20 avril 2008

Extension du domaine de la lutte (1999) de Philippe Harel

Extension du domaine de la lutteElle :
(En bref) Adapation du roman de Michel Houellebecq. Film intéressant, à la fois triste, désabusé et plein d’humour grinçant. La vie de ces deux cadres informatiques reflètent la solitude sexuelle et amicale des grandes villes. Certaines réflexions intérieures du personnage principal sur la vie peuvent résonner en chacun de nous.
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref) Devant le pessimisme obstiné et acharné du personnage principal, on  sourit souvent. Mais au delà de l’humour, il subsiste un constat social assez terrible d’un homme en échec social complet, non pas économiquement mais affectivement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Philippe Harel, José Garcia, Catherine Mouchet
Voir la fiche du film et la filmographie de Philippe Harel sur le site imdb.com.

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14 avril 2008

Le chant du styrène (1958) de Alain Resnais

(Court métrage)

Le chant du styrèneElle :
Note : 3 étoiles

Lui :
Alain Resnais a réalisé de nombreux courts métrages dans les années 40 et 50 avant d’opter pour le format du long métrage. A côté de Nuit et brouillard, le plus connu d’entre eux, il y a plusieurs travaux de commandes comme Toute la mémoire du Monde sur la Bibliothèque Nationale ou ce Chant du Styrène, son dernier court-métrage, tourné juste avant Hiroshima, mon amour. C’est une commande de Péchiney : un film à la gloire de l’industrie du plastique… Ce qui est remarquable, c’est la façon dont Alain Resnais parvient à rendre un tel sujet, pas très affriolant à priori, à la fois captivant et un régal pour les yeux. Tourné en cinémascope, sur un texte de Raymond Queneau tout en alexandrins (parsemé de petites touches d’humour dont il a le secret), Le Chant du Styrène nous fait remonter tout le processus de fabrication en 19 minutes. In a lonely place Les images industrielles de tuyaux et de machines sont étonnamment belles, Resnais nous les présentant sous un jour esthétique peu courant. De plus, en introduction, il parvient à animer des objets en plastique de façon extraordinaire (très belle scène des louches en plastique). La musique est signée Pierre Barbaud, l’inventeur de la musique algorithmique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: (voix) Pierre Dux
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Pour lire le texte intégral de Raymond Queneau, voir le site de l’ACRIF :
« Ô temps, suspends ton bol, ô matière plastique
D’où viens-tu ? Qui es-tu ? Et qu’est-ce qui explique
(…) »

13 avril 2008

Je crois que je l’aime (2007) de Pierre Jolivet

Je crois que je l'aimeElle :
Une petite comédie romantique servie par de bons acteurs mais qui ronronne gentiment. Le coup du riche PDG solitaire qui s’amourache d’une artiste n’est pas très original ; on nous l’a fait mille fois. Rive gauche, rive droite, les clichés et les exagérations abondent ; il faut bien alimenter le scénario comme on peut.
Note : 2 étoiles

Lui :
Sur le fond, on ne peut pas dire que Je crois que je l’aime brille par son originalité : une histoire d’amour entre deux personnes que tout oppose. Sur la forme non plus d’ailleurs, le scénario se déroulant selon les codes et usages du genre. Son atout principal réside dans un second rôle : un chef de la sécurité roi de l’espionnage, maniaque des micros et caméras cachés, placidement interprété par François Berland. En revanche, le film est plombé par ses clichés et des effets scénaristiques assez voyants mais sans intérêt. Au final, Je crois que je l’aime est un film sans grande surprise et qui est tout juste plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Vincent Lindon, Sandrine Bonnaire, François Berléand, Liane Foly
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12 avril 2008

Poussière d’Ange (1987) de Edouard Niermans

Poussière d'angeElle :
(En bref) Polar original, esthétique et captivant. Edouard Niermans nous manipule et nous entraîne sur un réseau de pistes diverses. C’est à nous de démêler cet écheveau. Bernard Giraudeau en policier alcoolique est formidable de vérité.
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref) Bon film policier psychologique. Le personnage joué par Giraudeau est d’abord repoussant puis sympatique. La première vision de ce film ne m’avait toutefois pas laissé grand souvenir mais je l’ai revu sans déplaisir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bernard Giraudeau, Fanny Bastien, Fanny Cottençon, Michel Aumont
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11 avril 2008

Le Monocle Noir (1961) de Georges Lautner

Le Monocle NoirElle :
(pas vu)

