20 octobre 2005

Le roman de Mildred Pierce (1945) de Michael Curtiz

Titre original : « Mildred Pierce »

Le roman de Mildred PierceElle :
Ce très beau film noir, réalisé peu à près le succès de Casablanca, est adapté du roman de James Cain. Dans Le roman de Mildred Pierce, Joan Crawford interprète brillamment une femme aveuglée par l’amour exclusif qu’elle porte à sa fille. Elle sacrifie toutes ses relations pour réussir dans la vie, gagner de l’argent, élever sa fille dans le luxe. Cette relation ambigüe tourne à son désavantage puisque la fille devient un monstre égoïste et sa rivale en amour. C’est par un flash-back habile que Michael Curtiz dépeint la noirceur des relations que ces gens entretiennent entre eux. L’argent, l’hypocrisie, le mensonge sont les moteurs du film. C’est machiavélique à souhait le tout dans une ambiance noir et blanc très contrastée pour mieux traduire la noirceur de ces personnages.
Note : 5 étoiles

Lui :
Parfaitement mise en scène avec brio par Michael Curtiz, cette histoire qui semble démarrer comme un film noir avec un meurtre, se révèle être plus une étude de moeurs, assez tragique en soi, sur une mère excessivement possessive. Il y a beaucoup de force dans l’interprétation de Joan Crawford, et l’Oscar qu’elle a eu pour ce rôle paraît bien mérité. Très bons seconds rôles également. Une histoire assez bouleversante, une très belle photographie, un très beau film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Joan Crawford, Zachary Scott, Jack Carson
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Curtiz sur le site IMDB.

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15 octobre 2005

Pour toi j’ai tué (1949) de Robert Siodmak

Titre original : « Criss Cross »

Criss CrossElle :
Film noir classique avec le beau Burt Lancaster toujours épris de son ex-femme et prêt à faire n’importe quoi pour la récupérer. Il s’associe au nouveau compagnon de son ex-femme et lui facilite la tâche pour le braquage d’un fourgon blindé dont il est convoyeur. A partir de là, c’est la chute inéluctable pour le couple maudit. Intrigues, mensonges, manipulations, il ne sait plus vraiment à qui se fier. Robert Siodmak joue sur l’ambiguïté des sentiments et situations. Pour toi, j’ai tué est vraiment un bon polar même si parfois, il manque de force.
Note : 4 étoiles

Lui :
Film noir assez classique sur le thème de l’amour maudit, un homme qui va détruire sa vie pour l’amour d’une femme. Belle interprétation de Burt Lancaster.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Yvonne De Carlo
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2 octobre 2005

The life and death of Colonel Blimp (1943) de Michael Powell et Emeric Pressburger

Titre français : « Le Colonel Blimp »

Colonel BlimpElle :
(commentaire supprimé)

Lui :
(commentaire supprimé)
Une (première) vision incomplète du film avait faussé notre jugement.

Cliquer ci-dessous pour lire le commentaire sur une seconde vision.
>>> Colonel Blimp.

Vous pouvez aussi lire ci-dessous le très bon commentaire d’un lecteur de ce blog.

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22 août 2005

L’homme de la rue (1941) de Frank Capra

Titre original : « Meet John Doe »

L'homme de la rueElle :
Dénonciation virulente de la corruption qui règne dans les milieux journalistiques, radiophoniques et politiques des années 40. Comme à son habitude, Frank Capra se révolte et prend le parti des petites gens au travers de John Doe, qui se fait manipuler par le directeur d’un journal et de sa collaboratrice avide d’argent et de notoriété. Ce personnage de paumé qui veut se suicider pour protester contre les injustices, est inventé de toutes pièces pour faire remonter les ventes d’un journal. Globalement, je trouve ce film moins réussi que les précédents Capra. Il y a beaucoup de temps morts, de conversations ennuyeuses. L’humour est moins présent. L’ensemble est moins pétillant.
Note : 2 étoiles

Lui :
L'homme de la rue Ce film de Capra est un ton en dessous de ses autres réalisations. A la base le scénario est un peu ambigu (un faux journalistique monté dans un but lucratif), donc les personnages ne sont guère sympathiques même si tout cela vire rapidement vers de meilleures intentions et prône l’amour de son prochain. Gary Cooper paraît d’ailleurs effacé et Barbara Stanwyck n’est guère plus convaincante. Capra s’en prend néanmoins assez vertement à la classe politique, montrée comme combinarde, sur toutefois un fond de nationalisme assez permanent. Beaucoup de longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Barbara Stanwyck
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Capra sur le site IMDB.

