24 août 2005

Les triplettes de Belleville (2003) de Sylvain Chomet

Les Triplettes de BellevilleElle :
C’est au travers de ce dessin animé original, bourré d’humour et de trouvailles visuelles que Sylvain Chomet rend hommage à ses parents, son enfance ainsi qu’aux années 50 et 60. Point besoin de dialogues mais des morceaux de musique de l’époque durant lesquels on reconnaît Django Reinhart, Joséphine Baker, Fred Astaire. Le scénario, un peu faible dans la seconde partie du film, nous présente un petit garçon élevé par une grand-mère aimante. Il deviendra cycliste et se fera enlever par la mafia. C’est avec nostalgie et poésie que le réalisateur évoque cette période. Le modernisme des villes ronge la campagne ; les objets d’autrefois fourmillent de détails ; les références cinématographiques et musicales ornent les murs ; l’ambiance sonore et visuelle souligne les souvenirs d’enfance. Les graphismes, éclairages, animations sont superbes et uniques. Un beau dessin animé nostalgique.
Note : 5 étoiles

Lui :
Beaucoup d’humour et d’invention dans ce dessin animé très personnel, beaucoup de clins d’oeil également, les plus évidents étant à Tati. Il est vrai que l’on retrouve ici ce même sens de l’observation, cette façon de mettre des petits détails au premier plan et de détourner les objets. Le scénario paraît un peu faible toutefois et l’ambiance générale est vraiment sombre, voire morbide. Très bonne musique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: –
Voir la fiche du film et la filmographie de Sylvain Chomet sur le site imdb.com.

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23 août 2005

« MASH » (1970) de Robert Altman

MashElle :
Film anti-militariste des années 70 devenu culte pour son irrévérence, son humour noir et son parfum de scandale. Les thèmes tabous comme la liberté sexuelle, l’homosexualité, le suicide, la dénonciation de l’establishment furent abordés dans ce film pour la première fois de manière crue et provocatrice. L’ambiance du film est chaotique et anarchique. Cette folie plane sur l’ensemble mais a tendance à nuire à la cohérence du scénario. J’ai trouvé le film ennuyeux et lourd. Des vrais machos ces types et intolérants en plus ! A trop vouloir chercher la provocation à tout prix, Altman a pris le risque que son film traverse mal les décennies. C’est une grande déception.
Note : 2 étoiles

Lui :
Il est quasiment impossible de regarder ce film aujourd’hui avec les mêmes yeux qu’en 1970: Tout le côté irrévérencieux tombe à plat et l’aspect antimilitariste du film paraît bien faible. Il reste donc un film terriblement brouillon, trop improvisé, vraiment mal monté, où seules émergent quelques scènes mémorables (la scène de la douche notamment) parmi cette succession de blagues de carabins. Le film a marqué les esprits à son époque en chamboulant tous les codes et les interdits, mais a perdu beaucoup de son intérêt 35 ans plus tard. A voir donc pour son côté « historique »…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Donald Sutherland, Elliott Gould, Robert Duvall
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22 août 2005

L’homme de la rue (1941) de Frank Capra

Titre original : « Meet John Doe »

L'homme de la rueElle :
Dénonciation virulente de la corruption qui règne dans les milieux journalistiques, radiophoniques et politiques des années 40. Comme à son habitude, Frank Capra se révolte et prend le parti des petites gens au travers de John Doe, qui se fait manipuler par le directeur d’un journal et de sa collaboratrice avide d’argent et de notoriété. Ce personnage de paumé qui veut se suicider pour protester contre les injustices, est inventé de toutes pièces pour faire remonter les ventes d’un journal. Globalement, je trouve ce film moins réussi que les précédents Capra. Il y a beaucoup de temps morts, de conversations ennuyeuses. L’humour est moins présent. L’ensemble est moins pétillant.
Note : 2 étoiles

Lui :
L'homme de la rue Ce film de Capra est un ton en dessous de ses autres réalisations. A la base le scénario est un peu ambigu (un faux journalistique monté dans un but lucratif), donc les personnages ne sont guère sympathiques même si tout cela vire rapidement vers de meilleures intentions et prône l’amour de son prochain. Gary Cooper paraît d’ailleurs effacé et Barbara Stanwyck n’est guère plus convaincante. Capra s’en prend néanmoins assez vertement à la classe politique, montrée comme combinarde, sur toutefois un fond de nationalisme assez permanent. Beaucoup de longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Barbara Stanwyck
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21 août 2005

De beaux lendemains (1997) d’ Atom Egoyan

Titre original : « The Sweet Hereafter »

