28 décembre 2004

S.O.B. (1981) de Blake Edwards

S.O.B. Elle :
Je n’accroche vraiment pas à l’humour de Blake Edwards. L’intrigue est poussive et les gags tombent à plat. Mis à part le mort sur la plage que le chien tente en vain de faire remarquer aux plagistes, il n’y a rien d’amusant.
Note : pas d'étoiles

Lui :
C’est une satire assez féroce du monde hollywoodien que Blake Edwards nous offre avec ce film bourré de situations toutes plus grotesques les unes que les autres et doté d’une belle galerie de portraits de gens cupides et sans talent. Dans S.O.B., tout le monde passe sur le grill, Blake Edwards n’épargne personne, même pas Julie Andrews, sa femme, mais bien évidemment il réserve ses flèches les plus affûtées pour les studios et les journalistes. A ce sujet, on peut dire qu’il n’hésite pas à scier la branche sur laquelle il est assis… En tout cas, il parvient bien à tenir l’humour à un niveau élevé et toujours renouvelé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Julie Andrews, William Holden, Marisa Berenson, Robert Vaughn
Voir la fiche du film et la filmographie de Blake Edwards sur le site IMDB.

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Remarque :
Blake Edwards s’est inspiré de ses propres déboires avec les studios hollywoodiens, notamment lors de la réalisation de Darling Lili (1970) et de Deux hommes dans l’Ouest (Wild Rovers) (1971)

21 décembre 2004

Elephant (2003) de Gus Van Sant

ElephantElle :
Le drame de la tuerie du lycée de Columbine est évoqué de manière originale sans violence et hémoglobine. Gus Van Sant place le spectateur en observateur de la journée de ces deux jeunes meurtriers avec des allers et retours dans le temps, des ralentis, plusieurs angles de vue du même évènement. L’atmosphère sonore composée de bruits de fond métalliques est oppressante. Les effets visuels flous et saturés rendent l’ambiance cotonneuse et irréelle. Enfin, les longues déambulations de ces lycéens sans passion dans les couloirs du lycée accentuent l’effet de bocal. Cependant, la forme a tendance à occulter le contenu d’où une sensation d’ennui. Puisque d’emblée, on connaît l’issue du drame, le réalisateur a un peu de mal à remplir ce qui a précédé.
Note : 2 étoiles

Lui :
Elephant de Gus Van Sant est surtout intéressant par sa forme : éclatement total de la notion du temps qui semble s’éffilocher, repartir constamment en arrière et surtout une caméra extrêmement douce (choix particulièrement original vu le sujet) et fluide, des plans où l’on suit les personnages marchant dans les couloirs interminables de leur lycée, plans presque hypnotiques. Il parvient bien à faire monter la tension très graduellement. Par contre, côté scénario et contenu, on peut certes passer sur le fait que Van Sant ne veuille pas tenter de donner une explication et qu’il préfère montrer des tranches de vie de ces adolescents, mais il est frustrant que la mise en place de ses personnages n’aboutissent sur rien et nous donne un certain sentiment de vacuité et finalement de déception.
Note : 3 étoiles

Acteurs: John Robinson, Alex Frost
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20 décembre 2004

Hi, Mom! (1970) de Brian De Palma

Hi, Mom!Elle :
Une curiosité expérimentale de Brian de Palma avec Robert de Niro qui fait déjà des débuts brillants à l’écran. C’est sous la forme d’un film réalisé caméra à l’épaule pour simuler le reportage pris sur le vif que le réalisateur fait une satire déjantée et brouillonne de l’Amérique. C’est au travers d’un Jon Rubin rêvant de réaliser des films, qu’il brasse les problèmes de société du début des années 70 (intégration des noirs, libération sexuelle, guerre du Vietnam). Jon filme les gens à leur insu, se trouve aux côtés du Black Power pour faire vivre à des blancs la situation de noirs, se lance dans la guérilla urbaine. L’ensemble est novateur et plein d’humour mais néanmoins un peu trop frappé.
Note : 3 étoiles

Lui :
Film happening assez étonnant, assez inutile aussi même s’il comporte quelques éléments assez intéressants. Le jeune De Niro donne beaucoup de vitalité au film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert De Niro
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14 décembre 2004

