20 juillet 2007

Good night, and good luck. (2005) de George Clooney

Good night and good luckElle :
Malheureusement, je ne serai pas aussi dithyrambique que la critique journalistique qui s’est sans doute beaucoup projetée dans cette histoire. Je n’ai pas réussi à rentrer dans ce film que je trouve mal dosé et équilibré. Certes, Georges Clooney aborde le sujet intéressant du maccarthisme dans une mise en scène noir et blanc assez recherchée et vivante. Cependant, je trouve que la forme esthétique nuit au propos. Dès le début, on se sent agressé. Le scénario est confus et le rythme visuel est fatiguant. On n’a pas le temps de se poser pour bien s’immerger dans cette histoire vraie. Les personnages et les longs discours défilent abondamment. L’ensemble devient si ennuyeux que j’abandonne sans regrets. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Rendre hommage à ce journaliste qui se battit contre le maccarthisme et l’obscurantisme est tout à fait louable mais la forme est bien trop confuse. On est littéralement assailli par des flots de paroles et par le nombre de personnages qui parlent hors champ. Les plans sont souvent très courts. De plus, je n’aime pas trop ce style de noir et blanc qui ressemble plus à de la couleur passée en noir et blanc qu’à un vrai noir et blanc. Le film pourra toujours avoir une valeur de témoignage. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Acteurs: David Strathairn, George Clooney, Robert Downey Jr., Patricia Clarkson, Jeff Daniels
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18 juillet 2007

Le jour où la terre s’arrêta (1951) de Robert Wise

Titre original : The day the earth stood still

Le jour où la Terre s'arrêtaElle :
Voilà un film de science-fiction comme je les aime. On se laisse prendre volontiers à cette histoire d’extra-terrestres qui débarquent dans une grande ville américaine ; beaucoup de rythme et un solide scénario nous poussent à partager les appréhensions et les étonnements qu’engendre cet atterrissage sans précédent.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce film de Robert Wise est l’un des piliers du cinéma de science-fiction des années 50. Une bonne partie son originalité réside dans le fait que Wise l’a filmé et mis en scène comme un thriller : la traque de Klaatu l’extra-terrestre par l’armée est digne des meilleurs films noirs. Le fond du message du film Le jour où la Terre s’arrêta est toutefois pacifique (nous sommes alors en pleine période de la montée de la guerre froide) et le scénario met en outre le doigt sur d’autres faiblesses de la nature humaine : la peur de l’inconnu, les mouvements de foule, … Une belle réussite.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Michael Rennie, Patricia Neal, Hugh Marlowe
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Note : Un remake de The day the Earth stood still est sorti fin 2008 sous la direction de Scott Derrickson, qui a surtout réalisé précédemment des films d’horreur. On peut légitimement être inquiet…

11 juillet 2007

Animal Crackers, l’explorateur en folie (1930) de Victor Heerman

Titre original : Animal Crackers

Animal CrackersElle :
Il faut croire que je n’accroche plus à l’humour des Marx Brothers. La mise en scène me semble avoir vieilli et les dialogues manquent de naturel. (Abandon rapide)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Dans ce deuxième film des Marx Brothers, l’histoire n’est qu’un prétexte à l’humour décapant des quatre frères. Les gags sont essentiellement dans les dialogues, les jeux de mots fusent et il faut suivre en anglais car les sous-titres ne leur rendent pas toujours justice. La scène de la lettre de Groucho à son avocat est vraiment mémorable… Visuellement, les gags sont moins nombreux mais il y a Harpo, bien entendu, avec son célèbre gag de la jambe. Ce n’est pas le meilleur des Marx Brothers mais on sent le style qui s’affirme peu à peu.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Groucho Marx, Harpo Marx, Chico Marx, Zeppo Marx, Lillian Roth, Margaret Dumont
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10 juillet 2007