De Beaux LendemainsElle :
Je n’ai pas été très convaincue par ce scénario adapté du roman de Russel Banks. Le film tourne autour du traumatisme subi par les habitants d’un village après l’accident d’un car scolaire qui a tué leurs enfants. La communauté se déchire suite aux interventions d’un avocat vraiment prêt à tout, interprété par l’excellent Ian Holm. L’ensemble est lent et même presque ennuyeux. Il ne se passe quasiment rien. Je préfère de loin les autres films d’Egoyan.
Note : 2 étoiles

Lui :
Il y a dans ce film une belle fluidité de mise en scène, comme une grande douceur. Hélas, le scénario est mis en place de façon un peu trop complexe, et surtout la lenteur de son déroulement nous fait décrocher. On a du mal à s’intéresser à cette histoire d’accident tragique, d’autant plus qu’elle nous est présentée à travers les yeux d’un avocat qui cherche autant à résoudre ses problèmes personnels que ceux de cette communauté. L’ensemble semble survolé, comme effleuré.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ian Holm, Sarah Polley, Tom McCamus, Caerthan Banks, Gabrielle Rose, Alberta Watson
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20 août 2005

Bienvenue au gîte (2003) de Claude Duty

Bienvenue au gîteElle :
Le problème avec ce genre de comédie c’est qu’on a l’impression de l’avoir vue trente-six mille fois. Philippe Harel croque ses congénères parisiens en plein retour à la nature au fin fond du Vaucluse. On n’échappe pas aux éternels clichés sur les citadins et les campagnards pour faire rire la galerie. Quelques bons mots cependant de Philippe Harel qui survole la lourdeur ambiante.
Note : 3 étoiles

Lui :
On n’échappe pas trop à toute la ribambelle de clichés sur le choc culturel des parisiens qui font un retour à la nature, mais il y a quelques bons moments. Peut-être aurait-il fallu des acteurs plus créatifs pour faire partir le film, qui donne souvent l’impression de s’enliser. Dominique Harel semble un peu absent, mais c’est sans doute pour coller à son personnage. Plutôt amusant tout de même, mais sans convaincre vraiment…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Philippe Harel, Marina Foïs, Julie Depardieu, Bulle Ogier
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19 août 2005

Les égarés (2003) d’ André Téchiné

EgaresElle :
Une grande et belle maison à l’écart du monde, loin des bombardements et de l’exode de juin 1940. Une mère courage, ses deux enfants et un jeune évadé de maison de correction s’y réfugient pour y retrouver un peu de sécurité. Les premières scènes du film sont assez fortes notamment celles où les avions allemands mitraillent aveuglément les gens dans les fossés. L’intensité de ces moments se retrouve ensuite au travers des relations qui se nouent entre ces personnages égarés dans leur tête et leur vie. Les frontières entre frère, mère, fils s’estompent. Le fils tente de remplacer son père tué à la guerre pour aider sa mère dépassée par les évènements. La mère interprétée par Emmanuelle Béart se veut protectrice mais en même temps abolit les frontières du monde des adultes et cède aux charmes de cet adolescent brisé par la vie. Durant cette parenthèse éphémère flotte une atmosphère presque irréelle comme si la réalité atroce de la guerre allait rattraper inéluctablement ces égarés.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est une situation fort bien traitée par Téchiné, une situation (la débâcle de 1940) où tous les rapports sociaux habituels cèdent la place à des rapports régis par l’opportunité et la nécessité. C’est ainsi que vont cohabiter cette femme et ce jeune homme, en dehors de la société, en dehors du temps, comme sur île déserte. Téchiné filme cela avec intimité et beaucoup d’humanisme, sans clichés ni images pontifiantes. Un beau film avec beaucoup de force et de puissance dans les personnages.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Béart, Gaspard Ulliel
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18 août 2005

Créatures féroces (1997) de Robert Young et Fred Schepisi

Titre original : « Fierce creatures »

Créatures férocesLui :
Presque 10 ans après Un poisson nommé Wanda, on retrouve le couple John Cleese / Jamie Lee Curtis (avec toujours Kevin Kline qui joue le rôle de l’américain basique de service), cette fois dans une histoire assez abracadabrante de zoo qui doit rapporter de l’argent coûte que coûte. Ce n’est pas une suite, il n’y a aucun lien entre les deux histoires. Même si le film n’atteint pas la perfection d’Un poisson nommé Wanda et si plusieurs types de situations sont réutilisées d’un film à l’autre, Créatures féroces est franchement réussi et l’on rit souvent et franchement d’un humour qui ne montre aucune lourdeur. John Cleese a un jeu un peu plus retenu mais le film repose néanmoins beaucoup sur lui et sur son personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Cleese, Jamie Lee Curtis, Kevin Kline, Michael Palin
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17 août 2005

