20 février 2008

Voyages avec ma tante (1972) de George Cukor

Titre original : « Travels with my aunt »

Voyages avec ma tanteElle :
(pas vu)

Lui :
Malgré la signature de George Cukor, force est que constater que cette adaptation du roman de Graham Greene n’est pas des plus réussies. Voyages avec ma tante est l’un des tous derniers films du réalisateur et s’il bénéficie d’une grande précision de mise en scène, il lui manque sans doute un peu de légèreté. Pourtant, le film est parsemé d’un humour quasi constant, un humour très british qui joue beaucoup sur le décalage entre la tante et son neveu. Peut-être Maggie Smith n’était pas l’actrice idéale pour le rôle qu’elle tend à surjouer, mais nul doute qu’avec Katharine Hepburn, initialement prévue pour le rôle, le problème eut été plus criant encore. Toujours est-il que cette tante a beau être délicieusement excentrique, elle peine à attirer pleine notre sympathie. La liberté de ton du roman de Graham Greene est néanmoins particulièrement remarquable.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Maggie Smith, Alec McCowen, Louis Gossett Jr., Robert Stephens
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8 février 2008

Un éléphant ça trompe énormément (1976) de Yves Robert

Un éléphant ça trompe énormémentElle :
(En bref) Comédie bien franchouillarde des années 70. Les seuls bons passages se passent avec Jean Rochefort. En revanche, Lanoux, Bedos et Brasseur frôlent d’un peu trop près la vulgarité.
Note : 1 étoiles

Lui :
(En bref) Quatre quadragénaires se comportent dans la vie, et notamment avec les femmes, comme des grands gamins turbulents. L’humour semble avoir vieilli. Il y a bien-sûr de bons moments mais globalement la comédie semble moins bien savoureuse qu’il y a 25 ans…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean Rochefort, Claude Brasseur, Guy Bedos, Victor Lanoux, Danièle Delorme
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8 février 2008

Nous irons tous au paradis (1977) de Yves Robert

Nous irons tous au paradisElle :
(En bref) Cette suite à Un éléphant ça trompe énormément, sorti une année auparavant, est peut-être un peu plus drôle que le premier épisode mais dans l’ensemble cela reste bien médiocre et assez vulgaire
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) On retiendra surtout de ce film la scène de l’achat du pavillon de banlieue près d’Orly un jour de grève, une formidable trouvaille.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean Rochefort, Claude Brasseur, Guy Bedos, Victor Lanoux, Danièle Delorme
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26 décembre 2007

La toile d’araignée (1975) de Stuart Rosenberg

Titre original : The Drowning Pool

La toile d'araignéeElle :
La toile d’araignée est un film qui se laisse regarder mais il manque d’intensité dans le suspense et des personnages forts. On reste assez extérieur à l’enquête. Le seul moment fort est la scène où Paul Newman se retrouve prisonnier dans une salle remplie d’eau.
Note : 3 étoiles

Lui :
Quelque dix ans après le premier film, le détective Harper reprend du service. Le scénario de La toile d’araignée est strictement dans la même veine que celui de Harper et, lui aussi, sans grande surprise (à noter que la gamine nymphomane n’est pas sans faire penser à celle du Grand Sommeil de Hawks). En revanche, le personnage du détective privé est décliné dans un tout autre registre, plus classique certes, mais bien plus crédible et Paul Newman dégage un magnétisme puissant. Hélas, les autres personnages sont bien fades, inexistants, sans consistance.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Paul Newman, Joanne Woodward, Anthony Franciosa, Melanie Griffith
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Voir les commentaires sur le premier film : Détective Privé

Ne pas confondre ce film avec le beau film de Vincente Minnelli La Toile de l’araignée (The Cobweb) de 1955 avec Richard Widmark et Lauren Bacall.

2 décembre 2007

La dernière séance (1971) de Peter Bogdanovich

Titre Original : The last picture show

The last picture showElle :
Un paysage désolé, un bled perdu au fin fond du Texas et quelques habitants aux illusions déçues qui survivent. Dans cet univers bridé, Timothy Bottoms et Jeff Bridges tentent de donner un sens à leur vie d’adolescents esseulés. Les filles et les femmes victimes des conventions les enfoncent dans la solitude. Bogdanovich nous livre de façon très touchante des scènes de la vie ordinaire de gens simples. Le noir et blanc accentue magnifiquement cet effet de désolation.
Note : 5 étoiles

