23 août 2008

La maladie de Sachs (1999) de Michel Deville

La maladie de SachsElle :
(En bref) Le portrait du Docteur Sachs illustre le rôle essentiel qu’un médecin de province exerce sur la population d’une ville. C’est l’accoucheur des corps mais aussi des âmes. Le fait que chacun de nous puisse s’y retrouver rend le film vraiment attachant.
Note : 4 étoiles

Lui :
(En bref) Ce portrait d’un médecin généraliste nous intéresse et nous amuse parfois. Certes La Maladie de Sachs ne respire pas l’optimisme, le film est même assez sombre par toutes les détresses qu’il montre mais c’est surtout le portrait d’un homme,  un portrait admirablement bien dressé dans lequel Michel Deville montre un grand style narratif. Très belle prestation d’Albert Dupontel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Albert Dupontel, Valérie Dréville, Dominique Reymond
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17 août 2008

Dialogue avec mon jardinier (2007) de Jean Becker

Dialogue avec mon jardinierElle :
Cette histoire d’amitié et de découverte de deux mondes différents entre un peintre parisien et un employé des chemins de fer n’est certes pas sans clichés sur la vie provinciale et les intellectuels parisiens mais elle est aussi touchante. Le duo Auteuil et Darroussin fonctionne bien et ne manque pas d’émotion. Jean Becker fait l’éloge de la vie simple, de la nature, du bon cœur et se moque gentiment du milieu artistique parisien. Sans être un grand film, on peut se laisser glisser dans la douceur apaisante de cette histoire qui fleure bon la nostalgie et les racines de chacun.
Note : 3 étoiles

Lui :
Un artiste-peintre parisien renoue des relations avec un ami d’enfance du centre de la France qui va lui communiquer une certaine simplicité de vie. Par son ton général, Dialogue avec mon Jardinier se situe un peu à part de la production habituelle. Jean-Pierre Darroussin donne vie à ce jardinier avec beaucoup de naturel, il est vrai que ce rôle convient parfaitement à son visage bienveillant et affable. Certes, cette confrontation ville / campagne n’est pas sans comporter quelques images d’Epinal, surtout du côté du « bon sens des gens simples » mais l’ensemble est assez plaisant et même amusant. Dialogue avec mon jardinier nous apporte une bouffée d’air pur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Darroussin, Daniel Auteuil, Fanny Cottençon
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12 août 2008

Les liaisons dangereuses 1960 (1959) de Roger Vadim

Les Liaisons dangereusesElle :
Le film a fait scandale au tout début des années 60. La société française n’est encore pas prête à recevoir des images et des discours si débridés. Recherchant avant tout le plaisir et les aventures extra conjugales, un couple marié se confie tout et joue un petit jeu bien dangereux pour eux et pour leurs amis proches. Roger Vadim nous plonge au son du jazz dans la bonne société bourgeoise de Neuilly qui tente de s’encanailler et de s’adonner aux mœurs libertines. Les dialogues et les manigances sont pleins de perversité et de cruauté. Gérard Philipe et Jeanne Moreau en sont presque machiavéliques. Ce qui devait être un petit jeu d’amour sans conséquence devient une guerre froide et sans merci car l’amour avec un grand A s’est insinué dans leur relation. Les éclairages et la musique sont somptueux.
Note : 5 étoiles

