14 novembre 2010

Daddy-Long-Legs (1919) de Marshall Neilan

Titre français parfois utilisé : « Papa-Longues-Jambes »

Daddy-Long-LegsLui :
(Film muet) Dans un orphelinat, une jeune fille vive et dégourdie est envoyée au collège par un mystérieux bienfaiteur dont elle n’aperçoit que l’ombre déformée. Elle le surnommera « Papa Longues Jambes ». Cette histoire est tirée d’un roman de Jean Webster qui avait déjà été adapté sur les planches dans une veine dramatique. Avec Mary Pickford, Daddy-Long-Legs devient plutôt une comédie surtout dans la première moitié du film qui se concentre sur ses facéties dans l’orphelinat : par moment, nous ne sommes pas loin de Chaplin ou de Keaton, il faut voir par exemple la scène du chien saoul…! Mary Pickford et Marshall Neilan se sont connus chez Griffith au début des années dix, ils s’entendent parfaitement. L’actrice parvient sans mal à traverser les âges : elle débute le film en jouant une fillette de douze ans pour le finir en jeune femme. Elle est étonnante par la façon dont elle adapte son jeu, ses mimiques, ses inflexions avec toujours ce charme plein d’innocence. Daddy-Long-Legs parvient à trouver un équilibre parfait entre drame et comédie.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Mary Pickford, Milla Davenport, Percy Haswell, Mahlon Hamilton
Voir la fiche du film et la filmographie de Marshall Neilan sur le site IMDB.
Voir les autres films de Marshall Neilan chroniqués sur ce blog…

Remarques :
Marshall Neilan joue le rôle du jeune soupirant, Jimmie McBride. Quand il est devant la caméra, c’est Mary Pickford qui dirige.

Autres adaptations notables :
Daddy Long Legs (Papa Longues Jambes) d’Alfred Santell (1931) avec Janet Gaynor
Curly Top (Boucles d’or) d’Irving Cummings avec Shirley Temple
Daddy Long Legs (Papa Longues Jambes) de Jean Neguslesco avec Fred Astaire et Leslie Caron

10 novembre 2010

Religolo (2008) de Larry Charles

Titre original : « Religulous »

ReligoloLui :
Après l’impertinent Borat, le réalisateur Larry Charles revient avec un film encore plus irrévérencieux, un semi-documentaire sur le thème des religions présenté par Bill Maher (1). Ayant été lui-même baigné dans son enfance par deux religions différentes, Maher entreprend de démonter les fondements des principales religions en mettant en relief leur incohérences. Son ambition est de prôner le doute. Il interviewe nombre de personnes, tentant d’ébranler leurs convictions profondes en rebondissant constamment sur leur propos (on craint toujours que l’un d’entre eux s’énerve mais non, tous restent calmes…) Certains propos sont entrecoupés par des courts extraits de peplum des années cinquante, procédé toujours terrifiant par son efficacité mais un peu discutable. C’est dans la partie américaine que le film semble le plus réussi, même s’il s’attaque parfois à des proies faciles, le simple fait de montrer étant alors suffisant pour prouver le ridicule (fondamentalistes, parc d’attractions, allumés divers…) Hors Amérique, il tend à s’enliser un peu, Bill Maher avouant lui-même ne pas arriver à faire parler les gens car il est perçu comme un étranger. Sur le fond, Religolo manque plutôt de substance, il se contente d’être politiquement incorrect par des effets un peu faciles. Cela ne l’empêche pas d’être souvent assez amusant. Religolo (2) est d’ailleurs plus amusant qu’inquiétant. En fait, l’arme principale du film est bien le rire.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bill Maher
Voir la fiche du film et la filmographie de Larry Charles sur le site IMDB.
Voir les autres films de Larry Charles chroniqués sur ce blog…

(1) Bill Maher anime un talk-show sur la chaîne de télévision HBO aux Etats-Unis. Il a été précédemment comique sur la scène new yorkaise, puis présentateur d’une émission très suivie, au titre significatif : « Politically incorrect ».
(2) A noter toutefois que, si le titre français est une contraction de « religion » et « rigolo », le titre original Religulous et une contaction de « religion » et « ridiculous ».

