4 octobre 2010

Forfaiture (1915) de Cecil B. DeMille

Titre original : « The Cheat »

ForfaitureLui :
(Film muet, 59 minutes) Certains films muets ressurgissent tout à coup alors qu’ils étaient considérés comme perdus à jamais. Dans le cas de Forfaiture, seuls des fragments subsistaient, au grand dam des cinéphiles car sa réputation était fort grande (1). Miracle : une copie complète refit surface il y a une quinzaine d’années, issue des propres archives de Cecil B. DeMille (2). Elle est aujourd’hui parfaitement restaurée avec même les teintures d’époque. L’histoire est un grand drame teinté d’orientalisme (à légère tendance xénophobe) : pour se tirer d’un mauvais pas, une jeune femme mondaine, frivole et dépensière, accepte une forte somme d’argent d’un riche japonais qui lui faisait la cour. Il exige en retour qu’elle se donne à lui. Quand elle refuse, il la marque au fer rouge comme il le fait pour les bibelots qu’il collectionne… Fanny Ward La jeune femme, c’est l’étonnante ex-actrice de music-hall Fannie Ward qui, à 43 ans, semble n’en avoir que la moitié grâce à son visage juvénile (et un peu de paraffine pour cacher les rides…) Le japonais est le jeune Sessue Hayakawa qui deviendra une grande (et quasiment unique) vedette japonaise à Hollywood (3). Le rythme de Forfaiture est très soutenu grâce à un montage soigné et une tension assez continue. Cecil B. DeMille fait ici un large usage des gros plans, ce qui était assez nouveau pour l’époque. De nombreuses scènes sont superbement éclairées avec un jeu d’ombre et de lumière particulièrement esthétique. La fin, avec cette scène de foule, est assez étonnante. Forfaiture est un film très complet. Ce fut un immense succès, le premier succès pour Cecil B. DeMille qui tournait à l’époque un film par mois. Aux Etats-Unis et même en France, le film fut largement salué par la critique.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Fannie Ward, Sessue Hayakawa, Jack Dean
Voir la fiche du film et la filmographie de Cecil B. DeMille sur le site IMDB.
Voir les autres films de Cecil B. DeMille chroniqués sur ce blog…

(1) L’écrivain et critique de cinéma Léon Moussinac écrivait en 1925 que Forfaiture était la seule date qui méritait d’être retenue dans l’histoire du cinéma avec La Sortie des Usines Lumière de 1895.
(2) La copie correspond à la version de 1918. Après les protestations d’associations japonaises, Paramount refit en effet une version en 1918 où le personnage japonais Hishuru Tori est présenté comme le birman Haka Arakau… En outre, les dates sur le chèque et sur la une du journal furent modifiées pour indiquer 1918.
(3) Entre 1914 et 1961, Sessue Hayakawa aura tourné près de 100 films. Quarante ans après Forfaiture, il sera notamment le colonel Saito du Pont de la Rivière Kwaï (1957).

Remakes :
La flétrissure (The Cheat) de George Fitzmaurice (1923) avec Pola Negri
The Cheat de George Abbott (1931) avec Tallulah Bankhead
Forfaiture de Marcel L’Herbier (1937) avec… Sessue Hayakama (qui joue à nouveau le même rôle), Lise Delamare et Louis Jouvet.

3 octobre 2010

Inglourious Basterds (2009) de Quentin Tarantino

Inglourious BasterdsLui :
Inglourious Basterds est une variation sur l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale, sorte de réalité alternative où la vraisemblance n’est pas de mise. C’est avant tout le spectacle, et la création d’images fortes, qui est recherché. C’est surtout long et verbeux… Par rapport à ses films précédents, Inglourious Basterds pêche vraiment par son rythme, ici particulièrement poussif. Les interminables dialogues, le plus souvent sur le principe du jeu du chat et de la souris, n’ont aucun intérêt, ni même aucune tension car l’issue est trop évidente. On s’ennuie ferme. Et, bien entendu (mais cela était prévisible), il ne faut pas trop s’arrêter à l’idéologie embarquée sur la justification de la violence… Le plus mauvais Tarantino à ce jour.
Note : 1 étoile

Acteurs: Brad Pitt, Mélanie Laurent, Christoph Waltz, Eli Roth, Michael Fassbender, Diane Kruger, Daniel Brühl, Til Schweiger
Voir la fiche du film et la filmographie de Quentin Tarantino sur le site IMDB.

