13 décembre 2008

Bianca (1984) de Nanni Moretti

BiancaElle :
Nanni Moretti incarne un professeur de maths très cartésien qui apprécie que le bonheur de ses amis ou voisins soit au zénith. Il passe son temps à les épier, à prendre des notes sur leur vie, à leur faire la morale quitte à oublier qu’il a sa propre vie sentimentale à construire. Il ne supporte pas leurs échecs, devient jaloux du passé de son amie et finit par jouer un petit jeu bien dangereux. Derrière ce personnage à la fois sans concession et fragile, Nanni Moretti a construit un univers décalé et loufoque dans une école hors du commun avec des professeurs hauts en couleur. Il flirte avec l’intrigue policière et la parodie avec grande maîtrise et originalité.
Note : 3 étoiles

Lui :
Professeur de mathématiques au collège Marilyn Monroe (inutile de dire que ce n’est pas un collège très conventionnel), Michele cherche plus à intervenir dans la vie des autres qu’à construire la sienne. Nanni Moretti insuffle beaucoup de fraîcheur et d’humour dans Bianca, à la fois par ce collège assez extravagant et surtout par cette obstination qu’a son personnage à vouloir forcer le bonheur autour de lui. Ce professeur semble décalé, d’un entêtement qui finit par l’aveugler, mais finalement assez attachant car il porte en lui une certaine naïveté, une sorte d’idéalisme vain. Nanni Moretti ajoute à cela une dimension policière qui semble inutile : Bianca était suffisamment riche sans cela.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Nanni Moretti, Laura Morante, Roberto Vezzosi
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16 novembre 2008

Danger : Diabolik (1968) de Mario Bava

Titre original : « Diabolik »

DiabolikElle :
(pas vu)

Lui :
Avec le temps, ce Danger Diabolik de Mario Bava a acquis un certain charme, légèrement suranné. Héro d’une série de bandes dessinées italiennes, Diabolik est un personnage à mi-chemin entre Arsène Lupin et James Bond, mais plus que l’histoire en elle-même (assez peu développée), le film vaut surtout pour son climat. En maître de la création de décors à partir de peu de moyens (il n’a utilisé que le 1/5e du budget qui lui était alloué), Mario Bava nous entraîne dans des lieux baigné d’une ambiance pop-art avec moult mécanismes aussi improbables les uns que les autres : il faut voir la scène où Diabolik rentre en voiture dans son antre souterraine… Son inventivité fait ici des merveilles. Originellement, Alain Delon et Catherine Deneuve devaient avoir les deux rôles principaux mais, au final, ils furent attribués au plutôt terne John Phillip Law (l’ange Pygar de Barbarella) et à la ravissante Marisa Mell. Le rôle du policier-chasseur est tenu par Michel Piccoli, épouvantablement doublé en anglais. Malgré la fin ouverte, Danger Diabolik n’eut pas de suite. Vu avec le recul, c’est un film qui permet de se replonger avec délices dans l’atmosphère des années 60.
Note : 3 étoiles

Acteurs: John Phillip Law, Marisa Mell, Michel Piccoli, Adolfo Celi
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7 novembre 2008

La planète des vampires (1965) de Mario Bava

Titre original : « Terrore nello spazio »

La planète des vampiresElle :
(pas vu)

Lui :
Evidemment, avec un titre pareil, on peut craindre le pire… Mais non, pas de vampires de pacotille à l’horizon, La Planète des Vampires est en fait un film de science de fiction qui ne manque pas de charme. Sur une planète apparemment déserte, les occupants d’un vaisseau spatial d’exploration se trouvent confrontés à une force inconnue et invisible. L’italien Mario Bava est un  technicien : il fut le plus brillant des opérateurs italiens avant de passer à la réalisation. Dans La Planète des Vampires, il parvient à créer une atmosphère avec très peu de moyens : le décor est constamment baigné d’une petite brume qui empêche de voir trop loin et les nombreux rochers en cartons auraient été récupérés d’un autre film. Les décors intérieurs sont simples mais très photogéniques avec leurs grandes masses colorées. L’image est étonnante avec de fortes dominantes bleu-nuit, orange ou rouge saturé. Au final, l’atmosphère est angoissante et prenante mais aussi très originale. Si le thème avait déjà été abordé par la littérature de science-fiction et même certains films, il est inévitable en le regardant aujourd’hui de penser à Alien et de le voir comme l’un de ses précurseurs. Certaines scènes des deux films se ressemblent étonnamment. La Planète des Vampires devait être le premier d’une série de cinq films mais les suivants ne virent jamais le jour. Le film ne sortit pas en salles en France avant… 1995, il n’était disponible auparavant qu’en vidéocassettes.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Barry Sullivan, Norma Bengell
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18 octobre 2008

