10 mars 2006

Treize jours (2000) de Roger Donaldson


Titre original : « Thirteen Days »

Treize   Jours Elle :
Reconstitution historique fouillée et sobre sur l’implantation de missiles soviétiques à Cuba. On suit avec intérêt pendant treize jours toutes les tractations entre les militaires partisans de la guerre et les politiques américains prônant la diplomatie. On se rend compte à quel point on a frôlé la catastrophe. Ce n’est que grâce à la ténacité de Kennedy qui voulait sortir de cette impasse sans faire la guerre que le pire a été évité. Les acteurs sont convaincants et le film évite les clichés hollywoodiens sur la suprématie et l’héroïsme américain.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est un bon film historique qui nous relate de manière assez précise les treize jours où l’on a été le plus près de la guerre atomique totale : la crise de Cuba en 1962. Filmé en suivant l’un des deux plus proches conseillers de Kennedy, le film réussit à bâtir un lourd suspense, sans abuser des ficelles hollywoodiennes classiques. La reconstitution des évènements semble particulièrement minutieuse et les 2h25 passent rapidement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kevin Costner, Bruce Greenwood, Steven Culp, Dylan Baker, Michael Fairman
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10 mars 2006

Les démons à ma porte (2000) de Jiang Wen

Titre original : « Guizi lai le »

Les Démons à   ma porte Elle :
Beau film chinois en noir et blanc où le réalisateur incarne le rôle d’un villageois chargé de garder deux prisonniers japonais. Tout ce village de paysans simples participe à cette mission. Wen Jiang utilise beaucoup les gros plans sur les visages angoissés pour mieux mettre en avant les doutes, les hésitations et la peur qu’inspire l’envahisseur japonais. En pleine tragédie, il utilise également l’humour au travers des trognes qu’il choisit, de scènes cocasses pour mieux se moquer des japonais. Malgré quelques longueurs, ce film témoigne d’un réel talent de mise en scène et d’originalité du scénario.
Note : 5 étoiles

Lui :
Les démons à ma porte est un film assez étonnant, basé sur une situation très particulière de paysans forcés de garder deux prisonniers, et dans un style tout aussi particulier fait de gesticulations, d’éructations. Tout le film est parsemé de touches d’humour, même dans les moments les plus tragiques ou intenses. C’est aussi une réflexion sur les rapports geôliers/prisonniers, sur le décalage entre cette guerre et le monde paysan chinois. Un film assez fort, qui souffre un peu d’une fin plutôt abracadabrante, assez terrible par ce qu’elle sous-entend, comme un dernier pied de nez du réalisateur.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jiang Wen, Hongbo Jiang, Teruyuki Kagawa
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10 mars 2006

A boire (2004) de Marion Vernoux

A Boire Elle :
(pas vu)

Lui :
Un alcoolique dépressif, un jeune malchanceux et une femme plaquée se rencontrent dans une station de sports d’hiver. Ils se lamentent et ils picolent pour se remonter le moral. On attend qu’il se passe quelque chose d’intéressant… en vain. Pas beaucoup d’humour non plus. Un film étonnamment vide.
Note : 1 étoile

Acteurs: Emmanuelle Béart, Edouard Baer, Atmen Kelif
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9 mars 2006

Mon homme Godfrey (1936) de Gregory La Cava

Titre original : « My Man Godfrey »

Mon   homme Godfrey Elle :
(pas vu)

Lui :
Gregory La Cava est un cinéaste bien peu connu aujourd’hui alors que ses comédies sont parfois comparées à celle de Capra ; ses films sont pratiquement oubliés alors que certains ont été d’immenses succès à leur époque. Et c’est le cas pour My Man Godfrey qui s’inscrit parfaitement dans le genre des « screwball comedies » des années trente, c’est-à-dire ces films où la dérision se nourrit d’un certain illogisme et où l’on retrouve souvent l’opposition sociale entre des riches oisifs et inconséquents et des pauvres plein de bon sens et de clairvoyance. La riche famille montrée ici par Gregory La Cava est franchement excentrique et même hystérique : une vraie maison de fous. Sur fond d’humanisme, la comédie est constamment présente et, si le genre a tout de même quelque peu vieilli, Mon homme Godfrey conserve un charme certain et reste amusant. Superbe prestation de William Powell.
Note : 3 étoiles