Voir les autres films de Quentin Tarantino chroniqués sur ce blog…

27 septembre 2010

Rachel se marie (2008) de Jonathan Demme

Titre original : « Rachel getting married »

Rachel se marieLui :
Kym sort d’une cure de désintoxication pour assister au mariage de sa sœur. Fragile et en quête de pardon, elle va faire ressurgir des tensions et des conflits enfouis tout en tentant de trouver un nouvel équilibre. Certes, Rachel se marrie comporte quelques scènes assez fortes mais elles sont totalement noyées. Jonathan Demme a voulu donner à son film un air de « film de famille » et pour cela il a tourné en vidéo avec tremblements et cadrages approximatifs inclus. Nous avons droit au déroulement complet du mariage avec préparatifs, un concours de rangement de lave-vaisselle (si!), tous les discours et l’inévitable guinche de fin de soirée. De cet océan de scènes aussi interminables qu’inintéressantes émergent quelques moments intenses, tous à mettre à l’actif d’Anne Hathaway qui met beaucoup de sensibilité dans son jeu.
Note : 1 étoile

Acteurs: Anne Hathaway, Rosemarie DeWitt, Bill Irwin, Mather Zickel
Voir la fiche du film et la filmographie de Jonathan Demme sur le site IMDB.

Remarques :
L’histoire originale a été écrite par Jenny Lumet, la fille de Sidney Lumet. Une grande partie est improvisé, toutefois.

24 septembre 2010

Lovers and Lollipops (1956) de Morris Engel et Ruth Orkin

Lovers and LollipopsLui :
Une jeune veuve qui vit à New-York avec sa fille de 7 ans retrouve pendant un été un ami de longue date. Une relation se développe entre eux sous les yeux de la fillette…
Lovers et Lollipops (1) est le second film de Morris Engel et Ruth Orkin, trois ans après Le Petit Fugitif, film précurseur de la Nouvelle Vague par sa nouvelle façon de filmer dans un environnement naturel. Lovers and Lollipops contient ainsi de nombreux passages tournés en extérieur à New York même avec une petite caméra 35mm. Le film a une atmosphère très authentique, proche de la vie réelle. Le film oscille entre le regard des deux adultes sur l’enfant et le regard que l’enfant porte sur leur relation naissante. Cette différence entre le monde des adultes et le monde de l’enfance est toutefois moins puissante que dans Le Petit Fugitif et le personnage de la fillette n’a pas la force du petit Joey. Le film a eu moins d’impact que son prédécesseur mais il reste l’un des précurseurs du cinéma indépendant américain.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Lori March, Gerald S. O’Loughlin, Cathy Dunn
Voir la fiche du film et la filmographie de Morris Engel et Ruth Orkin sur le site IMDB.

Voir les autres films de Morris Engel chroniqués sur ce blog…

(1) Les « lollipops » sont des sucettes (celles que la fillette plante dans le sable)…

18 septembre 2010

The lonely villa (1909) de David W. Griffith

The Lonely VillaLui :
(Muet 8mn) Ce film a été parfois présenté comme le premier film de Mary Pickford. En réalité, il s’agit de son 10e film avec Griffith. Un gang de malfaiteurs éloigne un père de famille de son domicile pour pouvoir le dévaliser (et pire encore…) On retrouve donc ce thème cher à Griffith de la cellule familiale attaquée par des éléments extérieurs hostiles. Ici, c’est une mère et ses trois filles qui sont gravement en péril. L’aînée des filles est jouée par Mary Pickford, alors âgée de 17 ans. The Lonely Villa (La Villa Solitaire) ne fait sans doute pas partie des films les plus travaillés de Griffith mais montre sa manière de construire le suspense.
Note : 2 étoiles

Acteurs: David Miles, Marion Leonard, Mary Pickford, Gladys Egan
Voir la fiche du film et la filmographie de David W. Griffith sur le site IMDB.
Voir les autres films de David W. Griffith chroniqués sur ce blog…

