8 septembre 2006

« Bread and Roses » (2000) de Ken Loach

Bread and rosesElle :
Très belle leçon de dignité de la part de ces employés immigrés qui font le ménage dans les immeubles les plus luxueux de Los Angeles. Ken Loach nous emmène avec beaucoup de naturel au coeur du combat de ces salariés exploités. On assiste, comme si on était à leurs côtés, à leur lente prise de conscience que leurs droits sont bafoués. C’est Maya, une jeune mexicaine et un jeune syndicaliste qui mènent cette rude bataille. Elle est émaillée des trahisons d’une soeur elle-même exploitée par sa famille, des angoisses et humiliations des vieilles femmes qui craignent le licenciement, des rêves universitaires d’un collègue qui veut s’en sortir. Les acteurs sont très touchants et authentiques.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est un film assez touchant sur une lutte syndicale de mexicains clandestins aux Etats-Unis. Ken Loach a su trouver la bonne approche pour faire un film émotionnellement fort, évitant ainsi l’âpreté de certains de ses films, et parvient à nous passionner. La mise en scène est très enlevée et brillante. Un beau film humaniste.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Pilar Padilla, Adrien Brody, Elpidia Carrillo, Jack McGee
Voir la fiche du film et la filmographie de Ken Loach sur le site imdb.com.

5 septembre 2006

« Kingdom of Heaven » (2005) de Ridley Scott

Kingdom of HeavenElle :
(pas vu)

Lui :
L’action de « Kingdom of Heaven » se situe aux alentours de la seconde croisade (XIIe siècle). Le sujet peut être assez explosif… Pour éviter de donner une couleur politique à son film, Ridley Scott a empâté son scénario d’un humanisme qui semble déborder de partout. Ses personnages semblent se livrer à un concours d’altruisme. C’est l’Histoire revue par Hollywood : un beau héro au grand cœur, des scènes épiques, de grands moments de bravoure et une bonne dose d’humanisme. Le scénario se déroule sans surprise et l’ennui n’est pas loin. Mais c’est sans compter l’efficacité d’une machine bien rodée, surtout entre les mains d’un Ridley Scott : les scènes de bataille sont massives et assez impressionnantes, privilégiant les scènes larges, sans abuser des gros plans faciles. Les scènes du siège de Jérusalem sont particulièrement remarquables. Judicieusement, la production (anglaise) a su éviter les acteurs trop connus et les choix faciles pour aller puiser dans le formidable creuset anglais.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Orlando Bloom, Liam Neeson, Jeremy Irons, Eva Green
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29 août 2006

« Les Larmes d’un homme » (2000) de Sally Potter

Titre original : « The man who cried »

The Man Who CriedElle :
Sur fond de nazisme et de discrimination juive, une jeune russe émigre en Europe et rêve de retrouver son père juif en Amérique. Malgré ce thème pourtant fort, Sally Potter ne parvient pas à nous attacher à ses personnages et préfère faire du remplissage lyrique avec des scènes esthétisantes et artificielles sur fond de musique d’opéra.
Note : 2 étoiles

Lui :
On sent que la réalisatrice a recherché le côté purement esthétique, le spectacle un peu facile. Le scénario est très mince et le film est bourré d’images superficielles et surtout d’images d’Epinal : les français portent un bérêt (c’est pratique pour les reconnaître), les gitans font du cheval et de la musique, les italiens chantent de l’opéra… et les russes émigrent.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Christina Ricci, Cate Blanchett, Johnny Depp, Harry Dean Stanton, John Turturro
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13 août 2006

« Rome » (2005) série

Créateurs : John Milius, William J. MacDonald et Bruno Heller

RomeElle :
(pas vu)

Lui :
Certes, « Rome » est une série TV… mais une série de TV d’une rare ampleur. Il s’agit ni plus ni moins de relater la naissance de l’Empire romain, plus exactement les 5 années où Jules César, de retour de Gaule, va s’opposer à Pompée avant de se nommer dictateur. Le résultat est une grande réussite, remarquable d’authenticité et, qui plus est, assez fidèle à l’Histoire.

Rarement Rome n’a été ainsi recréé avec tant de minutie, non pas simplement le Forum mais aussi Rome dans sa vie quotidienne, celle du peuple, de la plèbe. L’originalité des créateurs de la série a été en effet de faire vivre tous ces évènements en suivant deux plébéiens, deux ex-légionnaires aux caractères fort différents. Cette approche est certainement l’un des éléments de la réussite de cette série.

