9 mars 2007

À ce soir (2005) de Laure Duthilleul

A ce soirElle :
Film un peu dérangeant, A ce soir se laisse regarder malgré quelques maladresses. Laure Duthilleul approche le sujet de la mort que l’on veut oublier et cacher. La mort subite de ce jeune père au sein de sa famille apporte le désarroi, l’incrédulité, la douleur mais aussi son lot de cocasseries et de tracasseries un peu exagérées parfois. La mort de cet être très cher déstabilise et bouleverse la vie qui doit malgré tout continuer au travers de ces enfants insouciants. Sophie Marceau parvient à bien faire passer cette émotion contenue et cette folie qui l’effleure, avec justesse et sobriété.
Note : 3 étoiles

Lui :
C’est un premier film assez original à la fois dans thème et dans son traitement. Laure Duthilleul traite en effet cette histoire de face à face avec la mort de façon très personnelle, n’hésitant pas à faire intervenir le saugrenu ou même l’humour là on l’attend le moins. Elle montre aussi une certaine liberté au niveau du maniement de la caméra, ce que l’on remarque dès le générique avec un très beau plan de survol typé surnaturel du village. L’interprétation est dominée par Sophie Marceau qui est particulièrement remarquable, jouant pleinement son personnage tout en gardant une certaine retenue et marquant le film d’une indéniable présence. Le film a toutefois tendance à s’essouffler à mi-parcours en jouant de façon trop appuyée sur le saugrenu et les situations décalées, ce qui lui enlève de sa force.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sophie Marceau, Antoine Chappey, Fabio Zenoni
Voir la fiche du film et la filmographie de Laure Duthilleul sur le site imdb.com.

6 mars 2007

Le jeu des 7 différences

Closer Les témoins

A gauche : L’affiche de Closer, film de Mike Nichols (2004) avec Julia Roberts
A droite : L’affiche de Les Témoins d’André Téchiné (2007)

Closer est un très bon film, certes, mais de là à « s’inspirer » de la sorte de son affiche… C’est un procédé qui surprend de la part d’André Téchiné, l’un des meilleurs cinéastes français.

Ajout : Les Témoins est également un très beau film… voir nos commentaires

5 mars 2007

Deuxième vie (2000) de Patrick Braoudé

Deuxième vieElle :
Alors que j’appréhendais un peu de regarder cette comédie française, je fus finalement agréablement surprise. Certes, ce n’est pas un chef-d’oeuvre, mais on rit franchement. Les gags fonctionnent bien, sans aucune lourdeur ni vulgarité. Patrick Braoudé, acteur et réalisateur, manie les dialogues et les effets de surprise avec une certaine dextérité. Bref, on passe un bon moment.
Note : 3 étoiles

Lui :
Bonne surprise: c’est une excellente comédie à la française que Patrick Braoudé nous livre là. Le scénario est amusant et original, mais surtout les acteurs jouent avec justesse, sans chercher à en rajouter. Le résultat est très drôle, avec beaucoup de petites trouvailles pour rebondir sans arrêt. Une réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Maria de Medeiros, Isabelle Candelier, Patrick Braoudé, Daniel Russo, Gad Elmaleh, Elie Semoun, Thierry Lhermitte
Voir la fiche du film et la filmographie de Patrick Braoudé sur le site imdb.com.

1 mars 2007

Un ticket pour l’espace (2006) de Eric Lartigau

Un ticket pour l’espaceElle :
(pas vu)

Lui :
Ce ticket pour l’espace comporte vraiment de très bons passages, avec des situations décalées et saugrenues plutôt bien exploitées. On rit souvent et franchement, les gags ne sont jamais trop appuyés. Si le film me paraît plus réussi que Qui a tué Pamela Rose ? des mêmes protagonistes, l’ensemble manque encore un peu de direction générale, et peut-être aussi d’un pas supplémentaire vers l’absurde, pour arriver enfin à égaler des comédies du style Hot Shots qui semblent inspirer les deux compères Kad et Olivier. Mais en attendant, on prend volontiers plaisir à les regarder partir dans l’espace.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kad Merad, Olivier Barroux, Guillaume Canet, Marina Foïs, André Dussollier
Voir la fiche du film et la filmographie de Eric Lartigau sur le site imdb.com.

