10 août 2009

Les cerfs-volants de Kaboul (2007) de Marc Forster

Titre original : « The kite runner »

Les Cerfs-Volants de KaboulElle :
Quand Dreamworks s’emmêle en Afghanistan… une vision très hollywoodienne de la réalité de ce pays… certainement un film à oublier très vite.
Note : pas d'étoile

Lui :
Les Cerfs-Volants de Kaboul est l’adaptation d’un best-seller de Khaled Hosseini qui est resté longtemps numéro un des ventes aux Etats-Unis. Dans les années 70, le jeune fils d’un notable de Kaboul est très lié avec le fils des domestiques de la maison. Sous l’effet de la peur, il le trahit un peu honteusement. Vingt ans plus tard, alors qu’il a émigré aux Etats-Unis, il revient dans son pays pour apaiser la culpabilité qui le ronge. Il s’agit donc avant tout d’un film sur le remords, la recherche du pardon plutôt qu’une vision sur la réalité de l’Afghanistan, même si le film met en relief le fort contraste entre l’Afghanistan de 1970 et celui des Talibans. On peut certainement reprocher au scénario  son côté conventionnel (c’est un best-seller…) mais Les Cerfs-Volants de Kaboul est porté par son interprétation assez authentique : les deux enfants sont remarquablement interprétés par deux jeunes apprentis comédiens afghans, et Khalid Abdalla, le héros adulte, donne beaucoup de force à son personnage. La réalisation est classique avec toutefois des scènes de cerfs-volants filmées comme des batailles aériennes. Fait suffisamment rare pour être noté (pour un film américain) : les deux tiers des dialogues sont en langue afghane. Cela contribue certainement à donner cette impression de véracité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Khalid Abdalla, Homayoun Ershadi, Zekeria Ebrahimi, Ahmad Khan Mahmoodzada, Atossa Leoni, Shaun Toub
Voir la fiche du film et la filmographie de Marc Forster sur le site imdb.com.

9 août 2009

Jeux de dupes (2008) de George Clooney

Titre original : « Leatherheads »

Jeux de dupesElle :
(Abandon)
Note : pas d'étoile

Lui :
En 1925, une équipe de football américain engage un joueur brillant alors qu’une journaliste délurée cherche à le confondre pour un exploit de guerre usurpé. La reconstitution de l’atmosphère des années 20 est très hollywoodienne, une image près proprette avec force filtre sépia, distillée à grandes brassées de jazz New-Orleans ; dès le début du film, le résultat paraît bien artificiel ce qui n’aide pas à se laisser glisser dans son univers. Pour ne rien arranger, l’histoire n’est pas très intéressante, George Clooney jouant à nouveau avec l’image du anti-héro placide. Jeux de dupes peut toutefois intéresser les amateurs de football américain puisqu’il se déroule à l’époque charnière où ce sport s’est doté de règles. Quelques dialogues sont assez bien troussés.
Note : 1 étoile

Acteurs: George Clooney, Renée Zellweger, John Krasinski, Jonathan Pryce
Voir la fiche du film et la filmographie de George Clooney sur le site IMDB.

Voir les autres films de George Clooney chroniqués sur ce blog…

6 août 2009

Alexandra (2007) de Aleksandr Sokurov

Titre original : « Aleksandra »

AlexandraElle :
Un film sombre et émouvant dans lequel Alexandre Sokurov porte un regard mélancolique et fataliste sur la réalité de la guerre en Tchétchénie. Alexandra monte au front pour voir son petit fils officier qu’elle n’a pas vu depuis sept ans. Dans ce scénario original aux allures de documentaire, on suit simplement les déambulations de la vieille dame auprès de jeunes soldats lassés par une guerre si longue ou auprès des habitants tchétchènes meurtris par un passé douloureux. On écoute les conversations du quotidien sur la solitude, la vieillesse et la difficulté de survivre dans un monde en chaos. Les jeunes comme les vieux sont en sursis. Les tchétchènes et les russes sympathisent entre eux face à l’absurdité d’un conflit auquel ils ne peuvent plus rien.
Note : 4 étoiles

