6 juillet 2008

Vent mauvais (2007) de Stéphane Allagnon

Vent mauvaisElle :
Ce premier film offre une bonne mise en place du scénario avec des personnages convaincants, une ambiance de tempête intrigante, de belles compositions visuelles. L’idée de cet informaticien un peu looser et à la dérive est originale. Cependant tout se gâte dans la deuxième partie du film avec cet aspect polar thriller peu crédible dans lequel tout le monde trempe sans aucun scrupule dans une sombre histoire d’argent détourné.
Note : 2 étoiles

Lui :
Un informaticien arrive dans une petite ville côtière du Cotentin en pleine tempête pour dépanner le système informatique d’un supermarché. Il va, sans le vouloir, se retrouver mêlé à une histoire peu reluisante. Ce premier film de Stéphane Allagnon ne manque pas d’intérêt notamment par une belle mise en place des personnages qui parvient à créer un climat particulier, assez étrange, du moins inhabituel. Les personnages de Vent Mauvais sont peu nombreux mais assez forts. Hélas, le film tourne un peu en rond à mi-parcours pour se terminer de façon un peu abracadabrante. Le film reste intéressant et plutôt prometteur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jonathan Zaccaï, Aure Atika, Bernard Le Coq, Florence Thomassin
Voir la fiche du film et la filmographie de Stéphane Allagnon sur le site imdb.com.

3 juillet 2008

La Comtesse Blanche (2005) de James Ivory

Titre original : « The White Countess »

La Comtesse blancheElle :
Le Shanghai des années 30, les différentes nationalités qui y ont trouvé refuge, ses soirées dans les clubs et en arrière-plan l’invasion imminente des japonais. Cette histoire sentimentale entre un diplomate américain aveugle et une comtesse russe obligée de jouer les entraineuses pour faire vivre la famille est assez bouleversante. La mise en scène de la première partie est un peu brouillonne et confuse à l’image de l’atmosphère de cette époque. La bande son de la rue prend trop le pas sur les personnages qui finissent noyés dans la foule des passants. La deuxième est plus intense et poignante car l’enjeu de sauver sa vie est clairement déterminé. James Ivory filme de belles scènes de foule et d’exode.
Note : 3 étoiles

Lui :
Sur un scénario écrit par l’écrivain japonais Kazuo Ishiguro, James Ivory nous plonge dans le Shanghai des années 30, bruyant, grouillant, carrefour de tant de destinées différentes, certains y cherchant un tremplin pour retrouver leur lustre d’antan, d’autres un moyen de construire un avenir. La Comtesse Blanche se centre sur la rencontre et l’alliance d’une ex-comtesse russe (Natasha Richardson) et d’un ex-diplomate qui a perdu les siens et la vue (Ralph Fiennes) pour créer un bar mondain, un havre rêvé, inutile îlot dans un monde en pleine tourmente. James Ivory a mis beaucoup de soin dans la reconstitution de cette ville grouillante et tumultueuse, à tel point que beaucoup de scènes sont assez fatigantes à regarder… Toute cette agitation s’installe un peu au détriment de la relation si étrange entre les deux personnages principaux que seule une dimension politique vient enrichir suffisamment pour accroître notre intérêt.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ralph Fiennes, Natasha Richardson, Hiroyuki Sanada, Lynn Redgrave, Vanessa Redgrave
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2 juillet 2008

La Ronde (1950) de Max Ophüls

”LaElle :
(pas vu)

Lui :
La Ronde est le premier des quatre films que réalisa Max Ophüls quand il revint en France. Ce fut un très grand succès malgré la forme assez abstraite du film notamment du fait de la présence d’un meneur de jeu qui vient introduire et même commenter chacune des saynètes, une manière personnelle et originale d’éviter l’effet assemblage des films à sketches. C’est de la ronde de l’amour dont il s’agit, l’amour sous toutes ses formes depuis le soldat hermétique à tout sentiment jusqu’au tourbillon sensuel de l’amour adultère (ce qui valut au film d’être condamné par certaines associations). Ce sont toutes ces formes de sentiment qui alimentent cette ronde. Les saynètes sont quelque peu inégales mais les meilleures d’entre elles sont magiques et même parfois très drôles, tel le dialogue entre la femme et son mari dans leurs lits jumeaux. Outre le fait de placer la structure du film en évidence par la présence du meneur de jeu, La Ronde est particulièrement original par le fait que tous les personnages apparaissent deux fois chacun : il y a dix scènes donc dix couples mais seulement dix personnages principaux (et non 20). Max Ophüls fait participer sa caméra à ce carrousel des sensations avec des plans audacieux dont quelques superbes travellings à 360 degrés. La pléiade d’acteurs connus participa également à donner à La Ronde un fort retentissement, à noter que Marlène Dietrich était pressentie pour le rôle de l’actrice tenue par Isa Miranda.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Anton Walbrook, Daniel Gélin, Danielle Darrieux, Simone Signoret, Serge Reggiani, Gérard Philipe, Odette Joyeux, Jean-Louis Barrault, Simone Simon, Fernand Gravey, Isa Miranda
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Remake :
La Ronde de Roger Vadim (1964) dont la valeur repose essentiellement sur la plastique de ses actrices.
En outre, La Ronde a inspiré Nicolas Boukhrief pour Le Plaisir (et ses petits tracas) (1998).