6 novembre 2010

Sept ans de malheur (1921) de Max Linder

Titre original : « Seven years bad luck »

Sept ans de malheurLui :
(Muet, 62 mn) Après avoir été, avant la guerre de 14-18, le plus grand comique au monde, Max Linder émigra aux Etats-Unis où il tourna des courts-métrages tout d’abord puis trois longs-métrages, vraiment remarquables. Sept ans de malheur, c’est ce que craint Max le dandy après avoir cassé un miroir. C’est la première apparition à l’écran de la fameuse scène du miroir cassé (1) qui sera reprise par les Marx Brothers douze ans plus tard dans La Soupe aux canards (1933). Sept ans de malheur Beaucoup d’autres scènes suivent, toutes plus désopilantes les unes que les autres. Le niveau reste élevé tout au long du film, la richesse des gags est assez incroyable. Tout le passage pour échapper au contrôleur dans le train est absolument hilarant, tout comme l’incroyable scène dans la cage aux fauves, scène qui a inspiré Chaplin pour Le Cirque (1927). Max Linder a un style bien à lui, montrant par certains côtés de son personnage (le flegme, la débrouillardise, les poursuites) une parenté avec Buster Keaton, mais on peut trouver également un air de famille avec Chaplin et Harold Lloyd ; Sept ans de malheur ces trois grands comiques ont en effet été inspirés par Max Linder qui a commencé à tourner près de dix ans avant eux (2). Sept ans de malheur permet en tout cas de mesurer toute l’étendue de son talent comique qui était alors parvenu à un haut degré de maturité. C’est le film idéal pour découvrir ce très grand comique.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Max Linder, Alta Allen, Ralph McCullough, Betty K. Peterson
Voir la fiche du film et la filmographie de Max Linder sur le site IMDB.

(1) Ayant brisé le grand miroir, le valet de chambre demande au cuisinier de mimer les gestes de Max en train de se raser afin qu’il ne s’aperçoive de rien.
(2) Des trois, seul Chaplin a reconnu avoir été inspiré par Max Linder.

Homonyme :
Sept ans de malheur (Come persi la guerra) de Carlo Borghesio (1947), film qui fut très populaire en Italie mais qui n’a aucun lien avec le film de Max Linder (c’est l’histoire d’un italien balloté par la guerre).

5 novembre 2010

La forêt interdite (1958) de Nicholas Ray

Titre original : « Wind across the Everglades »

La forêt interditeLui :
Un jeune professeur de sciences naturelles arrive dans la toute jeune ville de Miami en Floride à la fin du XIXe siècle, alors que la mode des chapeaux à plumes a entraîné le massacre des oiseaux sauvages des marais. Promu garde-chasse, le jeune professeur se heurte au chef des braconniers. La Forêt Interdite est probablement le premier film scénarisé ayant pour thème central la défense de la nature. Tourné en Technicolor, il donne une large place aux images montrant la faune des marais de Floride avec ses nombreux oiseaux et reptiles lors des déplacements en barque dans ce dédale de verdure. Le tournage eut lieu dans le Parc National des Everglades. Côté humain, nous avons un beau face à face entre un jeune idéaliste et obstiné (Christopher Plummer) et un solide gaillard haut en couleur et plein de gouaille (magnifique composition de Burl Ives). En lisant entre les images, on peut remarquer une certaine indulgence envers les braconniers, les vrais responsables du massacre étant la société bien pensante qui, pour des raisons plutôt futiles, commandite le massacre des oiseaux. La Forêt Interdite est porteur d’un message écologique qui trouverait certainement plus de public aujourd’hui qu’à son époque.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Burl Ives, Christopher Plummer, Tony Galento, Sammy Renick, Pat Henning
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicholas Ray sur le site IMDB.

Voir les autres films de Nicholas Ray chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* A noter, la présence de Peter Falk, sa première apparition sur grand écran.
* Pendant le tournage, Nicholas Ray est entré en conflit avec le producteur Stuart Schulberg qui lui reprochait son alcoolisme et ses nombreuses prises. Il fut mis à la porte peu avant la fin du tournage, pour « raison de maladie ». Le film fut terminé par Budd Schulberg (frère du producteur) qui avait écrit le scénario du film. Cette éviction n’affecta que peu le tournage, qui était presque terminé, mais, plus important, Nicholas Ray ne participa pas au montage qui fut dirigé par les deux frères Schulberg. Du fait de cette éviction, le film a toujours été un peu délaissé par les critiques et les cinéphiles.