Lui :
Roger Vadim transposant le libertinage des Liaisons Dangereuses à notre époque, il y avait de quoi créer un scandale en 1960. Ce fut effectivement le cas avec interdictions de projection à la clef dans de nombreuses villes. Il est vilipendé encore aujourd’hui, les critiques acerbes se portant plus sur Roger Vadim lui-même que sur le film. Pourtant, Les Liaisons Dangereuses 1960 réussit parfaitement cette transposition de l’atmosphère feutrée du XVIIIe à la gent mondaine et superficielle du XXe. Faussement abrités derrière un détachement trop ostensible, ces personnages expriment encore plus fortement la cruauté de leurs sentiments que dans la version ultérieure de Stephen Frears. Le couple formé par Gérard Philipe et Jeanne Moreau provoque à la fois attirance et répulsion ; Roger Vadim sait parfaitement utiliser cet antagonisme pour former un cocktail explosif. La liberté des sentiments, il l’exprime aussi par une certaine liberté dans sa façon de filmer avec certains plans audacieux. L’image, d’un beau noir et blanc, et la musique très présente de Thelonious Monk et Art Blakey contribuent à faire des Liaisons Dangereuses 1960 le meilleur film (et de loin!) de Roger Vadim.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jeanne Moreau, Gérard Philipe, Annette Vadim, Jeanne Valérie, Boris Vian
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Jazz :
Thelonious Monk a enregistré la musique pour le film en juillet 1959. Ces morceaux ne sont jamais sortis en disque. En revanche, les morceaux enregistrés par Art Blakey et ses Jazz Messengers sont sortis en CD. Dans la scène finale de la surprise-partie, c’est Art Blakey que l’on entend mais c’est une autre formation que l’on voit jouer à l’écran avec Kenny Dorham, Barney Wilen et Kenny Clarke.

Autres adaptations du roman de Choderlos de Laclos :
Les Liaisons Dangereuses de Stephen Frears (1988), avec Glenn Close, Michelle Pfeiffer et John Malkovitch
Valmont de Milos Forman (1989), avec Colin Firth et Annette Bening
Cruel Intentions de Roger Kumble (1999), avec Sarah Michelle Gellar.
Les Liaisons Dangereuses de Josée Dayan (2003), film TV franco-canadien avec Catherine Deneuve et Rupert Everett.

11 août 2008

L’enfant sauvage (1970) de François Truffaut

L'Enfant sauvageElle :
1798, la capture d’un enfant laissé totalement à l’abandon depuis son plus jeune âge dans une forêt permet à François Truffaut de se mettre en scène en pédagogue cartésien pour tenter d’éduquer ce petit « sauvage » afin de le remettre sur le chemin des humains. On part de zéro ; le jeune enfant presque à l’état animal ne sait ni marcher, parler, écrire, pleurer, aimer. On suit ce délicat apprentissage de la vie avec intérêt et émotion. Un simple larme, un besoin de caresse ou un simple son émis de la part de l’enfant procure des petits bonheurs bien mérités au patient pédagogue qui emprunte des chemins de communication inconnus et fait parfois des erreurs. Un film dépouillé et aride, bien à part dans la filmographie de Truffaut.
Note : 5 étoiles

Lui :
En 1798, un enfant sauvage est trouvé dans une forêt du centre de la France. Il est pris en charge par le Docteur Itard persuadé qu’il sera possible de faire son éducation. François Truffaut a toujours montré son intérêt pour l’éducation et pour traiter ce sujet qui lui tient tant à cœur il n’hésite pas à passer, pour la première fois, devant la caméra pour interpréter le docteur. L’Enfant Sauvage lui permet de nous montrer l’importance de l’éducation, que l’inné n’intervient que peu dans la formation du caractère d’un individu. Comme pour appuyer sa démonstration, il filme dans un noir et blanc assez austère d’apparence, très contrasté, particulièrement adapté à la minutie et à la précision de la technique du docteur. L’Enfant Sauvage est basé sur des faits réels, François Truffaut ayant respecté presque à 100% les écrits du véritable Docteur Itard. Dans la réalité, « Victor de l’Aveyron » est resté 5 années avec le docteur, puis avec Madame Guérin, sa mère adoptive, le restant de ses jours (il mourut à l’âge de 40 ans environ) .
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Cargol, François Truffaut, Françoise Seigner
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10 août 2008

Rembrandt (1999) de Charles Matton

RembrandtElle :
(En bref) Film intéressant et bouleversant sur la vie tragique de ce grand peintre. On peut sans doute reprocher à Charles Matton d’avoir trop cherché à recréer le visuel des tableaux de Rembrandt. Il n’en reste pas moins que c’est assez réussi et très beau à regarder. Charles Matton est lui-même un peintre et sculpteur assez connu.
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref) Le film Rembrandt nous propose une superbe reconstitution de la vie à Amsterdam au XVIIe siècle et des toiles du peintre. Cette biographie est en outre touchante et même assez poignante. Un très beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Klaus Maria Brandauer, Romane Bohringer, Jean Rochefort
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10 août 2008

