée des allemands dans Paris car la reconstitution de ces évènements troubles est pleine d’authenticité. C’est la pagaille partout, l’exode des juifs vers l’Angleterre et des parisiens vers Bordeaux. On ne peut faire confiance à personne, les espions allemands infiltrent toutes les couches de la société et le gouvernement au pouvoir veut pactiser avec l’ennemi. La mise en scène est d’une grande virtuosité ; le rythme du film est haletant grâce à la musique et au scénario qui regorge d’actions en tout genre. On n’a pas un instant de répit. Les personnages ont de l’épaisseur et les acteurs (Grégori Derangère, Depardieu, Adjani, Attal, Ledoyen) s’y donnent à coeur joie. Dans un contexte aussi grave, Rappeneau réussit le tour de force de mêler les évènements historiques au romanesque ce qui fait qu’on ne perd pas une miette du film.
Note : 5 étoiles

Lui :
Bon Voyage est un film très riche et particulièrement bien composé, que ce soit sur le plan du scénario avec un ensemble de personnages très différents qui jouent chacun un rôle important, ou sur le plan de la mise en scène, à la fois étonnante et époustouflante. De plus, Rappeneau se paie le luxe d’offrir un aspect historique assez important en ce début de guerre. Le romanesque et l’historique se mêlent harmonieusement. Le rythme est très souvent effréné, sans être jamais pénible, un ensemble quasi parfait qui ne laisse jamais de répit au spectateur.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Isabelle Adjani, Gérard Depardieu, Virginie Ledoyen, Yvan Attal, Grégori Derangère, Aurore Clément
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