Lui :
Très librement inspirée des mémoires de l’authentique Colonel Rémy, la série du Monocle débute par Le Monocle Noir dans lequel Georges Lautner se livre à une amusante parodie des films d’espionnage. Il préfigure le genre qui aura de beaux jours durant la décennie 60 et dont le fleuron le plus connu reste Les Tontons Flingueurs. Paul Meurisse interprète avec beaucoup de flegme et de distinction un commandant des Services Secrets sur la piste d’un ancien responsable nazi. Tout le film se déroule dans un vieux château rempli de passages secrets, lieu de rencontre de nostalgiques du IIIe Reich… et d’agents secrets. Après un début un peu long à se mettre en place, l’humour prend tous ses droits, essentiellement dans les dialogues, jouant beaucoup sur le décalage et le saugrenu. A côté du merveilleux Paul Meurisse, les seconds rôles sont particulièrement réussis.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Paul Meurisse, Jacques Marin, Elga Andersen, Bernard Blier, Pierre Blanchar, Jacques Dufilho
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La série du Monocle (tous réalisés par Georges Lautner) :
Le Monocle Noir (1961)
L’oeil du Monocle (1962)
Le Monocle rit jaune (1964)

11 avril 2008

L’œil du Monocle (1962) de Georges Lautner

L’oeil du MonocleElle :
(pas vu)

Lui :
Un ancien SS, seul rescapé d’un commando qui cacha un trésor et des documents en mer près de Bonifaccio en 1943, revient sur les lieux 20 ans plus tard pour récupérer le butin. Plusieurs groupes d’agents secrets de divers pays sont là pour mettre la main sur lui. On retrouve donc dans L’Oeil du Monocle ce principe de la guerre des agents secrets, principe plus poussé et mieux exploité que dans le premier volet Le Monocle Noir. L’histoire est plutôt plus riche avec de nombreux rebondissements et de chausse-trappes dont Paul Meurisse se tire toujours avec flegme et distinction : il tient toujours son pistolet comme pour assister à une soirée mondaine et c’est un plaisir de le voir évoluer ainsi en environnement hostile. Ce délicieux décalage est accentué par beaucoup de bons mots. L’œil du Monocle est vraiment une amusante parodie de films d’espionnage qui nous fait passer un réel bon moment.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Paul Meurisse, Robert Dalban, Maurice Biraud, Elga Andersen, Charles Millot
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La série du Monocle (tous réalisés par Georges Lautner) :
Le Monocle Noir (1961)
L’oeil du Monocle (1962)
Le Monocle rit jaune (1964)

11 avril 2008

Le Monocle rit jaune (1964) de Georges Lautner

Le Monocle rit jauneElle :
(pas vu)

Lui :
Dans la série des Monocle, Le Monocle rit jaune est le troisième et dernier ; c’est aussi le moins réussi malgré son côté totalement excentrique et parfaitement farfelu. Rien n’est sérieux dans cette histoire où le Monocle part à Hong Kong chercher l’instigateur d’attentats contre des centrales nucléaires de par le Monde. On aurait pu attendre un peu plus du fait de cet environnement oriental surpeuplé et d’ailleurs les scènes les plus réussies sont celles où nos héros font face à toute une vague de sbires à la mine patibulaire (telle la scène dans la ruelle ou Le Monocle fait un carnage contre toute vraisemblance). Ces scènes sont hélas trop rares, le film manquant réellement de ressort. Paul Meurisse a tendance à un peu surjouer son personnage cette fois-ci : son petit dodelinement après avoir tiré avec son pistolet le petit doigt en l’air se transforme en sautillement un peu forcé mais il nous gratifie toujours heureusement de quelques bonnes répliques comme celle-ci, après que son acolyte en colère ait fracassé une table du tranchant de la main : « Mon ami, voilà une superfluité dont vous auriez pu vous passer »…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Paul Meurisse, Marcel Dalio, Robert Dalban, Olivier Despax, Edward Meeks
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La série du Monocle (tous réalisés par Georges Lautner) :
Le Monocle Noir (1961)
L’oeil du Monocle (1962)
Le Monocle rit jaune (1964)

