19 juillet 2008

Hyper Tension (2007) de Mark Neveldine et Brian Taylor

Titre original : « Crank »

Hyper TensionElle :
(pas vu)

Lui :
Hyper Tension est un film fait dans l’esprit des jeux vidéos : un tueur à gages auquel on a injecté un poison mortel est obligé de garder un taux d’adrénaline élevé pour rester en vie. Il ne peut donc s’arrêter, il doit constamment bouger… et bouger, c’est justement ce qu’il va faire afin trouver l’antidote. Hyper Tension est un film totalement survolté, sans temps mort, se déroulant quasiment en temps réel. La mise en scène est tout aussi trépidante : tourné avec de petites caméras HD, les réalisateurs n’ont par exemple pas hésité à chausser des rollers pour certains plans. Le scénario n’est bien entendu pas le point fort du film, simple et sans grande originalité à part le point de départ… et d’arrivée, car la scène finale est vraiment gonflée et inattendue. Il fallait oser ! Malgré les apparences, Hyper Tension est un film assez à part de la production classique du genre et vous cloue sur votre fauteuil. On en sort en peu sonné.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jason Statham, Amy Smart
Voir la fiche du film et la filmographie de Mark Neveldine et Brian Taylor sur le site imdb.com.

17 juillet 2008

Baby Face (1933) de Alfred E. Green

Titre français parfois utilisé : « Liliane »

”BabyElle :
(pas vu)

Lui :
Baby Face nous raconte l’ascension sociale de Lily (Barbara Stanwyck) depuis le bistrot pouilleux de son père jusqu’au plus haut d’une grande banque new-yorkaise. Prête à tout, elle use à chaque fois de ses charmes pour séduire les hommes influents dont elle se servira pour monter d’un cran. Baby Face fait partie de ses films particulièrement libres de ton du début des années 30 : l’histoire est bien entendu profondément amorale et le film fut censuré de plusieurs dialogues avant sa sortie et une fin plus heureuse fut ajoutée (la scène dans l’ambulance). Il fallut attendre 2005 pour que la Library of Congress ressorte de ses archives une version complète, comprenant tous les dialogues coupés (au total 5 minutes). Barbara Stanwyck est merveilleuse dans ce rôle de jeune femme arriviste et lucide, personnifiant parfaitement (et avec un naturel presque déconcertant) cette froide détermination à écraser les autres pour pouvoir réussir. On peut donc voir dans Baby Face une certaine dénonciation de cet arrivisme qui se généralise alors dans la société américaine encore mal remise de sa crise économique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Barbara Stanwyck, George Brent, Donald Cook, Douglass Dumbrille
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred E. Green sur le site imdb.com.

Anecdote :
On peut voir le jeune John Wayne faire une (très) courte apparition en employé de bureau (celui qui recommande Lily au chef du Service du Contencieux).

14 juillet 2008

Pirates des Caraïbes – Le secret du coffre maudit (2006) de Gore Verbinski

Titre original : Pirates of the Caribbean: Dead man’s chest

Pirates des Caraïbes - Le secret du coffre maudit Elle :
(pas vu)

Lui :
Deuxième opus de la série Pirates des Caraïbes, Le secret du coffre maudit est une variation humoristique autour du thème des pirates avec une bonne dose de fantastique glauque brodé autour de la légende du Hollandais Volant. Le scénario est simple, sans grandes variations ni rebondissements, l’humour grand-guignolesque ne s’embarrasse pas de vraisemblance, les effets spéciaux sont nombreux. Johnny Depp en fait beaucoup pour personnifier le capitaine un tantinet azimuté d’un bateau de pirates, multipliant mimiques et postures interloquées pour remplir le vide laissé par l’histoire. L’ensemble donne un peu l’impression d’un fourre-tout.
Note : 1 étoile

Acteurs: Johnny Depp, Orlando Bloom, Keira Knightley, Tom Hollander, Bill Nighy
Voir la fiche du film et la filmographie de Gore Verbinski sur le site IMDB.

