24 août 2005

Les triplettes de Belleville (2003) de Sylvain Chomet

Les Triplettes de BellevilleElle :
C’est au travers de ce dessin animé original, bourré d’humour et de trouvailles visuelles que Sylvain Chomet rend hommage à ses parents, son enfance ainsi qu’aux années 50 et 60. Point besoin de dialogues mais des morceaux de musique de l’époque durant lesquels on reconnaît Django Reinhart, Joséphine Baker, Fred Astaire. Le scénario, un peu faible dans la seconde partie du film, nous présente un petit garçon élevé par une grand-mère aimante. Il deviendra cycliste et se fera enlever par la mafia. C’est avec nostalgie et poésie que le réalisateur évoque cette période. Le modernisme des villes ronge la campagne ; les objets d’autrefois fourmillent de détails ; les références cinématographiques et musicales ornent les murs ; l’ambiance sonore et visuelle souligne les souvenirs d’enfance. Les graphismes, éclairages, animations sont superbes et uniques. Un beau dessin animé nostalgique.
Note : 5 étoiles

Lui :
Beaucoup d’humour et d’invention dans ce dessin animé très personnel, beaucoup de clins d’oeil également, les plus évidents étant à Tati. Il est vrai que l’on retrouve ici ce même sens de l’observation, cette façon de mettre des petits détails au premier plan et de détourner les objets. Le scénario paraît un peu faible toutefois et l’ambiance générale est vraiment sombre, voire morbide. Très bonne musique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: –
Voir la fiche du film et la filmographie de Sylvain Chomet sur le site imdb.com.

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20 août 2005

Bienvenue au gîte (2003) de Claude Duty

Bienvenue au gîteElle :
Le problème avec ce genre de comédie c’est qu’on a l’impression de l’avoir vue trente-six mille fois. Philippe Harel croque ses congénères parisiens en plein retour à la nature au fin fond du Vaucluse. On n’échappe pas aux éternels clichés sur les citadins et les campagnards pour faire rire la galerie. Quelques bons mots cependant de Philippe Harel qui survole la lourdeur ambiante.
Note : 3 étoiles

Lui :
On n’échappe pas trop à toute la ribambelle de clichés sur le choc culturel des parisiens qui font un retour à la nature, mais il y a quelques bons moments. Peut-être aurait-il fallu des acteurs plus créatifs pour faire partir le film, qui donne souvent l’impression de s’enliser. Dominique Harel semble un peu absent, mais c’est sans doute pour coller à son personnage. Plutôt amusant tout de même, mais sans convaincre vraiment…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Philippe Harel, Marina Foïs, Julie Depardieu, Bulle Ogier
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19 août 2005

Les égarés (2003) d’ André Téchiné

EgaresElle :
Une grande et belle maison à l’écart du monde, loin des bombardements et de l’exode de juin 1940. Une mère courage, ses deux enfants et un jeune évadé de maison de correction s’y réfugient pour y retrouver un peu de sécurité. Les premières scènes du film sont assez fortes notamment celles où les avions allemands mitraillent aveuglément les gens dans les fossés. L’intensité de ces moments se retrouve ensuite au travers des relations qui se nouent entre ces personnages égarés dans leur tête et leur vie. Les frontières entre frère, mère, fils s’estompent. Le fils tente de remplacer son père tué à la guerre pour aider sa mère dépassée par les évènements. La mère interprétée par Emmanuelle Béart se veut protectrice mais en même temps abolit les frontières du monde des adultes et cède aux charmes de cet adolescent brisé par la vie. Durant cette parenthèse éphémère flotte une atmosphère presque irréelle comme si la réalité atroce de la guerre allait rattraper inéluctablement ces égarés.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est une situation fort bien traitée par Téchiné, une situation (la débâcle de 1940) où tous les rapports sociaux habituels cèdent la place à des rapports régis par l’opportunité et la nécessité. C’est ainsi que vont cohabiter cette femme et ce jeune homme, en dehors de la société, en dehors du temps, comme sur île déserte. Téchiné filme cela avec intimité et beaucoup d’humanisme, sans clichés ni images pontifiantes. Un beau film avec beaucoup de force et de puissance dans les personnages.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Béart, Gaspard Ulliel
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17 août 2005

