20 décembre 2005

Cavale (2002) de Lucas Belvaux

Cavale Elle :
Ce deuxième volet de la trilogie de Lucas Belvaux est un peu meilleur car plus intéressant. Un terroriste en cavale tente d’échapper à son destin inéluctable. Quelques scènes avec Catherine Frot, une ex-terroriste rangée et Dominique Blanc, une femme de flic toxicomane permettent de mieux comprendre le premier volet de la trilogie. Lucas Belvaux parvient à instaurer une vraie ambiance d’attente grâce à la présence d’une musique lancinante de contrebasse. Toutefois, cette attente se révèle parfois bien longue notamment dans la fuite en long et en travers du terroriste.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cavale, le second volet de la trilogie de Lucas Belvaux, m’a paru bien plus convaincant que le premier. Le scénario est mieux mis en place, alors qu’en y réfléchissant à postériori l’histoire en elle-même paraît peu crédible. Mais, on adhère bien à cette folle et meurtrière cavalcade d’un activiste révolutionnaire qui n’a rien perdu de ses convictions. Totalement décalé, il ne se trouve compris que par le personnage le plus à la dérive du premier film. Il est amusant de voir se recoller certains morceaux du premier film, même si les scènes communes sont en fait très réduites. Le film souffre toutefois de quelques longueurs, de suspenses un peu ratés et d’une fin plaquée.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Lucas Belvaux, Catherine Frot, Dominique Blanc, Ornella Muti, Gilbert Melki, Patrick Descamps
Voir la fiche du film et la filmographie de Lucas Belvaux sur le site IMDB.

Voir les autres films de Lucas Belvaux chroniqués sur ce blog…

Trilogie de Lucas Belvaux (2002) :
1. Un couple épatant
2. La cavale
3. Après la vie

20 décembre 2005

Après la vie (2002) de Lucas Belvaux

Après la vie Elle :
Certes, l’exercice de cette trilogie est original, audacieux et complexe à mettre en place. On finit par recoller les morceaux de cette histoire vécue par différents protagonistes. Ce troisième volet centré sur ce flic paumé qui fournit de la morphine à sa femme et est incapable de la sortir de ce cauchemar de dépendance n’est pas très plausible et est assez ennuyeux. L’ensemble est assez lourd et répétitif même s’il y a indéniablement un beau style.
Note : 3 étoiles

Lui :
Des trois films de cette trilogie, Après la vie est sans doute le plus abouti et le plus complet bien qu’il ne soit centré que sur deux personnages. Côté scénario, il est bourré de rebondissements, détruisant toutes les certitudes données par les deux premiers films et éclairant l’ensemble sous un jour différent comme pour nous nous montrer que la vérité n’est pas celle que l’on veut voir. Le personnage du policier qui semblait gâcher le premier film prend ici toute son ampleur. Et il y a le personnage de droguée jouée par Dominique Blanc, qui a indirectement tant d’action sur les évènements. Hélas, le film pêche toujours par ses longueurs et aussi par un ensemble de situations peu crédibles.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Dominique Blanc, Gilbert Melki, Ornella Muti, Catherine Frot, François Morel, Lucas Belvaux
Voir la fiche du film et la filmographie de Lucas Belvaux sur le site IMDB.

Voir les autres films de Lucas Belvaux chroniqués sur ce blog…

La triologie :
1. Un couple épatant 
2. Cavale
3. Après la vie

19 décembre 2005

Bord de mer (2002) de Julie Lopes-Curval

Bord de mer Elle :
Abandon au bout d’une demi-heure. Le scénario et les acteurs ne sont guère convaincants.
Note : pas d'étoile

Lui :
Le film se perd en voulant dresser le portrait de ses personnages. En voulant trop jouer sur les notes insolites (amplifiées par une musique franchement insupportable), le film part dans plusieurs directions sans laisser le spectateur s’accrocher. On a comme une impression de vide.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Bulle Ogier, Hélène Fillières, Ludmila Mikaël, Jonathan Zaccaï, Patrick Lizana
Voir la fiche du film et la filmographie de Julie Lopes-Curval sur le site IMDB.

