18 janvier 2006

Sweet Sixteen (2002) de Ken Loach

Sweet Sixteen Elle :
Une nouvelle fois, Ken Loach parvient à nous faire partager avec talent ses préoccupations sociales au travers d’un adolescent de 16 ans confronté au trafic de drogue. Sa famille est dévastée ; il a quitté l’école et s’enfonce peu à peu dans la délinquance. Son seul but est de sortir sa mère de prison et de lui offrir une vie décente. C’est la rage au ventre qu’il prend de plus en plus de risques pour survivre. Les paysages magnifiques de l’Ecosse contrastent fortement avec l’environnement glauque de ces déshérités. Patiemment et sans aucune démonstration, Ken Loach trace le portrait d’une génération perdue sur un ton authentique.
Note : 4 étoiles

Lui :
Encore beaucoup d’authenticité et de vérité dans ce film de Ken Loach, qui parvient à nous mettre très près de son personnage principal. On pourrait reprocher à Loach sa vision assez désespérée de tout cela, puisque malgré toute sa volonté et son ardeur son personnage principal s’enfonce et ne s’en sort pas. Quelques longueurs également, mais globalement c’est un film qui nous apporte un certain témoignage de situations presque sans issue.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Martin Compston, William Ruane
Voir la fiche du film et la filmographie de Ken Loach sur le site IMDB.

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15 janvier 2006

Lawrence d’Arabie (1962) de David Lean

Titre original : « Lawrence of Arabia »

Lawrence d'ArabieElle :
Je ne suis pas vraiment parvenue à me ré-intéresser au destin mythique de Laurence d’Arabie qui, cette fois, ne m’a paru guère sympathique. Je suis restée hermétique à ses tourments, ses exploits, ses cruautés ; David Lean m’a semblé tenir le spectateur à distance. Le point fort est le grand sens de la mise en scène de David Lean et l’aspect visuel époustouflant du film. Quel talent pour filmer l’immensité des déserts ponctués de minuscules silhouettes humaines ou encore les scènes d’action avec des milliers de figurants et d’animaux !
Note : 2 étoiles

Lui :
Dans le genre des grandes épopées, ce film n’a que peu été égalé, une réussite due autant à la réalisation de David Lean qu’à la personnalité très ambigue de Lawrence d’Arabie. La réussite est d’autant plus manifeste dans cette version intégrale, même si le son et les dialogues des scènes ré-intégrées ont été refaits et ne s’intègrent qu’imparfaitement. Les scènes ajoutées permettent cependant de mieux comprendre la situation politique de l’époque et l’attitude assez attentiste et opportuniste des anglais. Sur le plan cinéma, les scènes de désert sont parmi les plus magnifiques jamais tournées, à la fois superbes sur le plan plastique mais aussi terriblement authentiques, nous plongeant ainsi totalement dans cet univers qui nous est si étranger. Parmi les acteurs, c’est peut-être Omar Shariff qui me paraît le plus remarquable. Un film qui laisse des traces.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Peter O’Toole, Alec Guinness, Anthony Quinn, Jack Hawkins, Omar Sharif, José Ferrer, Anthony Quayle, Claude Rains
Voir la fiche du film et la filmographie de David Lean sur le site IMDB.

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27 décembre 2005

Sur la terre des géants (2005) de Tim Haines

Titre original : « Walking with monsters »

Lui :
Complément au magnifique documentaire de la BBC Sur la terre des dinosaures  (Walking with dinosaurs, 1999), ce nouveau volet traite de la période qui a précédé l’arrivée des dinosaures, avec notamment le règne des grands reptiles. L’esprit m’a paru bien différent : l’intention est ici clairement de faire du spectaculaire, le montage utilisant tous les ficelles et le maniérisme des films catastrophe et de science fiction. La musique dramatise à l’envie toutes ces scènes de prédations et même Dussollier, d’habitude un formidable conteur, est un peu pénible à trop vouloir alourdir l’atmosphère. A mes yeux, Sur la terre des géants n’a pas la magie et l’équilibre de son prédécesseur, d’une part parce que les animaux sont moins fascinants, mais surtout parce qu’on ne les voit que se bouffer entre eux… C’est un peu lassant! Il n’en reste pas moins que ce documentaire comporte des bonnes choses, la prouesse technique est remarquable et les petites touches d’humour amusantes (par exemple, les animaux qui se cognent dans la « caméra »).
Note : 2 étoiles

Acteurs: André Dussollier (voix)
Voir la fiche du film et la filmographie de Tim Haines sur le site imdb.com.