La petite Lili (2003) de Claude Miller

Petit LiliElle :
Malgré un casting de choix (Nicole Garcia, Ludivine Sagnier, Julie Depardieu, Marielle, Giraudeau, cette très libre adaptation de La Mouette de Tchékhov est décevante. Une famille se retrouve pour l’été dans la belle maison de famille au bord du Morbihan. Et là se nouent des relations tendues entre une mère et un fils, le jeune cinéaste et sa copine, la copine et l’amant de la mère etc… et tout cela dans le milieu parisien branché du cinéma. On a du mal à se sentir concerné par cette histoire de jalousie, d’amour déçu. On se sent en permanence maintenu à distance et les problèmes de cette famille touchent peu car on n’y croit pas.
Note : 2 étoiles

Lui :
Si le ton du film et les acteurs sont plaisants, le fond de l’histoire n’est pas très intéressant et on la regarde d’un oeil extérieur, sans vraiment se sentir concerné ou impliqué. Sans doute, y a t-il un peu trop de clichés sur les rapports faux entre les gens et d’effets un peu faciles pour attirer le spectateur (l’histoire se passe dans le monde du cinéma sans doute censé nous attirer comme un aimant…).
Note : 2 étoiles

Acteurs: Nicole Garcia, Bernard Giraudeau, Jean-Pierre Marielle, Ludivine Sagnier, Julie Depardieu
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14 août 2005

Nos meilleures années (2003) de Marco Tullio Giordana

Titre original : « La meglio gioventù »

Nos meilleures années Elle :
J’ai complètement craqué pour Nos meilleures années, un film de six heures qui rappelle la belle époque du cinéma italien. Marco Tullio Giordana se livre à une brillante et bouleversante analyse de la société italienne des dernières quarante années. Pour cela, il choisit de suivre passionnément le destin d’une famille et plus particulièrement celui de deux frères dont les parcours vont s’opposer. Mattéo, le solitaire est idéaliste et coléreux. Nicola, le médecin tourné vers les autres, sacrifie sa vie pour sa femme terroriste. Cette saga familiale souligne les idéaux qui animent la jeunesse, l’envie de se trouver une place dans la société pendant qu’autour règne la violence, la corruption. Les évènements politiques qui ont marqué l’Italie défilent sous nos yeux. Les utopies s’estompent au fur et à mesure que les années défilent. Les personnages finissent par se couler dans le moule et se fondre dans le système. Les personnages sont très attachants. Leur vie s’égrène et fait étrangement écho à la nôtre. Le réalisateur est très sobre dans sa mise en scène même s’il sait faire appel à l’émotion quand besoin est. Enfin, c’est une réelle performance de tenir le spectateur en haleine pendant six heures.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce film de six heures nous fait suivre le parcours de deux frères depuis 1966 jusqu’en 2000. La chaleur humaine qui se dégage de Nos meilleurs années est franchement remarquable, elle engendre une extraordinaire proximité des personnages. Le scénario ne repose pas sur une succession de catastrophes ou d’évènements particuliers mais plutôt sur des seconds rôles assez hors du commun, ce qui permet à l’histoire d’aborder plusieurs domaines, politiques notamment, même si ces domaines sont quelque peu survolés. Marco Tullio Giordana parvient à faire passer beaucoup d’émotions, sans jamais abuser d’effets faciles et au final les 6h de film sont passionnantes à suivre.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Luigi Lo Cascio, Alessio Boni, Adriana Asti
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13 août 2005

Pour le plaisir (2004) de Dominique Deruddere

Pour le plaisirElle :
Abandon rapide : j’ai eu l’impression que j’allais perdre mon temps.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le film démarre assez mal, et je dois bien avouer que le nom de Samuel Le Bihan n’est pas le premier qui me vient à l’esprit pour jouer le rôle d’un psychiatre… Le film finit par prendre un peu, essentiellement par son scénario qui est plutôt bien construit sur le plan de l’intrigue policière. Par contre, l’exagération des personnages cantonne le film dans la caricature et l’anecdote, il y a d’ailleurs quelques passages assez amusants où l’on rit franchement. Aucun des acteurs ne semble croire à son rôle… mis à part François Berléand qui traverse tout cela avec son flegme habituel.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Samuel Le Bihan, François Berléand, Nadia Farès, Olivier Gourmet
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12 août 2005

L’amour, six pieds sous terre (2002) de Nick Hurran

Titre original : « Plots with a view »

L'amour, six pieds sous terre Lui :
Cette comédie anglaise comporte de belles trouvailles de scénario mais n’est pas sans défaut. La mise en place est un peu longue, il faut plus d’une demi-heure pour qu’arrive l’idée de base du film, et certaines scènes sont un peu poussives. Le meilleur se situe vers la fin où, à la fois le rythme est plus soutenu, et où le film s’installe un peu plus dans le délire… L’humour donne bien entendu dans le genre humour noir mais n’est jamais excessivement morbide.
(Note : Le film m’a fait penser à Saving Grace de Nigel Cole, avec la même Brenda Blethyn, mais sans être toutefois aussi réussi.)
Note : 3 étoiles