Voir les autres films de Julie Lopes-Curval chroniqués sur ce blog…

18 décembre 2005

La demoiselle d’honneur (2004) de Claude Chabrol

La demoiselle d'honneur Elle :
Chabrol quitte le milieu de la bourgeoisie de province pour s’intéresser à une famille de la banlieue de Nantes. Le fils très bien interprété par Benoît Magimel est agent commercial. Il remplace le père absent et règle les problèmes de famille comme il peut. C’est le pivot central du film. Un coup de foudre passionnel avec la demoiselle d’honneur du mariage de sa soeur (Laura Smet) le fait pénétrer dans le monde souterrain de la mythomanie de la jeune femme. Chabrol essaie de créer une atmosphère étrange et inquiétante. Mais ce n’est pas toujours réussi. Les longs tête-à-tête amoureux sont un peu pesants et exagérés. On bascule bien sûr dans la folie malsaine et on reste malgré tout sur sa faim. Ce film ne fait partie des plus aboutis de Chabrol.
Note : 3 étoiles

Lui :
Les films de Chabrol sont toujours assez prenants par leur côté peinture sociale doublé d’une intrigue policière. Dans La Demoiselle d’Honneur, aucun des deux aspects n’est convaincant, le scénario donnant même l’impression de forcer le trait. En dehors du personnage central, interprété par Benoît Magimel, les autres personnages ne sonnent pas très justes. On ne croit pas trop à l’ensemble et on finit par se désintéresser, sauf peut-être dans le dernier quart d’heure où Chabrol découvre enfin le volet policier de son histoire. Le personnage de Senta, censé alimenter les aspects ‘étrange’ et ‘intrigue’, est bien trop faible pour faire décoller le film.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Benoît Magimel, Laura Smet, Aurore Clément
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Chabrol sur le site IMDB.

Voir les autres films de Claude Chabrol chroniqués sur ce blog…

16 décembre 2005

Comme une image (2004) d’ Agnès Jaoui

Comme une image Elle :
Etienne, un écrivain égocentrique et célèbre (Jean-Pierre Bacri) attire tous les regards et les envies. Sa fille Lolita, complexée par ses rondeurs, enrage qu’il ne la regarde pas. Karine, un professeur de chant interprété par Agnès Jaoui, s’intéresse soudainement à la voix de Lolita quand elle apprend que Lolita est la fille d’un écrivain célèbre. Enfin, Pierre, écrivain raté et mari de Karine devient célèbre à son tour quand il fréquente Etienne. Au sein de son propre milieu, Agnès Jaoui fustige avec ironie toutes les relations d’intérêt et de pouvoir qui permettent d’accéder à la célébrité. Elle s’attaque également aux canons de la beauté qui privilégie l’image de la femme mannequin au détriment de la beauté intérieure. Agnès Jaoui parvient à un faire un film beaucoup plus abouti que Le Goût des Autres. La partition est bien équilibrée. La mise en scène est fluide, les dialogues sont justes et croustillants et le film est sensible. On passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Pour son second film, Agnès Jaoui parvient à trouver un bel équilibre entre une certaine réflexion sur la célébrité et un humour certain dans les situations et les dialogues. Comme une image est d’ailleurs plutôt une réflexion sur la façon dont la célébrité vient modifier profondément les relations entre les personnes. Le film nous en montre plusieurs facettes en se servant de plusieurs personnages : le père célèbre devenu égoïste et peu sociable, la fille qui aimerait exister, le souffre-douleur et bien entendu ceux qui cherchent aussi à atteindre la même célébrité. Peu de place pour les vrais sentiments dans tout cela. Agnès Jaoui aime démystifier cette célébrité qui fascine et que tout le monde recherche… et elle le fait bien, avec beaucoup d’humour parsemé tout au long d’un scénario très bien écrit, sans temps mort. Cela nous donne un film que l’on prend grand plaisir à regarder. Comme une image est bien plus convaincant que son précédent film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui, Marilou Berry, Laurent Grévill
Voir la fiche du film et la filmographie de Agnès Jaoui sur le site IMDB.

