26 janvier 2011

Entre onze heures et minuit (1949) de Henri Decoin

Entre onze heures et minuitLui :
A Paris, un avocat véreux est assassiné à son domicile. Quelques heures plus tard, entre onze heures et minuit, un autre homme est tué de trois balles de révolver dans un tunnel proche des Ternes. Par un extraordinaire hasard, cet homme était le sosie parfait d’un inspecteur de police qui va prendre sa place pour continuer son enquête… En adaptant ce roman de Claude Luxel, Henri Decoin réalise un film qui s’inspire des grands films noirs américain tout en gardant un style qui lui est propre. De cette incursion dans les milieux de la pègre se distille une atmosphère trouble qui s’appuie sur un beau noir et blanc et sur le jeu de Louis Jouvet qui sait trouver le ton juste avec un jeu tout en retenue. La personnalité du film vient aussi de cette pointe d’humour, alimentée par les merveilleux dialogues d’Henri Jeanson. L’histoire a beau être franchement improbable, on se laisse totalement happer dans son déroulement. Les seconds rôles paraissent un peu plus faibles, y compris Madeleine Robinson qui montre ici assez peu de présence. Très différent des adaptations de Simenon par Henri Decoin, Entre Onze heures et minuit est l’un des films policiers français les plus intéressants des années quarante et cinquante : il se rapproche du film noir américain mais sans aucun mimétisme.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Louis Jouvet, Madeleine Robinson, Robert Arnoux, Jean Meyer, Gisèle Casadesus
Voir la fiche du film et la filmographie de Henri Decoin sur le site IMDB.

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2 réflexions sur « Entre onze heures et minuit (1949) de Henri Decoin »

  1. Oui un très beau film d’Henri Decoin qui, comme vous le dites, sait trouver un style bien à lui. C’est très différent de ce que fera Melville quelques années plus tard qui sera bien plus proche du film noir américain au risque d’être qualifié de copie.

  2. L’AMOUR FLIC

    Aussi habile qu’intéressante variation du « ressort classique du sosie » (Paul Vecchiali. L’Encinéclopédie). Le flic s’empare de la peau de la victime qui se révèle être un personnage trouble et double, et, finit par tomber amoureux de la maîtresse de son sosie/victime/truand, qui, elle-même, et elle seule, découvre, par amour, le subterfuge. L’amour une fois partagé, le flic arrête sa meurtrière bien aimée, mais démissionne de la police pour devenir son plus ardent défenseur: il lui promet un acquittement ou une peine légère. Fin presque heureuse et morale.
    Une entrée en matière en forme de cavalcade où l’adresse de Decoin ricoche sur la verve de Jeanson. Sans doute l’un des sommets de ce cinéma cynique si florissant par la suite sur les écrans français. Quand la virtuosité devient un Art. Jouvet et Madeleine Robinson (photo) sont émouvants.
    Cela étant, certaines scènes, à l’ambiance «féerique», accentuée par la musique, et aux dialogues rares, rappelle le cinéma de l’Occupation.
    Le blog de Jean Louis Ivani. Le polar français 1945/62

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