23 septembre 2006

Mémoire effacée (2004) de Joseph Ruben

Titre original : « The forgotten »

Mémoire effacée Elle :
(pas vu)

Lui :
Je l’ai souvent vérifié : c’est un avantage énorme de pouvoir regarder les films sans avoir lu les critiques, sans même savoir de quoi il s’agit… Ce fut mon cas pour Mémoire effacée et le plaisir que j’ai eu à le visionner est en grande partie du à l’effet de surprise (donc si vous n’avez pas vu le film et encore rien lu, je vous conseille d’arrêter ici la lecture de ce commentaire). Il y a une bonne progression dans le film : on a ce sentiment de basculer inéluctablement dans le fantastique tout en ayant envie de réfréner cette impression (au départ, j’étais pour ma part persuadé que j’allais voir un drame psychologique). Le problème est que ce jeu sur l’ambiguïté et les fausses apparences tombe à plat si l’on sait à l’avance de quel type d’histoire il s’agit, et je suis persuadé que j’aurais alors beaucoup moins apprécié ce film car le scénario est somme toute assez conventionnel et mal exploité. Julianne Moore est merveilleuse, comme d’habitude : elle parvient à donner beaucoup d’épaisseur et de crédibilité à son personnage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Julianne Moore, Dominic West, Gary Sinise, Linus Roache
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21 septembre 2006

« Sin City » (2005) de Robert Rodriguez

Sin cityElle :
(pas vu)

Lui :
Je dois bien avouer que j’avais un a priori négatif sur ce film (je ne suis pas un grand fan de Rodriguez ni de comic books), mais j’ai tenu à le voir par curiosité et j’ai été agréablement surpris. Dans sa forme, il s’agit certainement d’une des adaptations les plus abouties et les plus innovantes d’une bande dessinée à l’écran : aussi bien l’esprit que le graphisme sont parfaitement conservés. Le rendu très stylisé en noir et blanc avec touches de couleurs est assez remarquable, les plans sont proches de ceux des comics et les personnages sont assez hauts en couleur… Le plus réussi est certainement ce colosse braque et fonceur, interprété par un Mickey Rourke parfaitement méconnaissable sous le maquillage. Bien entendu, le contenu est assez limité : les mecs sont brutaux et virils, les femmes sont soit des prostituées soit des amazones (ou les deux), et tout ce petit monde s’entretue avec la plus grande sauvagerie possible sous un vague prétexte justicier. C’est sans doute à cause de cela que le film paraît trop long : parmi les 3 histoires, la dernière m’a franchement ennuyé. Malgré cela, on ne peut qu’être admiratif devant la perfection technique de cet exercice de style réussi (ceci dit, je ne suis pas certain d’aller voir le "2"…)
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bruce Willis, Mickey Rourke, Jessica Alba
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16 septembre 2006

La veuve joyeuse (1925) d’ Erich von Stroheim

Titre original : « The merry widow »

The Merry WidowElle :
(pas vu)

Lui :
(Film muet) En compensation de la mutilation opérée sur son film précédent Greed ( Les Rapaces , 1924), la MGM offrit à Erich von Stroheim l’adaptation de cette opérette de Franz Lehar que plusieurs réalisateurs rêvaient de tourner. Plutôt que d’en faire une comédie légère, Stroheim en fit une satire assez mordante, s’attachant surtout à dépeindre les mœurs dissolues des princes de cette royauté fictive d’Europe Centrale. En plus d’une condamnation de l’argent et du pouvoir, on y trouve les fantasmes de Stroheim. Le côté sulfureux du film lui assura un gros succès à l’époque… Le scénario, fabuleusement puissant, fait partie de ces petites merveilles du cinéma. The Merry Widow S’il est moins complet et innovant que GreedLa veuve joyeuse a une indéniable force et reste très prenant et dense malgré sa longueur (2h25). Il est aussi plus classique dans sa construction. Avec son sourire carnassier, le personnage de fourbe interprété par Roy d’Arcy est particulièrement détestable…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Mae Murray, John Gilbert, Roy d’Arcy
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La Veuve Joyeuse fut adaptée de nombreuses fois à l’écran, notamment :
par Ernst Lubitsch en 1934 avec Maurice Chevalier et Jeanette MacDonald
par Curtis Bernhardt en 1952 avec Lana Turner (version moins réussie).
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14 septembre 2006

