2 mai 2008

Au nom de la Liberté (2006) de Phillip Noyce

Titre original : « Catch a Fire »

Au Nom de la LibertéElle :
Sur cette terrible page d’histoire de l’apartheid, Phillip Noyce réalise à la fois un film historique puisqu’il s’agit d’une histoire vraie et un film d’action puisqu’on voit le peuple entrer en lutte. Le personnage central est Patrick Chamusso qui devint un militant de l’ANC après avoir été arrêté sur de vagues soupçons et été torturé lors des interrogatoires. La violence gratuite et l’humiliation d’un peuple engendrent la révolte et la lutte armée. C’est un face à face entre trois millions de blancs qui ne songent qu’à se protéger avec des armes et vingt-cinq millions de noirs qui rêvent de retrouver leur liberté. Le réalisateur met en constante opposition le mode de vie privilégié des Boers blancs à celui des banlieues noires déshéritées. Il s’est beaucoup documenté sur les lieux réels et nous plonge avec de grands plans d’ensemble impressionnants dans une immense township, la grande raffinerie qui lui fait face et les quartiers des activistes de l’ANC. Tim Robbins joue un personnage ambigu et cruel qui n’hésite pas à franchir les limites pour parvenir à ses fins.
Note : 4 étoiles

Lui :
En retraçant l’action de Patrick Chamusso, personnage réel ayant combattu l’Apartheid de façon active, le film de l’australien Phillip Noyce nous montre une Afrique du Sud engluée dans une impasse : par sa brutalité et son aveuglement, la lutte du pouvoir en place contre le « terrorisme » était devenu une machine à fabriquer des « terroristes ». Au Nom de la Liberté est un beau témoignage du long et difficile combat de personnes ordinaires qui s’engagèrent dans l’A.N.C. pour faire tomber le régime ségrégationniste. Philip Noyce choisit de donner à son film un petit air de thriller, certainement pour en accroître la portée, avec une partie chasse à l’homme organisée par Tim Robbins en chef de la sécurité. S’il est un peu confus par moment, Au Nom de la Liberté reste néanmoins un film au contenu suffisamment fort pour constituer un témoignage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tim Robbins, Derek Luke, Bonnie Henna
Voir la fiche du film et la filmographie de Phillip Noyce sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Phillip Noyce chroniqués sur ce blog…

27 avril 2008

Mes funérailles à Berlin (1966) de Guy Hamilton

Titre original : « Funeral in Berlin »

”MesElle :
(pas vu)

Lui :
Ipcress Danger Immédiat avait, l’année précédente, introduit ce personnage d’Harry Palmer, un agent secret atypique abordant les situations les plus périlleuses avec un flegme très britannique. Dans Mes funérailles à Berlin, toujours adapté d’un roman de Len Deighton, il doit aider à la défection d’un responsable militaire d’Allemagne de l’Est. Le scénario est particulièrement bien ficelé : au fur et à mesure que le film avance, la situation devient de plus en plus complexe et l’ensemble se révèle prenant avec ce petit charme des films d’espionnage des années 60. Mes Funérailles à Berlin est le film qui donna une renommée vraiment mondiale à Michael Caine avec son imperméable et ses lunettes à grosse monture. Vu 40 ans plus tard, il reste un film vraiment plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michael Caine, Paul Hubschmid, Eva Renzi
Voir la fiche du film et la filmographie de Guy Hamilton sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Guy Hamilton chroniqués sur ce blog…

Les aventures d’Harry Palmer :
Ipcress Danger Immédiat de Sidney J. Furie (1965)
Mes funérailles à Berlin (1966) de Guy Hamilton (Funeral in Berlin)
Un cerveau d’un milliard de dollars (1967) de Ken Russell (Billion dollars brain)
Puis beaucoup plus tard :
Beijing Express (1995) de George Mihalka (Bullet to Beijing)
Minuit à Saint-Pétersbourg (1996) de Douglas Jackson (Midnight in Saint Petersbourg)

21 mars 2008

Alfred le Grand, vainqueur des Vikings (1969) de Clive Donner

Titre original : « Alfred the Great »

 Alfred le Grand, vainqueur des vikingsElle :
(pas vu)

Lui :
Alfred le Grand, roi du Sussex au IXe siècle, devint le premier roi d’une Angleterre unifiée après avoir vaincu les hordes de guerriers Danois qui tentait d’envahir le pays. Alfred le Grand, Vainqueur des Vikings est un film historique qui met en images ce combat qui dura plusieurs années. Si le film est dans ses grandes lignes fidèle à l’Histoire, il simplifie beaucoup et prend certaines libertés pour pimenter quelque peu (la femme du roi prise en otage par exemple). En revanche, le film recrée bien l’univers du IXe siècle, avec ses villes encore peu peuplées. La reconstitution des batailles a été particulièrement soignée avec même quelques beaux plans vus d’avion pour montrer les mouvements d’hommes juste avant la bataille finale. A noter que l’armée Viking est présentée comme étant très organisée avec uniformes et un strict commandement, ce qui n’était peut-être pas le cas en réalité (lire toutefois le premier commentaire ci-dessous pour une réfutation de cette hypothèse). La qualité de la réalisation de Alfred le Grand, Vainqueur des Vikings est remarquable quand on pense que Clive Donner ne bénéficia que de peu de moyens. C’est cette qualité de réalisation qui le rend assez intéressant et plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: David Hemmings, Michael York, Prunella Ransome, Colin Blakely , Ian McKellen, Peter Vaughan
Voir la fiche du film et la filmographie de Clive Donner sur le site imdb.com.