Lui :
A l’âge de 80 ans et se déplaçant difficilement, Alexandra vient en Tchétchénie rendre visite à son petit fils, militaire de carrière. Elle séjourne ainsi quelques jours dans un campement. Le film d’Alexandre Sokurov est franchement hors du commun : ce n’est absolument pas un documentaire, bien qu’il en ait quelques aspects, c’est en fait une vision sur la guerre qui est autant inhabituelle qu’efficace. Point de fait d’armes, ni de confrontation directe, Sokurov nous montre la vie d’un campement russe vu par les yeux d’une femme de 80 ans. Sa présence nous paraît tout d’abord très incongrue (une femme de cet âge est aussi bien physiquement que moralement aux antipodes d’un militaire, de plus elle se montre passablement réfractaire aux règles de la vie militaire) mais, peu à peu, cette incongruité se transmet à la guerre en elle-même qui, bien que nous ne la voyions pas directement, nous paraît au final absurde et sans justification. Cette prise de position est assez courageuse de la part du cinéaste russe qui refuse ici nettement le nationalisme. La photographie est assez belle, assez monochrome pour accentuer l’effet d’enfermement et de monotonie. Certains clairs-obscurs paraissent même comme dessinés. Alexandra est un film étrange mais particulièrement efficace dans sa dénonciation de la guerre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Galina Vishnevskaya, Vasily Shevtsov, Raisa Gichaeva
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28 juillet 2009

Le limier – Sleuth (2007) de Kenneth Branagh

Titre original : « Sleuth »

Le limier - SleuthElle :
(pas vu)

Lui :
Un écrivain à succès voit le jeune amant de sa femme venir lui demander de divorcer. La confrontation des deux hommes va réserver quelques surprises. Le film de Kenneth Branagh est le remake du film Le limier de Joseph Mankiewicz, sa dernière réalisation en 1972, un petit chef d’œuvre de suspense et de tension, un fantastique jeu du chat et de la souris. Rien de tout cela ici hélas… Dès le début du film, la situation semble forcée et l’on ne croit guère aux personnages. Tout semble excessif : les décors, les inutiles effets de camera, le jeu de Jude Law (pourtant initiateur et producteur du projet), et même le contrepoint offert par Michael Caine (qui jouait le rôle du jeune amant dans la version originale)… tout semble excessif et au lieu d’instiller la tension en nous, Le Limier – Sleuth de Branagh n’offre qu’une image racoleuse que l’on regarde d’un œil distrait. A la fin de la projection d’un tel remake à mille lieues de l’original, l’inévitable question qui vient à l’esprit est : « était-ce bien nécessaire ? »
Note : 2 étoile

Acteurs: Michael Caine, Jude Law
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Voir nos commentaires sur Le Limier de Joseph Mankiewicz (1972) avec Laurence Olivier et Michael Caine.

21 juillet 2009

Le nouveau protocole (2008) de Thomas Vincent

Le nouveau protocoleElle :
(pas vu)

Lui :
Après que son fils se soit tué dans un accident de voiture sur une route isolée des Vosges, Raoul Kraft découvre qu’il avait signé un protocole pour tester de nouveaux médicaments. Aiguillonné par une jeune femme en lutte contre le lobby pharmaceutique, il part à Paris pour découvrir la vérité. Le Nouveau Protocole est un thriller politique français qui tente de mêler enquête et scènes d’action. Hélas, ce sont ces dernières qui prennent le plus de place et l’enquête manque sérieusement de corps. Le scénario apparaît bien plus faible que celui de The Constant Gardener par exemple, qui traitait du même sujet. Ici, on ne croit pas beaucoup à l’ensemble, beaucoup de scènes paraissant totalement improbables. Clovis Cornillac est parfait dans ce rôle de taureau qui agit avant de réfléchir, même s’il a tendance à forcer un peu trop ce caractère de son personnage. Le fond du sujet est finalement peu abordé.
Note : 1 étoile