11 décembre 2005

Bloody Sunday (2002) de Paul Greengrass

Bloody Sunday Elle :
Dommage, le sujet m’intéressait puisqu’il s’agissait de la reconstitution de la marche pacifique pour les droits civiques à Derry (Londonderry) en 1972 qui se termina dans un bain de sang. Cette mode d’utiliser une caméra qui bouge en permanence pour se donner une allure de film documentaire est assez épouvantable. En moins de quinze minutes, j’avais les yeux en charpie… (abandon)
Note : pas d'étoile

Lui :
Il est vraiment dommage que tout le propos historique du film soit gâché par une caméra à l’épaule, instable à 400%, qui en rend la vision assez désagréable. Le film est quasiment in-regardable. Le but est certainement de donner une impression de document filmé (l’image est en plus granuleuse à souhait), ce qui est un procédé discutable en son principe puisque très artificiel. Une image si instable est en tout cas plus adaptée au petit écran qu’au grand écran. Tout cela est d’autant plus dommage que Paul Greengrass est un ancien journaliste qui a connu directement certains des protagonistes.
Note : 1 étoile

Acteurs: James Nesbitt, Allan Gildea
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4 décembre 2005

Rich and strange (1932) d’ Alfred Hitchcock

Titre français : « A l’est de Shanghaï »

Rich and Strange Elle :
Film de la période anglaise d’Hitchcock auquel on finit par adhérer malgré la bande son hésitante et les leçons de morale que le metteur en scène donne. Un couple part en croisière en Orient avec l’argent d’un héritage pour rompre la monotonie de sa vie mais est confronté à de si nombreux périls qu’il finit par regretter le cocon familial. Hitchcock mêle habilement la comédie au drame avec multiples rebondissements et se moque acidement de la haute bourgeoisie.
Note : 3 étoiles

Lui :
Sous des airs de comédie, Hitchcock (ici dans sa toute première période) brosse un portrait assez mordant de la bourgeoisie, ou plus exactement des nouveaux riches. Le scénario est assez étoffé tout en étant au fond extrêmement simple, ce qui rend le film assez plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Henry Kendall, Joan Barry
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28 novembre 2005

The Magdalene Sisters (2002) de Peter Mullan

The Magdalene Sisters Elle :
Peter Mullan rend un hommage assez poignant aux 30000 femmes irlandaises  qui furent enfermées dans ces centres de redressement Magdalene tenus par des religieuses à la main de fer. Les femmes violées, les filles mères, les femmes trop belles y étaient enfermées par leur famille pour aliéner leur liberté et leurs pulsions sexuelles ou amoureuses. Elles étaient exploitées, humiliées par des sévices pervers, des humiliations verbales ou morales. Peter Mulan nous dépeint une société irlandaise très conservatrice et puritaine. Il lance un véritable réquisitoire contre cette église aux pratiques hypocrites et perverses. La mise en scène est rigoureuse et épurée pour mieux monter en puissance dans l’horreur de ces emprisonnements. On ressort ébranlé et révolté de cette tragédie qui ne s’arrêta définitivement qu’en 1996.
Note : 5 étoiles

Lui :
Autant le propos est, sur le fond, louable (témoigner sur ces maisons de “rédemption par le travail”, genres de maisons de redressement de l’Irlande des années 60-70 pour “filles perdues”), autant la forme est un peu gênante dans sa recherche de scènes marquantes pour frapper et marquer le spectateur. A mon avis, cette démarche entrave le témoignage et ces scènes, auxquelles on ne croit pas, nous éloignent du film. Malgré cela, ce film a le mérite de lever le voile sur des pratiques qui nous paraissent maintenant si injustes, archaïques et inutilement cruelles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Géraldine McEwan, Anne-Marie Duff, Nora-Jane Noone
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23 novembre 2005

Land and Freedom (1995) de Ken Loach

Land and Freedom Elle :
C’était un pari de vouloir remettre à jour certains aspects de la guerre d’Espagne et Ken Loach l’a réussi. C’est un peu à la façon d’un documentaire qu’il nous fait suivre le parcours de David, un jeune anglais communiste qui s’engage au sein d’une milice du POUM pour combattre l’armée de Franco. La mise en scène brille par son authenticité et sa sobriété ; Le réalisateur a choisi de tourner avec des acteurs peu connus. On a l’impression de participer aux discussions enflammées sur l’avenir du pays et cette révolution en marche. Land and Freedom montre également bien la complexité de la situation politique de l’époque avec l’affrontement entre communistes staliniens et miliciens du POUM, la présence sous-jacente de Staline, d’Hitler et de Mussolini. On est ému par la jeunesse et la conviction de ces engagements politiques, les erreurs de jugement de certains, la solidarité entre ces miliciens qui sont prêts à sacrifier leur vie pour cette cause. On se dit aussi qu’il fallait beaucoup de courage et de volonté dans la lutte contre ces tyrannies et qu’on se doit de ne pas oublier.
Note : 5 étoiles