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23 février 2007

L’enfer (2005) de Danis Tanovic

L'enferElle :
A trop vouloir créer une atmosphère troublante, ce film frise le ridicule à force d’effets de caméra et d’ambiance. Le scénario autour de la vie affective perturbée de ces trois sœurs sonne bien creux. Que sont allés faire Jacques Gamblin, Emmanuelle Béart, Carole Bouquet, Karine Viard dans cette galère ?
Note : pas d'étoiles

Lui :
Au départ, il y a le projet de trilogie « Le Paradis, l’Enfer, le Purgatoire » que Krzysztof Kieslowski ne put mener à terme du fait de sa mort prématurée en 1996. Danis Tanovic reprend ici le second volet, pour lequel n’existait qu’une idée de scénario. Le problème principal est qu’il se perd à mettre en place ses trois personnages, trois femmes représentant une palette de caractères un peu trop classique : l’innocence, la passion, l’attente. Il parvient à créer un climat par moments mais abuse de stéréotypes et d’effets de caméra. Il faut attendre le dernier tiers du film, plus intense, pour mesurer la force qu’aurait pu avoir cette histoire. Les acteurs masculins sont très en retrait. Les trois actrices principales parviennent bien à assurer un type de rôle assez habituel pour chacune d’elles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Béart, Karin Viard, Marie Gillain, Guillaume Canet, Jacques Gamblin, Jacques Perrin, Carole Bouquet
Voir la fiche du film et la filmographie de Danis Tanovic sur le site imdb.com.
Le premier volet avait été adapté par Tom Tykwer : Heaven (2002)

Par ailleurs, il faut noter qu’il existe aussi :
L’enfer par Claude Chabrol (1994) avec Emmanuelle Béart (!) et François Cluzet
sans qu’il n’existe de lien entre ces deux films homonymes.

21 février 2007

Cache-cache (2006) de Yves Caumon

Cache-cacheElle :
(pas vu)

Lui :
Un homme s’incruste dans sa maison familiale dont il a été exproprié après que celle-ci ait été revendue. Il s’installe au fond du puits et observe les nouveaux arrivants. Une fois cette situation originale mise en place, on pourrait craindre que le film s’essouffle. Et bien non, après un court passage à vide, l’histoire ne manque pas de sel grâce à un jeu de cache-cache permanent où les objets ont une grande importance. C’est l’occasion pour Yves Caumon de détourner et d’altérer le quotidien dans des petites saynètes qui peuvent évoquer Tati par moments. Il est formidablement aidé par son acteur principal, Bernard Blancan, qui parvient à être incroyablement expressif sans prononcer une seule parole, jouant avec les murs, se glissant comme une anguille. Et quel regard ! (Le plan de la glace embuée est superbe). Les autres acteurs sont un peu plus fades en comparaison, mais c’est aussi leur rôle qui veut cela. L’ensemble reste plausible sans aucune exagération et le film est un vrai plaisir à regarder. Une réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bernard Blancan, Lucia Sanchez, Antoine Chappey
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20 février 2007

Regarde les hommes tomber (1994) de Jacques Audiard

Regarde les hommes tomberElle :
Trintignant compose un rôle inhabituel de clochard qui devient tueur à gages en compagnie d’un paumé incarné par Kassovitz. Jean Yanne en enquêteur solitaire et meurtri tente de retrouver l’assassin de son copain flic. Tout ce petit monde évolue dans un univers glauque à souhait, un peu trop d’ailleurs et finit par se rencontrer. Sans que l’interprétation des acteurs soit en cause, le scénario a tendance à tourner en rond et à devenir lassant.
Note : 3 étoiles

Lui :
Pour son premier film, Jacques Audiard choisit de réaliser un film assez sombre, sur l’improbable enquête d’un représentant de commerce pour dépister deux clochards devenus tueurs à gages(!). Les personnages sont désespérés, l’ambiance est glauque, tout ce petit monde est triste, sans but. Pas le film à regarder un soir de déprime…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jean-Louis Trintignant, Jean Yanne, Mathieu Kassovitz, Bulle Ogier, Christine Pascal
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20 février 2007