En savoir plus sur Alfred le Grand (Wikipedia)…

14 mars 2008

Hold-up à Londres (1959) de Basil Dearden

Titre original : The League of Gentlemen

The League of GentlemenElle :
Un film noir anglais de très bonne facture. Le scénario, pourtant classique, d’un braquage de banque est ici présenté de façon inhabituelle et captivante avec ses cambrioleurs chevronnés et sa mécanique bien huilée. Hélas bien trop peu connu, le film n’a absolument rien perdu de son attrait après 50 ans.
Note : 5 étoiles

Lui :
Un ex-Colonel s’entoure de membres peu recommandables de l’armée pour mettre sur pied le braquage d’une banque en plein jour à Londres. Le cinéma anglais des années 50 nous réserve vraiment des petits bijoux mal connus et à découvrir, tel ce film qui se situe à la fois dans la lignée des films noirs américains et de celles des Studios Ealing (bien que ce film n’en soit pas issu toutefois). Filmé avec grande minutie mais aussi avec humour, le film culmine lors de la scène du hold-up, un long suspense de 20 mn sans aucune parole. Hold-up à Londres aurait été une source d’inspiration pour les instigateurs de l’attaque du train postal Glasgow-Londres en 1963 !
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jack Hawkins, Nigel Patrick, Roger Livesey, Richard Attenborough
Voir la fiche du film et la filmographie de Basil Dearden sur le site imdb.com.

Ne pas confondre ce film avec :
The league of Extraordinary Gentlemen de Stephen Norrington (2003) avec Sean Connery
The League of Gentlemen, une série TV anglaise (1999-2002)

10 février 2008

Les grandes espérances (1946) de David Lean

Titre original : « Great expectations »

Les grandes espérencesElle :
(En bref) Le roman de Charles Dickens Les Grandes Espérances fournit à David Lean la trame pour réaliser un très beau film au scénario captivant et à l’univers inquiétant et étrange. Les ombres noires et contrastées accentuent les caractères des mines patibulaires ou angéliques comme celle du bagnard ou de Pip (interprété par un acteur qui a en fait 38 ans alors qu’il est censé en avoir 20).
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref) Ce film de David Lean retranscrit parfaitement sur grand écran l’univers de Dickens. L’histoire est forte et l’interprétation convaincante, même si l’on peut contester l’âge des comédiens qui paraissent un peu trop âgés pour leur rôle.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Mills, Tony Wager, Valerie Hobson, Jean Simmons, Bernard Miles, Alec Guinness
Voir la fiche du film et la filmographie de David Lean sur le site imdb.com.

Voir les autres films de David Lean chroniqués sur ce blog…

31 janvier 2008

Un ange à ma table (1990) de Jane Campion

Titre original : « An angel at my table »

Un Ange à ma TableElle :
Réalisé juste avant la célèbre Leçon de PianoUn Ange à ma Table est adapté de trois nouvelles autobiographiques de l’écrivain néo-zélandaise Janet Frame. C’est un film de presque trois heures très abouti qui parvient à maintenir constant notre intérêt. Jane Campion raconte le difficile parcours de cette jeune femme rousse habitée par la poésie et le désir d’écrire. Timide et issue d’un milieu modeste, sa vie sera réellement jonchée d’embûches. Les conventions, les croyances et les préjugés font d’elle un souffre-douleur. Devenir écrivain est pour elle un véritable parcours du combattant. Elle se retrouve en asile psychiatrique et échappe de peu à une lobotomie. Le personnage est émouvant, doux, attachant et toujours imprégné d’une candeur naturelle même après avoir subi les pires humiliations et blessures. Jane Campion n’a pas son pareil pour filmer sans forcer le trait les femmes en marge qui bravent les conventions. Elle l’immerge dans les sublimes paysages verts de Nouvelle Zélande de bord de mer comme pour rendre un hommage à son pays.
Note : 5 étoiles

Lui :
Un Ange à ma Table est en fait le titre du second tome des trois romans autobiographiques de Janet Frame. Le film de Jane Campion couvre néanmoins les trois volumes de ce triptyque, depuis son enfance jusqu’à sa pleine reconnaissance en tant qu’écrivain. Connaissant particulièrement bien ses livres, Jane Campion parvient à insuffler beaucoup d’émotions dans le récit du parcours difficile de cette femme et son film est assez fort, sans spectaculaire. Un Ange à ma Table était initialement prévu pour la télévision, en 3 épisodes de 55 minutes.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kerry Fox, Alexia Keogh, Karen Fergusson, Kevin J. Wilson
Voir la fiche du film et la filmographie de Jane Campion sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Jane Campion chroniqués sur ce blog…