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28 juin 2005

Qu’elle était verte ma vallée (1941) de John Ford

Titre original : « How green was my valley »

HowgreenvalleyElle :
John Ford exalte les valeurs de la famille et de la solidarité dans cette communauté de familles de mineurs du pays de Galles. C’est au travers des yeux d’un jeune garçon qu’on découvre les joies et malheurs d’une famille modeste. La vie s’écoule, les départs et décès ponctuent le cours normal de l’existence. Sur fond de crise sociale, de grèves, nous partageons la vie quotidienne de ces gens que John Ford rend très attachants et chaleureux. Il a fait reconstituer de façon peu réaliste mais impressionnante, le petit village qui surplombe la vallée. La rue en pente longée par les corons est l’artère principale du film. Les mineurs y passent pour se rendre au travail, les habitants s’y rencontrent ou médisent sur le compte des passants. L’ensemble du film est très émouvant. La vie passe ; les familles se disloquent puis disparaissent. Restent les souvenirs qu’on garde de ces toutes ces années.
Note : 5 étoiles

Lui :
Qu’elle était verte ma vallée est un beau film très humaniste de John Ford qui dépeint admirablement la vie d’une famille de mineurs dans une petite vallée du Pays de Galles. Il y a beaucoup de tendresse et d’admiration dans le regard que John Ford porte sur eux, et il parvient à restituer toute la chaleur de cette communauté. Le tournage en studio donne néanmoins comme une impression de « bocal » mais cela n’enlève rien à la force du film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Walter Pigeon, Maureen O’Hara
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20 juin 2005

Par la Porte d’Or (1941) de Mitchell Leisen

Titre original : « Hold back the dawn »

La porte d'orElle :
Mitchell Leisen a réuni un beau trio pour ce drame romantique : Charles Boyer, Olivia de Havilland et Paulette Goddard. Le film met en lumière la forte attraction qu’exerce l’Amérique sur des populations européennes qui veulent y émigrer. C’est donc à la frontière mexicaine, que Georges Iscovescu essaie de passer la frontière en épousant à la va-vite une jeune américaine. Le réalisateur oppose la générosité et naïveté de la jeune femme à la cupidité et l’égoïsme du jeune homme qui finit par se laisser gagner par un véritable amour pour cette femme. Le film met en avant les bons sentiments, les valeurs familiales et l’Amérique triomphante mais on passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Hold Back the Dawn Hold back the dawn (Par la Porte d’Or) est un film plutôt rare mais une bonne surprise parce que cette histoire d’immigrant roumain qui cherche à entrer aux Etats-Unis (tourné en 1941, en pleine guerre !) est vraiment fort bien réalisée. Charles Boyer réussit le tour de force d’être manipulateur et affreusement calculateur… tout en attirant la sympathie. La réussite du film repose beaucoup sur lui et aussi sur un beau tandem de scénaristes : Charles Brackett et Billy Wilder.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Olivia de Havilland, Paulette Goddard
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24 avril 2005

Sciuscià (1946) de Vittorio De Sica

SciusciaElle :
Tout comme dans Le Voleur de Bicyclette, Vittorio de Sica met en scène des enfants des rues dans l’Italie de l’après-guerre. La misère règne et les familles ne mangent pas à leur faim. Deux enfants cireurs de chaussures sont laissés à l’abandon, trempent dans des mauvais coups pour gagner un peu d’argent et finissent dans une prison. De Sica parvient à saisir avec émotion le tragique parcours de ces enfants, leurs moments de joie, leur désespoir, leur lutte pour survivre, leur attente de jours meilleurs, les rudes conditions de vie de cette période, l’incohérence de la justice qui doit emprisonner des gamins qui volent pour manger. C’est un témoignage fort et poignant sur cette triste période d’après Mussolini.
Note : 5 étoiles

Lui :
Tourné 2 ans avant Le voleur de bicyclette, ce film de De Sica traite un peu du même thème, la survie dans la l’Italie de l’après-guerre de jeunes gamins livrés à eux-mêmes. Il le fait sans misérabilisme, soulignant par là le fait que ce sont surtout les circonstances qui leur enlèvent tout avenir. Très réaliste, mais filmé avec beaucoup de sensibilité, le cinéma de De Sica émeut et touche assez profondément, même 60 ans après sa sortie.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Franco Interlenghi, Rinaldo Smordoni
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Remarque :
Luis Bunuel raconte dans ses mémoires que Sciuscià l’avait incité à tourner Los Olvidados.