Voir les autres films de Agnès Jaoui chroniqués sur ce blog…

14 décembre 2005

Un monde presque paisible (2002) de Michel Deville

Un monde presque paisible Elle :
1946, un atelier de couture juif et la vie quotidienne d’après-guerre mêlant les blessures dues à la mort des siens dans les camps et la joie de vivre pleine de promesses et d’insouciance. C’est avec une délicatesse empreinte de gravité que Michel Deville brosse ce tableau d’après-guerre plein de nostalgie. Ce récit autobiographique a sans aucun doute des résonances avec la vie du cinéaste.
Note : 4 étoiles

Lui :
Il y a beaucoup de vie dans ce film de Michel Deville et c’est une vision plutôt optimiste de ces années d’après guerre dans le petit monde presque paisible d’un petit atelier juif. La guerre a laissé des traces profondes et chacun semble un peu perdu, tentant à la fois sur le plan affectif et amoureux de se raccrocher aux branches qui se présentent. Cette vision d’un monde qui redémarre est aussi pleine d’espoir et de fraîcheur.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Simon Abkarian, Zabou, Vincent Elbaz, Lubna Azabal, Denis Podalydès, Malik Zidi, Stanislas Merhar, Clotilde Courau
Voir la fiche du film et la filmographie de Michel Deville sur le site IMDB.

Voir les autres films de Michel Deville chroniqués sur ce blog…

13 décembre 2005

Irma Vep (1996) d’ Olivier Assayas

Irma Vep Elle :
Olivier Assayas choisit de nous plonger avec tendresse dans le monde du cinéma d’auteur qu’il a l’habitude de côtoyer en faisant un film dans un film. Peut-être un implicite hommage à La nuit américaine de Truffaut. Le remake d’Irma Vep, un feuilleton de Louis Feuillade, un réalisateur caractériel interprété par Jean-Pierre Léaud, une héroïne en combinaison de latex incarnée par la fascinante Maggie Cheung, des assistants et costumières qui se crêpent le chignon pendant le tournage, des rires et frustrations, peu de moyens financiers, une pure fabrication artisanale sans dialogues qui sera finalement reprise par un autre réalisateur. Les dialogues semblent spontanés et les acteurs sont très naturels dans leur jeu, notamment Nathalie Richard. La caméra se faufile agilement entre les personnages et magnifie Maggie Cheung, l’observatrice placide de toute cette agitation. Assayas épousera Maggie Cheung à la fin du film. C’est un bel hommage au cinéma mais qui m’a un peu moins captivé que Clean ou Les destinées sentimentales ou encore Paris s’éveille.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le sujet, le tournage d’un film, peut évoquer La Nuit américaine de Truffaut, sentiment accentué par la présence de Jean-Pierre Léaud (qui joue, cette fois, le rôle du metteur en scène). Olivier Assayas parvient néanmoins à réaliser un film assez personnel en nous exposant sa vision de la réalisation d’un film, où la magie et le plaisir sont dévorés par le stress, mille détails envahissants et de mesquines querelles personnelles. Et ce n’est pas pour rien qu’il choisit comme sujet virtuel un remake des Vampires de Louis Feuillade : son héroïne, Irma Vep, est tout à fait le genre de personnage parfaitement fantasmatique que le cinéma sait si bien créer. Tout n’est qu’illusion… Il filme avec une caméra extrêmement vive mais sans jamais d’excès ou d’inutilité dans les mouvements. Très belle interprétation de Nathalie Richard, avec beaucoup d’authenticité dans son jeu, et de la placide Maggie Cheung.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Maggie Cheung, Nathalie Richard, Jean-Pierre Léaud
Voir la fiche du film et la filmographie de Olivier Assayas sur le site IMDB.

