10 avril 2005

Les ensorcelés (1952) de Vincente Minnelli

Titre original : « The Bad and the Beautiful »

The Bad and the BeautifulElle :
Vincente Minelli nous projette au cœur du Hollywood des années 50 où les valeurs de la célébrité et de l’argent l’emportent sur toute valeur éthique. C’est Kirk Douglas qui incarne ce producteur ambitieux et sans scrupules. Il consacre toute son énergie pour révéler des stars et souvent à leurs dépens. Minelli retrace donc le parcours de trois personnages qui ont croisé son chemin et s’en sont mordu les doigts. Il s’agit d’une actrice (LanaTurner), d’un metteur en scène (Barry Sullivan) et d’un scénariste (Dick Powell). Cette satire est très révélatrice du milieu du cinéma de cette époque. La « boîte à rêves » fait fantasmer et attire comme des mouches même les gens les moins crédules. Même s’ils se font abuser, ils sont « ensorcelés ». J’ai eu un peu de mal à rentrer dans le film. Sa structure m’a un peu dérouté. J’ai trouvé certains passages ennuyeux. Malgré tout, c’est un bon sujet bien mis en scène.
Note : 3 étoiles

Les EnsorcelésLui :
Minelli se penche sur le petit monde d’Hollywood, traitant ici en 3 longs flash-back des rapports entre un producteur et trois acteurs principaux du cinéma : un metteur en scène, une starlette et un scénariste. Le personnage du producteur, admirablement interprété par Kirk Douglas, a ce mélange subtil de charisme et d’ambition qui flirte avec l’arrivisme. C’est un peu tout Hollywood qu’il nous décrit ici : Si chacun a des raisons de détester l’autre, ils se retrouveront finalement car ils sont forgés dans le même moule. Belle mise en scène de Minelli, précise, efficace et parfois audacieuse.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Lana Turner, Walter Pidgeon, Dick Powell
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincente Minnelli sur le site IMDB.

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A noter que Minelli a tourné dix ans plus tard un autre film sur le même sujet :
Quinze jours ailleurs avec Kirk Douglas et Edward G.Robinson (1962).

15 novembre 2004

Femmes entre elles (1955) de Michelangelo Antonioni

Titre original : « Le Amiche »

Le amicheElle :
Adapté d’un roman de Cesare Pavese, Antonioni brosse le portrait acide d’un groupe de femmes frivoles appartenant à la grande bourgeoisie italienne. On assiste à leurs intrigues, jalousies et commérages. De par leur talent, elles dominent les hommes qu’elles rencontrent mais cherchent à garder leur indépendance au risque de connaître la solitude. Parfaitement mis en scène et filmé dans un beau noir et blanc, la superficialité des conversations et des situations finit par lasser quelque peu.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film d’Antonioni met en avant un petit de groupe de femmes de Turin, riches et plutôt oisives, qui cherchent à transformer leurs amourettes en amours durables. C’est aussi une certaine satire de la futilité des milieux aisés et branchés de la bourgeoisie italienne et aussi dans une certaine mesure de la difficulté des rapports hommes femmes. Si le scénario peine un peu à nous passionner vraiment, le film n’en pas moins remarquable par sa forme, admirablement filmé de façon précise et fluide.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Eleonora Rossi Drago, Gabriele Ferzetti, Franco Fabrizi
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12 novembre 2004

Senso (1954) de Luchino Visconti

SensoElle :
Je n’ai pas été très emballée par ce film de Visconti considéré comme un chef d’œuvre. L’Autriche a envahi Venise et les patriotes italiens tentent de les contenir. C’est l’histoire d’une passion dévorante et destructrice d’une princesse vénitienne pour un lieutenant autrichien intéressé par son argent. La reconstitution de cette époque trouble est flamboyante. Visconti dissèque les facettes de cette aristocratie. Sous ses airs de façade, son prestige se craquelle ; leurs représentants trahissent leur caste et tombent dans la déchéance des sentiments amoureux. Je reprocherai la longueur des échanges entre la princesse et le lieutenant. qui finit par nous les rendre agaçants. Dans l’ensemble, je trouve que le film n’a pas très bien vieilli.
Note : 3 étoiles

Lui :
S’il émane une indéniable beauté classique de ce film de Visconti, force est de constater que l’on s’ennuie un peu à suivre cette histoire de passion fatale et destructrice. Que Visconti utilise ce thème pour montrer une certaine déchéance de l’aristocratie est certain, mais ces longs tête-à-tête sont un peu répétitifs. Il reste la forme, une mise en scène très belle, précise, toute en harmonie avec la musique de Bruckner.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Alida Valli, Farley Granger
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9 novembre 2004

Gervaise (1956) de René Clément

GervaiseElle :
Cette adaptation très réaliste de l’Assommoir de Zola est centrée avant tout sur le personnage de la pauvre Gervaise qui doit subir les frasques de son mari Coupeau et amant Lantier. René Clément met en avant la noirceur des conditions de vie des classes populaires. Le manque d’éducation et de nourriture, les dures conditions de travail, l’alcoolisme, le chômage conditionnent ces gens qui ne parviennent pas à sortir de leurs souffrances. Un malheur en entraîne un autre. Cette fatalité donne une vision très noire d’une vie sans issue. Malgré certains passages un peu confus, on s’attache au personnage lumineux de Gervaise qui se débat pour rien.
Note : 3 étoiles

Lui :
GervaiseAdaptation assez fidèle du roman de Zola, ce film nous plonge dans un réalisme assez poussé, retraçant la destinée assez tragique de cette femme. Le film est un peu brouillon dans son montage, ce qui entraîne parfois une certaine confusion mais il se dégage néanmoins une force des personnages qui donnent toute sa dimension au film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Maria Schell, François Périer
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