7 juillet 2008

Sunshine (2007) de Danny Boyle

”Sunshine”Elle :
(pas vu)

Lui :
Dans un avenir proche, un vaisseau spatial se dirige vers le soleil avec pour mission de déposer un engin nucléaire à sa surface pour relancer l’activité solaire brutalement déclinante. Sept hommes et femmes sont à bord. Sunshine est un film de science-fiction qui se démarque de la production hollywoodienne classique : c’est un film anglais doté d’une belle connotation cosmopolite, le fait que tous les acteurs soient de nationalité différente n’étant sans doute pas étranger à cette impression, et son équilibre entre scénario et effets spéciaux est plus subtil. Sunshine montre dans ses effets visuels d’indéniables qualités esthétiques que ses homologues américains n’ont, la plupart du temps, pas. Si le film peut sembler présenter quelques similitudes avec 2001, l’Odyssée de l’Espace de Kubrick, Danny Boyle ne réussit pas totalement, hélas, à donner une dimension spirituelle et métaphysique à son film, restant sur ce plan à niveau assez simple, ce qui peut laisser le spectateur sur sa faim. En outre, le dernier tiers du film est quelque peu confus.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Cliff Curtis, Cillian Murphy, Michelle Yeoh, Rose Byrne, Benedict Wong, Chris Evans
Voir la fiche du film et la filmographie de Danny Boyle sur le site imdb.com.

Homonyme :
Sunshine, le très beau film d’István Szabó (1999) avec Ralph Fiennes, sur un tout autre sujet.

6 juillet 2008

Vent mauvais (2007) de Stéphane Allagnon

Vent mauvaisElle :
Ce premier film offre une bonne mise en place du scénario avec des personnages convaincants, une ambiance de tempête intrigante, de belles compositions visuelles. L’idée de cet informaticien un peu looser et à la dérive est originale. Cependant tout se gâte dans la deuxième partie du film avec cet aspect polar thriller peu crédible dans lequel tout le monde trempe sans aucun scrupule dans une sombre histoire d’argent détourné.
Note : 2 étoiles

Lui :
Un informaticien arrive dans une petite ville côtière du Cotentin en pleine tempête pour dépanner le système informatique d’un supermarché. Il va, sans le vouloir, se retrouver mêlé à une histoire peu reluisante. Ce premier film de Stéphane Allagnon ne manque pas d’intérêt notamment par une belle mise en place des personnages qui parvient à créer un climat particulier, assez étrange, du moins inhabituel. Les personnages de Vent Mauvais sont peu nombreux mais assez forts. Hélas, le film tourne un peu en rond à mi-parcours pour se terminer de façon un peu abracadabrante. Le film reste intéressant et plutôt prometteur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jonathan Zaccaï, Aure Atika, Bernard Le Coq, Florence Thomassin
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4 juillet 2008

Les fils de l’Homme (2006) de Alfonso Cuarón

Titre original : « Children of men »

”LesElle :
(pas vu)

Lui :
Londres en 2027. Dans un monde où toutes les femmes sont stériles depuis plus de 15 ans et donc proche du chaos, un ancien militant politique se retrouve chargé d’emmener une jeune femme clandestine hors du pays. Le scénario de Les fils de l’Homme peut évoquer par certains aspects l’univers des romans de Philip Dick, sans en voir l’épaisseur toutefois : le monde totalitaire décrit ici est assez terrifiant mais somme toute assez simpliste et certainement trop tranché ; son Angleterre de 2027 parque les clandestins derrière des cages ou dans de vastes ghettos avec une brutalité extrême et certaines images sont visiblement choisies pour faire effet. Ce n’est donc pas vraiment sur le fond que Les Fils de L’Homme est assez remarquable mais plutôt sur la forme. Le mexicain Alfonso Cuarón filme ses scènes en longs plans qui se rappochent souvent d’une caméra subjective, nous plongeant ainsi dans une action et un enchaînement d’évènements quasiment ininterrompu. En nous immergeant ainsi pendant près de 2 heures dans ce monde qui semble avoir perdu tout sens et toute raison, le film nous laisse assez pantelant. En ce sens, Les Fils de l’Homme est terriblement efficace.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Clive Owen, Julianne Moore, Michael Caine, Clare-Hope Ashitey
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3 juillet 2008