30 juin 2008

Ne touchez pas la hache (2006) de Jacques Rivette

Ne touchez pas la hacheElle :
(pas vu)

Lui :
Ne touchez pas la hache est l’adaptation du roman d’Honoré de Balzac « La Duchesse de Langeais ». Ce roman fait partie de « L’Histoire des Treize » que Jacques Rivette avait très librement adapté en 1971 avec Out 1. Cette fois, le style est radicalement différent, loin de toute improvisation, très proche de l’esprit et du texte original. Il choisit de mettre face à face Jeanne Balibar et Guillaume Depardieu, deux acteurs qui forment un couple assez anachronique tant leurs jeux sont différents. Sans doute est-ce là une volonté de réunir classicisme et modernité mais cela place une certaine distance qui durera tout le film. Néanmoins, Rivette parvient à transcrire l’atmosphère de cette passion aliénante par une mise en scène épurée, parfaitement réduite à l’essentiel (en revanche on peut s’interroger sur l’intérêt de mixer si fort les bruitages). Ne touchez pas la hache ne manque pas de charme.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Jeanne Balibar, Guillaume Depardieu, Michel Piccoli, Bulle Ogier
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Ne touchez pas la hache est le titre que Balzac utilisa en premier pour publier son roman.
Autres adaptations du roman :
La Duchesse de Langeais de Jacques de Baroncelli (1942) avec Edwige Feuillère dans une adaptation signée Jean Giraudoux.
La Duchesse de Langeais (TV) de Jean-Daniel Verhaeghe (1995) avec Laure Duthilleul et Robin Renucci.

17 juin 2008

Cléo de 5 à 7 (1962) de Agnès Varda

Cléo de 5 à 7Elle :
Cléo de 5 à 7 nous plonge en nostalgie délicieuse dans le Paris très vivant du début des années 60. Agnès Varda filme en très grande liberté les rues, les gens et son personnage principal interprété par Corinne Marchand. Cette jeune femme chanteuse attend les résultats d’un examen médical avec grande anxiété. Cette attente insupportable va lui donner l’occasion de partir en quête d’elle-même pendant 1h30 dans les quartiers de Paris. Du terrible diagnostic d’une cartomancienne, Cléo ouvre petit à petit les yeux sur ce qu’est réellement la vie en dehors des apparences qu’il faut préserver dans son métier. Parmi ses rencontres, elle tombe sur un militaire qui lui tient un tout autre langage sur le sens de la vie. L’angoisse fait place à la sérénité pour la première fois. Un film émouvant en très beau noir et blanc.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cléo est une jeune chanteuse qui attend les résultats de ses examens médicaux. Elle pense être atteinte d’une maladie grave. Cléo de 5 à 7 se déroule en temps réel sur presque deux heures (en réalité de 5h à 6h30) où Cléo va essayer de chercher du soutien dans son entourage. Ce faisant elle va mesurer la futilité de son existence mais trouvera quelque chose qu’elle n’attendait pas. Le film d’Agnès Varda est très teinté « nouvelle vague » avec ce pari audacieux de filmer de longues scènes de rues en plans-séquences qui nous replongent dans le Paris des années 60. Au-delà de cette prouesse technique de réussir à maîtriser ainsi le temps, Agnès Varda parvient à aborder des sujets graves avec une vitalité et un optimisme peu courants. Cléo de 5 à 7 est presque une vraie leçon de vie.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Corinne Marchand, Antoine Bourseiller, Dominique Davray, Dorothée Blank, Michel Legrand
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La séquence « Les fiancés du Pont Mac Donald » est un mini-film dans le film dans lequel Agnès Varda fait jouer beaucoup de ses amis (non mentionnés au générique). Les « fiancés » sont Jean-Luc Godard et Anna Karina et on peut aussi y voir Sami Frey, Jean-Claude Brialy, Yves Robert, Eddie Constantine et Danièle Delorme.