4 novembre 2010

La loi et l’ordre (2008) de Jon Avnet

Titre original : « Righteous Kill »

La loi et l'ordreLui :
Le plus gros atout de La Loi et l’Ordre est de réunir pour la première fois dans un film entier Robert De Niro et Al Pacino. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ces deux grands acteurs n’avaient précédemment tourné ensemble qu’une scène dans Heat de Michael Mann (1995). Ici, non seulement ils jouent ensemble tout le film mais, en plus, nos deux oiseaux sont du même bord (policiers tous deux) et, même, ils font équipe ensemble et sont liés par une irréductible amitié. Difficile de faire mieux comme rapprochement… Le scénario n’est guère plausible mais il permet d’utiliser ces deux policiers burinés par une looongue expérience. De Niro et Pacino ont bien entendu une belle présence qui sait toutefois laisser une place pour les seconds rôles, assez bien définis. Le film est plutôt prenant avec un bon retournement final. Le film est plaisant mais l’on aurait espéré un peu plus de la réunion de ces deux acteurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Al Pacino, Carla Gugino, John Leguizamo, Donnie Wahlberg
Voir la fiche du film et la filmographie de Jon Avnet sur le site IMDB.

2 novembre 2010

La charge héroïque (1949) de John Ford

Titre original : « She wore a yellow ribbon »

La charge héroïqueLui :
La charge héroïque est le deuxième film de la trilogie de John Ford sur la cavalerie. Il se déroule à l’époque qui suit celle de Fort Apache, c’est-à-dire juste après la défaite du Général Custer. Nous sommes dans un fort isolé qui est entouré de tribus indiennes sur le sentier de la guerre et dont le capitaine est à quelques jours de la retraite. John Ford nous emmène une fois de plus dans des paysages somptueux pour partager la vie de garnison (1). Son héros est un homme d’expérience, qui cherche à plus comprendre qu’à combattre les indiens. John Wayne, vieilli pour le rôle de quelque vingt années, montre ici de réelles qualités pour incarner cet homme de paix. Plus qu’une vision historique, c’est une réflexion sur le début de la vieillesse que nous propose John Ford : que fait un héros ordinaire quand il est mis à la retraite ? Ford se concentre sur les rapports humains, la complicité entre les générations chez les soldats de métier, la force des sentiments. Cette glorification de la vie militaire pourra bien entendu bloquer certains spectateurs mais il faut aller au delà pour apprécier le cinéma de John Ford, la simplicité d’une grande pureté amplifiée par les décors majestueusement graphiques de Monument Valley. La Charge Héroïque est avant tout un très beau film…
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Wayne, Joanne Dru, John Agar, Ben Johnson, Harry Carey Jr., Victor McLaglen
Voir la fiche du film et la filmographie de John Ford sur le site IMDB.
Voir les autres films de John Ford chroniqués sur ce blog…

(1) Le titre français La Charge Héroïque est trompeur et n’est pas vraiment représentatif du film : s’il y a de nombreuses scènes d’action, il n’y a pas vraiment de charge… A noter que le titre original (= elle porte un ruban jaune) met en avant la romance autour de la fille du commandant : quand une jeune fille mettait un ruban jaune dans ses cheveux, cela signifiait qu’elle était amoureuse.

La trilogie sur la cavalerie par John Ford :
Le Massacre de Fort Apache (Fort Apache) (1948)
La Charge Héroïque (She wore a yellow ribbon) (1949)
Rio Grande (1951)

1 novembre 2010

Sans Sarah, rien ne va (2008) de Nicholas Stoller

Titre original : « Forgetting Sarah Marshall »