Remarque :
L’un des malfaiteurs est joué par Owen Moore que Mary Pickford épousera quelques mois plus tard…

11 septembre 2010

Le retour de Topper (1941) de Roy Del Ruth

Titre original : « Topper Returns »
Autre titre : « Qui est l’assassin? » (Belgique)

Le retour de TopperLui :
Le retour de Topper est le troisième et ultime film d’une série de comédies qui mettent en scène un quinquagénaire à la vie bien rangée face à des bienveillants fantômes. C’est peut-être le meilleur des trois, celui où l’humour par l’absurde est le plus développé. L’histoire est centrée sur une enquête policière dans un grand manoir où c’est le fantôme du mort lui-même qui demande à Cosmo Topper de l’aider à démasquer le coupable. L’ensemble est plaisant, doté de personnages bien typés (parfois un peu trop mais jamais « vraiment trop »). Joan Blondell est parfaite dans son personnage de jeune femme délurée et un peu impertinente : un personnage très américain… On ne s’ennuie pas une seule seconde avec ce divertissement léger car le rythme est bien enlevé. La série connut un grand succès à l’époque. Elle fut adaptée 15 ans plus tard à la télévision.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Joan Blondell, Roland Young, Carole Landis, Billie Burke, Dennis O’Keefe
Voir la fiche du film et la filmographie de Roy Del Ruth sur le site IMDB.

Voir les autres films de Roy Del Ruth chroniqués sur ce blog…

La série des Topper :
Le couple invisible (Topper) de Norman Z. McLeod (1937) avec Constance Bennett et Cary Grant
Fantômes en croisière (Topper takes a trip) de Norman Z. McLeod (1938) avec avec Constance Bennett
Le retour de Topper (Topper returns) de Roy del Ruth (1941)
Dans les trois films, Roland Young joue le rôle de Cosmo Topper et Billie Burke celui de sa femme (mais son personnage change de caractère, ici elle est complètement frivole).
Dans l’adaptation télévisée de 1955 pour CBS, c’est Leo G. Carroll qui interprète Cosmo Topper. Il y eut 39 épisodes de 30mn sur 2 saisons.

8 septembre 2010

Sparrows (1926) de William Beaudine

Titre français parfois utilisé : « Moineaux »

SparrowsLui :
(Film muet) Sparrows est probablement le plus beau film de Mary Pickford, celui où son interprétation force le plus l’admiration. A 33 ans, elle n’a aucun problème pour jouer une fillette de 15 ans, sa petite taille et son visage poupon aidant certainement mais c’est surtout grâce à sa capacité d’exprimer avec force et naturel toute une gamme de sentiments qu’elle y parvient. L’histoire est assez terrifiante, à classer dans le genre des contes d’horreur pour enfants : dans une ferme isolée entourée de marais boueux infestés de crocodiles, une dizaine d’enfants sont retenus prisonniers par un couple de fermiers cruels. Ils doivent travailler dans des conditions de misère extrême. Molly, la plus âgée des enfants, tente de protéger les plus petits du mieux qu’elle peut. L’atmosphère de Sparrows, assez lourde, à la Dickens, est admirablement rendue, sans excès mais avec force. Le thème a souvent été comparé aussi à celui de La Nuit du Chasseur. Malgré la situation oppressante, Mary Pickford parvient à distiller beaucoup de fraîcheur et même des notes d’humour, donnant ainsi au film tout son équilibre et son charme. Sparrows Face à elle, Gustav von Seyffertitz est tout aussi remarquable dans le terrifiant Mr Grimes : c’est la méchanceté personnifiée. La première partie du film met en place la situation et le rythme s’accélère ensuite, le passage dans les marais étant particulièrement intense ; il est difficile de ne pas se cramponner au fauteuil. Seule la scène de la poursuite en bateau est plus faible du fait des maquettes utilisées. Sparrows a dérouté la Critique de l’époque, Mary Pickford jouant sur un registre un peu différent de ses films précédents. Le film ne fut qu’un demi-succès. Pourtant, il peut encore nous faire vibrer et palpiter 80 ans plus tard. Un très beau film (à déconseiller toutefois aux petits n’enfants…)
Note : 5 étoiles

Acteurs: Mary Pickford, Gustav von Seyffertitz, Roy Stewart, Charlotte Mineau
Voir la fiche du film et la filmographie de William Beaudine sur le site IMDB.

