25 novembre 2005

Goldmember (2002) de Jay Roach

Titre original : « Austin Powers in Goldmember »

Goldmember Elle :
(n’a pas souhaité le voir…)

Lui :
Mike Myers continue dans la même veine des précédents Austin Powers. Il s’assagit tout de même un peu… Goldmember est moins déjanté, plus cadré et plus policé, les sous-entendus sont moins nombreux. On pourra lui reprocher de parfois se contenter de reprendre certaines scènes qui ont bien fonctionné dans les deux premiers films, mais de nouvelles idées sont assez mémorables comme celle où il joue avec une statue style Manneken Piss. Etant plutôt moins dense, l’ensemble semble toutefois fonctionner globalement moins bien.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mike Myers, Beyoncé Knowles, Robert Wagner, Seth Green, Michael Caine
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25 novembre 2005

Minority Report (2002) de Steven Spielberg

Minority Report Elle :
Pas du tout mon truc ce film à l’imagerie, au langage et gadgets SF… avec Tom Cruise en prime. Trop angoissant et réfrigérant pour moi.
Note : pas d'étoile

Lui :
Une adaptation d’une nouvelle de Philip Dick par Spielberg ne peut passer inaperçue… Minority Report  est fortement marqué par Dick, par la base de son scénario, une petite merveille d’anticipation, et aussi par son univers, froid et monochrome, quasi-orwellien. Toutefois, le film n’égale pas Blade Runner par exemple car, malgré la perfection de la mise en scène et de la photographie, il manque d’un peu de magie : tout est froid et triste dans l’univers recréé par Spielberg. Seul le passage mettant en scène ces voitures du futur provoque un certain émerveillement. On peut aussi regretter que le côté “chasse à l’homme” occupe tant de place.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tom Cruise, Max von Sydow, Steve Harris, Neal McDonough, Patrick Kilpatrick
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19 novembre 2005

The assassination of Richard Nixon (2004) de Niels Mueller

The assassination of Richard Nixon Elle :
(pas vu)

Lui :
J’ai un peu du mal à voir la finalité du film car, si le propos est de montrer qu’un homme qui a la sensation d’être un laissé pour compte peut faire les actions les plus insensées qui soient, le film n’atteint pas vraiment son objectif : d’une part, le personnage incarné par Sean Penn n’est pas franchement un laissé pour compte (il a seulement de gros déboires sentimentaux et professionnels) et d’autre part rien n’est fait pour qu’il attire notre sympathie. On a l’impression que le réalisateur est resté entre deux chaises, que le film a perdu son sens, sa direction. Au final, tout l’ensemble repose sur Sean Penn, excellent acteur, mais qui, comme pour pallier un manque, en fait beaucoup trop, surtout avec les expressions de visage qu’il tord vraiment dans tous les sens pour exprimer son désarroi…
Note : 1 étoile

Acteurs: Sean Penn, Naomi Watts
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16 novembre 2005

Un Mariage à Boston (1947) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « The Late George Apley »

Un Mariage à Boston Elle :
Amusante satire de la société bostonienne engoncée dans ses principes de puritanisme, de bonnes manières, de niveau social au début des années 1900. Les femmes commencent à se rebeller contre les traditions de cette société corsetée. Les maris chancellent et sont choqués par les bouleversements à venir. Mankiewicz s’amuse et croque ces personnages de façon assez lucide. Certes, le film a un peu vieilli. Malgré quelques petites longueurs, on passe un bon moment en se disant que bien du chemin a été parcouru depuis ces années-là.
Note : 3 étoiles

Lui :
Inédit en France jusqu’en 2004, ce troisième film de Mankiewicz, Un Mariage à Boston,  n’est pas aussi abouti que les petits bijoux qui lui succéderont mais il est assez remarquable par la qualité de ses dialogues et le ton général, à la fois léger et grave. Cette satire de la haute bourgeoisie bostonienne du début du XXe siècle est assez mordante, mais également souvent drôle et plaisante. Le personnage principal du père, engoncé dans des principes absurdes, permet de placer des répliques assez savoureuses, parfaitement désuètes. On peut juste reprocher au film un scénario assez simple, qui manque un peu de développement, mais il se regarde avec plaisir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ronald Coleman, Peggy Cummins
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12 novembre 2005

Band of Brothers (2001) (TV : série de 10 épisodes)

Titre français : « Frères d’armes »

Réalisateurs :
Phil Alden Robinson (1), Richard Loncraine (2), Mikael Salomon (3 et 10), David Nutter (4), Tom Hanks (5), David Leland (6), David Frankel (7 et 9), Tony To (8).