L’équilibre est lui aussi remarquable, tous les ingrédients sont bien dosés et bien utilisés. Il s’agit d’une production américaine (HBO) mais la réalisation est anglaise et le résultat montre plus de subtilités qu’attendu, sans surenchère d’effets malgré le budget colossal. On peut se demander si Hollywood serait capable de tourner Rome avec tant de vérité… Tout a été tourné en Italie, à Cinecittà. L’absence d’acteurs trop connus accroît encore l’impression d’authenticité. S’ils ne sont pas connus, les acteurs choisis n’en sont pas moins remarquables de justesse dans leur jeu (du moins en version originale).

Cette série de 12 épisodes de 50 minutes est particulièrement prenante, c’est un réel plaisir de s’immerger totalement dans son univers. Elle comporte bien quelques moments plus faibles, mais ils sont relativement rares. Une grande réussite.
Note : 5 étoiles

Réalisateurs : Michael Apted, Julian Farino, Allen Coulter, Alan Poul, Tim Van Patten, Steve Shill, Jeremy Podeswa, Alan Taylor, Michael Salomon

Acteurs: Kevin McKidd, Ray Stevenson, Polly Walker, Ciarán Hinds, Kenneth Cranham, Lindsay Duncan, Tobias Menzies, Indira Varma

Notes :
1. « Rome » ayant rencontré un vif succès, une seconde saison est en préparation. Elle couvrira certainement la période assez agitée qui suivit l’assassinat de César.
2. Le personnage d’Atia of the Julii (délicieusement intrigante et vénéneuse, formidablement interprétée par Polly Walker) est probablement le personnage le plus éloigné de la vérité. Atia Balba Caesonia n’avait rien d’une femme fatale…
3. Titus Pullo et Lucius Vorenus sont réellement cités par César dans la Guerre des Gaules : deux centurions qui rivalisaient de bravoure.

Liens :
Jules César sur Wikipedia
Rome sur Wikipedia (en anglais)
Rome sur le site d’HBO (en anglais)

12 août 2006

Une affaire de coeur (2004) de Peter Howitt

Titre original : « Laws of attraction »

Une affaire de coeur Elle :
(pas vu)

Lui :
Une avocate new-yorkaise, carriériste et un peu coincée, est perturbée par le charme décontracté de l’un de ses confrères. Le film démarre plutôt bien, classique mais assez amusant et se laissant regarder avec plaisir. Hélas, l’ensemble s’essouffle nettement à mi-parcours, le scénario ne parvenant pas vraiment à s’envoler et reste dans le prévisible, avec de nombreuses situations qui semblent mal utilisées. Pete Brosnan est tout à fait charmant, Julianne Moore est dans un rôle qui manque un peu d’ampleur pour elle. Cette comédie romantique peut distraire mais s’oubliera sans doute très vite.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Pierce Brosnan, Julianne Moore, Frances Fisher
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11 août 2006

« Jimmy Grimble » (2000) de John Hay

Titre original : « There’s only one Jimmy Grimble »

Jimmy GrimbleElle :
Un bon film sympathique sur un jeune garçon timide qui rêve de s’affirmer en jouant au football. Banlieue de Manchester, famille monoparentale où la mère cherche à refaire sa vie avec des types un peu désaxés, bizutage de l’enfant, de quoi déboussoler un môme. Le réalisateur nous fait voir le monde des adultes au travers des pensées de cet enfant et parvient à le rendre très attachant. Certes, on n’évite pas un happy-end un peu prévisible mais ce film plein de sensibilité et d’humour évoque par petites touches l’univers difficile de Jimmy Grimble. Bref, un film plein de bons sentiments qui font chaud au coeur.
Note : 5 étoiles

Lui :
Voilà un film parfaitement équilibré et bien dosé. Sur une histoire somme toute assez simple (et même pleine de stéréotypes) de gosse de Manchester qui rêve de devenir footballeur, John Hay parvient à nous passionner et nous émouvoir. Filmé avec délicatesse et sans lourdeurs populistes, son propos n’a certes pas une profondeur inouïe mais s’inscrit dans la meilleure veine du cinéma anglais récent.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Lewis McKenzie, Ben Miller, Robert Carlyle
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9 août 2006

« Liam » (2000) de Stephen Frears

LiamElle :
C’est au travers des yeux de Liam, un petit garçon souffrant de difficultés d’élocution quand il a peur, que Stephen Frears a choisi de filmer la décomposition d’une famille anglaise pauvre frappée par le chômage dans les années 30. Ce regard d’enfant témoigne des terreurs et des châtiments que l’éducation religieuse lui inflige, de la détresse de sa mère qui surmonte courageusement les obstacles, de sa jeune soeur embauchée par une riche famille juive qu’elle envie, de la dérive de son père qui s’engage chez les fascistes pour éradiquer les juifs et irlandais qui lui ont pris son argent et son travail. C’est avec intelligence et émotion que le réalisateur aborde les problèmes de la montée du nazisme et de l’antisémitisme, de la toute puissance de l’église sur ces pauvres âmes désespérées.
Note : 5 étoiles

