13 juillet 2006

Domicile conjugal (1970) de François Truffaut

Domicile conjugal Elle :
Quatrième volet de la série des Antoine Doinel, Truffaut réalise à nouveau un petit chef-d’oeuvre d’humour et de tendresse touché par la grâce. Le scénario dépeint les difficultés de vie commune du jeune couple. Les scènes de la vie quotidienne dans l’appartement et dans la cour de l’immeuble sont truculentes et tendres à la fois. La liaison de Doinel avec la mystérieuse japonaise est également un régal. Truffaut a l’art de mélanger la banalité du quotidien à la petite étincelle qui fait que la vie devient lumineuse. Il sait à merveille forger des personnages attachants, des seconds rôles de premier plan et des dialogues savoureux. Emotion, sobriété et vérité sont les qualités essentielles du cinéma de Truffaut.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce quatrième volet de la saga Doinel est souvent considéré comme inférieur aux autres. Plutôt à tort, à mon avis. Il est vrai qu’Antoine Doinel paraît s’embourgeoiser quelque peu, sa vie devient plus conventionnelle (même si les métiers qu’il exerce ne sont pas banals), Truffaut n’exploite que très peu l’arrivée du bébé et par contre l’implique dans une histoire d’adultère assez terne. Malgré cela, le film reste un réel plaisir à regarder, les dialogues sont vifs et succulents, et il y a toujours cette authenticité, due à la caméra de Truffaut qui croque la réalité avec beaucoup de précision. Si l’essentiel tourne autour du jeune couple, les personnages secondaires ont plus de présence que dans les précédents volets.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Claude Jade, Hiroko Berghauer
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site IMDB.

Voir les autres films de François Truffaut chroniqués sur ce blog…

Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)

22 mai 2006

Solaris (1972) de Andrei Tarkovsky

Titre original : « Solyaris »

Solyaris On présente souvent ce film comme une réponse de Tarkovski au 2001 Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. Il est vrai qu’il est intéressant de constater que sur un thème similaire, le propos de Solaris est totalement différent. Il s’interroge plutôt sur les fondements de la notion d’humanité, comment l’essence de l’homme peut résister à un phénomène qui le dépasse. Il apporte des pistes de réponses, même si, tout comme 2001, sa fin est des plus énigmatiques. Solyaris Sur le plan des moyens mis en oeuvre, Solaris n’a en revanche rien à voir avec le film de Kubrick : ses moyens sont des plus simples et le nombre d’acteurs très réduit. Le rythme du film est très lent (2h45), étrange, presque hypnotique. Le scénario est assez différent du livre de Stanislas Lem. Certainement le plus grand film de science-fiction soviétique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Natalya Bondarchuk, Donatas Banionis
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Voir nos commentaires sur le remake : Solaris par Soderbergh

21 mai 2006

Rendez-vous à Bray (1971) de André Delvaux

Rendez-vous à Bray Elle :
(en bref) Mis à part de beaux morceaux de piano, on reste sur sa faim ; il ne se passe rien. (Abandon).
Note : pas d'étoile

Lui :
(en bref) Le film s’étire en silences interminables, il ne se passe rien. Abandon à mi-film.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Anna Karina, Mathieu Carrière, Roger Van Hool, Bulle Ogier, Boby Lapointe
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12 avril 2006

L’enfance nue (1970) de Maurice Pialat

L'Enfance   nue Elle :
C’est avec peu de moyens et des acteurs non professionnels que Pialat parvient à réaliser ce film bouleversant sur un enfant turbulent recueilli par des parents nourriciers à la retraite. Un peu à l’image de l’Antoine Doisnel des 400 coups mais cette fois-ci dans le milieu provincial des corons du nord, la caméra observe sans artifice les gens dans leur simple quotidien. François est instable et change fréquemment de foyer jusqu’à ce que ce couple de retraités parvienne à lui transmettre un peu d’affection et de chaleur humaine. C’est l’authenticité des dialogues, personnages et décors qui contribue à rendre cette peinture sociale encore plus forte et sincère.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce premier film de Maurice Pialat fait étonnamment penser aux 400 coups de Truffaut. Il filme ce sujet sur l’adoption de façon très réaliste mais en même temps très vivante et sait trouver le bon équilibre, malgré un jeu d’acteurs qui est loin d’être très professionnel. Il parvient à rendre cet enfant plus que turbulent assez attachant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Raoul Billerey, Maurice Coussonneau, Pierrette Deplanque
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6 avril 2006