Band of BrothersElle :
Dix épisodes de grande qualité pour cette série télévisée qui retrace le parcours effroyable de la « Easy Company ». Du 6 juin 1944 à la chute définitive des allemands en Autriche, huit réalisateurs différents se lancent avec talent dans la reconstitution de la vie de ces soldats au quotidien. Rien ne nous est épargné ni les combats sanglants, les blessures béantes, les membres coupés, les cadavres des camps, les angoisses, la folie meurtrière. Ce réalisme des images sert le propos et contribue à perpétuer la mémoire de ces jeunes soldats. Deux épisodes semblent inférieurs : le premier assez académique où on se serait bien passé de la présence de David Schwimmer pas vraiment crédible en chef implacable et le sixième qui donne dans le sensationnel gratuit.
Note : 5 étoiles

Lui :
Easy CompanyBand of Brothers : Cette reconstitution du parcours d’une unité de l’armée américaine permet de retracer les évènements depuis le débarquement de 1944 jusqu’à la capitulation de l’Allemagne. Etalée sur dix épisodes d’une heure (avec huit réalisateurs différents), cette épopée est assez réussie, même si les épisodes sont assez inégaux, car elle parvient à nous mettre dans la peau de ces soldats, de comprendre ce qu’ils ont vu et enduré. Mis à part un ou deux épisodes, les effets dramaturgiques ne sont pas amplifiés à outrance et la mise en scène est d’une manière générale assez sobre. L’interprétation est excellente. Si on peut critiquer l’inévitable côté militariste de l’ensemble ou le style « c’est dans la guerre que l’on noue des relations fortes avec ses camarades », il n’en reste pas moins que cette série constitue un bel hommage à ces soldats.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Damian Lewis, Donnie Wahlberg, Ron Livingston, Matthew Settle
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11 novembre 2005

The Safety of Objects (2001) de Rose Troche

The Safety of Objects Elle :
Regard acerbe mais un peu confus sur la société de consommation américaine. Trois familles américaines moyennes en proie à des échecs amoureux, professionnels ou encore ravagée par la perte d’enfants, se déstructurent peu à peu et finissent par ne plus communiquer. La possession d’objets (poupées, téléphones, voitures, etc…) prend la place de la parole afin de compenser un manque d’amour ou d’affection. Les idées sont intéressantes mais la façon de les mettre en place est assez maladroite et hachée. L’univers sonore est assez fatiguant mais sans doute est-ce pour mettre en avant le côté artificiel de ce monde de supermarchés et de jeux d’argent.
Note : 3 étoiles

Lui :
Si le film a indéniablement un contenu, une mise en opposition des difficultés de communication à l’intérieur de quatre familles voisines et leur propension à se reporter sur les objets qui les ancrent dans la réalité, la forme pose problème : la mise en place est chaotique, extrêmement confuse, et la construction générale du film, à force de vouloir être dynamique, le rend assez souvent pénible à suivre… De plus, le trait semble parfois trop grossi, les symboles trop faciles (le garçon qui ne parle qu’à ses poupées) et la fin est plaquée et un peu niaise. Beaucoup de maladresses donc sans Safety of Objects mais une bonne idée de base.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Glenn Close, Dermot Mulroney, Jessica Campbell
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9 novembre 2005

Caught (1949) de Max Ophüls

Caught Elle :
Film sombre sur les déboires amoureux d’une jeune femme arriviste qui rêve de conquérir un riche mari. Le milliardaire est bien sûr tyrannique et ne pense qu’à gagner de l’argent et la jeune épouse décide de quitter le foyer pour trouver un travail. L’histoire de Caught est assez manichéenne. Les riches que tout le monde envie et les pauvres qui luttent au quotidien pour soulager les plus faibles. Le plus intéressant reste la mise en scène très fluide.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans le genre “l’argent ne fait pas le bonheur (pire: il rendrait même terriblement malheureux)”, ce film a le défaut de présenter un scénario assez peu travaillé, restant dans le conventionnel, sans surprise ni originalité. Malgré sa grande maîtrise de la mise en scène, Max Ophüls ne parvient pas vraiment à donner une personnalité au film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: James Mason, Barbara Bel Geddes, Robert Ryan
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3 novembre 2005

Les Sentiers de la perdition (2002) de Sam Mendes

Titre original : « Road to Perdition »

