8 juin 2005

Deux frères (2004) de Jean-Jacques Annaud

Titre anglais : « Two brothers »

Deux freresElle :
Jean-Jacques Annaud, plein de bonnes intentions a entrepris de nous narrer la séparation de deux bébés tigres de leurs parents et de l’un de l’autre. Il oppose la méchanceté des hommes qui capturent ou tuent ces fauves pour de l’argent à la liberté des animaux dans la nature. J’ai préféré L’ours à ce film qui me semble plus maladroit, gentillet et ennuyeux. Il ne parvient qu’à remplir poussivement cette heure et demi autour de ces deux adorables tigres C’est sans doute un film plus destiné aux enfants.
Note : 2 étoiles

Lui :
Deux frèresParmi les animaux sauvages, le tigre est certainement l’un des plus fascinants et Jean-Jacques Annaud réussit la prouesse de les faire jouer comme des acteurs. Il parvient même à présenter au spectateur le point de vue du tigre au point que l’on a parfois l’impression d’être à sa place et de partager sa condition. Bien que fortement scénarisée, les scènes dans la jungle indochinoise paraissent vraiment naturelles et assez exceptionnelles. Hélas, le film pâtit quelque peu du traitement un peu sommaire des personnages humains, beaucoup semblant bâclés, trop typés et peu crédibles. De ce fait, on ressent le côté un peu simpliste du scénario. Néanmoins, malgré ses défauts, le film reste très plaisant et assez fascinant à regarder, et s’inscrit cette même veine de protection de la Nature que L’ours.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Guy Pearce, Jean-Claude Dreyfus
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6 juin 2005

La Vie est un Miracle (2004) d’ Emir Kusturica

Titre original : « Zivot je cudo »

La Vie est un Miracle Elle :
Nous sommes en Bosnie en 1992 et la guerre est imminente. Kusturica nous propose un film joyeux et trépidant plein d’espoir. Malgré les épreuves, Il veut croire au miracle de la vie dans tous les sens du terme. Dans ce coin perdu au bord d’une voie ferrée qui devrait favoriser les échanges, il met en scène des personnages truculents et attachants, une ânesse protectrice, un chat, un chien, des volatiles dans des situations toutes plus loufoques les unes que les autres. Ce débordement d’énergie, cette truculence fait penser à Fellini. On passe du rire aux larmes, de la colère à la douceur, de l’amour à la haine. Kusturica impose son talent de metteur en scène dans ce film sincère et optimiste malgré quelques petites longueurs.
Note : 4 étoiles

Lui :
Kusturica nous offre là un film à plusieurs facettes : une vision de la société serbe, entreprenante mais encore minée par la corruption. Il y a aussi une terrible histoire d’amour, un homme déchiré entre le désir de revoir son fils et l’amour qu’il porte à une jeune femme. Enfin, en toile de fond, il y a cette guerre, aveugle et omniprésente. Le talent de Kusturica est de mettre tant de choses dans un même film et ce, non pas par petites touches, mais en imprimant un rythme soutenu, haletant, avec beaucoup d’humour et des scènes quasiment hystériques. La Vie est un Miracle est un film plein de vie, et donc en ce sens on peut le trouver optimiste, mais c’est un optimisme lucide : les difficultés seront nombreuses semble t-il nous dire, mais nous rebâtirons ce pays.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Slavko Stimac, Natasa Solak, Vesna Trivalic
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5 juin 2005

Monstres & Cie (2001) de Peter Docter & David Silverman

Titre original : « Monsters, Inc. »

Monsters IncElle : (pas vu)

Lui :
Avec Monstres et Cie,  leur quatrième production, Pixar a réalisé une nouvelle fois un film d’animation inventif, en dehors des conventions. Bien entendu, il y a beaucoup d’humour et de dérision dans ce joli détournement du thème du monstre, mais aussi quelques plans absolument superbes, telle cette scène franchement surréaliste de la zone de parcage des « portes », un lieu quasiment indescriptible, beau et époustouflant. Cette scène tient à la fois de Lewis Carroll, Tex Avery et… d’Indiana Jones. Une perle. Le rythme du film est assez enlevé et les acteurs s’en donnent à coeur joie, avec notamment un Billy Crystal absolument déchaîné.
Note : 4 étoiles

Acteurs: (voix de) John Goodman, Billy Crystal
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4 juin 2005

In my country (2004) de John Boorman

Titre original : « Country of my skull »

