15 décembre 2005

In the Bedroom (2001) de Todd Field

In the Bedroom Elle :
La liaison d’un adolescent avec une femme mariée conduit ce jeune garçon à se faire tuer par le mari de sa petite amie. Un sujet assez classique qui aurait pu se terminer en thriller bien angoissant. Todd Field choisit un angle original pour parler de cette mort. C’est avec sobriété et en créant une atmosphère presque paisible avec peu de dialogues qu’il étudie le cheminement psychologique des parents de l’adolescent. Leur incommunicabilité, les reproches réciproques, leurs sentiments de culpabilité et leur frustration de ne pouvoir réparer la mort de leur fils les conduisent à la vengeance. Cette délicate esquisse qui tente de trouver des remèdes à la disparition de l’être cher est ponctuée par une partition musicale tout aussi légère malgré la terrifiante réalité de la mort. In the bedroom est un film original et touchant.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’atmosphère est terriblement lourde dans ce film, tellement lourde que la vision du film devient un peu pénible. De plus, la mise en place de l’histoire est faite de telle façon, que la suite, dramatique à souhait, est fort prévisible ce qui accentue encore la pesanteur de l’atmosphère. Si l’interprétation est assez remarquable, les personnages sont un peu survolés, on se contente de les regarder dans des plans souvent assez longs. Le film n’est pourtant pas dénué de charmes, ni de personnalité.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Tom Wilkinson, Sissy Spacek, Nick Stahl, Marisa Tomei
Voir la fiche du film et la filmographie de Todd Field sur le site IMDB.

13 décembre 2005

One Hour Photo (2002) de Mark Romanek

Titre original : « Photo Obsession »

One Hour Photo Elle :
Mark Romanek, plus habitué à réaliser des clips musicaux que des longs métrages, met en scène Robin Williams en vieux garçon sans famille travaillant dans un laboratoire photo. Il garde un exemplaire des photos d’une famille idéale américaine et rêve d’en faire partie. Cette image parfaite du bonheur doit être selon lui sans tâche. Tout ce bel édifice ve toutefois se dérègler… Robin Williams fait une belle prestation et contribue à créer le malaise et  même le malsain. Je reproche plus le côté léché des images, les clichés, les longueurs pour créer le suspense et l’autorisation d’accès au film aux enfants de plus de dix ans me semble un peu limite au vu des scènes assez angoissantes.
Note : 2 étoiles

Lui :
C’est un climat bien étrange qui règne dans ce film, climat bien mis en place par le jeu glacial de Robin Williams, qui cache assez bien la nature de son personnage. Cependant, le scénario peine à maintenir notre intérêt, voulant sans doute utiliser toutes les ficelles du thriller sans en avoir les inconvénients et rester tous publics. Rapidement, on sent que le film ne sait plus où aller et de plus la fin se révèle assez ridicule. Décevant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Robin Williams
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12 décembre 2005

Indiscrétions (1940) de George Cukor

Titre original : « The Philadelphia Story »

Indiscrétions Elle :
Un beau trio d’acteurs (Cary Grant, James Stewart et Katherine Hepburn) pour cette comédie qui fustige les milieux de la haute bourgeoisie. J’ai un peu du mal à m’intéresser à cette histoire de coeur qui tourne mal, malgré quelques bons dialogues amusants. La voix de Katharine Hepburn est particulièrement désagréable.
Note : 3 étoiles

Lui :
Indiscrétions Revoir ce film est un plaisir toujours renouvelé. En maître des grandes comédies à l’américaine, George Cukor parvient à traiter de sentiments très simples tout en plaçant l’intrigue de Indiscrétions au sein de la haute aristocratie américaine. Les dialogues sont brillants, pétillants, admirablement interprétés par le trio Hepburn-Grant-Stewart ; les mises en situations sont marquées d’un humour assez subtil, mais toujours présent. Le cocktail est magique. C’est vraiment de la grande comédie, avec panache et splendeur.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Katharine Hepburn, Cary Grant, James Stewart
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10 décembre 2005

« The Château » (2001) de Jesse Peretz

The Château Elle :
(En bref) Comédie américaine sans aucun intérêt sur les déboires de deux jeunes américains qui viennent d’hériter d’un château en France. (Abandon après 30mn)
Note : pas d'étoile

Lui :
Assez peu d’intérêt à voir ce film, hélas, si ce n’est le rappel de tous les clichés qu’ont les américains sur la France…
Note : 1 étoile

Acteurs: Sylvie Testud, Paul Rudd, Romany Malco
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9 décembre 2005

Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004) de Michel Gondry

Eternal Sunshine of the Spotless Mind Elle :
Avec un couple attachant, Joël (Jim Carrey) et Clementine (Kate Winslet), Michel Gondry, auparavant réalisateur de clips assez connu, remonte le temps et nous entraîne de façon originale et talentueuse dans les circuits de la mémoire. Morceaux de vie savamment mélangés, bonnes trouvailles visuelles pour exprimer le dérèglement du cerveau, belles musiques, acteurs performants mais, malgré tout, un certain ennui comme si le scénario, axé surtout sur le visuel, manquait un peu d’épaisseur.
Note : 3 étoiles

Lui :
Eternal Sunshine of the Spotless Mind démarre gentiment, avec la rencontre un peu originale de Joël et Clémentine, mais après 20mn, au moment du générique (!), tout bascule et l’on s’aperçoit que ce n’est pas la première fois : ils se connaissaient auparavant. Michel Gondry nous entraîne ensuite dans une série de flash-back entremêlés. L’ensemble est très réussi. Certains effets sont assez spectaculaires mais le réalisateur parvient à trouver un bon équilibre sans abuser des ficelles qu’il connaît en tant qu’ancien réalisateur de clips. La présence de Jim Carrey aidant, on pense un peu à Truman Show mais ce film de Michel Gondry n’en a pas la profondeur. Et c’est bien là le reproche que l’on peut lui faire : on reste à un stade assez basique. Pour dire les choses crûment : c’est beau mais c’est creux ! Il n’empêche que l’on prend bien du plaisir à le regarder. Belles prestations de Jim Carrey et de Kate Winslet, les personnages secondaires sont plutôt moins réussis. Belle utilisation de la musique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jim Carrey, Kate Winslet, Kirsten Dunst, Thomas Jay Ryan, Elijah Wood
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8 décembre 2005

King of the Hill (1993) de Steven Soderbergh

Titre français parfois utilisé : « Le roi de la colline »

King of the Hill Elle :
Assez différent de Sexe, mensonges et vidéo et de Kafka, ce troisième long métrage de Soderbergh donne l’impression qu’il renoue avecv un certain classicisme avec cette reconstitution un peu académique d’une ville américaine accablée par le chômage pendant la Grande Dépression. L’originalité de King of the Hill réside dans le choix de ce vieil hôtel de luxe à l’atmosphère étrange et dans lequel vivent des familles sans le sou avant d’être jetées à la rue quand elles n’arrivent plus à payer le loyer. Steven Soderbergh filme tendrement ce gamin abandonné par ses parents qui doit se débrouiller par lui-même. L’enfant observe le monde cruel des adultes avec des yeux étonnés et ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive. Aucun désir de vengeance ne l’habite ; il subit courageusement son sort. La seule chose qui lui importe, c’est de préserver la cellule familiale et de survivre. Une belle mise en scène pour ce film émouvant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Soderbergh parvient à nous passionner avec une tranche de vie d’un gamin de dix ans dans l’Amérique de 1933. Pas de poncifs larmoyants mais plutôt une description de conditions difficiles et de la débrouillardise déployée pour se sortir de l’ornière. Belle photographie et ,contrairement à ses autres films, beaucoup de classicisme dans le montage et la structure. On peut reprocher l’aspect propret de la reconstitution et un ensemble un peu convenu avec un thème très américain (« même les plus pauvres peuvent s’en sortir »), thème quelque peu rebattu. King of the Hill se laisse toutefois regarder avec beaucoup de plaisir et d’intérêt car Soderbergh parvient à trouver un bon équilibre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jesse Bradford, Adrien Brody, Jeroen Krabbé
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7 décembre 2005

Our Song (2000) de Jim McKay

Our Song Elle :
Chronique sensible de la vie de trois adolescentes au coeur de Brooklyn. Une fanfare joyeuse dont font partie ces jeunes filles et qui est le point de ralliement de tout un quartier qui se délite. Jim McKay n’utilise pas d’images léchées pour décrire leur quotidien. Désoeuvrement, solitude, manque de perspectives, amours déçues, sorties, grossesses non désirées, parents séparés. Sa caméra frôle ces visages avec tendresse et sincérité. Ces jeunes femmes semblent davantage subir leur sort que de prendre en main leur destin. Our Song est un film d’auteur sur l’adolescence qui sort des sentiers battus.
Note : 3 étoiles

Lui :
Jim McKay parvient à nous faire partager la vie et surtout les interrogations de trois jeunes filles de quinze ans. Ce ne sont pas les problèmes raciaux ou ethniques qui sont soulevés ici, même s’ils sont sous jacents, mais plutôt de leur façon de voir la vie qui s’offre devant elles et de traverser certaines situations qui vont certainement influencer le reste de leur existence. C’est bien fait, très authentique, malgré quelques longueurs dans certains dialogues en apparence un peu futiles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kerry Washington, Anna Simpson, Melissa Martinez
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2 décembre 2005