Waterloo (1970) de Sergei Bondarchuk

Waterloo Elle :
(pas vu)

Lui :
Le premier tiers du film nous fait vivre, en quelques scènes assez longues, l’abdication de Bonaparte puis son retour de l’île d’Elbe. Le reste du film est consacré à la reconstitution de la bataille de Waterloo, une reconstitution rigoureuse, honnête mais un peu rigide, qui vaut surtout par l’ampleur de la réalisation : Le réalisateur russe a utilisé en effet 20000 soldats de l’armée rouge comme figurants et bénéficié de moyens importants : La vision des forces en présence sur le champ de bataille est assez impressionnante et l’on assiste aux grands mouvements de troupes, avec des vues d’hélicoptère pour mieux visualiser certaines actions stratégiques. Il y a beaucoup de réalisme dans cette reconstitution historique. Le film souffre hélas du jeu franchement excessif de Rod Steiger en Napoléon.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rod Steiger, Christopher Plummer, Virginia McKenna, Orson Welles
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A noter que Waterloo avait déjà fait l’objet d’une reconstitution assez soignée (moins grandiose bien entendu), un film muet réalisé par l’allemand Karl Grüne en 1928 avec Charles Vanel en Napoléon. Cette version prenait toutefois plus de libertés avec l’histoire, attribuant la victoire plus aux prussiens qu’aux anglais, s’inscrivant ainsi dans le sentiment de revanche qui se répandait dans l’Allemagne de l’entre deux guerres.

1 avril 2006

Wanda (1971) de Barbara Loden

Wanda Elle :
(pas vu)

Lui :
Unique réalisation de Barbara Loden, actrice puis épouse d’Elia Kazan, ce film nous fait partager l’errance d’une femme qui quitte mari et enfants pour partir sans but particulier. Tourné avec très peu de moyens et en 16mm, le film est considéré comme l’un des premiers et des plus inspirés du cinéma indépendant américain. Sur ce plan, il peut être intéressant de le voir : il y a dans le personnage de Wanda, jouée par la réalisatrice elle-même, tous les prémices du refus de jouer son rôle assigné dans la société, une volonté de tout prendre à rebrousse-poil. Sur la forme, et 35 ans plus tard, les défauts du film sont plus présents, de longs plans souvent interminables, des allégories un peu insistantes et surtout un scénario qui manque un peu d’étoffe, qui vire au Bonnie and Clyde du pauvre plutôt que de développer les contradictions des personnages.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Barbara Loden, Michael Higgins
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1 mars 2006

The Last Waltz (1978) de Martin Scorsese

The Last   Waltz Elle :
Concert d’adieu du groupe The Band avec une pléiade de musiciens prestigieux (Neil Young, Clapton, Dylan, Joni Mitchell, Van Morrison, etc…). A peine trentenaires, les membres du groupe décident d’en finir avec la vie de tournée et son rythme d’enfer. Ce film de Scorsese est difficile à noter en tant que film classique. C’est plus un témoignage musical émouvant d’une époque créatrice. Bien évidemment , tout ce petit monde que l’on écoutait à l’époque sur des vinyles nous rappelle bien des souvenirs.
Note : 4 étoiles

Lui :
Film musical sur le dernier concert du Band au milieu des années 70. Filmé sans bavure par Scorcese, il nous permet de revoir à la fois un groupe qui a eu beaucoup d’influence, de par la cohésion de leur son, et une belle brochette de musiciens depuis Neil Young jusqu’à Bob Dylan en passant pas Muddy Waters.
Note : 5 étoiles