C’est quoi la vie? (1999) de François Dupeyron

C'est quoi la vie?Elle :
(En bref) Fils et petit-fils de paysans, Nicolas travaille à la ferme de ses parents. La première partie illustre la vie difficile de paysans dans l’Aveyron et nous en dresse un tableau assez noir. La seconde partie du film, après la mort du père, est plus optimiste et plus avenante : Nicolas commence une nouvelle vie de paysan dans les paysages magnifiques du Causse.
Note : 4 étoiles

Lui :
(En bref) C’est quoi la vie? a tendance à surfer sur les besoins de retour à la nature des citadins mais le film a le mérite de ne pas en montrer que les aspects séducteurs. Belle prestation d’Eric Caravaca.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Eric Caravaca, Jacques Dufilho, Jean-Pierre Darroussin, Isabelle Renauld, Michelle Goddet
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9 août 2008

Le roi et l’oiseau (1979) de Paul Grimault

Le roi et l’oiseauElle :
(pas vu)

Lui :
En 1950, Paul Grimault avait réalisé La Bergère et le ramoneur, un dessin animé (le premier long métrage français d’animation) adapté d’un conte d’Andersen avec l’aide de Jacques Prévert. Le film ne sortira que 3 ans plus tard après avoir été remanié et dénaturé par les producteurs. 17 ans plus tard, Paul Grimault reprend le projet pour le réaliser vraiment selon ses intentions premières et celles de Jacques Prévert. Il ne garde qu’une vingtaine de minutes de la première version. Le Roi et l’Oiseau met en scène un roi despotique et imbu de son image qui traque sans répit une jeune bergère qu’il veut épouser et le jeune ramoneur avec lequel elle s’est enfuie. Les décors sont à la mesure de l’ego du roi, démentiels et démesurés tout en restant très beaux et parfois aériens. Certaines parties sont copiées sur Venise et la basse cité évoque Metropolis. De nombreux mécanismes rendent ces décors vivants, avec moult trappes pour les importuns (!), le plus volumineux étant un géant de métal que le roi utilise comme arme d’anéantissement. On sent la plume de Prévert dans les textes et les gags parsèment tout le film. Pamphlet contre la tyrannie et l’oppression, Le Roi et l’Oiseau est vraiment remarquable, une perle rare dans le cinéma d’animation.
Note : 4 eacute;toiles

Acteurs: (voix) Jean Martin, Pascal Mazzotti, Raymond Bussière
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7 août 2008

2 Days in Paris (2007) de Julie Delpy

2 Days in ParisElle :
Julie Delpy a bien du talent non seulement de comédienne mais aussi de réalisatrice. Ce premier film révèle un ton très personnel à mi-chemin entre les prises de tête à la Woody Allen et la légèreté des films français d’auteur. La fraîcheur, la spontanéité, l’humour, l’anticonformisme mais aussi la gravité émanent de cette histoire de couple qui ne parvient pas à trouver l’accord parfait entre la France et l’Amérique. Les dialogues et situations sont souvent hilarants. On passe un bon moment.
Note : 5 étoiles

Lui :
Marion, française d’origine, vit à New York avec Jack. Au retour d’un voyage à Venise, ils repassent par Paris, l’occasion pour Marion de revoir parents et amis. 2 days in Paris est vraiment un film de Julie Delpy, puisqu’elle y fait tout : scénario, rôle principal, réalisation, montage. Elle parvient à trouver un style bien à elle, un style qui fait penser à Woody Allen bien entendu mais dans une tonalité différente. Son style se sent dans l’écriture, dans le ton libre et relevé et aussi dans un humour omniprésent qui se moque de tous nos petits travers de français sans que la critique ne soit très virulente toutefois (sauf pour les chauffeurs de taxi qui ne sont pas gâtés…) L’américain lui permet de jouer avec le décalage et le recul, ce qui donne des scènes parfois hilarantes. Mais il y aussi un certaine sensibilité, une vision sur la vie à deux, la façon de faire durer une relation, de dépasser l’éphémère. Julie Delpy s’est visiblement beaucoup impliquée dans 2 Days in Paris. A noter que ce sont ses propres parents qui interprètent les rôles du père et de la mère (aussi pittoresques l’un que l’autre). Ce second long métrage de l’actrice est une belle réussite, une comédie française d’un ton nouveau.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Julie Delpy, Adam Goldberg, Daniel Brühl, Marie Pillet, Albert Delpy, Aleksia Landeau, Adan Jodorowsky
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2 août 2008