Lui :
Avec Land and Freedom, Ken Loach traite le sujet de la guerre civile espagnole à travers les yeux d’un jeune anglais qui s’y engage par idéologie. C’est son parcours qu’il nous montre, ses interrogations, ses hésitations, ses difficultés à admettre d’être rejeté puis sacrifié par un parti auquel il croyait tant. Pas de faits d’armes donc mais une grande importance de l’humain ; certaines scènes, notamment celles impliquant un grand nombre de villageois espagnols, sont vraiment étonnantes de naturel et d’authenticité. Ken Loach est décidément très fort pour donner une grande puissance humaine et émotionnelle à ses films.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ian Hart, Rosana Pastor, Iciar Bollain, Tom Gilroy
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1 novembre 2005

Just a Kiss (2004) de Ken Loach

Titre original : « Ae Fond Kiss »

Just a Kiss Elle :
Ken Loach aborde le thème de la difficulté de vivre une relation amoureuse entre un pakistanais musulman et une irlandaise catholique. Malgré quelques petites exagérations, Just a kiss nous fait assister à l’écartèlement du jeune homme pris en tenaille par sa famille qui lui a organisé un mariage arrangé et de cette jeune femme éprise de liberté mais elle aussi confrontée au puritanisme religieux de l’école qui l’emploie. Le poids de la religion, de la famille et des préjugés étouffe la liberté individuelle malgré l’amour filial. Seule solution pour faire bouger les choses, rompre avec la famille et ses codes et décider enfin de sa vie. Comme à son habitude, pour donner vie et attachement à cette peinture sociale, Ken Loach choisit deux excellents acteurs qui jouent avec retenue, délicatesse et justesse.
Note : 4 étoiles

Lui :
Changeant quelque peu de registre, Ken Loach présente avec Just a kiss une histoire d’amour pour traiter du poids des préjugés sociaux et religieux propres à chaque communauté. Il le fait avec beaucoup de délicatesse, surtout par l’intermédiaire de ses deux acteurs principaux qui donnent le ton au film. Les préjugés sont en revanche introduits un peu lourdement ce qui donne un côté (hélas) un peu prévisible au film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Atta Yaqub, Eva Birthistle
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22 octobre 2005

Train de nuit pour Munich (1940) de Carol Reed

Titre original : « Night train to Munich »

Train de nuit pour MunichElle :
Ce film d’espionnage britannique présente de fortes similarités avec Une femme disparaît d’Alfred Hitchcock, de par son scénario et de la présence des mêmes acteurs. Carol Reed a réalisé ce film au moment de l’entrée en guerre de l’Angleterre avec l’Allemagne et ne ménage pas le régime nazi. Il nous embarque dans une rocambolesque aventure pleine d’humour dans laquelle un espion anglais est chargé de sortir des griffes ennemies un industriel et sa fille. Avec les moyens du bord, Carol Reed parvient à mettre en place une histoire pleine de rebondissements et aussi de gravité.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le film présente des parallèles amusants avec The lady vanishes d’Hitchcock tourné deux ans plus tôt (même acteurs dans une situation proche). Sinon, on peut dire que c’est un film bien construit, malgré un scénario assez invraisemblable. Train de Nuit pour Munich fait partie de ces films de propagande anti-allemande de 1940, films quelquefois bâclés, mais celui-ci est fort bonne facture et assez prenant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Margaret Lockwood, Rex Harrison, Paul Henreid, Basil Radford
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17 octobre 2005

Pour un garçon (2002) de Chris Weitz et Paul Weitz

Titre original : « About a boy »

Pour un garçon Elle :
Adaptée du roman de Nick Hornby, cette comédie douce amère à l’humour très british a pour vedette Hugh Grant, un peu trop abonné aux rôles de séducteur. Ce n’est pas le chef-d’œuvre mais dans l’ensemble c’est amusant et bon enfant même si certains dialogues sont décapants. Will, un coureur de jupons oisif dont la vie est vide de sens, finit par se lier à un enfant perturbé par sa mère hippie et dépressive. Tout ce petit monde se croise, se rencontre, se heurte ou sympathise. Les portraits de ces mères célibataires sont assez hilarants. Vies déboussolées, mal de vivre, quête de sens et de repères, manque d’amour tels sont les thèmes abordés.
Note : 3 étoiles

Lui :
C’est gentil, Hugh Grant est charmant (même quand il joue au cynique, il est charmant), on sourit aux bons mots et aux petits quiproquos, bref c’est une charmante « comédie sentimentale » (avec Hugh Grant qui est charmant…) L’ensemble est réussi, car bien que les personnages soient très typés, ils restent crédibles… et on sourit, et il y a Hugh Grant…, qui est charmant, etc…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Hugh Grant (qui est charmant), Rachel Weisz, Toni Collette
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