La Comtesse Blanche (2005) de James Ivory

Titre original : « The White Countess »

La Comtesse blancheElle :
Le Shanghai des années 30, les différentes nationalités qui y ont trouvé refuge, ses soirées dans les clubs et en arrière-plan l’invasion imminente des japonais. Cette histoire sentimentale entre un diplomate américain aveugle et une comtesse russe obligée de jouer les entraineuses pour faire vivre la famille est assez bouleversante. La mise en scène de la première partie est un peu brouillonne et confuse à l’image de l’atmosphère de cette époque. La bande son de la rue prend trop le pas sur les personnages qui finissent noyés dans la foule des passants. La deuxième est plus intense et poignante car l’enjeu de sauver sa vie est clairement déterminé. James Ivory filme de belles scènes de foule et d’exode.
Note : 3 étoiles

Lui :
Sur un scénario écrit par l’écrivain japonais Kazuo Ishiguro, James Ivory nous plonge dans le Shanghai des années 30, bruyant, grouillant, carrefour de tant de destinées différentes, certains y cherchant un tremplin pour retrouver leur lustre d’antan, d’autres un moyen de construire un avenir. La Comtesse Blanche se centre sur la rencontre et l’alliance d’une ex-comtesse russe (Natasha Richardson) et d’un ex-diplomate qui a perdu les siens et la vue (Ralph Fiennes) pour créer un bar mondain, un havre rêvé, inutile îlot dans un monde en pleine tourmente. James Ivory a mis beaucoup de soin dans la reconstitution de cette ville grouillante et tumultueuse, à tel point que beaucoup de scènes sont assez fatigantes à regarder… Toute cette agitation s’installe un peu au détriment de la relation si étrange entre les deux personnages principaux que seule une dimension politique vient enrichir suffisamment pour accroître notre intérêt.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ralph Fiennes, Natasha Richardson, Hiroyuki Sanada, Lynn Redgrave, Vanessa Redgrave
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30 juin 2008

Ne touchez pas la hache (2006) de Jacques Rivette

Ne touchez pas la hacheElle :
(pas vu)

Lui :
Ne touchez pas la hache est l’adaptation du roman d’Honoré de Balzac « La Duchesse de Langeais ». Ce roman fait partie de « L’Histoire des Treize » que Jacques Rivette avait très librement adapté en 1971 avec Out 1. Cette fois, le style est radicalement différent, loin de toute improvisation, très proche de l’esprit et du texte original. Il choisit de mettre face à face Jeanne Balibar et Guillaume Depardieu, deux acteurs qui forment un couple assez anachronique tant leurs jeux sont différents. Sans doute est-ce là une volonté de réunir classicisme et modernité mais cela place une certaine distance qui durera tout le film. Néanmoins, Rivette parvient à transcrire l’atmosphère de cette passion aliénante par une mise en scène épurée, parfaitement réduite à l’essentiel (en revanche on peut s’interroger sur l’intérêt de mixer si fort les bruitages). Ne touchez pas la hache ne manque pas de charme.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Jeanne Balibar, Guillaume Depardieu, Michel Piccoli, Bulle Ogier
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Ne touchez pas la hache est le titre que Balzac utilisa en premier pour publier son roman.
Autres adaptations du roman :
La Duchesse de Langeais de Jacques de Baroncelli (1942) avec Edwige Feuillère dans une adaptation signée Jean Giraudoux.
La Duchesse de Langeais (TV) de Jean-Daniel Verhaeghe (1995) avec Laure Duthilleul et Robin Renucci.

18 juin 2008

L’italien (2005) de Andrei Kravchuk

Titre original : « Italianetz »

