14 décembre 2005

Un monde presque paisible (2002) de Michel Deville

Un monde presque paisible Elle :
1946, un atelier de couture juif et la vie quotidienne d’après-guerre mêlant les blessures dues à la mort des siens dans les camps et la joie de vivre pleine de promesses et d’insouciance. C’est avec une délicatesse empreinte de gravité que Michel Deville brosse ce tableau d’après-guerre plein de nostalgie. Ce récit autobiographique a sans aucun doute des résonances avec la vie du cinéaste.
Note : 4 étoiles

Lui :
Il y a beaucoup de vie dans ce film de Michel Deville et c’est une vision plutôt optimiste de ces années d’après guerre dans le petit monde presque paisible d’un petit atelier juif. La guerre a laissé des traces profondes et chacun semble un peu perdu, tentant à la fois sur le plan affectif et amoureux de se raccrocher aux branches qui se présentent. Cette vision d’un monde qui redémarre est aussi pleine d’espoir et de fraîcheur.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Simon Abkarian, Zabou, Vincent Elbaz, Lubna Azabal, Denis Podalydès, Malik Zidi, Stanislas Merhar, Clotilde Courau
Voir la fiche du film et la filmographie de Michel Deville sur le site IMDB.

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13 décembre 2005

One Hour Photo (2002) de Mark Romanek

Titre original : « Photo Obsession »

One Hour Photo Elle :
Mark Romanek, plus habitué à réaliser des clips musicaux que des longs métrages, met en scène Robin Williams en vieux garçon sans famille travaillant dans un laboratoire photo. Il garde un exemplaire des photos d’une famille idéale américaine et rêve d’en faire partie. Cette image parfaite du bonheur doit être selon lui sans tâche. Tout ce bel édifice ve toutefois se dérègler… Robin Williams fait une belle prestation et contribue à créer le malaise et  même le malsain. Je reproche plus le côté léché des images, les clichés, les longueurs pour créer le suspense et l’autorisation d’accès au film aux enfants de plus de dix ans me semble un peu limite au vu des scènes assez angoissantes.
Note : 2 étoiles

Lui :
C’est un climat bien étrange qui règne dans ce film, climat bien mis en place par le jeu glacial de Robin Williams, qui cache assez bien la nature de son personnage. Cependant, le scénario peine à maintenir notre intérêt, voulant sans doute utiliser toutes les ficelles du thriller sans en avoir les inconvénients et rester tous publics. Rapidement, on sent que le film ne sait plus où aller et de plus la fin se révèle assez ridicule. Décevant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Robin Williams
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11 décembre 2005

Bloody Sunday (2002) de Paul Greengrass

Bloody Sunday Elle :
Dommage, le sujet m’intéressait puisqu’il s’agissait de la reconstitution de la marche pacifique pour les droits civiques à Derry (Londonderry) en 1972 qui se termina dans un bain de sang. Cette mode d’utiliser une caméra qui bouge en permanence pour se donner une allure de film documentaire est assez épouvantable. En moins de quinze minutes, j’avais les yeux en charpie… (abandon)
Note : pas d'étoile

Lui :
Il est vraiment dommage que tout le propos historique du film soit gâché par une caméra à l’épaule, instable à 400%, qui en rend la vision assez désagréable. Le film est quasiment in-regardable. Le but est certainement de donner une impression de document filmé (l’image est en plus granuleuse à souhait), ce qui est un procédé discutable en son principe puisque très artificiel. Une image si instable est en tout cas plus adaptée au petit écran qu’au grand écran. Tout cela est d’autant plus dommage que Paul Greengrass est un ancien journaliste qui a connu directement certains des protagonistes.
Note : 1 étoile

Acteurs: James Nesbitt, Allan Gildea
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10 décembre 2005

Aram (2002) de Robert Kechichian

Aram Elle :
Polar esthétisant à la sauce terroriste arménienne. Le scénario est assez confus. On ne sait pas qui fait quoi et qui tue qui. Les situations et dialogues sonnent faux. Aram, cet ex-terroriste arménien qui, pour venger son frère, tue sans scrupules, est froid comme un glaçon. Difficile dans ce cas d’approuver ou seulement de comprendre ses mobiles.
Note : 2 étoiles