« Au nom d’Anna » (2000) d’ Edward Norton

Titre original : « Keeping the Faith »

Au Nom d’AnnaElle :
Délicieuse comédie bourrée d’humour et de tendresse qui narre les aventures religieuses et sentimentales de deux amis de longue date. L’un est rabbin à succès (Ben Stiller) et l’autre est prêtre abstinent (Edward Norton qui signe là son premier film). Ils retrouvent leur belle amie d’enfance dont ils tombent amoureux. Ces circonstances pour le moins inédites se prêtent à des tas de situations et dialogues très amusants. Tout est subtilement dosé sans jamais tomber dans la lourdeur ou la vulgarité. Les acteurs sont excellents. Une comédie bien revigorante.
Note : 5 étoiles

Lui :
Excellente comédie. Le scénario est original, les personnages sont attachants, les dialogues enlevés et brillants. Pour son premier film, Edward Norton a su trouver le bon équilibre pour nous faire rire et nous émouvoir. C’est une comédie qui peut être placée dans la lignée des « Quand Harry rencontre Sally » ou même des comédies de Woody Allen.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ben Stiller, Edward Norton, Jenna Elfman, Anne Bancroft
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13 septembre 2006

La neige tombait sur les cèdres (1999) de Scott Hicks

Titre original : « Snow falling on cedars »

La neige tombait sur les cèdres Elle :
Je n’ai pas tenu plus d’un quart d’heure. J’ai détesté la façon dont le réalisateur tente de manipuler le spectateur : belles images, musique avec beaucoup de basses, scénario qui tarde à se mettre en place et à décoller. Bref, cela fleure bon le film à oscars. Dommage car son précédent film « Shine » est une belle réussite.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Scott Hicks semble avoir perdu toute la délicatesse qu’il avait montrée dans « Shine » et nage dans le lyrisme bien appuyé. La musique à grands renforts de violons est omniprésente, les effets sonores sont trop marqués (excès de très basses fréquences), l’image est désaturée à l’extrême pour se donner un style. Tout est trop appuyé, sans subtilité. Le film en devient ridicule. On finit par se désintéresser de l’histoire qui paraît alors bien convenue et prévisible. Recette du film à oscars : des bons sentiments, des belles images et une bonne dose de violon…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Ethan Hawke, Max von Sydow, Sam Shepard
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12 septembre 2006

« Hotel Rwanda » (2004) de Terry George

Hotel RwandaElle :
Difficile de rester insensible devant ce film bouleversant qui montre les horreurs du génocide rwandais qui tua un million de personnes. Cette histoire vraie se concentre autour d’un directeur d’hôtel qui sauve de la mort plus de mille vies humaines. Il assiste impuissant aux massacres entre tutsis et hutus, à la difficile tâche des soldats de l’ONU, à la lâcheté des pays occidentaux qui n’ont pas apporté d’aide et ont laissé les massacres se perpétrer, à la corruption de l’armée. Cet homme se débat comme il peut pour sauver sa famille et le maximum de vies humaines. Le film est d’une très grande intensité sans jamais tomber dans la violence gratuite. La vie de chacun ne tient qu’à un fil. Les acteurs sont émouvants tout en jouant avec une grande sobriété. C’est un film fort qui a le mérite de pouvoir toucher tous les publics sur cette effroyable tragédie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Pour témoigner du génocide rwandais de 1994, le réalisateur Terry George choisit de relater l’action de Paul Rusesabagina, un directeur d’hôtel qui sauva la vie de plusieurs centaines de personnes en les abritant. Il fait un film émotionnellement puissant, bouleversant même, qui provoque l’indignation. En ce sens, il atteint son but mais on peut lui reprocher de traiter assez peu les origines du conflit entre les deux ethnies et d’utiliser certaines ficelles hollywoodiennes. En revanche, il traduit certainement bien l’épouvantable climat de folie meurtrière qui s’était emparé du pays. Il a aussi le mérite d’être assez fidèle à la réalité : Paul Rusesabagina (qui a été conseiller sur le film) a affirmé que le film relatait à 90% ce qui s’était réellement passé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Don Cheadle, Nick Nolte, Sophie Okonedo
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11 septembre 2006

« Séquences et conséquences » (2000) de David Mamet

Titre original : « State and Main »