Du poil sous les roses (2000) de Jean-Julien Chervier et Agnès Obadia

Du poil sous les rosesElle :
Comédie originale sur les tourments amoureux et sexuels des adolescents. Mis à part les dialogues qui sont parfois très crus et peu crédibles, le mérite du film est de ne pas adopter le ton lénifiant habituel mais d’utiliser l’humour pour parler des maladresses, de la timidité, des obsessions qui peuvent hanter garçons et filles. Ce n’est pas un grand film mais on s’amuse.
Note : 3 étoiles

Lui :
Difficile d’accrocher à ces portraits forcés, excessifs et racoleurs d’adolescents en plein éveil aux choses du sexe.
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Julie Durand, Alexis Roucout
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18 février 2007

Vers le sud (2006) de Laurent Cantet

Vers le SudElle :
Laurent Cantet aime filmer les relations de pouvoir et de domination qui existent entre les gens. Après l’usine de Ressources humaines, il s’attèle à un tout autre univers, celui du tourisme sexuel. Il nous immerge dans un petit complexe touristique de Haïti où quelques femmes mûres occidentales viennent assouvir leurs fantasmes sexuels avec de jeunes haïtiens dont le beau Legba. Charlotte Rampling interprète comme souvent le rôle d’une femme en marge, toujours un peu à la limite de la provocation. De cet univers aseptisé, à l’écart de la réalité du pays, Laurent Cantet évoque avec sobriété les jalousies, les relations de dépendance à l’argent qui se nouent avec ces femmes esseulées. Peu à peu, il élargit son champ en faisant passer sa caméra de l’autre côté de la clôture de l’hôtel. On découvre la misère, la violence, les meurtres, tout un monde ignoré par les touristes. Le film est assez émouvant et il parvient à faire passer un certain message sans en rajouter.
Note : 4 étoiles

Lui :
Au travers de cette histoire de femmes qui viennent chercher dans les îles une aventure, Laurent Cantet soulève un certain nombre de questions sur notre rapport à la beauté, à l’exotisme et aussi sur les relations de pouvoir. Il le fait avec un film assez pudique et surtout sans aucun racolage, en évitant de sombrer dans les facilités que pouvait lui offrir son sujet. De caractères en apparence opposés, ses deux personnages principaux féminins sont admirablement interprétés par Karen Young et une Charlotte Rampling à la lucidité froide et tranchante. S’il n’est pas exempt de petites maladresses, notamment dans sa façon d’introduire le monde réel dans son histoire, le film apparaît vraiment réussi.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charlotte Rampling, Karen Young, Louise Portal, Ménothy Cesar
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15 février 2007

La fille du juge (2006) de William Karel

La fille du jugeElle :
William Karel porte l’histoire sensible de Clémence Boulouque en restant à mi chemin entre le documentaire et le film à l’écran. Nous sommes dans le milieu des années 80 en pleine vague d’attentats et de prise d’otages. Gilles Boulouque, le père de Clémence est un juge anti-terroriste ultra protégé et exposé aux menaces de mort et aux pressions politiques. La voix fragile et intimiste d’Elsa Zylberstein nous plonge avec délicatesse et effroi au coeur de la tragédie familiale de Clémence. Une alternance habilement agencée de photos, de films familiaux, d’archives d’actualité permet de reconstituer le douloureux parcours affectif de la petite fille qui ne parviendra pas à se remettre du suicide de son père. C’est un film émouvant et sobre.
Note : 4 étoiles

Lui :
La forme du film est assez originale, une forme que l’on pourrait assimiler à un livre parlé : la fille du juge Boulouque (chargé d’instruire les affaires de terrorisme à la fin des années 80) raconte son enfance et les répercussions des affaires sur sa famille et elle-même. C’est donc le point de vue de cette petite fille qui grandit dans cet environnement très perturbé. Tout est raconté en voix-off et illustré par des documents d’archives (journaux télévisés notamment). Ce n’est en aucun cas une enquête, il n’y a aucune révélation ou élément nouveau : il s’agit plutôt d’un film intimiste. L’ensemble est toutefois un peu long et les scènes sur le 11 septembre sont parfaitement inutiles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: (voix) Elsa Zylberstein
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