Les Sentiers de la perdition Elle :
De par sa forme, ce film sur la mafia irlandaise dans le Chicago des années 50 ne reproduit pas les habituels clichés des films de gangsters. Sam Mendes, réalisateur d’American Beauty, film souvent plébicité mais que j’avais moyennement apprécié, suit les pas de Mike Sullivan (Tom Hanks), tueur fidèle à son chef (Paul Newman) qui cherche à venger l’assassinat de son fils et de sa femme. Les acteurs jouent tout en sobriété. Le scénario de ces Sentiers de la Perdition est plutôt simple. Ce qui nous retient devant l’écran, c’est l’admirable mise en scène, les cadrages et l’éclairage somptueux, la bande son très originale qui illustre parfaitement ce monde glauque du crime organisé. La curieuse et majestueuse fluidité des mouvements de caméra souligne inéluctablement la fuite en avant de cet homme vers la perdition et Perdition qui est le nom d’un village où habite sa soeur. Quelques petites longueurs malgré tout, un peu trop de pluie et d’images léchées.
Note : 4 étoiles

Lui :
Les Sentiers de la Perdition m’a paru attirant plus par sa forme que par son scénario, tant la photographie est remarquable. Les mouvements de caméra sont assez étonnants parfois, mais toujours merveilleusement doux et fluides. Cette forme très « soft », toute empreinte d’une douceur certaine, est en total contraste avec le sujet du scénario (un homme de main de la mafia pourchasse les tueurs de sa famille), mais au lieu d’offrir un décalage, cette opposition se mute en complémentarité et adoucit un sujet qui aurait sans doute été assez cru sans cela. Le dit-sujet manque tout de même un peu d’intérêt…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tom Hanks, Paul Newman
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30 octobre 2005

Loin du Paradis (2002) de Todd Haynes

Titre original : « Far from Heaven »

Loin du Paradis Elle :
Une famille américaine idéale avec une épouse parfaite (Julianne Moore), un mari publiciste réputé (Dennis Quaid), deux beaux enfants, une belle maison. Quoi demander de plus ? Dès le début du film, on flotte dans le rêve américain des années 50. L’atmosphère aux couleurs chatoyantes de l’automne est irréelle comme dans un conte de fée et Julianne Moore est belle à mourir avec sa voix suave. Mais évidemment le vernis se fendille et les apparences trompeuses laissent place aux problèmes de couple, de voisinage, à la difficulté de vivre en harmonie avec les gens de couleurs. Todd Haynes aborde donc des thèmes tabous comme l’homosexualité, le racisme qui étaient montrés du doigt à cette époque. Il plaide pour le féminisme, l’égalité raciale, le libre choix de sa sexualité. Dans cette belle en scène, cette remise en cause du modèle de société américain engoncé dans ses principes et préjugés est percutante.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cette histoire m’a globalement paru trop artificielle pour pouvoir y adhérer un tant soit peu. Les images sont trop parfaites, tout comme la nature, les contrastes sont marqués, et cette famille parfaite va bien évidemment basculer et être mise au ban de la société… L’ensemble est trop convenu et agaçant dans sa mise en place.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Julianne Moore, Dennis Quaid
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27 octobre 2005

The barber: l’homme qui n’était pas là (2001) de Joel Coen

Titre original : « The Man Who Wasn’t There »

l'homme qui n'était pas là Elle :
Dans le plus pur style des films noirs des années 40, les frères Coen nous invitent à partager la vie très ordinaire d’un américain moyen qui n’aime pas sa vie et se fait happer sans résistance dans une sombre affaire de chantage qui le mène droit vers la mort. Scénario somme toute assez classique sauf qu’ici la patte des frères Coen imprime au film un style particulier grâce à ses somptueux éclairages noir et blanc, les sonates de Beethoven, la chaude voix off et le visage buriné de Billy Bob Thornton. Cet homme ordinaire n’existe pas ; il observe son entourage, subit les évènements et ne cherche pas à sauver sa peau. Malgré quelques petites longueurs, on se laisse gagner par cette ambiance étrange et sereine qui mène ce coiffeur impassible vers la chaise électrique.
Note : 5 étoiles

Lui :
L’atmosphère de The Barber, l’homme qui n’était pas là des frères Coen fait bien entendu énormément penser à celle des grands films noirs, mais ce n’est pas un simple hommage ou un simple film de genre : tout le film tourne autour de son personnage principal, un homme à l’impassibilité quasi statuaire, qui subit les évènements avec un calme lisse et uniforme, telle cette sonate de Beethoven qui revient comme une ritournelle dans le film. Sa seule tentative pour prendre les évènements en main sera non seulement maladroite mais disproportionnée et aura de graves conséquences. Le noir et blanc est un délice à l’oeil, un festival de contrastes et d’ombres, certains plans sont de vrais tableaux. La mise en scène est souvent époustouflante avec une utilisation de la caméra étonnante. Du grand art.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Billy Bob Thornton, Frances McDormand, Michael Badalucco, James Gandolfini
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