Voir les autres films de Olivier Assayas chroniqués sur ce blog…

Lire aussi nos commentaires sur Les Vampires de Louis Feuillade (1915-16)

10 décembre 2005

Aram (2002) de Robert Kechichian

Aram Elle :
Polar esthétisant à la sauce terroriste arménienne. Le scénario est assez confus. On ne sait pas qui fait quoi et qui tue qui. Les situations et dialogues sonnent faux. Aram, cet ex-terroriste arménien qui, pour venger son frère, tue sans scrupules, est froid comme un glaçon. Difficile dans ce cas d’approuver ou seulement de comprendre ses mobiles.
Note : 2 étoiles

Lui :
Sous couvert de contexte politique arménien, Aram est un polar et un polar assez banal avec son lot de clichés, à commencer par le héros, tueur très froid, qui ne parle pas, qui zigouille beaucoup de monde sans ciller. L’histoire est assez confuse et les personnages meurent avant que l’on comprenne qui ils sont… Quand ils ne tuent pas, ils vendent des armes (ce qui a au moins le mérite d’être plus calme…)
Note : 2 étoiles

Acteurs: Simon Abkarian, Lubna Azabal, Mathieu Demy
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Kechichian sur le site IMDB.

4 décembre 2005

Petites coupures (2003) de Pascal Bonitzer

Petites coupures Elle :
Pascal Bonitzer nous entraîne dans une histoire originale et étrange agrémentée de savoureux dialogues et de bons acteurs. Daniel Auteuil incarne un homme paumé au niveau de son couple qui se laisse entraîner sans aucune résistance dans des aventures sans lendemain. Il aime les femmes et passe de l’une à l’autre sans en envisager les conséquences. Ludivine Sagnier joue la gamine énamourée, Kristin Scott-Thomas, la bourgeoise éplorée et Pascal Buisières la collègue de travail passionnée. Malgré le côté dramatique de l’histoire de cet homme, on est amené à rire franchement de la cocasserie de certaines situations et dialogues.
Note : 4 étoiles

Lui :
Petites Coupures, c’est un peu une série de portraits de femmes qui traversent la vie d’un quadragénaire à la vie sentimentale instable. Ces portraits sont particulièrement bien brossés en seulement quelques mises en situation, mais l’ensemble du film a un peu du mal à décoller de son aspect anecdotique. On reste tout de même assez loin de L’homme qui aimait les femmes de Truffaut, film auquel il a été parfois comparé.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Daniel Auteuil, Kristin Scott Thomas, Pascale Bussières, Ludivine Sagnier
Voir la fiche du film et la filmographie de Pascal Bonitzer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Pascal Bonitzer chroniqués sur ce blog…

3 décembre 2005

La Fleur du Mal (2003) de Claude Chabrol

La Fleur du Mal Elle :
Chabrol est toujours au mieux de sa forme quand il nous fait le portrait acidulé de la bourgeoisie locale. Dans La Fleur du Mal, il s’agit d’une famille bordelaise dont l’histoire familiale au passé pétainiste, aux meurtres inexpliqués et aux mariages consanguins se transmet de génération en génération dans la plus pure hypocrisie. Grande maison bourgeoise, week-ends au Cap Ferret, réceptions mondaines, vie politique locale corrompue, adultère, sourires et comportements de façade, tous les symboles du notable passent à la moulinette Chabrol. Et c’est avec grand plaisir qu’on pénètre ce monde factice dont les pans finissent par s’effondrer. Suzanne Flon joue à merveille la tante gâteau qui a vécu les pires horreurs, Nathalie Baye, la bourgeoise autoritaire qui veut construire sa carrière politique, Bernard Le Coq, le mari pourri et menteur.
Note : 5 étoiles

Lui :
Avec cette Fleur du Mal, Claude Chabrol parvient bien à nous faire pénétrer cette famille de la haute bourgeoisie bordelaise dont les membres ont tissé des rapports pour le moins étranges entre eux. Il parvient bien à nous intriguer, même si l’on se sent assez étranger, spectateur, à cette famille. Les esprits chagrins pourraienht lui reprocher de broder toujours sur le même thème mais force est de constater que cela fonctionne toujours bien.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Benoît Magimel, Nathalie Baye, Mélanie Doutey, Bernard Le Coq, Suzanne Flon
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Chabrol sur le site IMDB.

Voir les autres films de Claude Chabrol chroniqués sur ce blog…