Acteurs: Clovis Cornillac, Marie-Josée Croze, Dominique Reymond
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19 juillet 2009

Juno (2007) de Jason Reitman

JunoElle :
(pas vu)

Lui :
Juno, une jeune adolescente de 16 ans, découvre qu’elle est enceinte d’un garçon de son âge. Elle décide d’aller au terme de sa grossesse et trouve un couple parfait qui adoptera l’enfant. Dès les premières minutes, le film du canadien Jason Reitman montre qu’il va adopter un ton assez différent : loin du carcan du drame social, il adopte le ton de la comédie mais sans tomber dans les travers du cinéma hollywoodien sur, ou pour, les adolescents. Juno est une jeune fille très directe, vive, qui manie une forme d’autodérision qui cache une lucidité certaine. La réussite du film doit beaucoup au scénario de Diablo Cody, dont la vision est clairvoyante et non édulcorée, et à la formidable performance d’Ellen Page qui insuffle beaucoup de vie dans son personnage et dans le film tout entier. Le fond du propos est de prôner le libre arbitre, de pousser à prendre son destin en main sans se laisser enfermer dans des schémas tout faits. Avec Juno, Jason Reitman le fait très bien et, en s’éloignant des conventions, montre un cinéma empreint d’une belle personnalité. Il est toujours assez réjouissant de voir des films indépendants comme celui-ci remporter un beau succès commercial.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ellen Page, Michael Cera, Jennifer Garner, Jason Bateman
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16 juillet 2009

L’amour aux temps du choléra (2007) de Mike Newell

Titre original : « Love in the time of cholera »

L’Amour au Temps du CholéraElle :
Pas facile de retranscrire l’univers foisonnant de Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature en 1982. Le réalisateur anglais Mike Newell se tire assez bien de cet exercice ; il préfère se concentrer sur la passion amoureuse qui hante Florentino pendant cinquante ans malgré l’adversité et sur ses multiples aventures féminines. Etude sur le désir, l’amour fou, les liens du mariage, cette histoire d’amour impossible est touchante de par sa flamboyance et longévité. Les physiques vieillissants de Florentino et Fermina ne sont franchement pas réussis. Les maquillages grossiers et artificiels frisent parfois le ridicule.
Note : 3 étoiles

Lui :
En Colombie, à la fin du XIXe siècle, le jeune Florentino déclare son amour à la jolie Fermina. Sous la pression de son père, la jeune fille finit par épouser un médecin mais Florentino ne peut se résigner, son amour reste entier. L’amour aux temps du choléra est l’adaptation du roman de Gabriel Garcia Marquez, une histoire d’amour qui s’étale sur une période de plus de cinquante ans. L’adaptation de Mike Newell est fidèle au livre, une adaptation sans éclat qui peine à déclencher l’émotion. L’ensemble se laisse regarder sans ennui mais ne fait pas vibrer. La réalisation est appliquée, plutôt réussie sur le plan de l’image si ce n’est la gestion inconstante de l’âge des personnages (mauvais maquillages, septuagénaires à la peau de bébé, changement brutal d’acteur, vieillissements inégaux) ces défauts sont assez agaçants et nous empêchent de se laisser imprégner par l’histoire. L’amour aux temps du choléra est plaisant mais pas vraiment marquant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Javier Bardem, Giovanna Mezzogiorno, Benjamin Bratt, Unax Ugalde
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15 juillet 2009

Angles d’attaque (2008) de Pete Travis

Titre original : « Vantage Point »

Angles d'attaqueElle :
(pas vu)