Lui :
Quelques maisons plantées au beau milieu d’une plaine aride, c’est Anarene, Texas dans les années 50. Nous sommes loin d’American Graffiti : les adolescents y trainent leur vide existentiel, enchaînant déceptions sur déceptions en amour, sexe, sport et renaclant à prendre exemple sur leur aînés qui ruminent leurs rêves brisés. L’art de Bogdanovich est de nous faire partager leurs sentiments, de nous les faire prendre en amitié, évitant de générer une pitié simplificatrice. À noter : une omniprésente mais excellente musique, Hank Williams et Bob Wills en tête. Peter Bogdanovitch tournera une suite en 1990 : Texasville.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Timothy Bottoms, Jeff Bridges, Cybill Shepherd, Ben Johnson, Cloris Leachman, Ellen Burstyn
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23 novembre 2007

Le grand sommeil (1978) de Michael Winner

Titre original : « The big sleep »

Le Grand Sommeil (Winner)Elle :
(pas vu)

Lui :
Même sans être le remake du remarquable Le Grand Sommeil d’Howard Hawks, cette version de Michael Winner paraîtrait bien fade, techniquement irréprochable mais sans l’étincelle nécessaire. L’histoire originale de Raymond Chandler est, on le sait, compliquée à souhait, certainement l’une des plus absconses des films noirs et cette version, tout en la respectant à la lettre, la rend presque trop compréhensible. A l’univers nocturne et sombre de Hawks, Winner oppose la clarté et la netteté d’un univers anglais : tout y semble propre… en apparence du moins. Robert Mitchum, qui avait déjà interprété Marlowe dans un autre remake quelques années auparavant Adieu Ma Jolie, lui donne un style rigide, un roc inébranlable certes toujours incorruptible mais bien moins humain que Bogart (oui, il est difficile de ne pas chercher à comparer, c’est le lot des remakes). Les personnages féminins sont plus neutres ; il ne se passe rien entre Sarah Miles et Mitchum. Il manque la magie, l’ambiguité, l’atmosphère électrique. Ce Grand Sommeil se laisse néanmoins regarder sans déplaisir mais on peut s’interroger sur cet entêtement des studios à toujours vouloir refaire ce qui était quasiment parfait…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum , Sarah Miles, Candy Clark, Joan Collins, James Stewart, Oliver Reed
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Voir nos commentaire sur la version originale : Le Grand Sommeil d’Howard Hawks (1946) avec Humphrey Bogart et Lauren Bacall…

21 novembre 2007

Sérieux comme le plaisir (1975) de Robert Benayoun

Sérieux comme le plaisirElle :
Plongée en légèreté dans l’atmosphère des années 70 avec toute une pléiade d’acteurs encore méconnus. Un voyage de vacances sur les routes de France entrecoupé de scènes frôlant l’absurde et le décalé et un triangle amoureux entre Ariane (Jane Birkin) et ses deux amours. Le film reflète bien l’insouciance, la fantaisie, l’audace, les nouvelles libertés conquises de ces années-là. En revanche, le scénario est un peu vide et on finit par s’ennuyer.
Note : 2 étoiles

Lui :
A l’heure où les années 70 sont récupérées par des marketeurs en panne d’idées qui n’en donnent qu’une image bien évidemment totalement fausse, il est rafraîchissant de voir un film comme Sérieux comme le Plaisir, un film qui capture si bien l’esprit de cette époque. Sur le thème du trio débridé et libéré (une fille et deux garçons), l’écrivain et critique de cinéma Robert Benayoun s’amuse à retourner les situations avec de nombreuses petites saynètes qui jouent sur le burlesque, le non-sens, le farfelu. Il y place aussi quelques hommages en clin d’œil à WC Fields, Laurel et Hardy, Buster Keaton. La pléiade d’acteurs présents est d’ailleurs assez impressionnante, chacun faisant une petite apparition, un petit coucou. Mais Sérieux comme le Plaisir est surtout plein de vie, nous baignant dans cette insouciance, avec ce sentiment de liberté et d’absence d’entrave, donnant ainsi une des images les plus vraies de l’esprit des années 70. C’est un vrai délice. On ne s’ennuie pas une seule seconde.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jane Birkin, Richard Leduc, Georges Mansart, Michael Lonsdale, Isabelle Huppert, Francis Perrin
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12 novembre 2007

Deux hommes dans l’Ouest (1971) de Blake Edwards

Titre original : « Wild Rovers »

Deux hommes dans l'OuestElle :
(pas vu)