18 janvier 2008

Hôtel International (1963) de Anthony Asquith

Titre original : « The V.I.P.’s »

Hôtel InternationalElle :
(pas vu)

Lui :
Les passager d’un vol pour New-York sont bloqués à l’aéroport de Londres à cause du brouillard. Il y a là plusieurs personnes qui se trouvent à un moment important de leur vie, que ce soit pour des raisons sentimentales ou financières. Hôtel International est typique de ces productions internationales des années 60 qui jouaient avec le tryptique : stars, luxe, intrigues. Le résultat est hélas bien insignifiant, Anthony Asquith n’ayant pas réussi à donner une âme à l’ensemble. Il faut avouer que le format ne s’y prête guère : la formule n’a pas vraiment besoin d’âme pour fonctionner et le film rencontra un certain succès.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Richard Burton, Orson Welles, Louis Jourdan, Elsa Martinelli, Margaret Rutherford, Maggie Smith
Voir la fiche du film et la filmographie de Anthony Asquith sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Anthony Asquith chroniqués sur ce blog…

Comme illustre prédécesseur à ce film, on peut penser à Grand Hotel d’Edmund Goulding (1932) qui était, lui, bien plus réussi.

18 janvier 2008

La Rolls-Royce jaune (1964) de Anthony Asquith

Titre original : « The yellow Rolls-Royce »

La Rolls-Royce jauneElle :
(pas vu)

Lui :
La Rolls-Royce jaune reprend la même formule que Hôtel International : une galerie de stars, du luxe, des maris trompés… Le fil conducteur est ici une belle Rolls-Royce qui change de propriétaire et le film comprend trois histoires successives. Une fois encore, l’ensemble est inconsistant, à peine plaisant malgré (ou à cause de) la présence d’une belle brochette d’acteurs. Le scénario est bien mince. La Rolls-Royce jaune respire le travail de commande, fait sans conviction. Anthony Asquith aurait mérité une plus belle fin de carrière.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Ingrid Bergman, Rex Harrison, Jeanne Moreau, Shirley MacLaine , Omar Sharif, Alain Delon, George C. Scott
Voir la fiche du film et la filmographie de Anthony Asquith sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Anthony Asquith chroniqués sur ce blog…

Le film peut évoquer Six Destins (Tales of Manhattan) de Julien Duvivier (1942), où il s’agissait d’un habit de soirée qui changeait de propriétaire, mais il est bien loin d’en avoir la richesse de contenu.

4 janvier 2008

Passport to Pimlico (1949) de Henry Cornelius

Passport to PimlicoElle :
Après la découverte dans une cave d’un édit du XVe siècle donnant leur quartier aux Ducs de Bourgogne, les habitants du quartier londonien de Pimlico décident de faire sécession d’avec l’Angleterre. Le gouvernement les prend au mot et installe une frontière. Le film a bien du mal à convaincre, le début de l’histoire peine vraiment à décoller. La fin est plus amusante.
Note : 3 étoiles

Lui :
Passport to Pimlico Passport to Pimlico est un film très original et assez surprenant, un pur produit anglais des Studios Ealing. C’est une satire des mesures de rationnement prises dans l’Angleterre d’après-guerre et dont l’humour, très british, repose essentiellement sur un comique de situation. L’idée de départ, franchement inhabituelle, s’amuse du légendaire légalisme britannique : un texte dûment signé il y a 400 ans reste valide aujourd’hui… Passport to Pimlico est tout de même un peu décevant, assez fermé dans son developpement ce qui l’empêche de décoller vraiment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Stanley Holloway, Betty Warren, Barbara Murray
Voir la fiche du film et la filmographie de Henry Cornelius sur le site imdb.com.

12 décembre 2007

De l’or en barres (1951) de Charles Crichton

Titre original : The Lavender Hill Mob

Lavender Hill MobCes commentaires ne sont pas les récents… Cliquez ici pour lire les commentaires plus récents sur The Lavender Hill Mob

Elle :
Je n’ai vraiment pas accroché à ce film sur le braquage d’un fourgon rempli de lingots d’or par un employé de banque et ses acolytes. La mise en route est laborieuse et l’épilogue n’en finit pas. Mis à part quelques situations amusantes et la prestation d’Alec Guiness, ce film ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Note : 2 étoiles

Lui :
Bien que datant de la grande période des Studios Ealing, une période que d’habitude j’apprécie tout particulièrement dans le cinéma anglais, ce film a, me semble-t-il, perdu beaucoup de son charme au fil des ans. Cette impertinence de l’après-guerre et cet humour distillé à petites touches ne produisent ici qu’un charme gentiment désuet après 50 ans. Dommage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Alec Guinness, Stanley Holloway, Sid James
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Crichton sur le site imdb.com.