Lui :
Tourné la même année que Public Enemy et Little Caesar, The Secret Six fait partie des quelques tentatives de la MGM de se lancer dans le film de gangster face à la Warner qui en fera sa spécialité dans les années 30. Il raconte une histoire somme toute assez proche de Little Caesar, l’ascension d’un gangster, mais sans en avoir l’envergure ni la flamboyance : tout semble à une niveau inférieur, à commencer par la prestation de Wallace Beery qui ne semble pas parfaitement à l’aise dans son personnage et qui n’a pas sa présence habituelle. Dans les seconds rôles, on remarque la présence de jeunes stars montantes : Clark Gable, avec un jeu pas encore très assuré, et Jean Harlow que l’on retrouvera quelques mois plus tard dans Public Enemy, en tête d’affiche cette fois.
Note :
Acteurs: Wallace Beery, Lewis Stone, Jean Harlow, Marjorie Rambeau, Clark Gable
Voir la fiche du film et la filmographie de George W. Hill sur le site imdb.com.
Juste une précision : Le film est bien sorti en France au cinéma Washington-Palace à Paris le 20 juin 1932 en VOST sous le titre The secret six, puis (ce qui explique le titre qui est parfois cité) à partir d’août 1935 en VF sous le titre Tribunal secret (suite à sa reprise en Suisse sous ce titre dans le cadre des 10 ans de la MGM) attesté par des recherches dans les journaux d’époque.
par exemple :
« George Hill est l’auteur de Big House et, auparavant,d’une série de films d’excellente facture. C’est un vieux routier du cinéma, et la firme qui l’emploie, à Hollywood, en a fait une sorte d’ersatz de King Vidor, à qui on confie les grands sujets que l’auteur d’Hallélujah et de Street Scene ne peut pas porter à l’écran. Hill aime les tableaux puissants et les images très mouvementées ; il sait « monter » un film.
Pour les raisons qui précèdent, ce film d’il y a deux ans, bien qu’il appartienne à un genre périmé — histoires de gangsters — et bien qu’après Scarface il soit impossible de s’intéresser à d’autres oeu vres sur de pareils sujets, n’est pas moins une oeuvre assez originale et qui contient des scènes très pathétiques. On y raconte — comme dans Little Caesar ou Scarface — la carrière d’un gangster illustre, jusqu’à la mort inclusivement (dans The Secret six, c’est la chaise électrique et c’est une association de six hommes masqués — comme il s’en forma vraiment une à Chicago — qui réussira à faire coffrer Scarpia).
L’interprétation est excellente, pittoresque, très variée, comme la mise en scène même : Clark Qable y a trouvé son meilleur rôle, à notre connaissance du moins et son rire se révèle tout à fait photogénique; WallaceBeery est le grand gangster, à souhait ; Lewis Stone, de premier ordre, comme toujours, joue une scène de soûlerie avec un naturel qui stupéfie ; Jean Harlow est d’une beauté, d’un charme, étonnants ; enfin Marjorie Rambeau et J. M. Brown qui, dans des rôles courts, sont fort bons. »
N. F.
Source : L’Intransigeant du 24 juin 1932 / page 8
Cordialement
Merci pour ces précisions. J’ai enlevé ma phrase qui affirmait qu’il n’était jamais en France.