Musiciens : Rick Danko, Levon Helm, Garth Hudson, Richard Manuel, Robbie Robertson
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5 février 2006

« 1900 » (1976) de Bernardo Bertolucci

1900 Elle :
Foisonnante fresque historique sur le monde paysan italien entre 1900 et 1945. Cinq heures trente de film à savourer pour son écriture osée et novatrice, pour cette peinture crue et cruelle d’une famille de grands propriétaires terriens qui exploitent sa main d’oeuvre. Bertolucci prend parti sur le plan politique et montre le démantèlement progressif de ce monde. Les révoltes grondent, le communisme et le fascisme montent parallèlement. C’est Depardieu et De Niro qui incarnent respectivement l’exploité et l’exploiteur. La première partie célèbre la nature, la sensualité du monde paysan et la deuxième partie évoque les souffrances, les exactions des uns et des autres. Avec le recul, on comprend 30 ans après sa sortie que le film ait pu choquer par son ton provocateur, ses scènes osées ou insoutenables et les thèmes politiques soulevés. Maintenant, c’est revivifiant.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cette énorme (5h30) fresque de Bertolucci est très riche, puisqu’elle nous fait traverser un demi-siècle de l’histoire de l’Italie en suivant deux personnages de conditions sociales opposées. Les tableaux que nous dresse le réalisateur sont étonnants de puissance et de vérité. Seule la fin est de niveau inférieur, Bertolucci se laissant aller et il frise le ridicule avec une dernière demi-heure qui ressemble à un film de propagande russe de l’époque stalinienne. Autre défaut, inhérent à ces grandes productions multinationales des années 70, tous les acteurs sont doublés, aucun ne parle sa langue. Un film tout de même très intéressant et même assez passionnant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Gérard Depardieu, Dominique Sanda
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29 janvier 2006

Le cinéma de Papa (1970) de Claude Berri

Le Cinéma de Papa Elle :
Claude Berri rend hommage à son père incarné par l’excellent Yves Robert et nous livre un film drôle, émouvant, nostalgique d’une époque perdue. Ce récit autobiographique retrace le parcours chaotique de Claude Berri qui ne voulait pas finir fourreur comme son père mais rêvait de cinéma et de scénarios. La rudesse de son père qui n’avait pu faire d’études se transforme en réelle complicité avec son fils au cours des années. Un grand moment d’émotion.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce récit autobiographique de Claude Berri fait beaucoup penser à la série des Doisnel de Truffaut. C’est un peu le même ton, et son histoire est tout aussi pittoresque et le réalisateur ne laisse aucun doute sur son personnage puisque c’est lui-même qui l’interprète. Berri montre là une bonne maîtrise du déroulement du scénario et mélange assez habilement réalité et imagination. Très amusant…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Yves Robert, Hénia Ziv, Claude Berri
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22 janvier 2006

Nos plus belles années (1973) de Sydney Pollack

Titre original : « The way we were »

Nos plus belles années Elle :
Tous les ingrédients sont là pour faire un film romantique mièvre : Robert Redford en beau gosse et Barbara Streisand en militante politique prude qui tombent amoureux et se séparent. On s’ennuie effectivement dans la première partie car c’est très académique. Seul le charme du beau Redford nous retient. Puis, peu à peu, on se laisse gagner par une certaine nostalgie des amours passés avec ses heures délicieuses, ses ruptures, ses doutes et incompréhensions. Les deux amants deviennent émouvants de par leur fragilité et leur sensibilité. Ils s’attirent irrésistiblement mais ne parviennent pas à surmonter leurs difficultés. On a la larme à l’œil.
Note : 3 étoiles

Lui :
Un peu trop convenue et prévisible, cette histoire de gentille amourette entre Robert Redford et Barbara Streisand avait bien du mal à me tenir éveillé. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Barbra Streisand, Robert Redford
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