Anna M. (2007) de Michel Spinosa

Anna M.Elle :
Anna M. est un film angoissant à mi-chemin entre le thriller et le fantastique dont l’intensité dramatique monte progressivement jusqu’à en devenir presque insupportable, notamment dans les scènes de violence avec les enfants. Michel Spinoza parvient à créer une atmosphère intrigante et passionnelle. Le scénario est bien construit et la mise en scène révèle une belle maîtrise des éclairages et de la caméra. Une femme enfant au visage angélique interprétée par une Isabelle Carré méconnaissable, jette son dévolu amoureux sur un médecin qui l’a soignée. Elle se croit aimée et harcèle cet homme jusqu’à bouleverser sa vie de façon démesurée. Cet amour fou l’obsède tant qu’elle semble prête à tout. Le malaise, le déséquilibre, la folie suintent dans chaque plan.
Note : 3 étoiles

Lui :
Michel Spinoza parvient à créer une atmosphère forte et dérangeante. Il s’est directement inspiré pour cela de cas cliniques et les 3 tableaux du film (l’espoir, le dépit, la haine) sont en fait les trois stades d’évolution d’une psychose, l’érotomanie : croire de façon illusoire être aimé par une personne donnée, une maladie touchant plus particulièrement les femmes. Isabelle Carré montre une fois de plus tout son talent en interprétant une jeune femme assez terrifiante, à l’opposé de son image habituelle. Anna M. monte en intensité, servi pour cela par la précision de sa mise en scène.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Carré, Gilbert Melki, Anne Consigny
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27 juillet 2008

Les chansons d’amour (2007) de Christophe Honoré

Les Chansons d'amourElle :
Un joli film sur la jeunesse plein de fraîcheur et d’insouciance, jalonné par de tendres chansons d’amour tout en mots murmurés. C’est un film en trois actes sur l’amour, la perte d’un être aimé, l’absence, la renaissance et bien sûr sur tous les questionnements relatifs au sens de la vie. Christophe Honoré pose un regard tendre et sans tabou sur l’amour avec un grand A, l’amour à trois, les amours homosexuelles et l’amour de la famille. Louis Garrel interprète ce jeune homme brisé dans son élan et partagé entre différents modes de vie. La caméra évolue avec grâce et subtilité dans un Paris bien vivant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Les Chansons d’Amour fait partie d’un genre peu répandu dans le cinéma français, la comédie musicale, mais il serait certainement plus exact de le décrire plutôt comme un film avec treize chansons. Celles-ci sont particulièrement bien intégrées et apportent un regard différent sur la scène qui se déroule devant nous, une dimension supplémentaire. La force du film est parvenir à cette symbiose ce qui permet à Christophe Honoré de placer dans Les Chansons d’Amour un scénario assez riche et qui est tout sauf superficiel. Il se permet même le luxe d’aborder avec beaucoup de sensibilité et de nuances plusieurs thèmes pas si courants au cinéma : l’amour libre, l’homosexualité, la mort. Filmé avec sans doute peu de moyens et peu d’éclairages artificiels, le film donne aussi une certaine vision de Paris avec ses nombreuses scènes en extérieur dans des rues pleines de vie. La musique, assez remarquable, est signée Alex Beaupain. Louis Garrel semble très à l’aise dans ce rôle d’Antoine Doinel du XXIe siècle. Oui, vraiment, Les Chansons d’Amour est un film particulièrement réussi.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroianni, Clotilde Hesme, Grégoire Leprince-Ringuet, Brigitte Roüan
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