Lui :
Sous couvert de contexte politique arménien, Aram est un polar et un polar assez banal avec son lot de clichés, à commencer par le héros, tueur très froid, qui ne parle pas, qui zigouille beaucoup de monde sans ciller. L’histoire est assez confuse et les personnages meurent avant que l’on comprenne qui ils sont… Quand ils ne tuent pas, ils vendent des armes (ce qui a au moins le mérite d’être plus calme…)
Note : 2 étoiles

Acteurs: Simon Abkarian, Lubna Azabal, Mathieu Demy
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10 décembre 2005

« The Château » (2001) de Jesse Peretz

The Château Elle :
(En bref) Comédie américaine sans aucun intérêt sur les déboires de deux jeunes américains qui viennent d’hériter d’un château en France. (Abandon après 30mn)
Note : pas d'étoile

Lui :
Assez peu d’intérêt à voir ce film, hélas, si ce n’est le rappel de tous les clichés qu’ont les américains sur la France…
Note : 1 étoile

Acteurs: Sylvie Testud, Paul Rudd, Romany Malco
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9 décembre 2005

Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004) de Michel Gondry

Eternal Sunshine of the Spotless Mind Elle :
Avec un couple attachant, Joël (Jim Carrey) et Clementine (Kate Winslet), Michel Gondry, auparavant réalisateur de clips assez connu, remonte le temps et nous entraîne de façon originale et talentueuse dans les circuits de la mémoire. Morceaux de vie savamment mélangés, bonnes trouvailles visuelles pour exprimer le dérèglement du cerveau, belles musiques, acteurs performants mais, malgré tout, un certain ennui comme si le scénario, axé surtout sur le visuel, manquait un peu d’épaisseur.
Note : 3 étoiles

Lui :
Eternal Sunshine of the Spotless Mind démarre gentiment, avec la rencontre un peu originale de Joël et Clémentine, mais après 20mn, au moment du générique (!), tout bascule et l’on s’aperçoit que ce n’est pas la première fois : ils se connaissaient auparavant. Michel Gondry nous entraîne ensuite dans une série de flash-back entremêlés. L’ensemble est très réussi. Certains effets sont assez spectaculaires mais le réalisateur parvient à trouver un bon équilibre sans abuser des ficelles qu’il connaît en tant qu’ancien réalisateur de clips. La présence de Jim Carrey aidant, on pense un peu à Truman Show mais ce film de Michel Gondry n’en a pas la profondeur. Et c’est bien là le reproche que l’on peut lui faire : on reste à un stade assez basique. Pour dire les choses crûment : c’est beau mais c’est creux ! Il n’empêche que l’on prend bien du plaisir à le regarder. Belles prestations de Jim Carrey et de Kate Winslet, les personnages secondaires sont plutôt moins réussis. Belle utilisation de la musique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jim Carrey, Kate Winslet, Kirsten Dunst, Thomas Jay Ryan, Elijah Wood
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7 décembre 2005

Our Song (2000) de Jim McKay

Our Song Elle :
Chronique sensible de la vie de trois adolescentes au coeur de Brooklyn. Une fanfare joyeuse dont font partie ces jeunes filles et qui est le point de ralliement de tout un quartier qui se délite. Jim McKay n’utilise pas d’images léchées pour décrire leur quotidien. Désoeuvrement, solitude, manque de perspectives, amours déçues, sorties, grossesses non désirées, parents séparés. Sa caméra frôle ces visages avec tendresse et sincérité. Ces jeunes femmes semblent davantage subir leur sort que de prendre en main leur destin. Our Song est un film d’auteur sur l’adolescence qui sort des sentiers battus.
Note : 3 étoiles

Lui :
Jim McKay parvient à nous faire partager la vie et surtout les interrogations de trois jeunes filles de quinze ans. Ce ne sont pas les problèmes raciaux ou ethniques qui sont soulevés ici, même s’ils sont sous jacents, mais plutôt de leur façon de voir la vie qui s’offre devant elles et de traverser certaines situations qui vont certainement influencer le reste de leur existence. C’est bien fait, très authentique, malgré quelques longueurs dans certains dialogues en apparence un peu futiles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kerry Washington, Anna Simpson, Melissa Martinez
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5 décembre 2005

L’ île (2000) de Kim Ki-duk

Titre original : « Seom »