Lui :
Lors d’un sommet international à Salamanque près de Madrid, deux coups de feu sont tirés sur le président des Etats-Unis en plein midi sur la place centrale bourrée de monde. Quelques minutes plus tard, une bombe explose. Angles d’attaque nous fait vivre ces évènements par les yeux de plusieurs personnages. Cela commence par une réalisatrice de télévision, puis nous retournons 20 minutes en arrière pour suivre cette fois un agent chargé de la protection rapprochée, etc… Nous vivons ainsi les même instants et, à chaque fois, un fragment supplémentaire de la vérité se dévoile à nous. Par sa répétition induite, le procédé montre inévitablement ses limites mais, juste au moment où il commence à devenir lassant, le rythme s’accélère prodigieusement dans le cadre d’une course-poursuite assez haletante, à multiples rebondissements. Le fond de l’histoire est (bien entendu) assez invraisemblable et sans grande originalité ; la réalisation est très classique, très hollywoodienne… Ceci dit, Angles d’attaque est un divertissement bien ficelé et assez prenant ; la durée courte du film l’aide sans aucun doute à n’avoir aucun temps mort.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Dennis Quaid, Forest Whitaker, William Hurt, Matthew Fox, Saïd Taghmaoui, Sigourney Weaver, Ayelet Zurer
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12 juillet 2009

Ca$h (2008) de Eric Besnard

Ca$hElle :
(pas vu)

Lui :
Ca$h est un film qui met en scène des arnaqueurs qui agissent avec intelligence et élégance. Ce genre de film répond invariablement à des codes bien précis : un environnement luxueux, une apparente facilité dans l’action, un casting prestigieux et un retournement final. Le film d’Eric Besnard obéit à ces règles mais, s’il nous a bien concocté un final franchement imprévisible, le réalisateur a oublié que l’importance d’un retournement final se mesure à la hauteur des certitudes acquises précédemment. Or, son histoire est tellement embrouillée, qu’à dix minutes de la fin, nous sommes sûrs de rien : trop de personnages pas vraiment lisibles, trop de fausses pistes, trop de chassés-croisés. Ca$h est un film pas assez prenant, plutôt tape à l’œil, qui se laisse regarder mais qui s’oublie très vite.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jean Dujardin, Jean Reno, Valeria Golino, Alice Taglioni, François Berléand
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11 juillet 2009

Rendez-vous à Brick Lane (2007) de Sarah Gavron

Titre original : « Brick Lane »

Rendez-vous à Brick LaneElle :
Adapté d’une nouvelle de Monica Ali, Rendez-vous à Brick Lane recèle une grande beauté visuelle, peut-être même un peu excessive parfois, notamment sur la vision esthétisante de la vie au Bangladesh. De superbes éclairages pleins de douceur et de sensualité, de très beaux jeux de flous, des voiles et des reflets qui passent devant les yeux de cette jeune femme bengali vivant à Londres et qui rêvait d’une autre vie que celle qui lui a été imposée avec ce mariage arrangé. La belle Nazneen est touchante ; elle subit son sort sans se rebeller. Sarah Gavron montre également le racisme et l’islamisme rampants qui rongent les quartiers immigrés. Tiraillements entre deux cultures, déchirements, aliénation de la femme qui subit le pouvoir des hommes, ces familles expatriées sont déçues par la dureté de la réalité. Un film intéressant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Après avoir passé toute son enfance au Bengladesh, une jeune femme vient vivre à Londres pour rejoindre un époux qu’elle n’a pas choisi. Elle se consacre à sa famille mais, après de nombreuses années, elle parvient à s’évader de sa profonde mélancolie pour commencer à exister et se frayer un chemin entre la vision idyllique de son mari et la montée des tensions inter-raciales dans l’Angleterre de l’après 2001. Rendez-vous à Brick Lane est l’adaptation d’un best seller signé Monica Alli, auteur britannique, bengali d’origine. C’est un portrait tout en douceur, dont les personnages sont assez touchants et attachants, ce qui contraste avec l’environnement extérieur marqué par la montée de l’intolérance et du fondamentalisme religieux. Hélas, Sarah Gavron, dont c’est le premier long métrage, a parsemé le film d’effets assez conventionnels ou esthétisants (flashbacks, ralentis et nombreux clichés) qui empâtent le récit et lui ôte sa fraîcheur et son authenticité. Seule la bonne interprétation permet au film de convaincre partiellement.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Tannishtha Chatterjee, Satish Kaushik, Christopher Simpson
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