Mon frère (1998) de Gianni Amelio

Titre original : Così Ridevano

Mon frèreElle :
(En bref) L’histoire de ces deux frères siciliens montés à Turin aurait pu être intéressante mais la construction est vraiment déroutante et les complications dans lesquelles les deux frères s’empêtrent semblent interminables.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) Gianni Amelio s’attarde surtout sur les erreurs de ces deux frères siciliens, en occultant trop l’environnement économique et social de l’Italie du Nord de ce début des années soixante. On reste trop extérieur au film pour s’y intéresser vraiment.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Francesco Giuffrida, Enrico Lo Verso
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18 septembre 2008

Satyricon (1969) de Federico Fellini

Titre original : « Fellini – Satyricon »

SatyriconElle :
(pas vu)

Lui :
Librement inspiré du roman de Pétrone du même nom, le Satyricon fait partie des films les plus étranges de Federico Fellini. Son récit onirique et extravagant nous plonge dans une Rome décadente qui ne sait même plus donner sa juste place à l’amour et à l’art : les interminables libations qu’il met en scène sont aussi vaines que barbares, vague prétexte à un dévergondage sans limite. Dans ce monde où toute humanité semble absente, seule la mort garde son ascendant. Le Satyricon n’est pas un film facile d’abord, c’est un peu l’apanage des films de Fellini de pouvoir être interprétés de multiples façons. On peut le voir comme une réflexion sur l’homme, sur ce qui le caractérise, lui et son humanité.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Martin Potter, Hiram Keller, Magali Noël, Alain Cuny
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13 septembre 2008

Une Journée particulière (1977) de Ettore Scola

Titre original : « Una giornata particolare »

Une Journée particulièreElle :
1938, à Rome le jour d’un défilé fasciste au moment de la visite d’Hitler à Mussolini. Une étrange relation va se nouer entre une mère de six enfants imprégnée des idées fascistes de son mari et un homosexuel subversif banni par les autorités politiques. Ces deux personnages si différents l’un de l’autre sont à la dérive dans cet immense immeuble vide. Insatisfaits de leur vie, ils vont finir par se rencontrer, se découvrir, se comprendre, raccorder leur point de vue, leur désir et entrer dans une vibrante et fascinante relation amoureuse d’un seul jour. Seule, la musique militaire fait vibrer les murs. Le quotidien reprendra le dessus pour la femme infidèle comme si rien ne s’était passé. Marcello Mastroianni et Sophia Loren sont très émouvants dans leur solitude sans issue.
Note : 5 étoiles

Lui :
Une Journée particulière se déroule sur une journée. L’unité de temps que Scola a choisie est historique, la visite d’Hitler à Mussolini en 1938 à Rome. Dans une ferveur hystérique, toute la population d’un bloc d’immeubles populaires est partie acclamer les leaders, ne laissant derrière elle que deux êtres victimes, pour des raisons différentes, du système social. Ettore Scola prend deux grandes stars pour les employer à contre emploi : Sophia Loren, super star, en mère de six enfants de milieu populaire et Mastroianni, le grand séducteur, en homme que les femmes laissent froid. La rencontre de ces deux êtres, esseulés au fond d’eux-mêmes, est délicate, difficile même douloureuse. Le contexte historique pèse comme une chape de béton par le biais du son ; il apporte aussi ce sentiment de ne pouvoir échapper à son destin. Film amer, Une Journée particulière rencontra néanmoins un large succès ; Ettore Scola le voulut ainsi : un film pédagogique autant qu’émotionnel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sophia Loren, Marcello Mastroianni
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28 août 2008

L’ami de la famille (2006) de Paolo Sorrentino

Titre original : « L’amico di famiglia »

L’ami de la familleElle :
(pas vu)

Lui :
Dès le générique de L’ami de la famille, le ton est donné : Paolo Sorrentino cherche à créer des images qui surprennent et qui frappent à la manière d’un clip. Cette impression ne nous quitte plus ensuite : on a constamment l’impression que l’on cherche à nous épater avec des plans surprenants, des transitions saugrenues, des effets visuels faciles. Le contenu passe au second plan et c’est un peu dommage car le personnage de ce septuagénaire radin et cupide qui prête de l’argent à tout son voisinage (moyennant des taux d’intérêt faramineux) pouvait prêter à une belle comédie à l’italienne. Hélas, l’histoire se développe, certes, mais de façon trop prévisible et peu intéressante et surtout les personnages rencontrés sont trop survolés pour donner de la substance à cet Ami de la Famille.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Giacomo Rizzo, Laura Chiatti, Fabrizio Bentivoglio
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23 juillet 2008

L’incompris (1966) de Luigi Comencini

Titre original : « Incompreso »

