27 août 2005

Vous ne l’emporterez pas avec vous (1938) de Frank Capra

Titre original : « You can’t take it with you »

You Can't Take It with YouElle :
James Stewart en fils de riche banquier veut épouser Jean Arthur, fille d’une famille modeste. C’est l’affrontement de deux mondes totalement opposés: l’amour de l’argent contre l’amour tout court, l’amitié et la joie de vivre. Frank Capra nous introduit dans son univers de famille idéale avec beaucoup d’humour et de gaieté. Ses personnages sont drôles et attachants. Un grand classique du cinéma à voir ou revoir avec délectation.
Note : 5 étoiles

Lui :
Vous ne l’emporterez pas avec vous est une comédie pleine de vitalité, de bonne humeur et de bonnes intentions, sur le thème « la recherche de la réussite sociale et financière peut vous faire oublier les valeurs essentielles de la vie ». On peut bien entendu trouver cela trop manichéen, trop idéaliste ou même idyllique, mais personne n’a mieux traité ce sujet en comédie que Capra. Les personnages sont forts et attachants, les dialogues brillants et la mise en scène très précise. Du grand art.
Note : 5 étoiles

Acteurs: James Stewart, Jean Arthur, Lionel Barrymore, Edward Arnold, Mary Forbes, Ann Miller
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Capra sur le site IMDB.

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26 août 2005

Danse avec les loups (1990) de Kevin Costner

Titre original : « Dances with wolves »

Danse avec les loupsElle :
Ce film, qui a marqué le début des années 90 à cause de la beauté des images, de la musique et du sujet, me laisse bien perplexe 14 ans plus tard. Kevin Costner (qui ne m’a pas convaincue depuis en tant que réalisateur) livre un film convenu, long et ennuyeux. Trop fasciné par son sujet et ses belles images à mettre dans la boîte, il nous inflige quatre heures de projection durant lesquelles il ne se passe que très peu de choses. Tout comme notre héros Kevin Costner qui s’ennuie à garder la frontière, on fait comme lui ; on n’est pas loin du sommeil comateux. Malgré les superbes panoramiques de paysages, les jolis couchers de soleil, les chevaux, le loup, les bisons, les gentils indiens, l’inévitable veuve qui veut se caser, la sauce ne prend pas.
Note :

Lui :
Danse avec les loups Danse avec les loups est vraiment un film bourré de bonnes intentions mais aussi de maladresses. Ce sont ces dernières qui sautent aux yeux en premier: une construction brouillonne, une lourdeur extrême dans les clichés, un manichéisme assez outrancier et surtout une lenteur… une lenteur… (d’autant plus évidente que le film était vu ici dans sa version longue de 4h). Malgré toutes ces maladresses, il n’en reste pas moins que c’est l’un des films les plus authentiques sur la civilisation des sioux, juste avant son éradication par le « modernisme » américain. Authentique, parce Costner n’a pas voulu tricher et utiliser les ficelles hollywoodiennes classiques. Et ne serait-ce qu’à ce titre, il y a des bonnes choses à prendre dans ce film et il me paraît difficile de le railler trop durement.
Note : 3 étoiles

Note : Pour être honnête, quand nous avions vu ce film (dans sa version normale, c’est à dire courte) peu après sa sortie, nous avions tous deux beaucoup aimé…

Acteurs: Kevin Costner, Mary McDonnell
Voir la fiche du film et la filmographie de Kevin Costner sur le site imdb.com.

Le film Danse avec les loups existe en trois versions :
181 mn pour la version commerciale cinéma à sa sortie en 1990
224 mn (« Extended version ») disponible actuellement en DVD
236 mn (« Director’s cut ») sortie en LaserDisc NTSC (3 disques) en 1994. C’est cette version qui a été ici visionnée.

Remarques :
L’histoire de Danse avec les loups présente beaucoup de similitudes avec le film de Samuel Fuller de 1957 Run of the Arrow (Le jugement des flèches).

25 août 2005

Waterworld (1995) de Kevin Reynolds

WaterworldElle : (pas vu)

Lui :
Il y a des bonnes choses dans ce film qui s’était fait profondément laminer à sa sortie par la critique. Il y a la création de cet univers de type post-apocalyptique qui, à défaut d’être réellement crédible, est tout de même assez bien mis sur pied et attrayant par certains côtés. On peut reprocher le tape-à-l’oeil, le scénario vraiment simple et Kevin Costner donne un peu trop dans le style « super héros qui n’est jamais pris au dépourvu »… mais il y a de belles scènes, sous-marines notamment, et l’ensemble se laisse regarder sans déplaisir. Ceci dit, cela ne méritait certainement pas d’être « le film le plus cher de l’histoire du cinéma » (en 1995 du moins)…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kevin Costner, Jeanne Tripplehorn, Zitto Kazann, Jack Kehler, Dennis Hopper
Voir la fiche du film et la filmographie de Kevin Reynolds sur le site imdb.com.