Séquences et conséquencesElle :
Comédie bien creuse de David Mamet. Sa tentative de satire du monde du cinéma hollywoodien tombe à plat, les gags sont téléphonés, l’histoire sonne creux et tourne en rond. Cette équipe de cinéma qui déboule dans un patelin paumé pour tourner un film aurait pu donner lieu à des quiproquos amusants mais ce n’est qu’une suite de situations nunuches ou usées jusqu’à la corde. On attend la fin avec impatience….
Note : 2 étoiles

Lui :
Comédie plaisante mais qui reste dans le très conventionnel. La vision de ces gens de cinéma débarquant dans une paisible petite ville est conforme aux clichés, mais permet de faire quelques scènes amusantes de contraste, et de placer quelques bons dialogues.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Alec Baldwin, Sarah Jessica Parker, William H. Macy, Philip Seymour Hoffman
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6 septembre 2006

« Cecil B. DeMented » (2000) de John Waters

Cecil B. DementedElle :
Une satire du cinéma hollywoodien qui ne m’a pas du tout accrochée. C’est vraiment trop trash…
Note : pas d'étoiles

Lui :
C’est bien déjanté, il y a de bons moments mais l’ensemble laisse quand même un peu dubitatif. La critique sévère du cinéma hollywoodien est amusante, mais sans grande portée puisqu’elle est pratiquée par une sacré bande d’agités du bocal…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Melanie Griffith, Stephen Dorff, Alicia Witt
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4 septembre 2006

« Maria, pleine de grâce » (2004) de Joshua Marston

Titre original : « Maria full of grace »

Maria, pleine de grâceElle :
Un film fort et poignant sur l’avenir sans espoir d’une jeune femme colombienne enceinte qui est réduite à "faire la mule" c’est à dire à transporter de la drogue dans son estomac pour faire vivre sa famille et subvenir à ses besoins. Le réalisateur américain nous fait suivre cette lente dérive avec sobriété dans le milieu des trafiquants de drogue. Les scènes où Maria doit absorber une cinquantaine de boulettes de drogue sont d’une grande intensité tout comme celles qui se passent dans l’avion en partance pour New York. Elle frôle la mort à chaque instant ou risque de se faire arrêter à la douane américaine. C’est une voie quasiment sans issue. L’actrice qui interprète Maria est bouleversante dans son jeu tout en retenue.
Note : 4 étoiles

Lui :
Maria, une jeune colombienne téméraire de 17ans, accepte de transporter des petits paquets de drogue dans son estomac vers les Etats-Unis contre une grosse somme d’argent. Pour son premier long métrage, le réalisateur américain Joshua Marston filme cette histoire en restant très près de son personnage principal. Il faut dire que sa jeune et belle actrice, Catalina Sandino Moreno, insuffle beaucoup d’authenticité dans le film par son jeu retenu et délicat. En revanche, et c’est là le défaut principal du film, les autres personnages ne sont que peu développés et le format général reste conventionnel. Il est toutefois difficile de rester insensible au périple de cette jeune fille, participante volontaire à un trafic assez terrible.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Catalina Sandino Moreno
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4 septembre 2006

« Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire » (2003) de Brad Silberling

Titre original : « Lemony Snicket’s A series of unfortunate events »

Les Désastreuses aventures des orphelins BaudelaireElle :
(pas vu)

Lui :
Cette adaptation des 3 premiers opus de la série de livres pour enfants (écrits sous le pseudonyme Daniel Handler) est surtout remarquable par la richesse et l’inventivité de ses décors et le travail sur les personnages. Le scénario à la base est assez simple, trois orphelins en prise avec un oncle machiavélique qui veut les tuer pour s’approprier leur héritage, mais nous évoluons dans un univers franchement fantastique qui fait penser à Poe, Dickens ou encore aux films de Tim Burton. Les lieux sont assez stupéfiants par l’imaginaire qu’ils développent, très enfantins dans leur vision du monde, allant de pièces riches en inventions évoquant un Jules Verne aux rivages dépouillés d’une mer lugubre et sombre. Côté personnages, Jim Carrey s’en donne à cœur joie pour interpréter son ou plutôt ses personnages avec un maquillage assez colossal. Si le film manque un peu d’âme, évoquant un peu trop une superproduction, il se regarde avec grand plaisir et un émerveillement certain.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jim Carrey, Liam Aiken, Emily Browning, Meryl Streep
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