In my CountryElle :
Dans l’Afrique du Sud de l’après-apartheid, Nelson Mandela institue des commissions de réconciliation où les bourreaux doivent avouer leurs sévices devant leurs victimes noires pour pouvoir être amnistiés. Y assistent un journaliste américain noir et une poétesse afrikaner (Juliette Binoche) en rupture avec sa famille. Je trouve que le sujet grave de ce film aurait mérité un meilleur traitement. Le film est assez convenu, artificiel et ennuyeux. On est simplement spectateur extérieur alors qu’on devrait vibrer aux côtés des victimes pendant qu’elles racontent les tortures subies. On n’échappe pas non plus aux clichés vus mille fois sur l’histoire d’amour entre le journaliste noir et la journaliste blanche. D’ailleurs, on ne sent pas Juliette très à l’aise dans ce rôle. Une déception.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le sujet traité mérite bien entendu la plus grande considération mais, hélas, le film de John Boorman ne parvient pas bien à traduire l’importance de ce grand tournant de l’histoire d’Afrique du Sud. In My Country apparaît trop scénarisé et cette petite amourette entre journalistes paraît plaquée et donc anodine. On peut supposer que l’intention de Boorman était de toucher un public le plus large possible et par conséquent de témoigner à la fois des sévices et tortures et aussi de la façon dont ce pays a choisi de tourner la page. C’est néanmoins dommage que ce film n’ait pas une parcelle de l’intensité des drames relatés.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Juliette Binoche, Brendan Gleeson
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2 juin 2005

Kill Bill: Vol. 1 (2003) de Quentin Tarantino

Kill Bill, volume 1 (2003) de Quentin Tarantino

Titre original : « Kill Bill: Vol. 1 »

Kill Bill, volume 1Elle :
Je n’accroche pas au cinéma de Tarantino que je trouve un peu surcoté par effet de mode. Je reconnais sa maîtrise de la mise en scène mais je n’aime pas les sujets qu’il aborde. Sa fascination pour la violence et le sang me rebute. Le seul film que j’ai bien aimé de lui était Jackie Brown.
Note : pas d'étoile

Lui :
Contrastant franchement avec son film précédent Jackie Brown, Tarantino choisit cette fois un scénario ultra-simple pour se concentrer sur la forme, cherchant notamment à esthétiser au maximum l’univers qu’il affectionne. On le sait, Tarentino est un grand amateur de bandes dessinées, de films de Kung-Fu et de série B. Je trouve un peu dommage que sa démarche semble (à mes yeux) se réduire à esthétiser les mille et une façons de couper un bras et de faire jaillir trois hectolitres de sang, le tout dans d’interminables scènes de combat. La construction est plus intéressante, souvent surprenante, mais globalement je n’accroche pas vraiment…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Uma Thurman, Lucy Liu
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1 juin 2005

« Uzak » (2002) de Nuri Bilge Ceylan

UzakElle :
Ce film turc n’est pas franchement gai mais il est remarquable pour son étrangeté et originalité. Il met en scène une cohabitation difficile entre un photographe divorcé qui reçoit son cousin de la campagne à la recherche d’un travail. Ces deux hommes sont englués dans leurs destins tout comme la petite souris qui se fait prendre dans une bande adhésive. L’un est divorcé et l’autre ne trouve pas de femme. Le réalisateur filme avec talent ces deux solitudes qui semblent plus subir leur condition que la prendre en main. La télévision omniprésente peuple les soirées de ces hommes qui parlent peu. Les sons de la ville, de la campagne, les bruits étranges comblent ce grand vide. Ceylan soigne également ses compositions et affectionne les premiers plans sur des fonds très flous. Il montre surtout la grande détresse morale et affective de la Turquie occidentalisée en proie aux problèmes sociaux.
Note : 4 étoiles

Lui :
Un photographe, totalement désillusionné sentimentalement et professionnellement, accueille son jeune cousin venu chercher du travail à Istanbul. C’est bien sûr l’occasion pour Nuri Bilge Ceylan de mettre en avant une certaine opposition entre la mentalité urbaine et rurale. Il le fait en soignant ses images, particulièrement au niveau des cadrages, avec de longs plans qui amplifient cette impression de vacuité et de solitude qui se dégage des personnages. On peut juste regretter qu’il semble se contenter de les observer, de ne mettre l’accent que sur les occasions manquées, sans approfondir un peu plus leur personnalité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Muzaffer Özdemir, Mehmet Emin Toprak
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31 mai 2005

Phone Game (2002) de Joel Schumacher

Titre original : Phone Booth

Phone gameElle :
Je ne vais pas m’étendre sur ce film puisque j’ai abandonné rapidement la projection : Cette histoire de téléphone ne m’attirait guère !
Note : pas d'étoiles

