16 avril 2009

Ran (1985) de Akira Kurosawa

RanElle :
La force de Ran réside dans sa réflexion sur la guerre et dans sa brillante mise en scène presque onirique. Un seigneur sanguinaire veut partager son fief entre ses trois fils pour vivre une fin de vie heureuse. La soif de pouvoir, les complots et vengeances, les divergences divisent les fils qui n’ont dès lors de cesse de s’entretuer et s’éliminer. Kurosawa se sert avant tout des images pour montrer comment une dynastie familiale peut sombrer dans le chaos et comment le désir de puissance peut pervertir les êtres humains. Le rouge, le jaune et le bleu des troupes de chacun des trois fils parsèment d’immenses paysages perdus. Les décors et la mise en place des batailles sont somptueux tant par leur graphisme que par le mouvement des soldats sur leurs chevaux. Kurosawa se permet d’éliminer les cris de la guerre pour les remplacer parfois par une musique presque contemporaine. La couleur du sang, la fumée et la brume envahissent le champ visuel qui devient baroque et fait penser à certains tableaux de Goya.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’intrigue de Ran est directement inspirée du Roi Lear de Shakespeare. Dans le Japon du XVIe siècle, un puissant seigneur qui a bâti son vaste domaine à coups de guerres sanglantes, décide de le léguer à ses trois fils. L’un d’eux refuse ce partage et il est banni…
Kurosawa ne cherche pas à faire une transposition fidèle, il désire plutôt faire une fable sur le pouvoir, la guerre, la culpabilité. A cause de sa folie destructrice, l’homme est ici le principal moteur de sa perte. Ran est un mot qui désigne le chaos. Le déroulement de l’histoire en elle-même est parfois un peu confus, il faut bien suivre pour ne pas s’y perdre. Ran s’inscrit dans la dernière partie de la filmographie de Kurosawa, juste après Kagemusha. Tous deux sont des films grandioses par leur mise en scène, avec notamment des scènes de guerre superbes dans ses mouvements de centaines voire de milliers de cavaliers et fantassins, mouvements et déplacements rendus encore plus majestueux et graphiques par les fanions colorés derrière chaque soldat. Cet aspect monumental est assez spectaculaire, peut-être pourrait-on dire un peu trop, mais dans le grandiose, le cinéma de Kurosawa reste majestueux et peu de cinéastes parviennent ainsi à faire fusionner totalement un propos terriblement sombre, presque apocalyptique avec une beauté quasi picturale des images.
Note : 4 étoiles 16/04/20094 étoiles 24/08/2024

Acteurs: Tatsuya Nakadai, Akira Terao, Jinpachi Nezu, Daisuke Ryu, Mieko Harada
Voir la fiche du film et la filmographie de Akira Kurosawa sur le site IMDB.

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14 avril 2009

Quand la ville dort (1950) de John Huston

Titre original : « The Asphalt Jungle »

Quand la ville dortLui :
The Asphalt Jungle, Quand la ville dort, fait partie des films noirs les plus marquants des années 40 et 50. Il marque en effet le début d’un genre, c’est le premier film qui montre toute la préparation, le déroulement et les suites d’un cambriolage de haut vol. C’est le premier « film de casse » (1). Auparavant les films décrivant le parcours de gangster les présentaient comme des hommes parfois brillants mais invariablement avides de pouvoir et de grandeur. La grande originalité de John Huston est de présenter ses personnages comme des hommes ordinaires. Ils ne sont pas brillants mais professionnels, avec des problèmes ordinaires : ils vont tenter de faire le plus gros casse de leur vie. Le film nous décrit la préparation puis le déroulement avec une précision digne d’un documentaire, sauf que Huston est surtout intéressé par les personnages plus que par l’action elle-même. Quand la ville dort Cela donne à Quand la ville dort une profondeur qui dépasse le genre. Pour accentuer cette authenticité, Huston a choisi de ne pas prendre d’acteur connu ; Sam Jaffe incarne remarquablement ce petit homme, cerveau de l’opération, et Sterling Hayden, à la fois gros bras et gros poupon, parvient à traduire tous les tiraillements internes de son personnage. Il faut aussi signaler la présence de la jeune Marilyn Monroe dans un petit rôle, petit mais assez important toutefois. L’atmosphère est citadine, nocturne, engendrant une impression d’enfermement qui ne se relâchera qu’à la toute fin, superbe fin apportant une sensation d’air libre et frais dans la campagne du Kentucky. Quand la ville dort a été copié maintes et maintes fois, citons notamment Du rififi chez les hommes de Jules Dassin qui en reprend la trame avec bonheur.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Sterling Hayden, Sam Jaffe, Louis Calhern, Jean Hagen, James Whitmore, Marilyn Monroe
Voir la fiche du film et la filmographie de John Huston sur le site imdb.com.