Le port de la drogue (1953) de Samuel Fuller

Titre original : Pickup on South Street

Le Port de la Drogue Elle :
Sur fond d’espionnage, voici un film noir efficace et rondement mené par un Samuel Fuller qui laisse passer son antipathie pour le communisme en pleine période de Maccarthisme. Curieusement, le titre de la version française évoque la drogue alors qu’on n’en entend nullement parler pendant le film. Richard Widmark remplit à merveille le rôle du malfrat guoguenard et parfois violent, assailli de vagues de tendresse. Les personnages sont en constant déséquilibre entre la frontière du bien et du mal. Samuel Fuller privilégie les plans serrés et s’approche des visages pour capter au plus près leurs errements.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le Port de la Drogue Le Port de la Drogue (*) est en réalité une histoire d’espionnage mais traitée comme un film noir très classique. Avec ses ambiances nocturnes et la traque de tueurs par les policiers, le film est en effet très proche de ses homologues traitant de la chasse au crime sauf qu’ici le propos a été politisé par Samuel Fuller : dans la scène d’ouverture, très forte, sans une parole prononcée, ce que le vif et brillant pickpocket (merveilleux Richard Widmark) subtilise dans un sac est en fait un microfilm contenant un secret que les « Rouges » veulent faire sortir du pays. Si l’on accepte de mettre de côté le propos profondément anti-communiste qui est quelque peu émoussé quand on visionne le film 50 ans plus tard, le film apparaît comme une petite merveille de classicisme, film noir et sombre vu à travers les yeux de deux personnages très forts : un pickpocket et une aventurière, deux laissés pour compte de la société qui n’iront pas, toutefois, jusqu’à trahir leur pays… Jean Peters (la future femme de Howard Hughes) incarne de façon très authentique son personnage et noue avec le jeune Richard Widmark une relation quelque peu tumultueuse. A noter également la belle composition de Thelma Ritter dans le rôle de la vieille Moe.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Richard Widmark , Jean Peters, Thelma Ritter , Murvyn Vye
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(*) Au départ, le roman de Dwigth Taylor parlait d’une histoire de drogue. Ce fut Samuel Fuller qui voulut replacer cette histoire dans un contexte politique. En 1953, l’anti-communisme battait son plein… Soucieuse de ne froisser personne, la branche française de la Fox choisit de revenir au trafic de drogue dans la version doublée. Au lieu du microfilm d’un secret militaire, il y est question de cachet d’une substance illicite. D’où le titre français : Le port de la drogue.

Le film eut un remake : The Cape Town Affair (1967) de Robert D. Webb avec Claire Trevor, James Brolin et Jacqueline Bisset.

3 juillet 2007

Pat Garrett et Billy the Kid (1973) de Sam Peckinpah

Titre original : « Pat Garrett and Billy the Kid »

Pat Garrett and Billy the KidElle :
(pas vu)

Lui :
Avec Pat Garrett et Billy the Kid, c’est un Ouest qui semble avoir perdu toute sa superbe que nous dépeint Sam Peckinpah, un peu à l’image du western en tant que genre qui, en ce début des années 70, était, lui aussi, en fin de vie. Cette traque mettant en scène deux des plus grandes légendes de l’Ouest se déroule lentement, de façon un peu désabusée, dans un monde qui semble ne plus avoir ni idéal ni de vitalité : à aucun moment, on ne doute que Billy The Kid, le jeune, le fougueux, sera tué par Pat Garrett, l’ancien, rangé du côté des grands propriétaires. Un monde se meurt… Sam Peckinpah filme tout cela avec des plan étonnamment serrés (surtout pour du 70mm), presque étouffants parfois. L’histoire n’est pas le point fort : Pat Garrett et Billy the Kid est plus un film d’ambiance et d’allégories. On remarque bien entendu la présence de Bob Dylan et de la bande sonore avec notamment son fameux Knocking on Heaven’s Door ; Kris Kristofferson, autre chanteur, est ici dans l’un de ses tous premiers rôles au cinéma. Pour la petite histoire, sa compagne dans le film n’est autre que la chanteuse Rita Coolidge, qu’il épousera quelques mois plus tard.
Note : 3 étoiles

Acteurs: James Coburn, Kris Kristofferson, Bob Dylan, Richard Jaeckel
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Note : La version souvent vue est celle de 106 minutes, version coupée par la MGM : dans la version voulue par Sam Peckinpah, un prologue en noir et blanc montre la mort de Pat Garrett et donc place tout le film en flash back pour revenir en noir et blanc au moment de l’épilogue. Ce n’est qu’en 1988 que la MGM a sorti cette version complète de 122 minutes.