La mémoire dans la peau (2002) de Doug Liman

Titre original : « The Bourne identity »

La mémoire dans la peau Elle :
J’avais passé un bon moment à la lecture du roman de Robert Ludlum et ai trouvé l’adaptation du livre très moyenne et conventionnelle. Mat Dammon interprète le rôle d’un homme devenu amnésique après s’être fait tirer deux balles dans le dos. Il cherche à retrouver son identité et bien sûr tombe sur de gros bras. Les scènes de course-poursuite dans Paris sont assez inattendues et fonctionnent bien.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette adaptation d’un roman de Ludlum est assez bien réussie, le climat étrange qui entoure ce super-agent à la recherche de son identité est bien recréé et surtout le film ne sombre jamais dans l’excès. Les scènes d’action restent très bien maîtrisées, sans surenchère visuelle, les effets technologiques restent à bien à leur place. Au final, c’est un thriller de pur divertissement, qui se regarde avec plaisir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Matt Damon, Franka Potente
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Lire nos commentaires sur la suite : « La mort dans la peau ».

30 novembre 2005

No Direction Home: Bob Dylan (2005) de Martin Scorsese (TV)

Bob Dylan Elle :
Formidable documentaire sur Bob Dylan dont on découvre avec émotion la vie et les facettes du personnage. C’est avec des documents d’archives rares et extraordinaires que Martin Scorsese raconte l’enfance du chanteur et les cinq années de sa carrière musicale qui s’arrêtera en 1966 pour un long moment à cause d’un grave accident de moto. Ce parcours est ponctué de passages d’une interview récente de Dylan qui se livre comme il ne l’a jamais fait. C’est absolument incroyable. Scorsese a l’intelligence de mettre en parallèle la fulgurante ascension de Dylan avec le background historique (restes du mac-carthisme, discrimination des noirs, guerre du Vietnam, désir de révolte contre les injustices et le puritanisme au sein de la jeunesse, bouleversement artistique). On découvre le Dylan qui puise son inspiration chez Woodie Guthrie et Pete Seeger, le Dylan engagé aux côtés de Joan Baez dans les protests songs et enfin Dylan le rebelle qui refuse de prendre la tête de la contestation de la gauche américaine. C’est à partir de ce moment qu’il bifurque, crée son groupe de rock électrique qui fera hurler de rage les puristes du folk. Il refuse les étiquettes et le rôle qu’on veut lui faire jouer. Le superbe répertoire de Dylan accompagne cette plongée très émouvante dans l’Amérique des années 60.
Note : 5 étoiles

Lui :
Bob DylanCe documentaire signé Martin Scorcese est assez fabuleux, Bob Dylan s’y livre beaucoup plus qu’il ne le fait dans son autobiographie (qui m’avait un peu laissé sur ma faim). Les documents visuels sont nombreux, notamment sur la scène folk de Greenwich Village de 1960 et le parcours de Dylan est bien suivi, décrit ici sans ellipse… Beaucoup de petits interviews aussi, passionnants et même parfois amusants (entendre par exemple Alan Kooper raconter benoîtement son intervention à l’orgue sur « Like a rolling stone » est assez savoureux). L’ensemble se regarde avec beaucoup de plaisir et d’intérêt. Ce documentaire nous montre Dylan comme on ne l’avait vu. J’espère qu’il y aura une suite…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Bob Dylan
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29 novembre 2005

Comment tuer le chien de son voisin (2000) de Michael Kalesniko

Titre original : « How to Kill Your Neighbor’s Dog »

Comment tuer le chien de son voisin Elle :
Quelques bonnes choses et notamment la prestation de Kenneth Branagh en mari asocial qui refuse un enfant à sa femme et également plusieurs scènes pleines d’humour. Mais, dans l’ensemble, le scénario tourne en rond et l’on finit par s’ennuyer. Un happy-end larmoyant tombe franchement dans les clichés et les bons sentiments à l’eau de rose. On souhaiterait voir Kenneth Branagh dans de meilleurs films!
Note : 3 étoiles

Lui :
Il y a de bonnes choses dans Comment tuer le chien de son voisin mais elles sont un peu gâchées par une mise en scène assez maladroite et un déroulement parfois chaotique du scénario. Les dialogues sont assez inégaux, alternant de purs petits joyaux dans un style très « Woody Allen » et d’ennuyeuses platitudes. On retrouve cette alternance dans le jeu de Kenneth Branagh, souvent excellent, mais qui cabotine parfois un peu trop. Globalement, le film fonctionne tout de même assez bien et fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kenneth Branagh, Robin Wright Penn
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