17 octobre 2013

Spéciale première (1974) de Billy Wilder

Titre original : « The Front Page »

Spéciale premièreC’est la veille de l’exécution d’un soi-disant dangereux extrémiste que l’excellent journaliste Hildy Johnson annonce son départ : il va se marier. Mécontent de perdre son meilleur élément, son rédacteur en chef est prêt à tout pour le retenir… Après l’insuccès d’Avanti, Billy Wilder est à la recherche d’un sujet susceptible de plaire à un large public. Il choisit d’adapter la pièce de Ben Hecht The Front Page déjà porté à l’écran par deux fois. Alors qu’Howard Hawks avait brillamment réussi en s’éloignant quelque peu de la pièce originale, Billy Wilder s’en rapproche et c’est peut-être pour cette raison que le film semble assez retenu, comme prisonnier de son format originel, il semble manquer l’étincelle qui le porterait très haut. Pour mettre toutes les chances de son côté, il a pourtant choisi un duo d’acteurs qui a toujours bien fonctionné, Walter Matthau et Jack Lemmon, mais ils ont trop peu de scènes ensemble. Le résultat reste fort plaisant, le rythme est enlevé et le ton très caustique : le propos est de fustiger une certaine presse peu scrupuleuse de relater la vérité et les hommes politiques passablement corrompus. L’humour joue beaucoup avec la tromperie. Spéciale première ne rencontrera pas le succès attendu et Billy Wilder se jura alors de ne plus réaliser de remakes (1).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jack Lemmon, Walter Matthau, Susan Sarandon, David Wayne, Austin Pendleton, Carol Burnett
Voir la fiche du film et la filmographie de Billy Wilder sur le site IMDB.

Voir les autres films de Billy Wilder chroniqués sur ce blog…

Autres adaptations de la pièce de Ben Hecht :
The Front Page de Lewis Milestone (1931) avec Pat O’Brien dans le rôle du journaliste et Adolphe Menjou dans le rôle du patron de journal.
La Dame du vendredi (His Girl Friday) de Howard Hawks (1940) avec Rosalind Russell(la journaliste) et Cary Grant (le patron).
Switching Channels (Scoop) de Ted Kotcheff (1988) avec Kathleen Turner (la journaliste) et Burt Reynolds (le patron)

(1) Pourtant son dernier film en sera un : Buddy Buddy (1981) est un remake du film d’Edouard Molinaro L’Emmerdeur.

31 octobre 2011

Permission jusqu’à l’aube (1955) de John Ford et Mervyn LeRoy

Titre original : « Mister Roberts »

Permission jusqu'à l'aubeSur un bâtiment de la marine américaine dédié au ravitaillement dans le Pacifique, le lieutenant Roberts, second du navire, se morfond de ne pas participer aux combats. Le capitaine, peu aimé de son équipage, fait en sorte que ses demandes de mutation soient refusées… Mister Roberts (Permission jusqu’à l’aube) était tout d’abord une pièce à succès à Broadway de la fin des années quarante. Henri Fonda reprend le rôle qu’il interprétait sur les planches bien qu’il avoue lui-même être un peu âgé pour son personnage (1). La direction est confiée à John Ford, afin d’assurer le succès. John Ford fait réécrire le scénario au grand dam de Fonda et rapidement les deux hommes s’opposent : le réalisateur frappe Henri Fonda qui se retrouve à terre ! Le tournage se poursuit néanmoins mais, suite à des problèmes de santé et d’excès d’alcool, John Ford doit arrêter. Mervyn LeRoy est appelé à la rescousse et (re-)tourne l’essentiel du film en revenant au plus près du scénario de la pièce. Mister Roberts est une comédie qui met en avant deux notions (qui devaient plaire à John Ford) : l’héroïsme ordinaire et le fait qu’un bon officier sait se faire aimer par ses hommes. Il y a quelques bonnes scènes, très amusantes, comme celle où Fonda/Powell/Lemmon concoctent un ersatz de whisky mais l’ensemble n’est pas aussi brillant hélas. Jack Lemmon se fera remarquer ici dans l’un de ses premiers films, William Powell est en revanche dans son dernier. Le film connut un grand succès.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Henry Fonda, James Cagney, William Powell, Jack Lemmon
Voir la fiche du film et la filmographie de Mervyn LeRoy sur le site IMDB.
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Remarques :
Joshua Logan, qui avait mis en scène la pièce à Broadway , a également tourné deux scènes.

(1) C’est John Ford qui a imposé Henri Fonda aux producteurs qui préféraient avoir Marlon Brando.