Corinne Marchand dans Cléo de 5 à 7 (1962) de Agnès Varda

17 juin 2008

Céline (1992) de Jean-Claude Brisseau

CélineElle :
(En bref) Céline, jeune femme prête à se suicider, est recueillie par une infirmière qui lui apprend à se détendre. Je n’ai pas été vraiment convaincue par cette histoire qui mélange problèmes existentiels et visions surnaturelles.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) Après un démarrage qui nous laisse supposer une variation supplémentaire autour du mal de vivre, on se laisse gagner par l’atmosphère de ce film lorsqu’il prend soudain une dimension spirituelle qui permet d’élargir le champ du scénario. Au final, Céline se révèle agréable et même rafraîchissant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Pasco, Lisa Heredia, Daniele Lebrun, María Luisa García
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13 juin 2008

Le Maître des Eléphants (1995) de Patrick Grandperret

Le maître des éléphantsElle :
(En bref) Film très dépaysant avec un beau sujet sur la sauvegarde des éléphants. Les scènes avec les éléphants sont majestueuses ; il est dommage que les dialogues ne soient pas toujours compréhensibles et que le scénario soit un peu confus.
Note : 4 étoiles

Lui :
(En bref) L’immersion forcée d’un gamin français dans la civilisation africaine. Dépaysant et bien fait.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Erwan Baynaud, Jacques Dutronc
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10 juin 2008

Ma place au soleil (2007) de Eric de Montalier

Ma place au soleilElle :
Un film insignifiant qui ne parvient pas à se trouver malgré toute la pléiade d’acteurs de premier plan. Cette juxtaposition de personnages qui se frôlent et parfois se rencontrent parait un peu vaine et manque de fil conducteur et de construction. Ce thème sur les états d’âme de bobos parisiens bien privilégiés où les hommes en prennent pour leur grade est archi-rebattu.
Note : 2 étoiles

Lui :
L’affiche de Ma place au soleil donne bien le ton du film : ce sont de petits fragments de vie mis les uns à côté des autres sans que cet assemblage hétéroclite ne forme un ensemble. Pour sa première réalisation, Eric de Montalier a voulu aborder trop de sujets et au final son film ne parle de rien du tout et brasse allègrement du vide. Le plateau est pourtant impressionnant et on ne peut pas dire qu’un des acteurs présents ait failli. Non, il manque simplement à Ma Place au Soleil un fil conducteur fort, une direction, un sens… En l’état, il ne peut sans doute plaire qu’aux spectateurs qui s’identifient à l’un des personnages.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Nicole Garcia, Jacques Dutronc, André Dussollier, François Cluzet, Valeria Golino, Gilles Lellouche, Élodie Bouchez, Mélanie Doutey, Hippolyte Girardot
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8 juin 2008

La rupture (1970) de Claude Chabrol

La ruptureElle :
(En bref) Une mère s’enfuit avec son enfant pour le protéger de son mari déséquilibré. Les parents vont tout faire pour le récupérer. Le scénario est particulièrement original et complexe, chargé d’une ambiance malsaine à souhait. Stéphane Audran rayonne dans son combat de mère méprisée face à Jean-Pierre Cassel et Michel Bouquet qui donnent dans la perversité et le machiavélisme.
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref) Une belle intrigue chabrolienne : les sentiments face au pouvoir de l’argent. Très belle interprétation, Stéphane Audran en tête qui, bien qu’employée ici un peu à contre-emploi, joue avec grande conviction.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Stéphane Audran, Jean-Pierre Cassel, Michel Bouquet, Annie Cordy, Jean-Claude Drouot, Jean Carmet
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8 juin 2008

La femme infidèle (1969) de Claude Chabrol

La femme infidèleElle :
(En bref) Soupçonnant sa femme de le tromper, un mari engage un détective privé pour en avoir le coeur net. Quelle atmosphère inquiétante Claude Chabrol a su créer à partir d’un scénario somme toute assez classique! Stéphane Audran et Michel Bouquet sont admirables et  Chabrol s’en donne à coeur joie pour dépeindre les travers de la bourgeoisie.
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref) Un classique de Chabrol qui se laisse revoir toujours avec grand plaisir. La minutie avec laquelle Michel Bouquet réalise son forfait traduit bien la vision de Claude Chabrol sur la bourgeoisie parisienne.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Stéphane Audran, Michel Bouquet, Michel Duchaussoy, Maurice Ronet
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