Sans Sarah, rien ne vaLui :
Quand Peter se fait larguer par sa petite amie, le pauvre garçon se met à déprimer fortement. Parti se changer les idées à Hawaï, il la retrouve en vacances avec son nouveau petit ami… Sans Sarah, rien ne va est une comédie très américaine, assez conventionnelle et plutôt molle. Le seul atout du film est la présence de l’humoriste anglais Russell Brand qui campe avec brio une rock star particulièrement pittoresque et… pleine de ressources. On ne peut en dire autant hélas de Kristen Bell, actrice de série TV qui n’a absolument aucune présence. Nicholas Stoller aurait laissé les acteurs improviser dans une certaine mesure, ce qui explique certainement cette impression de manque de direction et de maîtrise que l’on ressent à la vue du film.
Note : 1 étoile

Acteurs: Jason Segel, Kristen Bell, Mila Kunis, Russell Brand, Bill Hader
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicholas Stoller sur le site IMDB.

30 octobre 2010

The great train robbery (1903) de Edwin S. Porter

Titre français : « Le vol du grand rapide »

Le vol du grand rapideLui :
(Muet 12 minutes) The Great Train Robbery est le premier grand film américain doté d’un scénario (1). En 14 scènes, il montre dans le détail une attaque de train (inspirée de l’attaque du train de la Union Pacific par Butch Cassidy en août 1900) et la poursuite pour capturer les bandits. Le film se termine par une scène-choc qui terrorisa le public : le chef des bandits pointe son arme vers le public et vide son chargeur (cette scène pouvait être placée, au choix de l’exploitant, au début ou à la fin de la séance)(2). The Great Train Robbery montre beaucoup d’inventivité : Le vol du grand rapide deux petits panoramiques, l’utilisation du montage alterné (3) ou encore le remplacement d’un acteur par un mannequin au milieu d’un combat (4). Et surtout il sait créer une tension forte par le déroulement de son scénario. Le succès fut immense, The Great Train Robbery restera longtemps le plus grand succès commercial, détrôné seulement par Naissance d’une Nation, 12 ans plus tard.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Justus D. Barnes, Gilbert M. Anderson
Voir la fiche du film et la filmographie de Edwin S. Porter sur le site imdb.com.

Remarques :
* Edwin S. Porter s’est inspiré d’un film anglais, sorti quelques mois plus tôt : Daring Daylight Burglary (1903) de Frank Mottershaw pour la Sheffield Photo Company. Ce film de 5 minutes raconte un cambriolage suivi d’une poursuite. De même Robbery of the Mail Coach (1903) du même Mottershaw aurait inspiré Porter.
Le vol du grand rapide * Il existe une version partiellement colorisée à la main : les fumées des explosions et des tirs, les robes dans la salle de bal, la scène finale (voir des images…)
* Le film est maintenant dans le domaine public. Il est visible sur le site archive.org :
www.archive.org/…robbery1903Film
(c’est la version la plus complète présente sur ce site).

————-

Le vol du grand rapide(1) Contrairement à ce qui a souvent été écrit, The Great Train Robbery n’est pas le premier film au monde doté d’un scénario. Le Voyage dans la lune que Méliès a réalisé en France un an plus tôt en 1902 avait un scénario aussi élaboré sinon plus. Ce n’est pas non plus le premier film durant plus de 3 minutes puisque, là encore, le film de Méliès durait déjà 14 minutes. Ce n’est pas non plus le premier western : le premier western est très probablement Cripple Creek Bar-room Scene (1898) produit par Thomas Edison, film de moins d’une minute qui avait d’ailleurs un embryon de scénario.

(2) Cette scène a été reprise par Martin Scorsese à la fin de Les Affranchis (1990) et également par Ridley Scott à la fin de American Gangster (2007).

(3) Le montage alterné permet de montrer deux scènes se déroulant au même moment à deux endroits différents : ici, alors que nous venons de voir les bandits prendre la fuite à cheval, la scène suivante nous montre l’employé de la gare revenir à lui. Bien entendu, ce procédé pour montrer deux actions simultanées nous semble très naturel aujourd’hui mais, à cette époque où le cinéma était dans ses premières années, la continuité dans le déroulement de l’action était le cas général.

(4) The great Train Robbery n’est pas tout à fait le premier film utilisant un mannequin dans une scène violente. Méliès l’avait fait avant lui, et de façon mieux intégrée, dans le film Barbe Bleue de 1901. Encore avant lui, Alfred Clark, un collaborateur d’Edison, avait utilisé un mannequin dans The Execution of Mary, Queen of Scots (1895).