Acteurs: Brenda Blethyn, Alfred Molina, Christopher Walken, Noami Watts
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11 août 2005

Good Bye Lenin! (2003) de Wolfgang Becker

Good bye LeninElle :
Film original de par le thème choisi. Le cinéaste a choisi de montrer par l’humour les bouleversements entraînés par la chute du mur de Berlin au sein de l’Allemagne de l’Est. Des sentiments de joie tout d’abord, mais aussi une certaine nostalgie du passé, animent cette famille de RDA. C’est pour protéger leur mère communiste qui sort d’un long coma qu’un frère et une soeur lui cachent la vérité et s’évertuent à reconstituer l’ancienne RDA dans sa vie de convalescente. Wolfgang Becker emploie un ton enlevé et humoristique pour décrire leurs péripéties, et surtout leur mode de vie à cette période. L’intention y est mais la mise en forme est un peu maladroite et poussive. On se désintéresse un peu du sujet à cause de certaines longueurs et exagérations. La dernière partie est un peu plus intéressante et attachante lorsqu’on cerne d’un peu plus près les personnages au cœur de leur vie éclatée.
Note : 3 étoiles

Lui :
Personnellement, je n’ai pas réussi à accrocher : j’ai trouvé la mise en scène un peu tonitruante et que l’histoire avait franchement du mal à être crédible.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Daniel Brühl, Katrin Sass
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9 août 2005

Solaris (2002) de Steven Soderbergh

SolarisElle :
Abandon rapide (je suis sans doute plutôt hermétique au sujet…)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Solaris continue de former un cas totalement à part dans la science-fiction. Ce très beau et étrange livre de Stanislaw Lem avait déjà eu une adaptation très personnelle, onirique et puissante d’Andrei Tarkovsky. Cette nouvelle adaptation au cinéma l’est tout autant, mais dans un registre totalement différent. Cette version est deux fois plus courte et se focalise sur son personnage principal et sa relation avec sa femme décédée 10 ans plus tôt, une relation construite sur l’amour, la fascination et le remords. Soderbergh gomme tous les aspects scientifiques du livre, le vaisseau spatial ne servant qu’au huis clos (et à quelques très belles images de l’espace environnant), et la dimension métaphysique du livre a disparu, les seconds rôles sont très peu présents, l’histoire n’existe qu’à travers quelques flash-back… Et pourtant tout cela fonctionne très bien, le film est très prenant, envoûtant. Aucun effet facile, tout est dans l’atmosphère et il faut dire que le duo d’acteurs, Clooney et Natascha McElhone, est vraiment remarquable. Il n’est pas très étonnant que le film n’ait que peu marché, car il ne répond à aucun des codes du genre. Mais c’est un très beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: George Clooney, Natascha McElhone
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Voir nos commentaires sur le Solaris de Tarkovsky 1972.

7 août 2005

Historias mínimas (2002) de Carlos Sorin

Historias mínimas Elle :
Une belle surprise avec ce film argentin qui jette un regard tendre et plein d’humour sur les espoirs et les doutes de trois personnages qui se mettent en route pour San Jullian afin d’y réaliser leurs rêves. Ce road-movie traverse les grands et beaux déserts de Patagonie dont l’éclairage n’est pas toujours raccord avec les scènes intérieurs de voiture. Mais peu importe, l’essentiel est ailleurs avec ces trois personnes qui deviennent très attachantes. Maria va passer dans un jeu télévisé miteux pour gagner au final une trousse de maquillage; le grand-père Don Justo est à la recherche de son chien moraliste ; Roberto fait réaliser un gâteau en forme de tortue pour l’enfant de la fille dont il est amoureux. L’enjeu de ces trois parcours qui parait au premier abord dérisoire témoigne des histoires intimes qui habitent chacun d’entre eux et qui sont essentielles à leur survie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Trois histoires qui s’entremêlent, sans rapport entre elles si ce n’est qu’elles se passent au fin fond de la Patagonie. Des histoires simples, assez attachantes, et qui mine de rien font intervenir tout un lot de sentiments élémentaires. Le parcours de ce nonagénaire qui part chercher son chien à pied n’est d’ailleurs pas sans rappeler Une histoire vraie de David Lynch, avec ses rencontres aussi inattendues que chaleureuses. Au final, c’est un beau film, à la fois simple et fort.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Javier Lombardo, Antonio Benedicti, Javiera Bravo
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