20 mai 2006

Et là-bas, quelle heure est-il? (2001) de Tsai Ming-liang

Titre original : « Ni neibian jidian »

Et là-bas, quelle heure est-il? Elle :
Cette histoire de solitude, d’errances sans but, d’incommunicabilité de trois personnages finit par lasser en partie à cause de sa très grande lenteur et de ses innombrables plans fixes à la Chantal Ackerman. On ne voit pas très bien où le cinéaste veut en venir.
Note : 1 étoile

Lui :
Rythme très lent, très très lent, très très très lent pour ce film taïwanais. On pénètre la vie d’un jeune vendeur à la sauvette qui pense sans arrêt à une jeune fille qu’il a croisé alors qu’elle allait à Paris. Et encore cette noirceur, ce vide, cette morosité, cet anonymat  que l’on retrouve si souvent dans les films tawainais récents.
Note : 1 étoile

Acteurs: Lee Kang-sheng, Chen Shiang-chyi, Jean-Pierre Léaud
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9 mai 2006

Infernal affairs (2002) de Wai Keung Lau et Siu Fai Mak

Titre original : « Mou gaan dou »

Infernal affairs Elle :
(pas vu)

Lui :
Se démarquant assez nettement du film policier hong-kongais classique, Infernal Affairs parvient à donner une réelle profondeur à ses personnages et nous tient en haleine avec une base de scénario somme toute assez simple. Point de scène d’action traditionnelle et démonstrative, le téléphone portable est ici plus souvent dégainé que les armes et il y a cette tension qui ne faiblit jamais. Le scénario joue habilement avec les parallèles et les oppositions entre les taupes des deux camps en présence et la richesse des personnages donne une dimension peu courante du genre. Le film n’est pas sans rappeler les meilleurs films noirs français des années soixante. Une réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Andy Lau, Tony Leung Chiu Wai, Anthony Wong Chau-Sang, Eric Tsang, Kelly Chen
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15 avril 2006

« 2046 » (2004) de Wong Kar-wai

2046 Elle :
Comme toujours, Wong Kar-wai fait une mise en scène éblouissante et novatrice. Du jamais vu ailleurs. Ses personnages féminins sont splendides tout comme ses musiques. Toutefois, la forme visuelle et esthétique prend le pas sur le fond et génère de l’ennui. Il est bien difficile de se laisser happer par les aventures avortées de cet écrivain de science-fiction. Je me sens constamment maintenue à distance par cet esthétisme un peu maniéré et excessif.
Note : 2 étoiles

Lui :
Sur le thème, très classique, d’un romancier qui repense aux femmes qu’il a aimées, Wong Kar-wai livre un film qui est tout sauf classique. Empreint de lyrisme et d’esthétisme, il fait la part belle à la forme, au détriment du récit qui apparaît assez déstructuré et même un peu abscons parfois. La forme, elle, est exubérante dans ses recherches artistiques et frise le maniérisme : les images sont vraiment superbes et Wong Kar-wai travaille ses cadrages, avec un partage de l’image assez étonnant et une utilisation assez poussée des champ-contrechamps. On retrouve aussi sa fascination pour les ralentis et accélérés et, bien entendu, son attrait pour ses actrices féminines qu’il met tout particulièrement en valeur. Tout serait parfait si l’on parvenait à s’intéresser à l’histoire car l’ensemble reste trop froid et peu communicatif en émotions. Son film est un beau spectacle pour les yeux, mais hélas juste un peu ennuyeux.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tony Leung Chiu Wai, Gong Li, Faye Wong, Zhang Ziyi, Carina Lau
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11 avril 2006

Millenium Mambo (2001) de Hou Hsiao-hsien

Titre original : « Qianxi manbo »

Millenium Mambo Elle :
Un très beau style novateur pour ce film taïwanais. Même directeur de la photo que dans  In the Mood for Love et A la verticale de l’été. Lumières électriques colorées, écrans de télévision allumés en permanence, travellings flous sur une jeunesse sans repères, boîtes de nuit bleutées, musique techno lancinante, pratiquement pas de dialogues. Tous ces ingrédients sont martelés pour témoigner de l’incommunicabilité entre une jeune fille et son ami jaloux. Les personnages sont pris dans une nasse et perdent leur identité. Alcool, drogues, sommeil rythment des journées vides. No future. Malheureusement à force de répétitions, de lenteurs pesantes, on finit hélas par se désintéresser un peu du sort de ces jeunes gens.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film taiwanais est assez surprenant. Ce n’est pas le sujet ou le scénario qui le rend remarquable puisque le réalisateur nous décrit une génération de style “no future” avec pour seul horizon la drogue et l’alcool, une vie totalement vide, sans communication. Par contre, la forme est très personnelle et originale, avec notamment une utilisation des flous assez étonnante. Malgré cela, on peut trouver le temps un peu long tout de même…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Shu Qi, Jack Kao, Tuan Chun-hao
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28 mars 2006

