17 octobre 2008

La fille coupée en deux (2007) de Claude Chabrol

La Fille coupée en deuxElle :
Une vision acérée et mordante de la bourgeoisie de province comme aime le faire Claude Chabrol. La bourgeoisie des notables et des gens de médias avec ses vices, ses perversités, ses obsessions. Et au milieu de ces hommes imbus d’eux même et assoiffés de sexe, une jeune femme innocente, pure comme la neige qui se laisse séduire et embarquer dans des aventures et des milieux sociaux qui ne lui ressemblent pas.
Note : 3 étoiles

Lui :
La Fille coupée en deux est inspirée d’un fait divers qui secoua l’Amérique du tout début du XXe siècle : l’affaire Thaw-Stanford White, un drame de la jalousie que Chabrol transpose à notre époque dans la haute bourgeoise lyonnaise (Richard Fleischer avait déjà adapté ce fait divers à l’écran en 1955, La fille sur la balançoire (The girl in the red velvet swing, un film qui avait eu à l’époque des problèmes avec la censure). L’ensemble n’est guère passionnant. On retrouve bien le milieu de prédilection de Chabrol, une bourgeoisie de type ‘panier de crabes’, mais les personnages semblent cette fois assez survolés. On se désintéresse, de ce fait, assez rapidement de l’intrigue. Un Chabrol en petite forme.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ludivine Sagnier, Benoît Magimel, François Berléand, Mathilda May
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Chabrol sur le site IMDB.

Voir les autres films de Claude Chabrol chroniqués sur ce blog…

6 réflexions sur « La fille coupée en deux (2007) de Claude Chabrol »

  1. ok avec vous, un chabrol en petite forme, en plus le souvenir qu’il me reste de ce film vu en salle est le début ou matilda may arrive chez françois berleand… et la pendant 3 a 5 minutes!! on ne comprend rien de ce qui se dit tellement les acteurs articulent mal!!

  2. Oui, nous avons eu cette même impression, effectivement au début du film puis à 2-3 reprises ensuite. Ce défaut n’est hélas pas particulier à La Fille Coupée en Deux… Bientôt, il faudra regarder les films français avec des sous-titres. 😉

  3. Je suis ravie de lire ces deux commentaires. Je croyais ce phénomène du à ma  » vie en sourdine « . Mais, bon sang, pourquoi n’apprends-t-on pas aux acteurs à parler correctement et à ouvrir la bouche pour s’exprimer ? Ceci dit, c’est du Chabrol pur jus, on aime ou on aime pas sa façon de nous mettre en face des défauts de notre époque. Heureusement il y a une vie ailleurs…

  4. Je ne suis pas certain que toute la faute soit à mettre sur les acteurs. Les films français ont souvent un son de qualité globalement inférieure à la moyenne, surtout depuis 10-15 ans. Est-ce du aux moyens utilisés ? Peut-être…
    Ceci dit, Berléand est très fort pour parler dans sa barbe (même quand il est rasé de près)…

  5. Contrairement aux critiques plus que partagées, je trouve qu’avec « La fille coupée en 2 » on retrouve Claude Chabrol dans une meilleur forme après le bien décevant « La fleur du mal » et le sidérant  » La Demoiselle d’Honneur », exception faite de « L’ivresse du pouvoir ».

    Il renoue avec son talent de peintre balzacien de la comédie humaine et de contempteur ironique de la bourgeoisie provinciale. Je me suis reconnu par la description acerbe mais juste des moeurs ambigues de ces grandes familles dont je suis issu. Les apparances cossues déteignent sur les relations jusqu’à devenir étouffantes. La spontanéité des sentiments s’efface derrière les façades élégantes des belles demeures. Les relations mère fils, de Silhol et Magimel, sont cruelles d’authenticité. Benoit Magimel, tantôt fantasque et pathétique, trouve ici son meilleur rôle.

    Chabrol revient sur ses thèmes de prédilection que sont la traversée des apparences, de la manipulation, de la perversité et de la fatalité du mal. Aucune personnage ne réchappe à la perversité de son caractère. Tous victimes, tous bourreaux à la fois.

    Ludivine Sanier n’est que le jouet entre des forces qui la dépassent. Elle quitte l’innocence pour connaître la désillusion aprés avoir découvert le cynisme.

    Dans ce « jeu de l’amour et du hasard », entre impair et passe, tout le monde est perdant d’aprés Chabrol, plus moraliste que jamais. Il conserve un regard ironique sur une vision désespérée de la nature humaine.

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