Lui :
Stephen Frears est vraiment un très grand cinéaste. Le film dépasse largement le cadre du thème social vu par les yeux d’un enfant. Il traite de plusieurs graves problèmes de l’Angleterre des années 30 et aussi celui de l’exclusion. Ce qui est remarquable, ce qui le singularise (car après tout, ce n’est pas un thème nouveau), c’est la force des sentiments qu’il parvient à faire passer, et aussi une authenticité assez rare. Stephen Frears réussit là un film poignant, sans jamais tomber dans les travers du genre. Tout au plus peut-on lui reprocher d’avoir forcé le trait sur l’anticléricalisme. Un beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ian Hart, Claire Hackett, Anthony Borrows
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4 août 2006

Grey Owl (1999) de Richard Attenborough

Grey Owl Elle :
Un film pacifique sur la défense de l’environnement qui se déroule au Canada et dans lequel Pierce Brosnan incarne un trappeur qui veut protéger les castors. La première partie est longue à se mettre place. Belles images et musique, belle femme indienne qui rejoint le beau trappeur au fin fond de la forêt. Les dialogues semblent plutôt bizarres, monocordes comme pour imiter l’accent indien. On a un peu de mal à se plonger dans l’ambiance mais, petit à petit, en se laissant aller, on finit par suivre le destin assez exceptionnel de cet homme.
Note : 3 étoiles

Lui :
Grey Owl : Cette histoire véridique, d’un trappeur indien qui devient écrivain célèbre et défenseur de la nature, peut paraître pleine de clichés et de bons sentiments. Cependant la précision de la mise en scène et l’excellente prestation de Pierce Brosnan en font un film authentique et très agréable à regarder. On peut regretter que les distributeurs français aient choisi de dévoiler l’épilogue dans leur traduction du titre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Pierce Brosnan
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14 juillet 2006

Saving Grace (2000) de Nigel Cole

Saving Grace Elle :
Amusante comédie britannique à l’humour débridé. Brenda Blethyn en veuve ruinée et criblée de dettes est parfaite. Elle s’acoquine avec son jardinier pour faire pousser du cannabis dans sa serre et rembourser ses dettes. Le coup de projecteur sur ce petit port de pêche de Cornouailles et ses habitants est très réussi. Un peu plus poussive et exagérée est la partie concernant la recherche de trafiquants de drogue. Dans l’ensemble, on passe un bon moment de détente.
Note : 4 étoiles

Lui :
Saving Grace une comédie plaisante, assez conventionnelle car la volonté de rester « tous publics » transparait souvent, mais très amusante. L’humour (très british of course) est surtout basé sur le décalage, un humour qui fonctionne ici très bien : on rit souvent et franchement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Brenda Blethyn, Craig Ferguson, Martin Clunes, Tchéky Karyo
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21 juin 2006

Stage beauty (2004) de Richard Eyre

Stage beauty Elle :
(pas vu)

Lui :
Adapté d’une pièce de théâtre et traitant du monde du théâtre à un moment très particulier de son histoire, ce film de Richard Eyre est bien entendu entièrement imprégné de théâtre et peut paraître peu cinématographique. Il est toutefois fort réussi, grâce à une alchimie parfaite de ses éléments et aussi à une tension soutenue et très également répartie. En 1661, le roi d’Angleterre abolit une loi qui interdisait aux femmes de jouer sur scène. Auparavant, tous les rôles féminins étaient tenus par des hommes. Nous suivons le plus brillant de ces acteurs qui a bien des  difficultés à se mettre à jouer des rôles masculins. La reconstitution historique est réussie, n’étant ni empesée, ni moderne et racoleuse. L’ensemble est bien enlevé, assez léger même : pas de grand message délivré si ce n’est de témoigner de l’arrivée d’un nouveau style de jeu, plus spontané, sans fioriture inutile, plus réel en somme (c’est l’Actors Studio du XVIIe…) Stage Beauty est à la fois divertissant et intéressant. Très bonne prestation d’acteurs.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Billy Crudup, Claire Danes, Rupert Everett, Tom Wilkinson, Zoe Tapper, Richard Griffiths, Ben Chaplin
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