Le Chevalier des Sables (1965) de Vincente Minnelli

Titre original : The Sandpiper

The SandpiperElle :
Une histoire d’amour improbable et scandaleuse entre un pasteur et une jeune femme athée, telle est la trame que nous propose Vincente Minelli avec le couple mythique Richard Burton et Elisabeth Taylor. On assiste à cette rencontre fascinante dans deux milieux très différents, la bonne société bourgeoise contre une bande de hippies un peu ridicules. Puis, c’est la culpabilité judéo-chrétienne qui reprend le dessus, le constat de la faiblesse des sentiments humains et enfin la rupture finale. Tout ceci se passe sur une magnifique plage non loin de Monterey avec de beaux couchers de soleil et une étrange maison de bois qui surplombe la plage. Quarante ans plus tard, le film donne l’impression d’avoir utilisé trop de clichés faciles et les thèmes qu’il aborde ont bien vieilli.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dès les premières minutes de ce Chevalier des Sables, on sent que le film va être bourré de thèmes et de bonnes intentions type années 60-70 et rapidement on nage en pleins poncifs qui ne manquent pas de nous faire sourire 40 ans plus tard. Il reste néanmoins la mise en scène de Minelli, très picturale, avec une très belle photographie. Elisabeth Taylor n’est pas très convaincante et semble plus intéressée à minauder devant la caméra qu’à interpréter son personnage.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Richard Burton
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincente Minnelli sur le site IMDB.

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Anecdotes sur le tournage
(prises dans l’autobiographie de Vicente Minelli « Tous en scène » (1974)) :
– Pour échapper aux impôts, le couple Taylor/Burton ne pouvait travailler longtemps aux Etats-Unis et le film fut donc en partie tourné en France, aux studios de Boulogne-Billancourt.
– Originellement Richard Burton devait lui-même mettre en scène ce scénario inspiré d’une nouvelle de Martin Ransonhoff, lui-même producteur du film. Minelli précise : « Au départ je n’aimais pas le scénario. (…) Mais l’enthousiasme des Burton eut raison de mes réticences. Je voulais travailler avec eux ».

13 décembre 2004

In the Soup (1992) de Alexandre Rockwell

In the SoupElle :
In the Soup fut une bonne surprise,  un film d’auteur autobiographique dans lequel son personnage est incarné par le talentueux Steve Buscemi. Il rêve de tourner un film et tombe sur Joe, un papy cavaleur et généreux, qui veut produire son film. C’est l’univers de la débrouille, des paumés avec ses moments de bonheur et de peine. C’est avec beaucoup d’humour que le réalisateur brosse le portrait loufoque d’une galerie de personnages attachants. Malgré quelques petites longueurs, on partage avec eux ces moments de grâce et d’émotion. Du beau noir et blanc un peu dans le style de Cassavetes ou Jim Jarmush qui y joue un second rôle.
Note : 4 étoiles

Lui :
Bonne surprise que ce film délicatement déjanté d’Alexandre Rockwell, merveilleusement interprété par Steve Buscemi et un Seymour Cassel déchaîné qui dégage une vitalité extraordinaire. Le scénario est bourré de surprises constantes, de situations inhabituelles et surprenantes. Beaucoup d’humour, à tous les étages, que ce soit dans les personnages (une sacré galerie de portraits…) ou dans les évènements. Pas banal et assez jubilatoire.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Steve Buscemi, Seymour Cassel, Jennifer Beals
Voir la fiche du film et la filmographie de Alexandre Rockwell sur le site IMDB.

8 décembre 2004

Frida (2002) de Julie Taymor

FridaElle :
Cette biographie filmée de Frida Khalo, une artiste mexicaine cassée par la souffrance de son corps brisé à la suite d’un accident et de ses échecs amoureux est attachante et poignante. Cette histoire vraie adaptée du roman de Hayden Herrera retrace le parcours chaotique et exemplaire de cette femme pleine d’énergie et de volonté. Les joies alternent avec les désillusions, la douleur et enfin une sorte de renaissance par la peinture où elle exprime intensément ce qu’elle vit de l’intérieur. Elle devient même l’amant de Trotsky réfugié au Mexique. Les images et les couleurs sont belles, la caméra est fluide et une magnifique musique mexicaine enveloppe tout le film. Une bonne surprise.
Note : 5 étoiles

Lui :
Il y a beaucoup d’énergie dans ce film basé sur l’histoire de cette femme peintre mexicain, il y a notamment toute l’énergie que met Salma Hayek à interpréter ce rôle, beaucoup de vie, de lumière aussi, une camera mobile mais fluide et une très belle photographie. Au final, c’est un film assez prenant, qui sait faire passer des émotions fortes avec en prime quelques petites excentricités cinématographiques.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Salma Hayek
Voir la fiche du film et la filmographie de Julie Taymor sur le site IMDB.