23 août 2005

« MASH » (1970) de Robert Altman

MashElle :
Film anti-militariste des années 70 devenu culte pour son irrévérence, son humour noir et son parfum de scandale. Les thèmes tabous comme la liberté sexuelle, l’homosexualité, le suicide, la dénonciation de l’establishment furent abordés dans ce film pour la première fois de manière crue et provocatrice. L’ambiance du film est chaotique et anarchique. Cette folie plane sur l’ensemble mais a tendance à nuire à la cohérence du scénario. J’ai trouvé le film ennuyeux et lourd. Des vrais machos ces types et intolérants en plus ! A trop vouloir chercher la provocation à tout prix, Altman a pris le risque que son film traverse mal les décennies. C’est une grande déception.
Note : 2 étoiles

Lui :
Il est quasiment impossible de regarder ce film aujourd’hui avec les mêmes yeux qu’en 1970: Tout le côté irrévérencieux tombe à plat et l’aspect antimilitariste du film paraît bien faible. Il reste donc un film terriblement brouillon, trop improvisé, vraiment mal monté, où seules émergent quelques scènes mémorables (la scène de la douche notamment) parmi cette succession de blagues de carabins. Le film a marqué les esprits à son époque en chamboulant tous les codes et les interdits, mais a perdu beaucoup de son intérêt 35 ans plus tard. A voir donc pour son côté « historique »…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Donald Sutherland, Elliott Gould, Robert Duvall
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Altman sur le site IMDB.

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22 août 2005

L’homme de la rue (1941) de Frank Capra

Titre original : « Meet John Doe »

L'homme de la rueElle :
Dénonciation virulente de la corruption qui règne dans les milieux journalistiques, radiophoniques et politiques des années 40. Comme à son habitude, Frank Capra se révolte et prend le parti des petites gens au travers de John Doe, qui se fait manipuler par le directeur d’un journal et de sa collaboratrice avide d’argent et de notoriété. Ce personnage de paumé qui veut se suicider pour protester contre les injustices, est inventé de toutes pièces pour faire remonter les ventes d’un journal. Globalement, je trouve ce film moins réussi que les précédents Capra. Il y a beaucoup de temps morts, de conversations ennuyeuses. L’humour est moins présent. L’ensemble est moins pétillant.
Note : 2 étoiles

Lui :
L'homme de la rue Ce film de Capra est un ton en dessous de ses autres réalisations. A la base le scénario est un peu ambigu (un faux journalistique monté dans un but lucratif), donc les personnages ne sont guère sympathiques même si tout cela vire rapidement vers de meilleures intentions et prône l’amour de son prochain. Gary Cooper paraît d’ailleurs effacé et Barbara Stanwyck n’est guère plus convaincante. Capra s’en prend néanmoins assez vertement à la classe politique, montrée comme combinarde, sur toutefois un fond de nationalisme assez permanent. Beaucoup de longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Barbara Stanwyck
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Capra sur le site IMDB.

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18 août 2005

Créatures féroces (1997) de Robert Young et Fred Schepisi

Titre original : « Fierce creatures »

Créatures férocesLui :
Presque 10 ans après Un poisson nommé Wanda, on retrouve le couple John Cleese / Jamie Lee Curtis (avec toujours Kevin Kline qui joue le rôle de l’américain basique de service), cette fois dans une histoire assez abracadabrante de zoo qui doit rapporter de l’argent coûte que coûte. Ce n’est pas une suite, il n’y a aucun lien entre les deux histoires. Même si le film n’atteint pas la perfection d’Un poisson nommé Wanda et si plusieurs types de situations sont réutilisées d’un film à l’autre, Créatures féroces est franchement réussi et l’on rit souvent et franchement d’un humour qui ne montre aucune lourdeur. John Cleese a un jeu un peu plus retenu mais le film repose néanmoins beaucoup sur lui et sur son personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Cleese, Jamie Lee Curtis, Kevin Kline, Michael Palin
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred Schepisi et celle de Robert Young sur le site imdb.com.

16 août 2005

La fièvre dans le sang (1961) de Elia Kazan

Titre original : « Splendor in the grass »

La fièvre dans le sang Elle :
Elia Kazan met en scène avec beaucoup de talent les premiers vacillements de la famille américaine fondée sur le profit. Deux jeunes amants brillamment interprétés par Warren Beatty et Natalie Wood voient leur amour détruit à cause des pressions et conventions familiales. Elia Kazan esquisse les portraits féroces d’un père tyrannique et riche qui exhorte son fils à lui succéder et d’une mère étouffante et puritaine. Il aborde audacieusement pour l’époque les thèmes de la souffrance sexuelle et la psychanalyse. Les personnages sont constamment au bord du gouffre. Il ausculte habilement leurs fêlures et leurs rêves brisés. Les émotions sont à fleur de peau.
Note : 5 étoiles