Voir aussi sur ce blog :
Billy the Kid de King Vidor (1930) avec Wallace Beery
Le Gaucher (The left handed gun) d’Arthur Penn (1958) avec Paul Newman

30 juin 2007

A history of violence (2005) de David Cronenberg

A history of violenceElle :
(pas vu)

Lui :
A history of violence s’inscrit plutôt à part dans la filmographie de David Cronenberg et il ne faut pas hésiter à le voir même si on apprécie peu ce cinéaste (je dois bien avouer m’être moi-même un peu forcé à le regarder car, au vu du titre, je craignais le pire…) Il délaisse ici le bizarre et opte pour une forme plus conventionnelle, et sans étalage racoleur, pour nous offrir une réflexion sur la violence que nous portons en nous, sur l’autodéfense et même sur le plaisir à la voir intervenir. On peut disserter sur le fond, certes, mais c’est surtout dans sa forme que A history of violence est assez remarquable : David Cronenberg montre ici toute sa maestria dans une mise en scène extrêmement précise, où tout est parfait et d’une efficacité redoutable. Il s’appuie aussi sur son personnage principal auquel Viggo Mortensen donne par son physique assez gentillet toute son ambivalence : sous l’agneau, le tigre sommeille… Cette perfection dans la forme donne une profondeur inhabituelle à une histoire qui, en d’autres mains, n’aurait pu être que banale.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Viggo Mortensen , Maria Bello, Ed Harris, William Hurt, Ashton Holmes
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26 juin 2007

L’enfer est à lui (1949) de Raoul Walsh

Titre original : « White Heat »

L'enfer est à luiElle :
Un film très noir d’une très grande intensité dramatique et conduit de manière magistrale. Un scénario complexe et touffu, un rythme haletant, un James Cagney halluciné et émouvant, un gang de malfrats sans aucun scrupule, des trahisons à n’en plus finir, des meurtres à glacer le sang et enfin une musique qui enveloppe l’ensemble d’une atmosphère sombre et inquiétante. Raoul Walsh se livre à une terrible peinture de la noirceur humaine dans laquelle le mal prend toujours le dessus quand il s’agit de sauver sa peau.
Note : 5 étoiles

Lui :
Avec L’enfer est à lui, Raoul Walsh renoue avec la grande tradition des films de gangsters des années 30 (la décennie 40 est plus celle des films de détective) : en regardant James Cagney interpréter ce truand psychopathe, il est effectivement difficile de ne pas penser à L’ennemi Public de William Wellman qu’il a tourné presque 20 ans plus tôt. Seulement, dans L’enfer est à lui, il va beaucoup plus loin dans le cynisme, la cruauté, la démence et aussi (et surtout) dans l’intensité de son interprétation. Il donne au film une puissance rare, lui-même formidablement porté par une réalisation sans faille et particulièrement efficace, ne laissant aucun temps mort, captivant le spectateur. Cette intensité atteint son paroxysme dans la scène finale, scène d’anthologie où Cagney finit au sommet d’un réservoir chimique dans une apothéose de folie.
Note : 5 étoiles

Acteurs: James Cagney, Virginia Mayo, Edmond O’Brien
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En plus de la scène finale, une autre scène célèbre est celle de la crise de Cody dans le réfectoire de la prison. Cette scène faillit ne pas être tournée pour cause de dépassement budgétaire et Walsh dut la tourner en une seule prise avec de multiples caméras. James Cagney y est éblouissant. Dans ses mémoires, Raoul Walsh qualifie même son jeu dans cette scène comme « probablement un des plus grands moments d’interprétation de tous les temps. »

25 juin 2007

Petites confidences à ma psy (2005) de Ben Younger

Titre original : « Prime »

Petites confidences (à ma psy)Elle :
Mis à part quelques quiproquos entre Meryl Streep en psychanalyste et Uma Thurman en patiente, ce premier film est une comédie sentimentale très convenue et assez mièvre. Le scénario est mince comme une feuille de papier à cigarettes.
Note : 2 étoiles