8 avril 2008

La consultation (2006) de Hélène de Crécy

La ConsultationElle :
Un film documentaire utile, intéressant et émouvant sur le quotidien d’un médecin généraliste qui est le rouage essentiel de la communication et de l’information médicale. Toutes les couches de la société défilent devant lui avec leurs espoirs, leurs problèmes et leurs douleurs. Les émotions qui se dégagent de ces entretiens avec le médecin sont de l’ordre de l’humain mais aussi de l’impudique. La souffrance physique révèle la plupart du temps des problèmes psychologiques comme si les maux du corps étaient un révélateur de l’âme. On peut cependant s’interroger sur ce qui a pu pousser ces clients volontaires à se prêter au jeu de la caméra et de cette mise à nu car elle les déshabille parfois impudiquement et négativement.
Note : 4 étoiles

Lui :
Certes, La Consultation est un documentaire absolument nouveau dans la vision qu’il nous offre de la « médecine ordinaire » d’un généraliste confronté à des cas forts différents : il nous présente à la fois une certaine image de la société actuelle et aussi nous interroge sur notre rapport à la médecine. Cependant on peut aussi se demander où va s’arrêter cette pénétration parfaitement impudique de la caméra, cette Caméra sacralisée par notre société comme de l’organe de l’ouverture totale. Quelle est l’étape suivante ? « 24 heures de la vie d’un psychiatre » ? « Secrets de confessionnal » ? On peut aussi se demander pourquoi La Consultation n’a pas été tourné avec des acteurs (il y a ne serait-ce que 10 ans, ce documentaire avec personnes réelles eut été probablement inconcevable). Répondre à cette question en entraîne d’autres sur le rôle de l’information dans notre société.
Note : 2 étoiles

Acteurs:
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7 avril 2008

TwentyNine Palms (2003) de Bruno Dumont

Twentynine PalmsElle :
Un homme et une femme sont à la dérive en plein désert californien pour faire du repérage photographique. Ambiance de road movie avec ses bars, ses motels, ses stations-service et ses grands espaces désertiques. Mis à part des scènes de sexe assez crus, le temps s’écoule très lentement sans qu’il arrive quelque chose de notoire. La routine du quotidien prend le dessus : manger, dormir, faire l’amour, rouler. C’est une parenthèse hors du temps dans laquelle Bruno Dumont ausculte un couple dans ses rapports de domination de l’un par rapport à l’autre en tentant de faire monter l’angoisse dans ce no man’s land sans fin. Cet homme et cette femme passent de la plus grande des jouissances à la pire des violences et douleurs. L’amour et la haine se catapultent, les ego s’entrechoquent entre masculin et féminin. La deuxième partie est longue et confuse. Le réalisateur préfère laisser le spectateur démêler les fils de son histoire qui se termine violemment. C’est assez frustrant ; on reste sur sa faim et on trouve l’exercice un peu vain.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans 29 Palms, Bruno Dumont n’a visiblement aucune intention narrative. Le film est une errance d’un photographe et de son amie dans les déserts du sud de la Californie. Il est difficile de dire que nous les observons puisqu’ils ne parlent pas beaucoup et qu’il ne passe que peu de choses durant les ¾ du film, à part des accouplements un peu primitifs et quelques disputes. Partant d’un environnement neutre, l’atmosphère devient un peu plus inquiétante et oppressante mais les transitions sont brutales, laissant le spectateur sans explication à ces changements inopinés. La fin est quant à elle dramatique et brutale, laissant libre cours à une certaine bestialité. L’image et le son sont globalement très bruts, à tel point qu’une scène de nuit comporte même le bruit lancinant de la machinerie de l’équipe de cinéma (cela donne l’impression d’avoir enfilé un générateur électrique comme sac à dos). 29 Palms est à mes yeux plus à voir comme un film assez expérimental ; cela a sans doute permis à Bruno Dumont de faire ensuite des films assez puissants comme Flandres.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Yekaterina Golubeva, David Wissak
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6 avril 2008

A la campagne (1995) de Manuel Poirier

A la campagneElle :
(En bref) Dans cette chronique de vie à la campagne, Manuel Poirier nous fait languir pendant 1h30 pour peu de choses. On a l’impression qu’il s’ennuie autant que ses acteurs avec son sujet, sujet que l’on discerne bien mal.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) A la Campagne c’est un peu la province vue par un réalisateur parisien : boulots pas intéressants, pas de nanas, voisins casse-pieds… et tout ce petit monde ne rêve bien entendu que d’une chose : aller à Paris! Bref on s’ennuie ferme à la campagne, à tel point que le film n’a pas grand chose à raconter.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Benoît Régent, Judith Henry, Sergi López
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