La petite Lili (2003) de Claude Miller

Petit LiliElle :
Malgré un casting de choix (Nicole Garcia, Ludivine Sagnier, Julie Depardieu, Marielle, Giraudeau, cette très libre adaptation de La Mouette de Tchékhov est décevante. Une famille se retrouve pour l’été dans la belle maison de famille au bord du Morbihan. Et là se nouent des relations tendues entre une mère et un fils, le jeune cinéaste et sa copine, la copine et l’amant de la mère etc… et tout cela dans le milieu parisien branché du cinéma. On a du mal à se sentir concerné par cette histoire de jalousie, d’amour déçu. On se sent en permanence maintenu à distance et les problèmes de cette famille touchent peu car on n’y croit pas.
Note : 2 étoiles

Lui :
Si le ton du film et les acteurs sont plaisants, le fond de l’histoire n’est pas très intéressant et on la regarde d’un oeil extérieur, sans vraiment se sentir concerné ou impliqué. Sans doute, y a t-il un peu trop de clichés sur les rapports faux entre les gens et d’effets un peu faciles pour attirer le spectateur (l’histoire se passe dans le monde du cinéma sans doute censé nous attirer comme un aimant…).
Note : 2 étoiles

Acteurs: Nicole Garcia, Bernard Giraudeau, Jean-Pierre Marielle, Ludivine Sagnier, Julie Depardieu
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16 août 2005

La fièvre dans le sang (1961) de Elia Kazan

Titre original : « Splendor in the grass »

La fièvre dans le sang Elle :
Elia Kazan met en scène avec beaucoup de talent les premiers vacillements de la famille américaine fondée sur le profit. Deux jeunes amants brillamment interprétés par Warren Beatty et Natalie Wood voient leur amour détruit à cause des pressions et conventions familiales. Elia Kazan esquisse les portraits féroces d’un père tyrannique et riche qui exhorte son fils à lui succéder et d’une mère étouffante et puritaine. Il aborde audacieusement pour l’époque les thèmes de la souffrance sexuelle et la psychanalyse. Les personnages sont constamment au bord du gouffre. Il ausculte habilement leurs fêlures et leurs rêves brisés. Les émotions sont à fleur de peau.
Note : 5 étoiles

La fièvre dans le sang Lui :
Ce film de Kazan couvre de nombreux thèmes: l’amour fou, les rapports parents/enfants, la lourdeur sociale, l’attrait vers l’argent, et tous ces thèmes se mêlent harmonieusement dans un film puissant, fort, et dont les deux personnages sont les pivots autour desquels tout s’articule. Kazan filme cela de façon à la fois sombre et flamboyante, riche et sans artifices. Merveilleuse interprétation du jeune Warren Beatty et surtout de Natalie Wood, assez bouleversante. Kazan est là dans la veine de ses plus grands films, on pense parfois à East of Eden.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Natalie Wood, Warren Beatty
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15 août 2005

Claire Dolan (1998) de Lodge H. Kerrigan

Claire DolanElle :
Ce film du cinéma indépendant américain cherche à mettre en avant la déshumanisation des grandes villes régies par le sexe et l’argent. New York y est une ville prison avec ses effets graphiques sur des immenses façades vitrées. Les reflets des silhouettes humaines dans les baies vitrées témoignent de l’emprisonnement de vies absurdes sans avenir et passion. Claire Dolan, une call-girl rêve de mener une vie de famille mais ne parvient pas à se libérer de la tutelle de son proxénète. On assiste alors à la dérive de cette femme impassible et froide qui pratique le sexe à la chaîne et déambule dans les rues sombres de New York. No future. Ce n’est pas un film à voir quand on n’est pas en forme. Je reprocherai un côté trop esthétisant qui prend le pas sur le scénario trop mince à mon goût. Si le réalisateur a voulu mettre le spectateur mal à l’aise, c’est réussi mais il faut avouer qu’on s’ennuie un peu.
Note : 3 étoiles

Lui :
La forme est assez travaillée, les images jouent beaucoup avec les lumières, les reflets dans ces énormes buildings et le découpage du film est très méthodique, « au cordeau »… Cependant, le climat créé est très froid, lourd, impersonnel et le scénario n’a en lui-même que peu d’intérêt… Bref je suis resté un peu insensible à cet exercice de style…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Katrin Cartlidge
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