7 novembre 2013

La Nuit de Varennes (1982) d’Ettore Scola

La nuit de VarennesEn juin 1791, l’écrivain libertin et chroniqueur de la Révolution Restif de La Bretonne est le témoin involontaire du départ du Palais Royal en pleine nuit d’un carrosse dans lequel a pris place l’une des dames de compagnie de la reine. Intrigué, il décide de le rattraper et découvre que leurs occupants tentent de rejoindre la famille royale en fuite… En s’inspirant d’un roman de Catherine Rihoit, Ettore Scola et son scénariste ont inventé ce trajet de Restif de La Bretonne (Jean-Louis Barrault) de Paris à Varennes en compagnie de l’intellectuel américain Thomas Paine (Harvey Keitel), d’une dame de la cour (Hanna Schygulla), et quelques autres personnages auxquels vient s’adjoindre Casanova (Marcello Mastroianni). C’est un petit microcosme de la société et le temps du trajet est l’occasion de discussions et d’échanges d’idées assez intéressants sur ce monde en pleine transformation. Hélas, le film est gâché par une bande son épouvantable que doublages et bruitages de studio bien trop présents rendent assez agressive. Ettore Scola ne porte pas de jugement tranché même s’il donne l’impression de s’être identifié à ce Casanova vieillissant qui regrette l’insouciance et une certaine douceur de vivre. Très belle fin.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Louis Barrault, Marcello Mastroianni, Hanna Schygulla, Harvey Keitel, Jean-Claude Brialy, Andréa Ferréol, Michel Vitold, Laura Betti, Daniel Gélin, Jean-Louis Trintignant
Voir la fiche du film et la filmographie de Ettore Scola sur le site IMDB.

Voir les autres films de Ettore Scola chroniqués sur ce blog…

Remarque :
La version initiale de La Nuit de Varennes dure 150 minutes. Il existe également une version réduite à 135 minutes et une autre à 122 minutes (c’est cette dernière qui était visionnée ici).

12 octobre 2011

La banquière (1980) de Francis Girod

La banquièreFille de petits commerçants parisiens, Emma Eckhert réussit une fulgurante ascension dans le domaine de la finance en prônant l’épargne populaire. Elle va se heurter aux milieux politico-financiers… La banquière est inspiré du parcours de Marthe Hanau dans les années 1920. C’est un portrait édulcoré (1) ajoutant un caractère altruiste qui permet à Romy Schneider de briller dans ce rôle. Elle s’y montre belle et impériale donnant au film toute sa dimension. La reconstitution de Francis Girod est luxueuse et soignée. La liste des acteurs de premier plan dans les seconds rôles est impressionnante… Hélas, La banquière apparaît comme empesé par son ampleur, sage et conventionnel, finalement un peu ennuyeux.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Romy Schneider, Claude Brasseur, Jean-Claude Brialy, Marie-France Pisier, Jean Carmet, Jean-Louis Trintignant, Jacques Fabbri, Daniel Mesguich, Daniel Auteuil, Thierry Lhermitte
Voir la fiche du film et la filmographie de Francis Girod sur le site IMDB.

Remarques :
(1) La véritable Marthe Hanau était bien moins philanthrope : elle a escroqué des milliers de petits épargnants. Sa spécialité était de conseiller l’achat d’actions de sociétés fictives dont elle faisait monter artificiellement les cours à l’aide de son journal La Gazette du franc (fondé en 1925). Elle mit en place une escroquerie de type « chaîne de Ponzi » (payer de forts intérêts aux anciens souscripteurs avec l’argent apporté par les nouveaux). Le système s’écroula en 1928, éclaboussant les milieux politiques du Cartel des gauches qui l’avaient soutenue. Elle fut arrêtée, libérée après avoir soudoyé des hommes politiques, puis arrêtée de nouveau. Condamnée à trois ans de prison ferme, elle s’est suicidée en 1935.