Produit des Studios Walt Disney, la série Pirates des Caraïbes comporte 3 films, tous réalisés par Gore Verbinski :
La malédiction du Black Pearl (2003)
Le secret du coffre maudit (2006)
Jusqu’au bout du monde (2007)

11 juillet 2008

Comme tu me veux (1932) de George Fitzmaurice

Titre original : « As you desire me »

Comme tu me veux Elle :
(pas vu)

Lui :
A Budapest, une chanteuse de cabaret noie son insatisfaction dans l’alcool et se laisse courtiser par de nombreux prétendants. Un homme croit reconnaître en elle l’épouse disparue d’un comte italien. Comme tu me veux démarre sur un numéro flamboyant de Greta Garbo qui parvient à dégager un fort magnétisme même en interprétant une alcoolique. Le face à face entre Garbo et Erich von Stroheim tient toutes ses promesses car ces deux fantastiques acteurs forment un couple équilibré par la forte présence de chacun. Hélas, le film devient ensuite beaucoup plus conventionnel dans sa partie italienne, Melvyn Douglas paraissant quant à lui bien fade et il faut attendre la fin pour retrouver une certaine tension qui coïncide, comme par hasard, avec la réapparition de Von Stroheim. L’histoire, adaptée d’une pièce de Luigi Pirandello, est assez originale et forte ; elle aurait certainement été beaucoup mieux traitée sous la direction d’un meilleur réalisateur. Comme tu me veux n’est donc pas à inscrire parmi les meilleurs films de Greta Garbo mais vaut la peine d’être vu ne serait-ce que pour ce face à face avec Erich von Stroheim. 
Note : 3 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, Melvyn Douglas, Erich von Stroheim, Owen Moore
Voir la fiche du film et la filmographie de George Fitzmaurice sur le site IMDB.

Voir les autres films de George Fitzmaurice chroniqués sur ce blog…

Anecdotes :
* C’est Greta Garbo elle-même qui exigea d’engager Erich von Stroheim qui était persona non grata à la MGM depuis Les Rapaces (il était passé à la Paramount ensuite).
* As you desire me est le seul film de Greta Garbo où elle apparaît en blonde.
* Après ce film, l’actrice se retira en Suède et As you desire me fut donc présenté à l’époque comme « l’ultime film de Greta Garbo ». Il faudra attendre une année pour la voir revenir dans les studios pour le très beau La Reine Christine.

9 juillet 2008

Hot spot (1990) de Dennis Hopper

Titre original : « The hot spot »

”TheElle :
(pas vu)

Lui :
Un homme sans attache arrive dans une petite ville du Midwest américain et se fait embaucher comme vendeur de voitures. Séduisant, il ne tarde pas à faire deux conquêtes féminines et se retrouve écartelé. Hot Spot renoue avec la grande tradition du film noir et parvient à en restituer tout le charme : une atmosphère poisseuse à souhait, une intrigue embrouillée, des personnages forts avec un surprenant Don Johnson et surtout deux superbes personnages féminins, aux antipodes l’un de l’autre, la douce et fragile Jennifer Connelly et la machiavélique et ensorceleuse Virginia Madsen, oscillant superbement entre sensualité et perversité. L’histoire repose sur un petit nombre de personnages seulement et se déroule avec une certaine nonchalance apparente, à l’image de la persistante canicule. Denis Hopper marque le film de sa personnalité ; il n’hésite pas à bousculer les codes établis, comme en témoigne son final en pied de nez à la morale. Très belle photographie et musique. Plutôt sous-estimé, probablement du fait de la présence de Don Johnson (c’était l’un des acteurs de la série Miami Vice), Hot Spot est pourtant un superbe film d’atmosphère avec de solides personnages.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Don Johnson, Virginia Madsen, Jennifer Connelly, Charles Martin Smith, William Sadler
Voir la fiche du film et la filmographie de Dennis Hopper sur le site imdb.com.