Voir aussi : Photos avant/après de la construction du décor

Remarques :
Sparrows * Douglas Fairbanks (mari de Mary Pickford) aurait pris à parti le réalisateur du fait des risques insensés qu’il faisait prendre à l’actrice : les crocodiles auraient été bien trop proches lors du tournage de certaines scènes et, de plus, Mary Pickford tenait dans ses bras un vrai enfant. Devant la colère de Fairbanks, le réalisateur aurait quitté définitivement le tournage.
Cette version des faits, rapportée par certains excellents historiens, est toutefois contestée par d’autres qui affirment que cette histoire a été inventée de toutes pièces par Mary Pickford pour la promotion du film : les alligators ont été ajoutés par surimpression et l’enfant était un mannequin dans certaines scènes.
Toujours est-il que William Beaudine a effectivement quitté le tournage de Sparrows avant la fin. Le film a été terminé par l’assistant-réalisateur : Tom McNamara. Il faut préciser que les tensions entre Beaudine et Mary Pickford, tous deux au sommet de leur popularité (et donc peu enclins à se laisser dicter leur conduite), ont été très fortes pendant tout le tournage.

* Il existait bien des baby farms à cette époque, fermes isolées où des enfants étaient retenus prisonniers. Ces enfants étaient souvent des orphelins. Les baby farms étaient également liées aux rapts d’enfants, alors bien plus fréquents qu’à notre époque.

6 septembre 2010

Foxfire (1987) de Jud Taylor

Lui :
Après la mort de son mari, Annie est restée dans sa maison isolée des Blue Ridge Mountains, une maison où elle a toujours vécu. A 80 ans, elle n’a aucune envie de la quitter. La pression d’un promoteur et l’un de ses enfants, chanteur de country, vont-ils la faire changer d’avis? Foxfire a été produit pour la télévision américaine, dans le cadre de la série de dramatiques Hallmark Hall of Fame. Malgré une certaine authenticité, le récit est très convenu, bourré de bonnes intentions mais sans originalité. Le thème global est celui du dépeuplement des campagnes qui perdent leur âme en devenant des villages de résidences secondaires. Les bonnes interprétations de Jessica Tandy et Hume Cronyn ne suffisent pas à relever l’ensemble.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jessica Tandy, Hume Cronyn, John Denver, Gary Grubbs, Harriet Hall
Voir la fiche du film et la filmographie de Jud Taylor sur le site IMDB.

Remarques :
* Jessica Tandy et Hume Cronyn sont (ou plus exactement : étaient, puisque tous deux sont maintenant décédés) mari et femme dans la vraie vie également. Hume Cronyn s’est illustré dans de très beaux seconds rôles, surtout dans les années 40 et 50, notamment avec Hitchcock.
* Dans les scènes de concert, le banjoiste est Tony Trischka et le violoniste Kenny Kosek, deux musiciens bien connus des amateurs de bluegrass.
* La série télévisée de dramatiques Hallmark Hall of Fame existe depuis… 1951, soit à ce jour 308 films diffusés sur la chaîne CBS. Elle a été souvent primée.

Homonyme :
Foxfire de Annette Haywood-Carter (1996), collège-movie avec Angelina Jolie.

3 septembre 2010

Gabbo le ventriloque (1929) de James Cruze

Titre original : « The Great Gabbo »