Acteurs: William Powell, Carole Lombard, Gail Patrick, Alice Brady, Eugene Pallette
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8 mars 2006

Les trois vies de Rita Vogt (2000) de Volker Schlöndorff

Titre original : « Die Stille nach dem Schuß »

Les trois   vies de Rita Vogt Elle :
Schlöndorff évoque non sans une certaine amertume le terrorisme d’extrême gauche allemand dans les années 70. C’est au travers des trois identités que Rita Vogt est obligée de prendre successivement pour sauvegarder sa liberté que le réalisateur témoigne de la vie en RDA avant la chute du Mur, de la fuite en avant , de la traque de cette femme et de son idéal politique perdu. Cette évocation de cette époque pas si lointaine est filmée de façon sobre et efficace.
Note : 4 étoiles

Lui :
Les trois vies de Rita Vogt est un beau film de Walter Schlöndorff dans lequel on suit une femme, qui après avoir participé à des actions de style Bande à Baader, se voit contrainte de se réfugier en RDA et de vivre sous des fausses identités. En montrant le destin de cette femme, il nous montre un peu comment cet idéal des années 70 a bien du mal à trouver sa place dans le monde actuel. Rita Vogt n’a pas perdu sa foi en cet idéal mais elle en devient presque prisonnière. C’est sans doute un film assez nostalgique, mais qui pose quelques questions pertinentes (sans y répondre toutefois).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bibiana Beglau, Richard Kropf, Martin Wuttke
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7 mars 2006

Les anges déchus (1995) de Wong Kar-wai

Titre original : « Duo luo tian shi »

Les Anges   Déchus Elle :
Toujours une grande maîtrise de la mise en scène mais un univers dans lequel je ne parviens pas à entrer d’où mon abandon rapide.
Note : pas d'étoile

Lui :
Initialement prévu pour constituer le troisième volet de Chungking Express, Wong Kar-wai en fait un film à part entière de crainte d’allonger exagérément son film. Tout en traitant du même thème, l’incommunicabilité, l’attirance/répulsion, des personnages qui se cherchent sans parvenir à se rencontrer, il est toutefois assez différent dans le sens où la forme prend très nettement le pas. Wong Kar-wai pousse la stylisation assez loin, toujours en utilisant d’une façon très personnelle les ralentis et les accélérés, les contrastes de mouvement entre parties d’une même image. Il filme le tout en grand angle et la légère déformation des visages accentue le sentiment d’étrangeté de ce monde nocturne. Cette omniprésente esthétisation finit par nous saturer quelque peu et n’est pas assez soutenue par un scénario qui permettrait au film d’être autre chose qu’un très bel exercice de style, un peu mode mais où je me suis personnellement un peu ennuyé.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Takeshi Kaneshiro, Leon Lai Ming, Karen Mok, Michelle Reis, Charlie Yeung
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7 mars 2006

Spy Game – Jeu d’espions (2001) de Tony Scott

Titre original : « Spy Game »

Spy Game - Jeu   d'espions Elle :
Abandon au bout de 45mn dû à une overdose d’effets visuels esthétisants, d’effets sonores stressants, d’un montage certes percutant mais fatiguant. La forme, qui ne manque pas de virtuosité, prend le pas sur le fond et, de ce fait, les exploits de ce duo d’espions ne m’ont pas vraiment intéressée.
Note : pas   d'étoile

Lui :
Dans le genre film d’espionnage, Spy Games / Jeu d’espions est assez efficace. Par une construction assez particulière en plusieurs volets, il parvient à nous maintenir en haleine pendant 2 heures sans nous laisser beaucoup de répit. Côté scénario, il nous met au coeur de doux ou trois théatres d’opérations de la C.I.A. des vingt dernières années, sur un fond assez traditionnel du « bon agent secret » dont le côté humaniste finit toujours par ressortir. Le montage est très « moderne », quelquefois limite (musique utilisée à haute dose, découpage très rapide, etc…), mais globalement c’est réussi.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Robert Redford, Brad Pitt, Catherine McCormack, Stephen Dillane
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6 mars 2006

