Titre original : « Work »
Autre titre français : « Travail »
Lui :
(Muet 28 minutes) Charlot est l’apprenti d’un peintre en bâtiment qui l’exploite outrageusement. Ils se rendent dans une maison bourgeoise pour refaire les tapisseries… Charlot Apprenti est le premier film où Chaplin cherche à attirer la compassion : ici, son personnage ne donne plus les coups (ou alors involontairement), en revanche il en prend beaucoup et il les prend du fait de sa condition sociale. Les premières minutes nous le montre tirant péniblement une carriole lourdement chargée ; son patron, jugé sur celle-ci, le fouette comme une vulgaire bête de somme. Chaplin place donc son personnage dans le prolongement de celui de Le Vagabond, tourné deux mois plus tôt, mais il va ici encore plus loin. Il est dès lors bien difficile de ne pas ressentir de la pitié pour ce pauvre hère tout en bas de l’échelle sociale. Parallèlement, le couple bourgeois n’est guère sympathique. Ce contexte social donne à Charlot Apprenti une toute autre dimension même si le résultat n’est pas parfait. La qualité des gags est en effet assez inégale, certains sont toutefois très réussis (le chapeau, la statuette, les objets précieux, le pinceau, …), mais on peut noter globalement une certaine répétition et la chute finale semble plaquée. Charlot Apprenti est le huitième film pour la Essanay.
Note :
Acteurs: Charles Chaplin, Charles Inslee, Edna Purviance, Billy Armstrong, Marta Golden
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Chaplin sur le site IMDB.
Voir les autres films de Charles Chaplin chroniqués sur ce blog…
Remarque :
Pour tous les premiers courts métrages de Chaplin, il faut éviter de regarder les versions disponibles sur internet qui sont d’une qualité déplorable, avec en plus des recadrages outranciers, beaucoup de coupures ou de scènes manquantes. Il en de même de certaines éditions en DVD. Il faut privilégier les versions restaurées par l’américain David Shepard, véritable magicien de la restauration de films anciens (c’est le cas, par exemple, des coffrets Arte).
Voir ci-contre la comparaison de deux images. Un recadrage rend la scène de la bouche d’égout presque incompréhensible : sur la version internet, à aucun moment on ne voit la bouche d’égout ouverte. De plus l’image est aplatie, la qualité est bien différente…