8 juillet 2008

Le Dahlia Noir (2006) de Brian De Palma

Titre original : « The Black Dahlia »

”LeElle :
(pas vu)

Lui :
Le Dahlia Noir est en premier lieu un roman de James Ellroy basé sur l’histoire vraie d’une jeune actrice dont le meurtre en 1947 ne fut jamais élucidé. Dans cette adaptation au grand écran, Brian De Palma semble s’être plus attaché à reconstituer l’atmosphère des films noirs des années 40 qu’à l’histoire en elle-même. Pour ce faire, il s’est livré à une reconstitution minutieuse de quartiers de Los Angeles (une reconstitution trop propre et policée pour qu’elle soit un tant soit peu crédible), utilisé des filtres jaunes sépia à outrance et placé toutes ses scènes de nuit comme il se doit. Malgré toute son application, De Palma ne parvient qu’à faire une bien pâle copie de ces films noirs. Son Dahlia Noir se révèle vite un peu ennuyeux, hélas. Du côté des acteurs, Josh Hartnett, un peu trop beau gosse pour le rôle, ne parvient pas à donner de l’épaisseur à son personnage de détective et Scarlett Johansson a beau être coiffée comme Lana Turner dans Le Facteur sonne toujours deux fois, elle apparaît bien potiche dans son personnage de vamp-ménagère. Donc, s’il s’agissait de faire revivre le film noir des années quarante, l’effort est louable mais on est hélas assez loin du compte.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Josh Hartnett, Scarlett Johansson, Aaron Eckhart, Hilary Swank, Mia Kirshner
Voir la fiche du film et la filmographie de Brian De Palma sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Brian De Palma chroniqués sur ce blog…

C’est la presse de l’époque (1947) qui avait donné ce surnom Le Dahlia Noir à Elizabeth Short, la jeune actrice assassinée. Ce surnom fait écho au film de George Marshall Le Dahlia Bleu qui était sorti un an plus tôt sur les écrans (avec Alan Ladd et Veronica Lake). James Ellroy a écrit son roman dans les années 80.

5 juillet 2008

Hold your man (1933) de Sam Wood

Titre français (Belgique) : « Dans tes bras »

Hold your manElle :
(pas vu)

Lui :
Cette histoire d’escroc à la petite semaine et de sa petite amie a été écrite par Anita Loos (l’auteur du livre Gentlemen prefer blondes, Les hommes préfèrent les blondes) spécialement pour le couple Clark Gable et Jean Harlow, tous deux en pleine ascension. Le début du film est réussi car si l’histoire est assez banale, les dialogues sont quand à eux particulièrement enlevés : les répliques de Jean Harlow ne semblent jamais s’arrêter de fuser avec une beaucoup d’humour et de tac au tac. Hold your man La première moitié de Hold your Man est donc de la meilleure veine et le couple de jeunes stars tient vraiment ses promesses pour notre plus grand plaisir. Hélas, l’histoire s’enlise quelque peu quand le film change de registre et abandonne le terrain de la comédie. L’idée était probablement de donner une dimension plus dramatique et complexe à ces deux acteurs mais le résultat n’est pas vraiment convaincant.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Jean Harlow, Clark Gable
Voir la fiche du film et la filmographie de Sam Wood sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Sam Wood chroniqués sur ce blog…

2 juillet 2008

Rush hour (1998) de Brett Ratner

Rush HourElle :
(pas vu)

Lui :
(En bref) Divertissant. Alors que j’attendais un film allourdi par le jeu excessif de ce tandem d’acteurs, j’ai en fait trouvé un film intelligemment équilibré, à l’humour bien dosé, sans prétention certes mais qui fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jackie Chan, Chris Tucker
Voir la fiche du film et la filmographie de Brett Ratner sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Brett Ratner chroniqués sur ce blog…

27 juin 2008

Chercheuses d’or (1933) de Mervyn LeRoy

Titre original : « Gold Diggers of 1933 »

”ChercheusesElle :
(pas vu)