Lui :
A priori, avec Phone Game, on pourrait penser que l’on va voir un thriller ultra classique (et je dois bien avouer ne pas être un grand fan des films de Joel Schumacher…), et pourtant il s’agit là d’un film extrêmement original. Point d’effets spectaculaires, de meurtres ou d’explosions photogéniques, non… seulement du scénario et du bon : un suspense d’1h15 dans une cabine téléphonique (!), basé sur une idée de départ simple et développée très efficacement pour vous tenir en haleine jusqu’à la fin. Ce genre de scénario fait penser à Hitchcock et je n’ai pas été surpris de lire que le scénario lui avait été proposé dans les années 70. La réalisation est des plus simples (Phone Game aurait été tourné en 10 jours) et mis à part Forest Whittaker, point d’acteurs très connus. Du scénario pur… Ah quel plaisir !
Note : 4 étoiles

Acteurs: Colin Farrell, Radha Mitchell, Forest Whitaker, Katie Holmes
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30 mai 2005

La Femme est l’avenir de l’homme (2004) de Hong Sangsoo

Titre original : « Yeojaneun namjaui miraeda »

La Femme est l’avenir de l’homme Elle :
Cette vision désenchantée de la jeunesse coréenne met en scène deux jeunes intellectuels désoeuvrés qui se raccrochent aux souvenirs d’une jeune femme. C’est une vision assez sombre de la jeunesse. Les années ont passé, les corps se sont alourdis, les rêves se sont enfuis. Restent le sexe mécaniquement consommé et l’alcool. Ils vivent au présent et sans projet d’avenir. Le réalisateur imbrique les allers et retours dans le temps et crée une atmosphère un peu pesante. On assiste avec un peu d’ennui à la décomposition des relations entre les membres de ce trio. No future.
Note : 3 étoiles

Lui :
La femme est l’avenir de l’homme : Deux amis se retrouvent et vont rendre visite à une jeune femme dont ils étaient tous deux amoureux. Ce scénario, Hong Sangsoo choisit de le traiter uniquement sous l’angle du rendez-vous manqué : ces deux garçons semblent avoir raté leur vie qui est devenue parfaitement vide et sans intérêt malgré les apparences (ils font tous deux un travail plutôt intéressant à priori). Le film ne regarde que vers le passé, on vivote dans le présent et l’avenir n’est pas à l’ordre du jour. Le problème est que cette vacuité, ce désenchantement se ressent un peu trop en tant que spectateur, il n’y a franchement pas d’élément auquel se raccrocher. Le seul personnage un tant soit peu positif (la jeune femme) est en fait peu développé.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Yu Ji-tae, Tae-woo Kim, Hyeon-a Seong
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28 mai 2005

Le divorce (2003) de James Ivory

Le divorce Elle :
Film artificiel et bourré de clichés sur la France, ses habitants et leurs moeurs. Une jeune américaine va à Paris pour rendre visite à sa sœur (Naomi Watts) qui vient de se faire plaquer par son mari. Il ne se passe rien ; on se retrouve entre « gens du beau monde » qui n’ont rien à dire. James Ivory est certainement plus fasciné par ses actrices que par son scénario.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le Divorce est une comédie parfaitement futile et molle, il est vraiment étonnant qu’un tel film soit signé James Ivory. Le choc des cultures se réduit à une interminable série de clichés sur les français et les américains, et surtout le scénario manque totalement d’intérêt. Ce ratage est d’autant plus dommage que la distribution était excellente avec bon nombre d’acteurs intéressants dans les seconds rôles.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Kate Hudson, Naomi Watts, Thierry Lhermitte, Glenn Close, Leslie Caron, Sam Waterston
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27 mai 2005

« Osama » (2003) de Siddiq Barmak

OsamaElle :
Ce premier film afghan sur le régime des Talibans est à la fois poignant et lumineux grâce à la petite Osama, cette jeune adolescente qui doit se faire passer pour un garçon pour subvenir aux besoins de sa famille. Ce film fait avec peu de moyens parvient à restituer les sentiments de terreur qu’éprouvent les femmes afghanes. Humiliation, emprisonnement, lapidation, pas de droit à l’éducation et au travail. Elles sont condamnées à vivre emprisonnées dans leur statut de femme sans aucun espoir d’en sortir. Le réalisateur montre également la répression et le machisme des hommes, leurs rites mécaniques, la formation des futurs talibans dans les écoles coraniques. Les images sont belles et émouvantes. Pas un mot de trop… reste surtout le regard bouleversant d’Osama qui appelle au secours.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est un film témoignage, qui nous dresse un portrait assez terrifiant de la position des femmes en Afghanistan sous le régime des Talibans. Siddiq Barmak sait montrer simplement les choses sans chercher à faire des images-choc, sans en rajouter sur côté émotionnel. Ce n’est pas un documentaire puisque le scénario nous fait suivre le trajet de la petite Osama qui doit se travestir en garçon pour tenter de faire vivre sa famille. Fort bien réalisé, c’est un film à la fois poignant et révoltant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marina Golbahari
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