La fièvre dans le sang Lui :
Ce film de Kazan couvre de nombreux thèmes: l’amour fou, les rapports parents/enfants, la lourdeur sociale, l’attrait vers l’argent, et tous ces thèmes se mêlent harmonieusement dans un film puissant, fort, et dont les deux personnages sont les pivots autour desquels tout s’articule. Kazan filme cela de façon à la fois sombre et flamboyante, riche et sans artifices. Merveilleuse interprétation du jeune Warren Beatty et surtout de Natalie Wood, assez bouleversante. Kazan est là dans la veine de ses plus grands films, on pense parfois à East of Eden.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Natalie Wood, Warren Beatty
Voir la fiche du film et la filmographie de Elia Kazan sur le site IMDB.
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15 août 2005

Claire Dolan (1998) de Lodge H. Kerrigan

Claire DolanElle :
Ce film du cinéma indépendant américain cherche à mettre en avant la déshumanisation des grandes villes régies par le sexe et l’argent. New York y est une ville prison avec ses effets graphiques sur des immenses façades vitrées. Les reflets des silhouettes humaines dans les baies vitrées témoignent de l’emprisonnement de vies absurdes sans avenir et passion. Claire Dolan, une call-girl rêve de mener une vie de famille mais ne parvient pas à se libérer de la tutelle de son proxénète. On assiste alors à la dérive de cette femme impassible et froide qui pratique le sexe à la chaîne et déambule dans les rues sombres de New York. No future. Ce n’est pas un film à voir quand on n’est pas en forme. Je reprocherai un côté trop esthétisant qui prend le pas sur le scénario trop mince à mon goût. Si le réalisateur a voulu mettre le spectateur mal à l’aise, c’est réussi mais il faut avouer qu’on s’ennuie un peu.
Note : 3 étoiles

Lui :
La forme est assez travaillée, les images jouent beaucoup avec les lumières, les reflets dans ces énormes buildings et le découpage du film est très méthodique, « au cordeau »… Cependant, le climat créé est très froid, lourd, impersonnel et le scénario n’a en lui-même que peu d’intérêt… Bref je suis resté un peu insensible à cet exercice de style…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Katrin Cartlidge
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9 août 2005

Solaris (2002) de Steven Soderbergh

SolarisElle :
Abandon rapide (je suis sans doute plutôt hermétique au sujet…)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Solaris continue de former un cas totalement à part dans la science-fiction. Ce très beau et étrange livre de Stanislaw Lem avait déjà eu une adaptation très personnelle, onirique et puissante d’Andrei Tarkovsky. Cette nouvelle adaptation au cinéma l’est tout autant, mais dans un registre totalement différent. Cette version est deux fois plus courte et se focalise sur son personnage principal et sa relation avec sa femme décédée 10 ans plus tôt, une relation construite sur l’amour, la fascination et le remords. Soderbergh gomme tous les aspects scientifiques du livre, le vaisseau spatial ne servant qu’au huis clos (et à quelques très belles images de l’espace environnant), et la dimension métaphysique du livre a disparu, les seconds rôles sont très peu présents, l’histoire n’existe qu’à travers quelques flash-back… Et pourtant tout cela fonctionne très bien, le film est très prenant, envoûtant. Aucun effet facile, tout est dans l’atmosphère et il faut dire que le duo d’acteurs, Clooney et Natascha McElhone, est vraiment remarquable. Il n’est pas très étonnant que le film n’ait que peu marché, car il ne répond à aucun des codes du genre. Mais c’est un très beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: George Clooney, Natascha McElhone
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Voir nos commentaires sur le Solaris de Tarkovsky 1972.

3 août 2005

Un américain bien tranquille (2002) de Phillip Noyce

Titre original : « The quiet American »

Un Américain bien tranquille Elle :
Adapté du roman de Graham Greene, Un américain bien tranquille met en scène le Vietnam des années 50 au moment de l’occupation française et de la menace communiste. Il s’agit d’une rivalité amoureuse entre un vieux journaliste anglais interprété par Michael Caine et un jeune américain qui séduit une belle vietnamienne, maîtresse du journaliste. Malgré le background historique intéressant, les belles images du Vietnam et le talent des acteurs, on se sent constamment maintenu à distance de l’intrigue. Il manque une certaine richesse intérieure aux personnages pour nous émouvoir suffisamment. La musique et l’ambiance sonore sont assez éprouvants. Hollywood a certainement mis son grain de sel dans tout ça.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette histoire de journaliste anglais qui est tombé amoureux d’une jeune vietnamienne nous permet de nous plonger dans une période assez peu illustrée au cinéma : les manoeuvres de la CIA pour forcer la fin de l’engagement français au Vietnam au début des années 50. C’est cette partie historique qui est la plus intéressante, l’histoire d’amour en elle-même étant des plus classiques et prévisibles. Michael Caine domine le film, il faut dire qu’il est dans le genre de rôle où il excelle.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michael Caine, Brendan Fraser, Do Thi Hai Yen
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Ce film est un remake de :
Un américain bien tranquille (The quiet american) de Joseph L. Mankiewicz (1958) avec Audie Murphy et Michael Redgrave. Lire nos commentaires