Lui :
Bien que Deux Hommes dans l’Ouest soit le seul western qu’il ait réalisé, Blake Edwards n’est pas totalement étranger au genre puisqu’il a écrit plusieurs scénarios au début de sa carrière. Ici, il nous offre un film d’un grand classicisme où tous les grands thèmes du western et de la vie du cow-boy sont bien là : grands espaces avec de superbes paysages, grande propriété avec ses innombrables têtes de bétail, bagarre au saloon, femmes de petite vertu, attaque de banque (assez peu orthodoxe toutefois, très calme), poursuites à cheval, capture d’une cheval sauvage, partie de poker qui tourne mal,… oui tout est là, mais sans ce côté spectaculaire habituel qui rend tout artificiel. Avec Blake Edwards tout semble couler de source, un naturel qui donne à Deux Hommes dans l’Ouest une grande authenticité. Celle-ci est d’ailleurs accentuée par l’absence d’acteurs trop connus. Nous avons simplement l’impression de partager leurs vies dont la rudesse trouve écho dans le drame qui se déroule devant nous. Oui, Deux Hommes dans l’Ouest est un western peu spectaculaire, certes, mais vraiment très beau et très authentique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: William Holden, Ryan O’Neal, Karl Malden, Tom Skerritt
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Note : Le film a été amputé de 30 minutes par les distributeurs qui, en outre, ont cru bon que rajouter les scènes (parfaitement inutiles et un peu ridicules) de ralentis.

18 octobre 2007

Intérieurs (1978) de Woody Allen

Titre original : Interiors

IntérieursElle :
Woody Allen surprend avec ce film aux forts accents bergmaniens qui tranche avec son cinéma comique et romantique de l’époque. Il se lance avec gravité dans l’analyse des rapports familiaux qui font suite à l’abandon d’une femme et de ses trois filles par son mari. Ce départ suscite interrogations, espérance et introspection. C’est presque une leçon de psychanalyse. C’est avec délicatesse et finesse que le réalisateur met peu à peu à jour les fêlures, les blessures, les manques affectifs, les erreurs, les regrets et la profonde culpabilité qui ronge les personnages. Cette confrontation de personnalités fragiles est émouvante, sobre et intéressante. Elle interroge sur le sens et la valeur de la vie.
Note : 5 étoiles

Lui :
En tournant un drame bergmanien juste après Annie Hall, Woody Allen prit tout le monde à contre-pied. Les critiques furent globalement mauvaises et il en fut assez mortifié. Avec Intérieurs, il avait voulu à la fois explorer de nouvelles voies, mettre l’humour de côté et rendre hommage à son réalisateur préféré. Certains parlèrent même de mimétisme tant les éclairages, l’utilisation du décor et bien entendu le propos du film évoquent Ingmar Bergman. Cette vision est assez injuste car Intérieurs a d’indéniables qualités propres et s’inscrit parmi les films les plus profonds de Woody Allen. Ce drame familial se transmet au spectateur avec une force certaine et pour un premier film dramatique, c’est un coup de maître. Le film n’est toutefois pas exempt d’imperfections techniques et on peut juger l’interprétation un peu inégale.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Diane Keaton, Geraldine Page, Mary Beth Hurt, Kristin Griffith, E.G. Marshall, Maureen Stapleton
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25 septembre 2007

Manhattan (1979) de Woody Allen

ManhattanElle :
Revoir ce film tant d’années après sa sortie m’a procuré un grand plaisir mêlé de nostalgie. Il y a beaucoup de fraîcheur et de légèreté dans les dialogues bien que les sujets abordés soient graves. Woody Allen et Diane Keaton forment un formidable duo à l’écran.
Note : 5 étoiles

Lui :
Manhattan est souvent cité comme l’un des films les plus importants de Woody Allen, à juste titre tant il semble plus abouti qu’Annie Hall qu’il avait tourné deux ans auparavant (entre les deux, il a tourné Intérieurs, un très beau film empreint de tristesse qui prit hélas tout le monde à contre-pied). Manhattan est avant tout une ode à la ville fétiche de Woody Allen et il suffit de regarder les premières minutes pour s’en rendre compte. L’image est d’un superbe noir et blanc signée Gordon Willis ; tourner en noir et blanc un film intimiste était d’ailleurs un pari assez osé. A cela s’ajoute cette magnifique utilisation de la musique de Gerschwin qui magnifie et rend ces images encore plus majestueuses. Mais Manhattan c’est aussi cette vision sur le microcosme intellectuel new-yorkais avec ces longues discussions dont on ne lasse jamais. Il présente aussi beaucoup plus de profondeur qu’Annie Hall : sous ses faux airs de comédie et de légèreté, Manhattan est film assez tragique. Et c’est cet équilibre qui fait de Manhattan un film vraiment superbe.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Woody Allen, Diane Keaton, Michael Murphy, Mariel Hemingway, Meryl Streep
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