(1) Si vous voulez impressionner votre entourage immédiat avec un effet facile, vous pouvez employer le terme américain : « Asphalt Jungle est le premier caper movie »

Remakes :
Si le film a été maintes fois copié, le roman de W.R. Burnett a été adapté 3 fois supplémentaires par la MGM, remakes qui sont loin d’être aussi remarquables :
L’or du Hollandais (The Badlanders), un western de Delmer Davies (1958) avec Alan Ladd et Ernest Borgnine
Les bijoux du Pahraon (Cairo) de Wolf Rilla (1963) avec George Sanders
Cool Breeze de Barry Pollack (1972) avec Thalmus Rasulala.

14 avril 2009

L’immeuble Yacoubian (2006) de Marwan Hamed

Titre original : « Omaret yakobean »

L’Immeuble YacoubianElle :
Adaptation d’un best-seller signé par un jeune écrivain, ce film est une fresque inattendue, troublante et courageuse sur la société égyptienne contemporaine. C’est autour des habitants d’un immeuble mythique du Caire que le réalisateur révèle les failles d’un système gangréné par de grands écarts de richesse : le mal être de la jeunesse, la corruption de puissants qui exploitent les pauvres, le machisme, l’asservissement des femmes au bon vouloir des hommes, la montée de l’islamisme radical, le tabou de l’homosexualité, l’archaïsme des traditions, une quantité de facettes révélatrices d’une société malade, en perte de valeurs et de savoir vivre. Dans cette décadence ambiante, seuls une jeune femme et un sexagénaire nostalgique et admirateur de la France tentent de rester authentiques et honnêtes. La mise en scène est très douce dans la violence des comportements. Les éclairages sont somptueux avec une très belle photographie qui joue avec les flous et les plans en profondeur, et une caméra très mobile qui se glisse partout en observatrice de ce monde dévoyé.
Note : 5 étoiles

Lui :
L’Immeuble Yacoubian est un film égyptien qui mérite d’être remarqué. Adapté d’un roman récent qui fit scandale, il bénéficia de moyens inhabituels pour le cinéma égyptien et s’écarta assez nettement de ses codes usuels, notamment en se concentrant non pas sur un seul personnage mais sur plusieurs. Il prend comme base un immeuble ancien et célèbre du Caire ; en nous faisant suivre plusieurs habitants de L’Immeuble Yacoubian, le film nous dresse en fait un véritable portrait de la société égyptienne, société que nous connaissons généralement plutôt assez mal. Elle nous est décrite ici comme écartelée entre une certaine soif de modernité et les pesanteurs liés à des archaïsmes profonds : le machisme, la corruption et l’intégrisme religieux. On comprend sans mal que le roman puis le film aient fait scandale en Egypte car le portrait n’est guère reluisant. Pire encore, sur le machisme par exemple, les quelques femmes qui parviennent à s’en affranchir utilisent cette liberté pour se livrer à des bassesses peu glorieuses. Non, le constat n’est guère optimiste, montrant plutôt une disparition des valeurs nobles, une impression de fin de civilisation. Sur la forme, L’Immeuble Yacoubian se présente comme un film à grand spectacle. Marwan Hamed se livre à une utilisation intensive, parfois immodérée, de travellings verticaux, latéraux, avants, arrières : ils sont le plus souvent assez beaux, tout comme l’image, très douce, avec une faible profondeur de champ pour mettre en valeur ses personnages. Si l’on peut reprocher un certain tape-à-l’œil, l’ensemble est tout de même très réussi sur le plan esthétique. Avec ses nombreux personnages, L’Immeuble Yacoubian montre une grande richesse qui le rend assez passionnant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Adel Imam, Nour El-Sherif, Youssra, Essad Youniss, Ahmed Bedir, Hend Sabri, Khaled El Sawy, Khaled Saleh
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13 avril 2009

