Titre original : « Time After Time »
Londres 1893. Lorsque H.G. Wells réunit ses amis pour leur exposer sa machine à voyager dans le temps, il est loin de s’imaginer que l’un de ses hôtes n’est autre que Jack l’Éventreur. Il ne l’apprend que lorsque la police vient sonner à sa porte pour fouiller la maison. Trop tard ! Le criminel s’est échappé en utilisant la machine… Mettre H.G. Wells et Jack l’Éventreur dans la même histoire et les envoyer tous les deux dans le futur, il fallait oser ! Nicholas Meyer n’en était pas à son coup d’essai puisque son roman précédent réunissait Sherlock Holmes et Sigmund Freud, une histoire portée à l’écran par Herbert Ross en 1976 sans vraiment convaincre (1). Nicholas Meyer décide donc de passer cette fois derrière la caméra pour les faire les choses lui-même. Et il a eu raison car, aussi saugrenu que puisse paraître le synopsis, l’histoire fonctionne à merveille, en grande partie grâce à un savant dosage des différents éléments. Science-fiction, intrigue policière et humour se mêlent harmonieusement dans cette fantaisie servie par une belle interprétation. L’humour issu du décalage temporel, celui du gentleman anglais de l’ère victorienne parachuté dans le San Francisco des années soixante-dix, fonctionne par petites touches. C’était demain est une belle variation du roman de H.G. Wells sur le voyage dans le temps.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Malcolm McDowell, David Warner, Mary Steenburgen
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicholas Meyer sur le site IMDB.
Remarques :
* Malcolm McDowell et Mary Steenburgen sont tombés amoureux l’un de l’autre pendant le tournage et se mariés l’année suivante.
* La jeune femme Shirley est interprétée par Patti d’Arbanville (oui, la Lady d’Arbanville de Cat Stevens).
* Cindy Lauper a eu l’idée de son Time after Time en voyant le titre de ce film sur un programme TV.
(1) Sherlock Holmes attaque l’Orient-Express (The Seven-Per-Cent Solution) de Herbert Ross (1976) avec Alan Arkin et Vanessa Redgrave.
Mary Steenburgen et Malcolm McDowell dans C’était demain de Nicholas Meyer.
Oui, c’est un film vraiment agréable, effectivement. Peu importe que les modalités du voyage dans le temps soient paradoxalement moins cohérentes que dans le roman de Wells ou dans son adaptation par G. Pal, à laquelle la première partie en 1895 fait référence (comment les personnages voyagent-ils de Londres à San Fransisco ? Si la machine a une réalité « persistante » comme semble le suggérer le fait qu’elle puisse demeurer au musée malgré les voyages successifs, pourquoi disparaît-elle de la cave de Wells ? etc.) : la variation sur le sujet est très réussie.
La manière dont Jack l’éventreur se sent « chez lui » dans un XXème siècle qui glorifie la violence est bien trouvée également (« 100 years ago I was a freak, today I’m an amateur! »).
Je me permets de souligner encore une fois la musique composée par Miklos Rozsa, qui fait bien le pont entre les deux époques, je trouve. Enfin pour l’anecdote, Mary Steenburgen tombera de nouveau amoureuse d’un voyageur temporel dans « Retour vers le futur III ».
Oui, le déplacement de Londres à San Francisco repose sur le principe qu’ils se retrouvent à l’endroit où la machine est située à cette époque… mais dans ce cas, on peut se demander comment le voyage dans le passé serait possible (à une époque où la machine n’était pas encore inventée) ou ce que cela donnerait si la machine n’était pas revenue en final à son point de départ. Ceci dit, faire un film sur le voyage dans le temps en éliminant tout paradoxe n’est pas une entreprise facile… :-))
Sur le décalage XIXe-XXe, hormis la violence, un autre point amusant est celui de la place de la femme (le film date des années soixante-dix, une époque marquée par les mouvements de libération des femmes). Or, la question est abordée sans lourdeur, avec justesse.
Oui, c’est vrai que Mary Steenburgen tombera amoureuse d’un homme d’une autre époque dans Retour vers le futur mais, si j’ai bonne mémoire, ce sera l’inverse : elle sera amoureuse d’un homme du futur… 😉
Oui, vous avez raison ! C’est elle qui, institutrice, vit au XIXe, et elle tombe amoureuse de Doc Brown qui vient de 1985. 🙂
Je suis tout à fait d’accord avec vous sur le traitement de l’évolution de la place de la femme, et j’aime beaucoup le personnage de Mary Steenburgen, justement. (Même si in fine, c’est encore Wells qui la sauve, et qu’elle choisit d’abandonner son époque pour le rejoindre – non sans se promettre de rejoindre les suffragettes !)
N’oublions pas la bande originale de Miklos Rozsa. Magnifique! Wonderful! Exceptionnelle! Digne d’un oscar!