Lui :
Divorcée de fraîche date, une femme de 37 ans tombe amoureux d’un garçon 14 ans plus jeune que lui (1). Après un démarrage plutôt réussi, le film se met assez rapidement à tourner en rond une fois que le (gros) quiproquo a été mis en place ; il devient alors très prévisible, répétitif, et finit par n’être simplement que gentillet. Cette comédie un peu inutile tient surtout grâce à l’assez bonne prestation d’Uma Thurman.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Meryl Streep, Uma Thurman, Bryan Greenberg
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(1) Au vu du sujet, le patronyme du réalisateur paraît trop beau pour être vrai… Ce n’est pas un pseudonyme, semble t-il. De plus, il est lui-même fils de psy…

25 juin 2007

Cyber traque (2000) de Joe Chappelle

Titre original : Takedown

Cyber traqueElle :
Ce film sur les hackers est dans l’air du temps mais n’est pas vraiment pour les néophytes. Le réalisateur nous assène des séries de flashs lumineux très désagréables pour les yeux et qui n’apportent rien au film. Le scénario est assez confus avec des enchaînements visuels rapides pour forcer le côté technologique de l’ensemble. On regarde quand même mais tout cela n’est pas très palpitant.
Note : 2 étoiles

Lui :
Cyber Traque met en avant le fait qu’il est basé sur une histoire vraie, la traque du pirate informatique Mitnick qui aboutira à son incarcération. Le film cède aux lois du genre et donc exploite à fond l’image du bidouilleur génial à qui tout est possible. Pour forcer le côté spectaculaire, le réalisateur utilise abondamment des flashes lumineux divers et variés, souvent pénibles. Globalement, le film n’est pas très intéressant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Skeet Ulrich, Russell Wong, Angela Featherstone
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24 juin 2007

Collision (2004) de Paul Haggis

Titre original : « Crash »

CollisionElle :
Collision est un film intéressant et bien réalisé qui a le mérite de dénoncer la société anxiogène de l’Amérique. C’est sous forme de chocs frontaux qui passent souvent par l’intermédiaire de la voiture protectrice que Paul Haggis fait se confronter les blancs et les minorités du melting pot américain dans des situations de violent conflit. Cette mosaïque de personnages qui se croisent puis se rencontrent, met en évidence le racisme profond et le mal être qui sont ancrés dans toutes les couches de la société. Les armes à feu en libre circulation accroissent ces tensions larvées et les font éclater. La société est rongée par l’angoisse, la méfiance, les préjugés, la corruption et la pauvreté. J’ai trouvé un peu idéalisée la dernière partie du film dans laquelle les personnages concernés par ces préjugés prennent un peu trop facilement conscience de l’absurdité de leur vie et de leurs relations exécrables avec les autres.
Note : 4 étoiles

Lui :
Pour son premier long métrage, Paul Haggis a choisi un sujet ambitieux qui traite à la fois du racisme ordinaire à Los Angeles, de la libre circulation des armes, de la peur, de la violence, des manipulations politique, de la difficulté à sortir de son milieu. Son film nous dresse un portrait sans complaisance de la réalité américaine urbaine, globalement assez sombre même s’il porte des notes d’espoir. La construction de Collision est vraiment remarquable car le scénario repose sur plusieurs histoires qui, tout en étant séparées, se retrouvent imbriquées les unes dans les autres et semblent au final n’en former qu’une seule. Un excellent film choral (1). Le propos se garde de tout manichéisme, il n’y a pas de bons et de méchants ; en fait, tous ont ces deux aspects, tantôt victimes tantôt oppresseurs, prisonniers d’un système social qui semble avoir perdu ses repères. Le seul reproche que l’on pourrait faire au film est d’être trop riche, de vouloir dire trop de choses à la fois. Il est néanmoins admirable dans sa façon d’allier la puissance du propos à une certaine fluidité de déroulement.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Don Cheadle, Matt Dillon, Sandra Bullock, Terence Howard, Ryan Phillippe, Thandie Newton, Brendan Fraser
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(1) On appelle film choral, un film qui possède plusieurs histoires avec de nombreux personnages principaux qui peuvent être amenés à se croiser. Si l’on peut citer le Short Cuts d’Altman comme ancêtre prestigieux, le terme est maintenant souvent employé péjorativement par les critiques. Il est vrai que ce procédé peut permettre de cacher la vacuité du scénario, c’est dans une certaine mesure l’un des principes fondamentaux des soap operas (mais tel n’est pas le cas ici pour Collision).