Les conquérants d’un nouveau monde (1946) de Cecil B. DeMille

Titre original : « Unconquered »

Les conquérants d'un nouveau mondeLui :
Si Cecil B. DeMille est connu pour ses films historiques, il n’a pas abordé si souvent l’histoire des Etats-Unis. Les Conquérants d’un Nouveau Monde en évoque une page assez ancienne puisqu’elle prend place avant la Déclaration d’Indépendance, un évènement appelé La Révolte de Pontiac (1763), du nom d’un chef indien qui organisa une attaque coordonnée de plusieurs tribus indiennes contre les colons anglais près de Pittsburgh (Pennsylvanie).
A la réalité historique est ajoutée l’aventure d’une belle anglaise exilée comme esclave (Paulette Godard) que se disputent un noble et beau capitaine (Gary Cooper) et un trafiquant d’armes (Howard Da Silva) pactisant avec l’ennemi. L’image est d’un très beau technicolor avec de très belles scènes de forêt et une fameuse scène de kayak sur d’imposantes chutes d’eau. La reconstitution du siège de Fort Pitt est assez impressionnante de réalisme. On remarquera aussi la présence de Boris Karloff, vraiment convaincant en chef indien. Précisons toutefois que Les Conquérants d’un Nouveau Monde n’est pas à recommander aux amateurs de « contenu politiquement correct » puisque les indiens y sont présentés assez fourbes. Le film est néanmoins très prenant, épique à souhait, mêlant Histoire, aventure et romanesque de façon quasiment parfaite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Paulette Goddard, Howard Da Silva, Boris Karloff, Cecil Kellaway, Katherine DeMille
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The Unconquered

12 avril 2009

La vie criminelle d’Archibald de la Cruz (1955) de Luis Buñuel

Titre original : « Ensayo de un crimen »

La vie criminelle d'Archibald de la CruzElle :
(pas vu)

Lui :
A la suite d’un épisode dramatique de son enfance, un homme est persuadé que la possession d’une boîte à musique lui donne le pouvoir de tuer par la pensée. Il exerce ce pouvoir sur les femmes qu’il désire. La Vie Criminelle d’Archibald de la Cruz est ainsi un film d’humour noir centré sur la culpabilité par intention. Archibald de la Cruz est un personnage dont les pulsions morbides et sexuelles se mélangent sans grande confusion dans son esprit. Il a beau être un criminel en puissance, le commissaire de police refuse sa culpabilité : « la pensée n’est pas délinquante ». Chaque de ses victimes symbolise un pilier de la société mexicaine : l’éducation, la religion, la bourgeoise oisive, l’hypocrisie. Ces femmes vivent par dépendance ; le désir d’émancipation de Buñuel se manifeste d’ailleurs en laissant intacte la seule femme qui se prend vraiment en charge et décide de son destin. La Vie Criminelle d’Archibald de la Cruz reprend la structure et certains codes du film noir, sans s’y conformer totalement. Au final, le film est assez amusant, original et assez mordant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ernesto Alonso, Miroslava Stern, Rita Macedo, Ariadna Welter
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Remarque :
Dans son autobiographie, Mon dernier soupir, Luis Buñuel évoque à propos de ce film et de son prédécesseur (Le Rio de la mort) un aspect particulier de la civilisation mexicaine de cette époque : la fascination pour les armes à feu et leur banalisation. Il raconte que des meurtres peuvent être couramment commis pour des raisons bénignes ou parfois sans raison. Tout le monde porte une arme qui est l’instrument machiste par excellence. Il faut donc aussi replacer le film dans ce contexte.