Mischka (2002) de Jean-François Stévenin

Mischka Elle :
Road-movie de quatre personnages insolites en recherche d’une famille aimante : Gégène, un alcoolique solitaire, Mischka oublié sur l’autoroute par son fils, Jane et son frère à la recherche de leur père plus d’autres personnages farfelus qui les croisent lors de leur périple de Bourgogne en Gironde. De bonnes idées sincères et quelques bons moments d’humour. Mais dans l’ensemble, le film paraît un peu trop comme un fatras et donne une vague impression de fourre-tout.
Note : 2 étoiles

Lui :
Jean-François Stevenin nous dresse le portait de quelques personnages assez atypiques, pas vraiment marginaux, mais décalés pourrait-on dire. Ils sont tous un peu en quête, en quête d’une famille, de chaleur. Par petites touches successives, on découvre la personnalité de chacun et les personnages nous deviennent sympathiques et attachants. Il y a quelques maladresses dans le film, la fin notamment est un peu confuse, mais globalement c’est un film assez réussi.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Roussillon, Jean-François Stévenin, Rona Hartner, Salomé Stévenin
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5 mars 2006

Fenêtre sur Pacifique (1990) de John Schlesinger

Titre original : « Pacific Heights »

Fenêtre sur Pacifique Elle :
Un jeune couple endetté loue un appartement à un escroc machiavélique. On se doute bien qu’il va falloir nous faire peur. John Schlesinger utilise bien évidemment les bonnes vieilles ficelles pour faire monter l’adrénaline : cafards, bruits stridents, pénombre, scènes de lutte, bref toute la panoplie du thriller angoissant un peu trop prévisible et grossière à mon goût. C’est archi usé et utilisé. Il vaut mieux se revoir un bon vieux film d’Hitchcock.
Note : 2 étoiles

Lui :
C’est surtout le scénario de ce film qui accroche le spectateur : un jeune couple de propriétaires victime d’escroquerie par un prétendu locataire. L’intrigue est bien montée, tissée sous un paravent de vie quotidienne. La mise en scène est très professionnelle mais il manque le petit plus qui aurait vraiment fait décoller le film. De plus, il a un peu tendance à mélanger les genres et certaines scènes paraissent quelque peu stéréotypées.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Melanie Griffith, Matthew Modine, Michael Keaton, Mako
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4 mars 2006

Les soeurs fâchées (2004) d’ Alexandra Leclère

Les   Soeurs fâchées Elle :
Pour son deuxième film, Alexandra Leclère a réussi à bâtir un scénario bien équilibré autour de deux soeurs aux personnalités très différentes. Pour ce faire, elle a réuni Isabelle Huppert qui incarne une beauté glaciale et bourgeoise et Catherine Frot qui joue la provinciale simple et généreuse. Le film oscille en permanence entre le ton de la comédie et du drame. La réalisatrice esquisse par petites touches deux jolis portraits sensibles et attachants de soeurs qui se chamaillent et se jalousent durement parfois dans lesquels tout le monde peut se projeter. Sans être un grand film, on passe vraiment un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Les premières minutes de Les Soeurs fâchées peuvent laisser craindre un schéma un peu trop classique et une exagération des caractères totalement opposés de ces deux soeurs, l’une étant une bourgeoise parisienne froide, coincée et désagréable, l’autre une provinciale gaie et affable. Et effectivement, les accrochages sont nombreux, les mentalités se heurtent, les cinglantes répliques fusent. Mais petit à petit, le film parvient à nous dévoiler la personnalité de chacune et le portrait qu’il nous montre finalement présente plus de profondeur et de richesse, sans parvenir toutefois à s’écarter franchement des conventions du genre. Isabelle Huppert et Catherine Frot nous offrent, elles, deux beaux numéros d’actrice.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Catherine Frot, François Berléand, Brigitte Catillon
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