L’ItalienElle :
Une découverte cinématographique bouleversante qui nous plonge avec vérité et sobriété au coeur de la misère russe avec ses enfants des rues abandonnés à leur sort et livrés aux appétits financiers des vendeurs d’enfants. Inspiré d’un fait divers, cette histoire met à jour les dérives de la société russe, sa pauvreté, sa corruption, ses abandons, sa décadence. Le jeune orphelin Vania, sur le point d’être adopté par une famille italienne, ne pense qu’a retrouver sa mère avec une ténacité et une intelligence incroyables. Le cinéaste fait monter progressivement l’intensité de ce destin émouvant avec un scénario bien construit, des acteurs convaincants et touchants, une ambiance sonore un peu dissonante et déstructurée. La mise en scène tout en effets de brume, de gris pastel et de neige délavée est superbe. La délicatesse de ces jeunes enfants perdus s’oppose à la violence de bandes de malfrats tout aussi abandonnés dans la vie. La caméra se pose avec une grande tendresse sur ces visages innocents et mélancoliques qui attendent résignés peu de choses de la vie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Andrei Kravchuk parvient à trouver le bon équilibre et le ton juste pour raconter cette histoire d’un petit garçon russe abandonné qui veut retrouver sa vraie mère. En toile de fond, il montre le commerce qui se développe autour des adoptions en l’occurrence par un jeune couple italien (d’où le titre). Présenté ainsi, le film peut faire craindre un excès de misérabilisme mais il n’en est rien car le réalisateur a parfaitement su éviter les écueils de ce genre d’histoire : sa narration apparaît très authentique sans jamais verser dans le pathos. L’image est particulièrement belle et dépouillée de tout artifice tout comme la musique. Le jeune acteur principal est franchement étonnant par la puissance et le naturel qu’il dégage. L’italien est le second long métrage de ce réalisateur russe. Une belle réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kolya Spiridonov, Mariya Kuznetsova, Nikolai Reutov, Yuri Itskov
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16 juin 2008

Inland Empire (2006) de David Lynch

Inland EmpireElle :
Très mal à l’aise, j’ai abandonné à mi-parcours cette expérience vers l’irrationnel et cette plongée en abîme dans les tourments de Laura Dern. Le manque de fil conducteur et de construction apparente est ici vraiment déroutant, le scénario de ce film tourné en DV ayant été écrit au fur et à mesure du tournage. J’ai préféré de loin Mulholland Drive, beaucoup plus facile d’abord.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Il ne faut surtout pas chercher de fil conducteur à Inland Empire ni d’explication dans le sens classique du terme. David Lynch a pour habitude de ne jamais parler du sens de ses films et cela fait habituellement partie de l’aura qui en émane. Inland Empire ne fait pas exception, loin de là… Le film se présente comme une série de divagations et de troubles qui traversent la tête d’une actrice tourmentée, un exercice de style pour David Lynch qui l’a entièrement tourné sans scénario écrit à l’avance et avec des moyens très légers (notamment une Sony PD-150, une simple caméra DV à 5000 €). Cette caméra lui donne une liberté énorme et il se laisse aller à expérimenter à loisir pour créer un climat assez lourd et oppressant dans lequel il faut accepter se laisser happer sans contrepartie. Très bien mais la question est de savoir si au final le film se révèle intéressant… Pour moi la réponse est franchement non. Le voyage que Lynch nous propose avec Inland Empire est long et passablement éprouvant ; je dois avouer m’être forcé pour rester jusqu’au bout. Je n’ai pas ressenti le besoin d’aller lire des tentatives d’interprétation du film comme cela avait été le cas pour Mulholland Drive. C’est une expérience qui va explorer certaines limites.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Laura Dern, Jeremy Irons, Justin Theroux, Harry Dean Stanton
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15 juin 2008

My Blueberry Nights (2007) de Wong Kar-wai

My Blueberry NightsElle :
Dans ce premier film tourné exclusivement avec des acteurs américains, Wong Kar-wai se montre au sommet de son art puisqu’il parvient à fusionner l’esthétisme de son cinéma avec la trame émouvante de son scénario. On nage en plein éblouissement visuel, en totale volupté et mélancolie tandis que son personnage principal interprété par Norah Jones part en quête d’elle-même à travers l’Amérique suite à une rupture sentimentale. Ses rencontres lui révèlent des histoires plus fortes et tragiques que la sienne et lui font prendre conscience de sa véritable personnalité. Elles ont toutes lieu dans ces bars de nuit déserts aux éclairages diffus et colorés. Montage époustouflant, beaux éclairages, palette de teintes primaires subtiles, compositions élaborées, effets de flous et d’accélérés, jeux de reflets, de plans, de lettrages et de graphismes dans les vitrines et les rideaux pour montrer la solitude et l’enfermement. Wong Kar-wai contrairement à ses films précédents apporte une touche positive et une lueur d’espoir dans le destin de ses personnages. L’atmosphère et le scénario ont parfois des parfums de Wim Wenders et de David Lynch. La belle bande son de Ry Cooder, Cat Power et Norah Jones participe à cette ambiance envoûtante.
Note : 5 étoiles