L’IncomprisElle :
Comencini traite ce sujet de l’enfance et des complexes relations entre un père et son fils aîné avec une touchante délicatesse. Lorsqu’il apprend la mort de sa mère, Andréa accepte la terrible nouvelle sans montrer d’émotion particulière. Le croyant indifférent, son père reporte toute sa tendresse et attention sur le frère cadet qui prend beaucoup de place. Andréa intériorise sa jalousie. Les jeunes enfants sont très convaincants et la beauté de cette grande propriété florentine ne fait qu’exacerber les émotions qui traversent les personnages. Un film bouleversant.
Note : 5 étoiles

Lui :
L’incompris, c’est Andréa, un garçon de 11 ans qui vient de perdre sa mère. Son père le croit suffisamment fort pour affronter cette épreuve et concentre donc toute son attention sur le jeune frère d’Andréa. Cette histoire, adapté d’un roman de la bibliothèque rose, a vraiment de quoi arracher des larmes aux cœurs les plus secs : rester insensible à la détresse de ce garçon est probablement inhumain. Cela valut au film d’être très mal compris au moment de sa sortie et d’être assassiné par la critique. L’incompris ressortit 11 ans plus tard en 1978 et cette fois la critique lui réserva un accueil triomphal. Cela semble justifié car Comencini fait preuve de beaucoup de délicatesse et ne pêche jamais par excès de sensiblerie facile. Son film est simplement beau et bouleversant, probablement l’un des plus juste sur l’enfance.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Anthony Quayle, Stefano Colagrande, Simone Giannozzi, John Sharp
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Le titre utilisé lors de sa première sortie en France en 1967 fut Mon fils, cet incompris. Une version anglaise existe également, Anthony Quayle jouait en effet en anglais avant d’être doublé en italien.

Remake américain :
Besoin d’amour (Misunderstood) de Jerry Schatzberg (1984) avec Gene Hackman.

15 juillet 2008

Le fanfaron (1962) de Dino Risi

Titre original : « Il Sorpasso »

Le FanfaronElle :
Début des années 60, l’Italie s’émancipe au son du twist, du consumérisme et de l’urbanisation. Dino Risi brosse des portraits hauts en couleur de ses compatriotes dans des ambiances sonores cacophoniques. La rencontre entre ce fanfaron extraverti et cet étudiant timoré donne lieu à des scènes pleines de truculence de la part d’un Vittorio Gassman complètement habité par son rôle. Ces deux nouveaux amis deviennent inséparables malgré leur différence de personnalité. Le flambeur vit dans l’instant des émotions fortes et s’impose avec vulgarité partout où il passe. Son compagnon intraverti interprété par Jean-Louis Trintignant s’interroge sur sa vie tout en retenue et tente de se désinhiber en l’imitant. La relation devient destructrice dès que celui-ci passe de l’autre côté de la barrière. Dino Risi porte un regard à la fois inquiet et ironique sur la société italienne en mutation.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le Fanfaron Le Fanfaron est la première comédie de Dino Risi qui fut un grand succès populaire. Après s’être rencontrés fortuitement dans Rome désert un 15 août, un fanfaron quarantenaire volubile et un étudiant timide font ensemble une longue virée en voiture. C’est un peu l’Italie que Dino Risi dépeint à la fois au travers de ces deux personnages que tout oppose et au travers des rencontres qu’ils font dans leur périple. Vittorio Gassman est particulièrement à l’aise pour exprimer toute l’exubérance de son personnage au verbe haut, fonceur sans inhibitions, le doigt sur le klaxon italien de sa petite Lancia décapotable. Vide et superficiel, Risi lui donne tout de même des qualités : la sociabilité, une extraordinaire vitalité et une certaine perspicacité à jauger les gens qu’il a en face de lui. Et face à lui justement, il y a Jean-Louis Trintignant, tout son contraire, doté lui aussi de qualités et de défauts : il est certes beaucoup plus posé et réfléchi, mais il est aussi effroyablement timide et surtout trop malléable. Malgré l’apparente légèreté, ce double portrait que nous offre Le Fanfaron est particulièrement riche.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Vittorio Gassman, Jean-Louis Trintignant, Catherine Spaak
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28 juin 2008

Le Guépard (1963) de Luchino Visconti

Titre original : Il Gattopardo

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Elle :
(En bref) Grosse déception pour cette nouvelle projection de ce film si vanté de Visconti par rapport au souvenir que j’en avais gardé. Palme d’Or 1963 et souvent présenté comme chef d’oeuvre du 7e Art, Le Guépard me semble avoir bien vieilli. Burt Lancaster est toutefois particulièrement émouvant.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) Avec cette nouvelle vision, Le Guépard m’est apparu d’un esthétisme trop formel, trop descriptif de l’univers de Visconti, presque laborieux.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Claudia Cardinale, Alain Delon
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