Happy Together (1997) de Wong Kar-wai

Titre original : « Cheun gwong tsa sit »

Happy   Together Elle :
Les passages sombres, les appartements étriqués, les bars, des vies sans avenir dans une ville d’Argentine au son du tango. On trouve déjà les thèmes et des éléments de mise en scène des films récents de Wong Kar wai. Cependant, après moult efforts, je ne suis pas parvenue à m’intéresser aux tumultes amoureux de ces deux homosexuels qui passent leur temps à se séparer et se réconcilier.
Note : 1 étoile

Lui :
Si la forme est particulièrement intéressante et novatrice, avec ses cadrages surprenants et sa photographie saturée, le scénario du film l’est beaucoup moins (intéressant et novateur), du moins à mes yeux. Le titre est un clin d’oeil à la chanson du groupe The Turtles, contrepoint ironique placé à la fin du film.
Note : 1 étoile

Acteurs: Leslie Cheung, Tony Leung Chiu Wai
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23 mars 2006

Le chant de la fidèle Chunhyang (2000) de Im Kwon-taek

Titre original : « Chunhyang »

Le chant de   la fidèle Chunhyang Elle :
Abandon rapide : je n’arrive pas à me faire à la présence quasi-permanente de ce chant si particulier.
Note : pas d'étoile

Lui :
Le chant de la fidèle Chunhyang est un film sans doute plus remarquable sur la forme que sur le fond. La forme, c’est le pansori, art lyrique coréen où un chanteur psalmodie longuement une histoire avec une percussion comme seul accompagnement. Cette forme est normalement assez hermétique pour nous, occidentaux, mais, et c’est peut-être le plus remarquable dans le film, le réalisateur parvient à nous envoûter et à nous passionner pour cette histoire somme toute assez banale d’amour contrarié. La mise en scène est remarquable de douceur et d’élégance, tout en dégageant une force certaine. Les images sont tout aussi élégantes, avec un beau travail sur les couleurs. Par delà l’histoire, c’est aussi une vision du fonctionnement social de la Corée du XVIIIe siècle que nous offre ce film remarquable.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Lee Hyo-jeong, Cho Seung-woo
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16 mars 2006

Le voyage de Chihiro (2001) de Hayao Miyazaki

Titre original : « Sen to Chihiro no kamikakushi »

Le   Voyage de Chihiro Elle :
Abandon au bout de 45mn. Chihiro est ravissante, les dessins et animations sont superbes et malgré tout après moult efforts, je ne parviens pas à m’intéresser à cette histoire.
Note : pas d'étoile

Lui :
Avec Hayao Miyazaki, on est sûr de pénétrer un univers assez fantastique et cette fois, c’est un fantastique assez traditionnel, du moins me semble t-il dans la mesure où ces mondes peuplés de bons dragons font partie intégrante des civilisations orientales. Cependant, son approche est toute personnelle et l’on suit la petite Chihiro avec ferveur, crainte et tendresse dans ce monde assez magique que l’on pénètre intensément. Au niveau de la forme, l’animation est moins élaborée (plus saccadée) que dans Porco Rosso par exemple, ce qui est assez étonnant et je doute que ce soit un choix esthétique !
Note : 4 étoiles

Acteurs: (voix) Rumi Hîragi, Miyu Irino
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10 mars 2006

Les démons à ma porte (2000) de Jiang Wen

Titre original : « Guizi lai le »

