20 avril 2008

Extension du domaine de la lutte (1999) de Philippe Harel

Extension du domaine de la lutteElle :
(En bref) Adapation du roman de Michel Houellebecq. Film intéressant, à la fois triste, désabusé et plein d’humour grinçant. La vie de ces deux cadres informatiques reflètent la solitude sexuelle et amicale des grandes villes. Certaines réflexions intérieures du personnage principal sur la vie peuvent résonner en chacun de nous.
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref) Devant le pessimisme obstiné et acharné du personnage principal, on  sourit souvent. Mais au delà de l’humour, il subsiste un constat social assez terrible d’un homme en échec social complet, non pas économiquement mais affectivement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Philippe Harel, José Garcia, Catherine Mouchet
Voir la fiche du film et la filmographie de Philippe Harel sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Philippe Harel chroniqués sur ce blog…

Une réflexion sur « Extension du domaine de la lutte (1999) de Philippe Harel »

  1. Une heureuse rencontre entre deux personnalités aux univers pas si éloignés l’un de l’autre. Houellebecq est très fort pour décrire des personnages un peu à part et que la vie moderne mène à des dérives diverses, Harel aime bien montrer , souvent délicatement, les difficultés que rencontrent des individus à installer entre eux d’harmonieuses relations .
    Et nous allons assister aux non-évènements qui mènent notre héros ( nous ne savons même pas son nom et c’est ainsi que le désigne pompeusement la voix off ) à un séjour à l’asile . Question décor on navigue de bureaux en salles de réunion, de chambres d’hôtels en self-services, peu chaleureux et impersonnels endroits consacrés à la productivité et à la fonctionnalité, avec passages de détente par un cinéma porno et une boite un peu misérable . Et ou notre héros , en parka fatiguée et informe pantalon de velours , est accompagné de son collègue Tisserand, à l’air un peu plus fringant et rieur mais tout aussi seul et largué .
    Le tout est entrecoupé de scènes dans un appartement dans un immeuble moderne, de plans d’échangeurs d’autoroute, de courses en supermarché et de chambres d’hopital .
    En le décrivant ainsi, nous pouvons imaginer un film morne et ennuyeux, pourtant je n’ai jamais trouver le temps long . Les personnages secondaires arrivent à être souvent surprenants , notre héros m’a inspiré de la sympathie et José Garcia fait une étonnante prestation en collègue juif et puceau ( les deux traits privés que le personnage nous livrera sur lui) . Harel apporte une bonne dose d’humour noir et acide, une observation acérée de nos contemporains dans leurs manies ou leurs tracas. On a la voix off dans le style de ce faisaient Piéplu et Dubillard dans les années 70’s pour commenter l’inexistence d’action, la propre voix off aussi de notre héros exprimant ses pensées, parfois en décalage avec ce qu’on voit ( la plage de La Baule ) ou les comparaisons vies sexuelles / économiques .
    J’ai souri et même ri plusieurs fois ( la tarte défoulatoire à la collègue un peu coincée) .
    Et Harel, comme le fait Houellebecq en écrivant des pages très chaudes , s’offre le culot de nous balancer quelques plans authentiquement pornographiques ( est ce lui qui les a filmé ? ) . Peut être est-ce pour cela que le film n’est aujourd’hui pas très facile à voir : pas de passage à la télé, disparu des salles et jamais repris malgré la notoriété de l’écrivain, DVD peu diffusé et jamais réédité…Et un mystère Harel . Malgré une carrière intéressante dont les derniers opus sont de bons téléfilms datant de plusieurs années, le bonhomme semble avoir disparu des radars . Il a pourtant à mon sens fait preuve de talent et on aimerait le revoir derrière une caméra . Au boulot, Harel !!

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