L' île Elle :
Un grand lac immobile parsemé de petites cabanes de pêche colorées. C’est en barque qu’une jeune femme muette alimente en victuailles et en amour ces pêcheurs esseulés. Elle se fait maltraiter par les hommes et veut se venger. C’est peu à peu que ce cadre de rêve se transforme en cauchemar quasi insoutenable. Kim Ki-duk met en parallèle la chair ensanglantée des poissons avec les plaies humaines, les hameçons de pêche qui attrapent les poissons mais torturent aussi les humains qui les ingèrent. L’atmosphère est très glauque, sanglante presque malsaine ; certaines scènes sont très difficiles à regarder. On est bien loin de la poésie de Printemps, été, automne, hiver… et printemps que j’ai de loin préféré.
Note : 2 étoiles

Lui :
Dès le début, le film paraît original et séduit par sa forme : Kim Ki-duk a réussi à créer un huis clos en plein air et la quasi absence de paroles (l’héroïne est muette) lui donne une couleur très particulière. En revanche, plus le film avance et plus le malaise grandit et aboutit presque sur un rejet tant le cinéaste joue sur le parallèle entre la dureté des sentiments et la meurtrissure des chairs… Les scènes sont crues, par moments assez insoutenables. On peut reprocher au film de n’aboutir sur pas grand-chose et d’être plus à considérer comme un exercice de style.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jung Suh, Yoosuk Kim
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4 décembre 2005

Petites coupures (2003) de Pascal Bonitzer

Petites coupures Elle :
Pascal Bonitzer nous entraîne dans une histoire originale et étrange agrémentée de savoureux dialogues et de bons acteurs. Daniel Auteuil incarne un homme paumé au niveau de son couple qui se laisse entraîner sans aucune résistance dans des aventures sans lendemain. Il aime les femmes et passe de l’une à l’autre sans en envisager les conséquences. Ludivine Sagnier joue la gamine énamourée, Kristin Scott-Thomas, la bourgeoise éplorée et Pascal Buisières la collègue de travail passionnée. Malgré le côté dramatique de l’histoire de cet homme, on est amené à rire franchement de la cocasserie de certaines situations et dialogues.
Note : 4 étoiles

Lui :
Petites Coupures, c’est un peu une série de portraits de femmes qui traversent la vie d’un quadragénaire à la vie sentimentale instable. Ces portraits sont particulièrement bien brossés en seulement quelques mises en situation, mais l’ensemble du film a un peu du mal à décoller de son aspect anecdotique. On reste tout de même assez loin de L’homme qui aimait les femmes de Truffaut, film auquel il a été parfois comparé.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Daniel Auteuil, Kristin Scott Thomas, Pascale Bussières, Ludivine Sagnier
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3 décembre 2005

La Fleur du Mal (2003) de Claude Chabrol

La Fleur du Mal Elle :
Chabrol est toujours au mieux de sa forme quand il nous fait le portrait acidulé de la bourgeoisie locale. Dans La Fleur du Mal, il s’agit d’une famille bordelaise dont l’histoire familiale au passé pétainiste, aux meurtres inexpliqués et aux mariages consanguins se transmet de génération en génération dans la plus pure hypocrisie. Grande maison bourgeoise, week-ends au Cap Ferret, réceptions mondaines, vie politique locale corrompue, adultère, sourires et comportements de façade, tous les symboles du notable passent à la moulinette Chabrol. Et c’est avec grand plaisir qu’on pénètre ce monde factice dont les pans finissent par s’effondrer. Suzanne Flon joue à merveille la tante gâteau qui a vécu les pires horreurs, Nathalie Baye, la bourgeoise autoritaire qui veut construire sa carrière politique, Bernard Le Coq, le mari pourri et menteur.
Note : 5 étoiles

Lui :
Avec cette Fleur du Mal, Claude Chabrol parvient bien à nous faire pénétrer cette famille de la haute bourgeoisie bordelaise dont les membres ont tissé des rapports pour le moins étranges entre eux. Il parvient bien à nous intriguer, même si l’on se sent assez étranger, spectateur, à cette famille. Les esprits chagrins pourraienht lui reprocher de broder toujours sur le même thème mais force est de constater que cela fonctionne toujours bien.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Benoît Magimel, Nathalie Baye, Mélanie Doutey, Bernard Le Coq, Suzanne Flon
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