Les Démons à   ma porte Elle :
Beau film chinois en noir et blanc où le réalisateur incarne le rôle d’un villageois chargé de garder deux prisonniers japonais. Tout ce village de paysans simples participe à cette mission. Wen Jiang utilise beaucoup les gros plans sur les visages angoissés pour mieux mettre en avant les doutes, les hésitations et la peur qu’inspire l’envahisseur japonais. En pleine tragédie, il utilise également l’humour au travers des trognes qu’il choisit, de scènes cocasses pour mieux se moquer des japonais. Malgré quelques longueurs, ce film témoigne d’un réel talent de mise en scène et d’originalité du scénario.
Note : 5 étoiles

Lui :
Les démons à ma porte est un film assez étonnant, basé sur une situation très particulière de paysans forcés de garder deux prisonniers, et dans un style tout aussi particulier fait de gesticulations, d’éructations. Tout le film est parsemé de touches d’humour, même dans les moments les plus tragiques ou intenses. C’est aussi une réflexion sur les rapports geôliers/prisonniers, sur le décalage entre cette guerre et le monde paysan chinois. Un film assez fort, qui souffre un peu d’une fin plutôt abracadabrante, assez terrible par ce qu’elle sous-entend, comme un dernier pied de nez du réalisateur.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jiang Wen, Hongbo Jiang, Teruyuki Kagawa
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7 mars 2006

Les anges déchus (1995) de Wong Kar-wai

Titre original : « Duo luo tian shi »

Les Anges   Déchus Elle :
Toujours une grande maîtrise de la mise en scène mais un univers dans lequel je ne parviens pas à entrer d’où mon abandon rapide.
Note : pas d'étoile

Lui :
Initialement prévu pour constituer le troisième volet de Chungking Express, Wong Kar-wai en fait un film à part entière de crainte d’allonger exagérément son film. Tout en traitant du même thème, l’incommunicabilité, l’attirance/répulsion, des personnages qui se cherchent sans parvenir à se rencontrer, il est toutefois assez différent dans le sens où la forme prend très nettement le pas. Wong Kar-wai pousse la stylisation assez loin, toujours en utilisant d’une façon très personnelle les ralentis et les accélérés, les contrastes de mouvement entre parties d’une même image. Il filme le tout en grand angle et la légère déformation des visages accentue le sentiment d’étrangeté de ce monde nocturne. Cette omniprésente esthétisation finit par nous saturer quelque peu et n’est pas assez soutenue par un scénario qui permettrait au film d’être autre chose qu’un très bel exercice de style, un peu mode mais où je me suis personnellement un peu ennuyé.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Takeshi Kaneshiro, Leon Lai Ming, Karen Mok, Michelle Reis, Charlie Yeung
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26 février 2006

Chungking Express (1994) de Wong Kar-wai

Titre original : « Chung hing sam lam »

Chungking Express Elle :
Wong Kar Waï filme les aventures amoureuses de deux flics qui se croisent dans le même bar. Sa caméra à l’épaule nous emmène la nuit à la lumière des néons dans les sous-sols, les couloirs sombres, les appartements étriqués. La mise en scène aux superbes éclairages mêle les ralentis, les accélérés, les effets de flou et est soutenue par du reggae ou de la musique pop. On pense aussi à certains films de Godard ou à Jean Seberg quand on voit la délicieuse Faye Wong. A la fois grave et léger mêlant la tristesse des ruptures à la fantaisie des rencontres avec des scènes pleines de sensualité, ce film est une réussite mis à part quelques passages que j’ai trouvés ennuyeux. C’est une chronique amoureuse dans laquelle il faut se laisser aller.
Note : 4 étoiles

Lui :
Dans la même veine que Nos Années Sauvages, ce film de Wong Kar-waï est une chronique sentimentale, urbaine et poétique dans lequel il semble s’interroger sur les occasions manquées : que se serait-il passé si on avait pris telle décision, si l’on avait fait telle chose? Dans les deux histoires qu’il nous propose, les personnages se cherchent mais ne se trouvent pas. Il filme tout cela d’une façon très personnelle, avec une caméra à l’épaule bien utilisée, des ralentis audacieux (avec des ralentis et des accélérés dans la même image !). On peut sentir des références à la nouvelle vague française, Louis Malle, Godard, … Bien que le scénario en lui-même ne soit pas vraiment très développé, on suit avec intérêt ses personnages. Tourné en quelques semaines (pendant le montage du film « Les cendres du temps »), il y a une spontanéité et une liberté que l’on ne rencontre qu’assez rarement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Faye Wong, Tony Leung Chiu Wai, Takeshi Kaneshiro, Brigitte Lin
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