Lui :
My Blueberry Nights est le premier film américain du réalisateur hongkongais Wong Kar-wai qui prend un certain risque en bâtissant tout son film autour de Norah Jones, que l’on connaît plus en tant que chanteuse qu’en tant qu’actrice… Comme pour beaucoup de ses autres films, Wong Kar-wai place plusieurs histoires dans My Blueberry Nights, quatre histoires que va traverser son héroïne qui sort elle-même d’une rupture douloureuse. L’ambiance générale du film nous rappelle celle des films de Wim Wenders. La plupart des scènes se situent la nuit dans un bar, le plus souvent en dialogue, à deux personnes donc : Wong Kar-wai parvient à nous mettre très près de ses personnages, avec peu d’interférences du monde environnant, une sorte d’intimité que l’on a plus coutume de trouver au théâtre qu’au cinéma. La patte de Wong Kar-wai se montre aussi beaucoup sur la forme, avec ses compositions d’image très étudiées et ses trouvailles visuelles que l’on peut trouver trop ostensibles si l’on en croit les commentaires (généralement assez mauvais) de la Critique. Les cinq acteurs principaux font une très belle prestation avec une mention pour Natalie Portman qui montre, une fois de plus, la multiformité de son talent.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Norah Jones, Jude Law, Natalie Portman, David Strathairn, Rachel Weisz
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14 juin 2008

Casino Royale (2006) de Martin Campbell

”CasinoElle :
(pas vu)

Lui :
Nous sommes vraiment dans une époque qui aime casser les icônes. Donc fini le James Bond charmeur et plein de style qui mettait ses attaquants hors d’état de nuire sans se départir de son flegme britannique, le James Bond de Casino Royale est sec, impitoyable, court beaucoup (on ne comprend pas toujours après qui il court, mais il court vite), cogne dur et ne s’embarrasse pas de gadgets : il ne fait pas dans la dentelle et le macramé. Inévitable corollaire, l’ensemble est beaucoup plus violent, le générique donnant le ton en traçant des arabesques de sang. On peut d’ailleurs s’interroger sur cet étalage de violence dans une série qui était jusque là un divertissement ciblé grand public. Le scénario est assez confus et peu fourni, tout le film étant centré sur les scènes d’actions et une interminable partie de poker dont (je dois bien l’avouer) l’enjeu m’a quelque peu échappé. En voulant dépoussiérer le personnage, les producteurs de la série lui ont enlevé une grande partie de sa spécificité et Casino Royale n’est rien de plus qu’un film d’action comme un autre.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Daniel Craig, Eva Green, Mads Mikkelsen, Judi Dench
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Il existait déjà un film intitulé Casino Royale, film parodique des aventures de James Bond, signé par 5 réalisateurs dont John Huston (1967).

10 juin 2008

Ma place au soleil (2007) de Eric de Montalier

Ma place au soleilElle :
Un film insignifiant qui ne parvient pas à se trouver malgré toute la pléiade d’acteurs de premier plan. Cette juxtaposition de personnages qui se frôlent et parfois se rencontrent parait un peu vaine et manque de fil conducteur et de construction. Ce thème sur les états d’âme de bobos parisiens bien privilégiés où les hommes en prennent pour leur grade est archi-rebattu.
Note : 2 étoiles

Lui :
L’affiche de Ma place au soleil donne bien le ton du film : ce sont de petits fragments de vie mis les uns à côté des autres sans que cet assemblage hétéroclite ne forme un ensemble. Pour sa première réalisation, Eric de Montalier a voulu aborder trop de sujets et au final son film ne parle de rien du tout et brasse allègrement du vide. Le plateau est pourtant impressionnant et on ne peut pas dire qu’un des acteurs présents ait failli. Non, il manque simplement à Ma Place au Soleil un fil conducteur fort, une direction, un sens… En l’état, il ne peut sans doute plaire qu’aux spectateurs qui s’identifient à l’un des personnages.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Nicole Garcia, Jacques Dutronc, André Dussollier, François Cluzet, Valeria Golino, Gilles Lellouche, Élodie Bouchez, Mélanie Doutey, Hippolyte Girardot
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