3 mars 2005

Le chien enragé (1949) d’ Akira Kurosawa

Titre original : « Nora inu »

ChienenrageElle :
Le Chien Enragé est parmi les premiers films du maître du cinéma japonais. Ce n’est pas le plus abouti mais il laisse augurer du talent et du style du cinéaste dans ses films futurs. Un vol de pistolet d’un inspecteur de police est le pivot du film. Celui-ci dans la crainte de se faire renvoyer, se met à la recherche de l’objet avec une pugnacité étonnante tel un chien enragé. Dans le Japon d’après-guerre, il parcourt sans relâche les bas-fonds de la ville. Cela revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Kurosawa ausculte les tourments de l’âme humaine qui balance entre le Bien et le Mal. Il s’attarde sur les visages perlés de sueur, les corps assoupis, la foule. C’est très bien cadré dans du beau noir et blanc. Ce qu’on peut reprocher c’est certaines longueurs et peut-être une enquête qui manque d’intensité dans ses ressorts.
Note : 3 étoiles

Lui :
Se situant dans les tout premiers films de Kurosawa, ce polar moite et caniculaire apparaît bien moins abouti que d’autres films qu’il réalisera ensuite : L’histoire est moins riche et passionnante et semble surtout un prétexte pour nous montrer les bas quartiers de Tokyo et amener une certaine réflexion sur la notion de bien et de mal. Il y a beaucoup d’humanité dans son propos, humanité qui est appuyée par ses cadrages en très gros plan.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Toshirô Mifune
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18 février 2005

La brigade du suicide (1947) d’ Anthony Mann

Titre original : « T-Men »

La brigade du suicide Elle :
Bon et beau film noir mis à part une voix off un peu agaçante qui commente les filatures de deux agents du Ministère. Anthony Mann nous fait remonter toute la filière de ces faux-monnayeurs par l’intermédiaire de deux agents du Trésor qui doivent infiltrer le réseau. La ruse, la patience, le sacrifice, le risque faisant partie de l’aventure, suscitent l’intérêt du spectateur. Le scénario est touffu et les ramifications pour connaître l’instigateur suprême sont complexes.
Note : 4 étoiles

Lui :
A la limite du documentaire, ce film noir reste très didactique dans son déroulement, voulant montrer avec minutie toutes les étapes d’une enquête sur des faux-monnayeurs. Ce but est certes atteint mais globalement le film manque un peu d’atmosphère, les personnages restent peu étoffés.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Dennis O’Keefe, Mary Meade, Alfred Ryder
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9 janvier 2005

La folle ingénue (1946) de Ernst Lubitsch

Titre original : « Cluny Brown »

La folle ingénueElle :
C’est en épicurien que Lubitsch donne un bon coup de pied dans les conventions de la haute société anglaise. Il pourfend les travers, la rigidité et l’hypocrisie de cette bourgeoisie en choisissant comme personnages Charles Boyer en philosophe jouisseur de la vie et Jennifer Jones en servante ingénue et experte en plomberie. Il bouscule les codes sociaux, remet en cause la condition de la femme avec humour et satisfaction. On a droit à une suite de quiproquos bien enlevés qui ont dû choquer les âmes bien pensantes de l’après-guerre.
Note : 4 étoiles

La folle ingénueLui :
Cette comédie de Lubitsch est assez piquante envers les moeurs coincées de la société anglaise de l’entre deux guerres, principalement sur le plan du rapport entre les personnes de niveau différent dans l’échelle sociale. Lubitsch utilise une fois de plus l’humour, en exagérant et en forçant le trait, pour attaquer certains piliers de notre civilisation. Charles Boyer est particulièrement à l’aise dans ce personnage d’anticonformiste amoureux. Un film amusant et plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Jennifer Jones
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