Lui :
Précisons d’emblée que Chercheuses d’Or n’a rien à voir avec la ruée vers l’or… Non, le terme Gold Digger désigne familièrement une aventurière. Trois jeunes femmes artistes de music-hall trouvent enfin du travail dans un nouveau show. Un concours de circonstances va les faire rencontrer des hommes de la haute société. Chercheuses d’Or s’inscrit dans la lignée de 42e Rue (où Mervyn LeRoy, malade, fut remplacé par Lloyd Bacon) c’est-à-dire de comédies musicales d’un nouveau genre : dans une Amérique ébranlée par la Grande Dépression, le public désirait voir des comédies avec un contenu plus ancré dans la réalité. Chercheuses d’Or n’est pas une comédie musicale à part entière (il n’y a que 4 numéros musicaux) mais plutôt une comédie avec les difficultés économiques de la Dépression en toile de fond. ”ChercheusesLe dernier numéro musical, « Remember my forgotten man » traite même sans équivoque et de manière très directe de la guerre et du chômage. Même si elle ne semble pas totalement aboutie, la satire sociale est aussi bien présente dans ce face à face entre haute et basse société. Mais l’ensemble reste (ou semble rester) dans une tonalité légère et libre, voire libertine : cet équilibre subtil est la grande réussite de Chercheuses d’Or qui est un film très facile et plaisant. Encore plus nettement que dans 42e Rue, Busby Berkeley montre son inventivité dans la chorégraphie des ballets, franchement époustouflants, s’inscrivant parmi les meilleurs du genre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Warren William, Joan Blondell, Aline MacMahon, Ruby Keeler, Dick Powell, Ginger Rogers
Voir la fiche du film et la filmographie de Mervyn LeRoy sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Mervyn Leroy chroniqués sur ce blog…

Les 4 ballets musicaux de Chercheuses d’Or 1933 signés Busby Berkeley :
We’re in the money (chanté par Ginger Rogers) en ouverture, très beau jeu avec de grosses pièces d’or,
Pettin’ in the park, étonnamment audacieux et érotique (nous sommes juste avant la généralisation du Code Hays et de sa censure) avec une fantastique scène avec les ballons,
The Shadow Waltz, l’un des ballets les plus célèbres de Busby Berkeley, avec ses violons blancs lumineux, une merveille…
Remember my forgotten man, le plus sombre et réaliste mais aussi le plus puissant, parlant du chômage des soldats de retour de la Grande Guerre.

Du fait du grand succès du film, il y eut également :
Gold Diggers of 1935 par Busby Berkeley (1935)
Gold Diggers of 1937 de Lloyd Bacon et Buby Berkeley (1936)
Gold Diggers in Paris de Ray Enright (1938)
mais le Gold Diggers of 1933 reste le plus réussi et le plus marquant.

16 juin 2008

Inland Empire (2006) de David Lynch

Inland EmpireElle :
Très mal à l’aise, j’ai abandonné à mi-parcours cette expérience vers l’irrationnel et cette plongée en abîme dans les tourments de Laura Dern. Le manque de fil conducteur et de construction apparente est ici vraiment déroutant, le scénario de ce film tourné en DV ayant été écrit au fur et à mesure du tournage. J’ai préféré de loin Mulholland Drive, beaucoup plus facile d’abord.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Il ne faut surtout pas chercher de fil conducteur à Inland Empire ni d’explication dans le sens classique du terme. David Lynch a pour habitude de ne jamais parler du sens de ses films et cela fait habituellement partie de l’aura qui en émane. Inland Empire ne fait pas exception, loin de là… Le film se présente comme une série de divagations et de troubles qui traversent la tête d’une actrice tourmentée, un exercice de style pour David Lynch qui l’a entièrement tourné sans scénario écrit à l’avance et avec des moyens très légers (notamment une Sony PD-150, une simple caméra DV à 5000 €). Cette caméra lui donne une liberté énorme et il se laisse aller à expérimenter à loisir pour créer un climat assez lourd et oppressant dans lequel il faut accepter se laisser happer sans contrepartie. Très bien mais la question est de savoir si au final le film se révèle intéressant… Pour moi la réponse est franchement non. Le voyage que Lynch nous propose avec Inland Empire est long et passablement éprouvant ; je dois avouer m’être forcé pour rester jusqu’au bout. Je n’ai pas ressenti le besoin d’aller lire des tentatives d’interprétation du film comme cela avait été le cas pour Mulholland Drive. C’est une expérience qui va explorer certaines limites.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Laura Dern, Jeremy Irons, Justin Theroux, Harry Dean Stanton
Voir la fiche du film et la filmographie de David Lynch sur le site imdb.com.

Voir les autres films de David Lynch chroniqués sur ce blog…