Voir aussi : le site officiel de Frida Khalo

6 décembre 2004

Appelez Nord 777 (1948) de Henry Hathaway

Titre original : « Call Northside 777 »

Appelez nord 777Elle :
Cette enquête policière bien ficelée nous emmène dans les années 40 aux côtés d’un journaliste interprété par l’excellent James Stewart. Celui-ci tente de prouver l’innocence d’un homme emprisonné à vie pour le meurtre d’un policier qu’il n’a pas commis. On remonte méthodiquement toutes les pistes et au passage, on découvre la corruption de la police ou la tentation des journalistes de faire du sensationnel pour faire monter les ventes. Amusant également l’importance accordée au détecteur de mensonges sensé prouver l’innocence de quelqu’un ou encore les progrès de la photographie en matière d’agrandissement pour fournir des preuves irréfutables. Même, si le film ne répond pas entièrement aux critères du polar classique, c’est à la fois intéressant et captivant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Présentant la quête d’un journaliste tentant d’élucider une affaire où un innocent s’est fait accuser 10 ans auparavant, ce film parvient à mêler habilement un certain côté documentaire avec les ingrédients classiques du film d’enquête. James Stewart est comme toujours parfait dans son rôle de fouineur obstiné et tient à lui tout seul une bonne partie du film… Belle photographie.
Note : 4 étoiles

Acteurs: James Stewart, Helen Walker
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26 novembre 2004

Police spéciale (1964) de Samuel Fuller

Titre original : The Naked Kiss

Naked kissElle :
Déception pour ce film de Samuel Fuller qui se révèle meilleur réalisateur dans les films de guerre. C’est un film policier moralisateur qui condamne l’avortement, les faux pas de la vie et a tendance à sombrer dans une mièvrerie confondante malgré la gravité du sujet. Il s’agit de la rédemption d’une prostituée qui tente de se refaire une virginité en s’occupant d’enfants handicapés. Samuel Fuller est trop fascinée par la beauté de son actrice et a tendance à négliger les seconds rôles d’où une certaine confusion dans la mise en place du scénario.
Note : 2 étoiles

Lui :
A mi-chemin entre le drame de société et le film policier, ce film de Samuel Fuller est certainement moins un choc en 2004 qu’en 1964. Cette histoire de prostituée qui devient un modèle de dévotion et de féminité est un peu trop idéalisée pour être un tant soit peu crédible. Après une mise en place assez brouillonne, le film traîne en longueur et ce n’est que dans les 10 dernières minutes que Fuller introduit l’élément policier.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Constance Towers, Anthony Eisley
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25 novembre 2004

La couleur du mensonge (2003) de Robert Benton

Titre original : « The Human Stain »

La couleur du mensonge Elle :
Ce film adapté du roman de Philip Roth « La Tache », retrace le parcours de Coleman Silk, vieux professeur d’université obligé de démissionner car on l’accuse de racisme. Suite à cet évènement, il perd sa femme et vit avec une sulfureuse fille de ferme accablée par les malheurs de la vie. Elle est incarnée par une bouleversante Nicole Kidman. C’est la rencontre entre deux mondes très différents mais c’est aussi la lutte contre l’hypocrisie, les préjugés, le « politically correct ». Le plus émouvant est la révélation de la vraie identité du professeur : c’est un noir à la peau blanche qui a renié toute sa famille noire pour pouvoir s’intégrer dans la société blanche. Certes, le film prend des raccourcis par rapport au livre. Il ne retranscrit pas suffisamment bien le style de Philip Roth qui abonde de détails et décrit les pensées tumultueuses de Coleman Silk.
Note : 4 étoiles

Lui :
On peut reprocher au réalisateur d’être un peu brouillon dans la mise en place des personnages de cette adaptation, le film semblant un peu partir dans tous les sens, mais néanmoins l’histoire en elle-même est assez étonnante et l’interprétation d’Anthony Hopkins et celle de Nicole Kidman sont vraiment remarquables.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nicole Kidman, Anthony Hopkins, Ed Harris, Gary Sinise
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23 novembre 2004

La Forme des Choses (2003) de Neil LaBute

Titre original : « The Shape of Things »

Shape of thingsElle :
Abandon au bout de 20mn. Mise en place très poussive et bourrée de minauderies. On a l’impression que l’on va avoir affaire à la énième comédie américaine pour adolescents.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Abandon rapide par manque d’intérêt…
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Rachel Weisz
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