————-

Précision:
Sans les explications qui étaient données aux spectateurs à l’époque, la première scène est un peu délicate à comprendre :
Les bandits forcent l’employé de la gare à actionner un signal pour arrêter le train et à transmettre au machiniste l’ordre de faire le plein d’eau au réservoir proche, là où la bande veut monter dans le train.

Homonyme :
The Great Train Robbery (1979) de Michael Crichton avec Sean Connery.

26 octobre 2010

The Spirit (2008) de Frank Miller

The SpiritLui :
The Spirit est un classique de la bande dessinée américaine des années quarante, basé sur un personnage de justicier masqué créé par Will Eisner. Pour son adaptation au grand écran, Frank Miller adopte un type d’images proche de celui de Sin City : un rendu très stylisé en noir et blanc sursaturé avec quelques notes rouges. Tous les personnages ont été filmés sur fond vert pour être ensuite incrustés dans un univers urbain retro-moderne, essentiellement nocturne. Parfaitement réalisé, le film a un indéniable style graphique très personnel. Par rapport aux autres adaptations de comix, The Spirit a l’avantage de ne pas se prendre au sérieux : l’humour est constant, tout est objet de satire, d’exagération. L’histoire est simplette à souhait, les personnages vraiment caricaturaux. Certaines scènes auraient pu être tournées par Mel Brooks (notamment la scène, calquée sur Marathon Man (1), du nazi dentiste, complètement farfelue, ou encore celle de la bagarre dans le marais). Frank Miller s’est visiblement beaucoup amusé et il est compréhensible que les amateurs de la bande dessinée originale aient été déçus par le manque de sérieux et le scénario simpliste. C’est complètement farfelu et gentiment sexy, à déguster au second degré comme un divertissement joliment stylé.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gabriel Macht, Eva Mendes, Samuel L. Jackson, Scarlett Johansson, Sarah Paulson
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Miller sur le site IMDB.

(1) On ne peut pas dire que l’allusion au film de John Schlesinger soit légère et discrète… Elle donne plutôt dans le genre tonitruant. Plus sobre (quoique… Miller place tout de même une explosion atomique dans le lointain arrière-plan…) est l’hommage au film Kiss me deadly de Robert Aldrich, grand classique du film noir (l’ouverture du second coffre avec l’énorme lueur).

20 octobre 2010

Weddings and babies (1958) de Morris Engel

Weddings and BabiesLui :
Troisième et ultime film de Morris Engel (1), cinéaste américain qui a préfiguré le cinéma de la Nouvelle Vague. Après l’univers des enfants, il se penche sur celui des adultes. Weddings and Babies est le nom du petit studio de photographie que Al Capetti tient dans le quartier italien de Manhattan. Mais il a d’autres ambitions que de photographier les mariages et les jeunes enfants, il souhaite explorer l’art nouveau du cinéma 8mm. Il vit avec Béa qui, de son côté, désire qu’ils se marient enfin pour avoir des enfants. Al doit-il se résigner et abandonner ses projets par amour pour Bea ? Weddings and Babies nous plonge donc au cœur d’un couple face à une décision importante qui va certainement orienter leur vie dans un sens ou dans un autre. Morris Engel filme cela de façon très authentique, laissant ses acteurs improviser, mêlant des scènes de rues prises sur le vif avec sa fameuse mini-caméra. Le dilemme de Al nous interpelle d’autant plus car il nous paraît extrêmement proche. Malgré un (petit) prix à Venise, Weddings and Babies reste peu connu, Morris Engel n’ayant pu trouver de distributeurs. C’est dommage car le film fait réellement passer quelque chose par son authenticité. A son époque, il était en tout cas un vrai précurseur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Viveca Lindfors, John Myhers, Chiarina Barile
Voir la fiche du film et la filmographie de Morris Engel sur le site IMDB.

Voir les autres films de Morris Engel chroniqués sur ce blog…

(1) En 2019, postérieurement à ce commentaire, un quatrième film de Morris Engel tourné en 1968 mais jamais sorti  est venu s’ajouter : I Need a Ride to California.