10 avril 2009

Ça se soigne? (2008) de Laurent Chouchan

Ça se soigne?Elle :
(…)
1 étoile

Lui :
Avec Ça se soigne ? nous sommes franchement dans le style comédie bien française assez laborieuse. L’idée d’aborder la dépression nerveuse sous l’angle humoristique n’était pas forcément mauvaise mais l’ensemble est vraiment bâclé et manque de substance. Thierry Lhermitte ne se donne vraiment pas beaucoup mal pour nous faire croire à son personnage de chef d’orchestre brillant soudainement dépressif. Il fait vraiment le minimum syndical… Comme pour contrebalancer ce vide, Julie Ferrer en rajoute beaucoup : malgré quelques excès, elle est toute de même bien plus convaincante. Mais cela ne remplit pas le vide du scénario et il faut faire preuve de bonne volonté pour rire lors des meilleurs moments. Ça se soigne ? baigne vraiment dans la facilité. Laurent Chouchan est ici bien loin de son film précédent Vertiges de l’Amour.
Note : 1 étoile

Acteurs: Thierry Lhermitte, Julie Ferrier, Michel Vuillermoz, Isabelle Gélinas, Stéphane Freiss
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9 avril 2009

Les affameurs (1952) de Anthony Mann

Titre original : Bend of the River

Bend of the RiverElle :
(pas vu)

Lui :
Le titre français pourrait nous laisser penser qu’il s’agit là d’un film banal. Il n’en est rien : Les Affameurs est un grand film. Deuxième des cinq westerns qu’Anthony Mann tournera avec James Stewart, c’est aussi son premier film en couleurs. James Stewart interprète ici un aventurier, ancien roi de la gâchette, qui escorte un convoi de fermiers partis chercher de nouvelles terres dans l’Oregon. Le propos du film est essentiellement sur cet homme bien décidé à se racheter, sur le fait de laisser aux hommes une seconde chance ; son parcours va toutefois être rendu très ardu par une histoire d’appât du gain et de vengeance. Dès les premières minutes de Bend of the River, nous sommes happés par les évènements, l’intensité est immédiatement assez forte et elle ne faiblira pas avant la fin du film. Le film sonne très vrai, la reconstitution du voyage du convoi ou de la bourgade de Portland paraissent vraiment authentiques et nous sommes littéralement plongés au cœur de cette fin de XIXe siècle. Cette immersion est rendue encore plus efficace par les images d’Irving Glassberg, d’un superbe Technicolor. Certaines scènes, telles celles du bateau à aubes remontant le fleuve, sont vraiment majestueuses. Les Affameurs est un grand western, intense et prenant, indéniablement l’un des plus beaux westerns qui soient.
Note : 5 étoiles

Acteurs: James Stewart, Arthur Kennedy, Julie Adams, Rock Hudson, Jay C. Flippen
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Les 5 (superbes) westerns d’Anthony Mann avec James Stewart :
Winchester ‘73 (1950) Winchester 73
Bend of the river (1952) Les affameurs
The Naked Spur (1953) L’appât
The Far Country (1955) Je suis un aventurier
The Man from Laramie (1955) L’homme de la plaine

7 avril 2009

Désir (1936) de Frank Borzage

Titre original : « Desire »

DesireElle :
(pas vu)