Gabbo le ventriloqueLui :
Gabbo le ventriloque est l’un des tous premiers films parlants. C’est le premier pour Eric von Stroheim. Il y interprète un ventriloque particulièrement brillant mais aussi très égocentrique, notamment dans ses rapports avec sa partenaire. Il utilise sa poupée pour exprimer ses côtés les plus humains et sociables. Il s’agit de l’adaptation d’une pièce de Ben Hecht. Eric von Stroheim est l’interprète parfait pour exprimer toute l’arrogance et l’ambigüité de ce personnage. Avec sa diction parfaite et son admirable phrasé lent (qui reste encore aujourd’hui sans égal), il surprit le public américain qui s’attendait à ce qu’il ait un accent autrichien à couper au coupeau. Hélas, pour rajouter de la longueur et attirer le public, plusieurs numéros musicaux ont été plaqués sur l’histoire. Si musicalement, ces ballets peuvent sembler proches de ceux des grands musicals du début des années trente, ce n’est pas le cas sur le plan de chorégraphie qui est ici assez primitive en comparaison. Ils n’offrent finalement qu’assez peu d’intérêt (sauf sans doute le ballet Web of love, franchement acrobatique). Si Gabbo Le Ventriloque reste intéressant, c’est donc surtout pour la remarquable interprétation d’Eric von Stroheim.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Erich von Stroheim, Betty Compson, Donald Douglas
Voir la fiche du film et la filmographie de James Cruze sur le site IMDB.

Remarques :
* James Cruze est un réalisateur surtout connu pour avoir tourné le premier grand western The Covered Wagon (La caravane vers l’Ouest, 1923). Beaucoup de ses films sont aujourd’hui perdus.
* Le film comportait une scène en couleurs (procédé Multicolor qui sera abandonné en 1932) : un numéro musical The Ga-ga bird qui semble perdu.
* Une version écourtée de 68mn est dans le domaine public (plusieurs numéros musicaux ont été coupés de cette version). La version actuellement la plus complète du film (c’est-à-dire sans la scène perdue en couleurs) dure 92 mn.

1 septembre 2010

Le coeur nous trompe (1921) de Cecil B. DeMille

Titre original : « The affairs of Anatol »

Le coeur nous trompeLui :
(Film muet) Un homme de la haute société qui trouve sa vie conjugale un peu ennuyeuse ne peut s’empêcher de venir en aide à quelques jeunes femmes prétendument en détresse… Le cœur nous trompe est la libre adaptation d’une pièce du dramaturge autrichien Arthur Schnitzler qui faisait scandale depuis de nombreuses années. Le personnage de la femme légitime est ajouté et confié à une grande vedette. Cela permit certainement d’adoucir le propos mais les aspects licencieux de la situation restent bien présents ; ils sont contrebalancés, de façon assez amusante, par des intertitres moralisateurs qui vont jusqu’à citer la Bible. Le coeur nous trompe Les robes et les mises en scène (notamment l’antre satanique de Babe Daniels) ont frappé les esprits. S’il manque un peu de rythme et souffre de longueurs, le film de Cecil B. DeMille n’en est pas moins plaisant. Il préfigure la légèreté des comédies du début des années trente. C’est l’un des derniers films de Wallace Reid, dont la célébrité était alors immense (1).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Wallace Reid, Gloria Swanson, Wanda Hawley, Bebe Daniels, Theodore Roberts
Voir la fiche du film et la filmographie de Cecil B. DeMille sur le site IMDB.

Voir les autres films de Cecil B. DeMille chroniqués sur ce blog…

Wallace Reid(1) La vie de Wallace Reid fait partie des grands destins tragiques d’Hollywood. Alors qu’il est une très grande star, adulé par toutes les femmes, Wallace Reid est grièvement blessé à la tête lors du tournage de la Vallée des Géants (1919). Pour qu’il puisse continuer à jouer, le studio fait venir un docteur avec de la morphine. En quelques mois, il devient totalement dépendant de la drogue. Par ailleurs, il abuse de l’alcool et mène une vie tapageuse (quand Will Hays dresse en 1922 une liste des 117 personnalités les plus scandaleuses d’Hollywood, le premier de la liste est… Wallace Reid). Placé dans un sanatorium où il est brutalement sevré, il entre en dépression et sa santé décline rapidement. Il meurt en janvier 1923, à l’âge de 31 ans.

Remarque : 
Les chutes de The Affairs of Anatol (scènes non utilisées entre Wallace Reid, Gloria Swanson et Elliott Dexter) auraient servi pour monter le film Don’t Tell everything de Sam Wood (1922), film mineur qui semble aujourd’hui perdu. Cette pratique n’était pas inhabituelle à cette époque.