Lui :
Désir est un film assez surprenant ; il semble hybride, ou plus exactement à deux têtes. Il est le fruit de la rencontre entre le réalisateur Frank Borzage et le producteur Ernst Lubitsch. Ils semblent vouloir tous deux tirer le film dans des directions presque opposées. Borzage, c’est l’amour fou, qui transcende le matériel ; Lubitsch, c’est le matériel qui surpasse l’amour avec une petite touche d’immoralité. Le début du film nous montre dans le détail et de façon enlevée comment une aventurière de grand chemin parvient se faire confier un collier de très grande valeur par un bijoutier renommé. C’est indéniablement du Lubitsch, vif et brillant, avec un comique de situation plutôt original. Au fur et à mesure, Borzage reprend le dessus avec une histoire d’amour qui naît là où la raison l’attend le moins. Le rythme devient plus posé, l’amour survient et prend le pas sur tout. Marlène Dietrich est resplendissante en mondaine rusée face à Gary Cooper qui personnifie toujours si bien la simplicité et la candeur. L’alchimie entre ces deux êtres que tout oppose est magique. Désir (s’agit-il du désir matériel, du désir amoureux ou bien encore les deux ?) est un film remarquable, autant un film d’Ernst Lubitsch qu’un film de Frank Borzage. Il porte la marque des deux.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Marlene Dietrich, Gary Cooper, John Halliday, Ernest Cossart, Akim Tamiroff
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7 avril 2009

En cloque, mode d’emploi (2007) de Judd Apatow

Titre original : « Knocked Up »

En cloque, mode d'emploiElle :
Pas trouvé beaucoup d’intérêt dans cette comédie très américaine dont l’atmosphère  évoque plutôt une série TV qu’un film. (Abandon).
Note : pas d'étoile

Lui :
L’avantage quand on regarde un film avec un titre pareil, c’est que l’on ne peut avoir qu’une bonne surprise puisque l’on s’attend au pire… Pas vraiment de bonne surprise cette fois-ci, toutefois, En Cloque, Mode d’Emploi est plutôt à l’image de son titre, assez insignifiant. A la suite d’une soirée trop arrosée, une jeune fille plutôt ambitieuse se retrouve enceinte. Le père est un grand gamin lourdaud et un peu niais. Elle décide de garder l’enfant. Vont-ils arriver à mieux se connaître et à vivre ensemble ? Le but est certainement d’aborder, sous des atours de comédie légère, des sujets actuels et plus profonds : « la vie, c’est comme une série télé sauf qu’il n’y a pas les dialogues brillants et que cela dure toute une vie » (!) Les personnages sont extrêmement typés, l’humour est souvent un peu trash et scatologique (quand on apprécie, on appelle cela de l’humour potache…) Il y a bien quelques bons moments mais l’ensemble est vraiment trop enjolivé, tout le monde est finalement charmant. Le film aurait pu être sponsorisé par la ligue contre l’avortement… C’est une gentille comédie mais pas vraiment passionnante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Seth Rogen, Katherine Heigl, Paul Rudd, Leslie Mann
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5 avril 2009

Crime passionnel (1945) de Otto Preminger

Titre original : « Fallen Angel »

Crime passionnelElle :
(pas vu)

Lui :
La présence de Dana Andrews fait inévitablement penser au magnifique film noir Laura que Preminger a tourné un an plus tôt. Les points communs s’arrêtent là toutefois car Crime Passionnel paraît bien plus mineur dans la filmographie du cinéaste. Un homme échoue avec un dollar en poche dans une petite ville de Californie. Il s’entiche rapidement d’une serveuse de bar qui a déjà plusieurs hommes qui tournent autour d’elle. Ce film noir est hélas un peu inégal : il a des moments très intenses mais aussi beaucoup de scènes trop conventionnelles qui s’étirent un peu en longueur. Dana Andrews et Linda Darnell y sont toutefois assez remarquables, l’un exprimant le dilemme et le cheminement tortueux de son personnage, l’autre une certain détachement qui cache une volonté inébranlable. Il faut aussi noter que Crime Passionnel se situe dans une veine plus réaliste que Laura, Preminger y dresse un portrait qui paraît très authentique d’une petite ville américaine. Le film se regarde sans déplaisir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Dana Andrews, Linda Darnell, Alice Faye, Charles Bickford, Anne Revere, John Carradine
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