16 avril 2025

Le Comte de Monte-Cristo (1954) de Robert Vernay

Le Comte de Monte-Cristo: La trahisonLe Comte de Monte-Cristo: La vengeanceVictime d’un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Après 18 ans (4 ans de plus que dans le roman!) de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche grâce à un secret de son voisin de cellule, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo…
Rares sont les réalisateurs qui tournent un remake de leur propre film (1) mais c’est le cas de Robert Vernay qui a réalisé deux fois l’adaptation du roman d’Alexandre Dumas Le Comte de Monte-Cristo. Onze ans après sa version en noir et blanc, il tourne cette fois en couleurs avec un acteur très populaire dans le rôle principal. Durant trois heures, le film est une fois encore divisé en deux « époques », projetées séparément : La Trahison et La Vengeance. Le ton n’est plus sombre, mais assez gai. L’histoire est modifiée, simplifiée : des personnages-clés ont disparu et les plans du comte pour se venger ne paraissent plus si élaborés que cela. L’histoire paraît finalement plus anodine. Hormis Jean Marais, mis en valeur comme il se doit, les autres acteurs sont un peu fades. Les couleurs ont bien mal vieilli (procédé Gevacolor de Gevaert, dérivé de l’Agfacolor), même après restauration. Cette nouvelle version connut un grand succès populaire.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean Marais, Lia Amanda, Daniel Ivernel, Folco Lulli, Louis Seigner, Noël Roquevert, Daniel Cauchy, Jean-Pierre Mocky
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Vernay sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Vernay chroniqués sur ce blog…

Jean Marais dans Le Comte de Monte-Cristo: La trahison de Robert Vernay.

Adaptations les plus notables :
* 1915-1917 : Le Comte de Monte-Cristo (France) en six parties découpées en 15 épisodes, un « roman-cinéma » réalisé par Henri Pouctal pour Le Film d’Art et sorti en 1918. Le film ressort en 1923 en version raccourcie de trois heures.
* 1922 : Monte Cristo (USA) par Emmett J. Flynn avec John Gilbert.
* 1929 : Monte-Cristo (France) par Henri Fescourt avec Jean Angelo (3h45 en deux parties).
* 1943 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Robert Vernay avec Pierre Richard-Willm (en 2 parties)
* 1954 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Robert Vernay avec Jean Marais (en 2 parties).
* 1961 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Claude Autant-Lara avec Louis Jourdan.
* 1968 : Sous le signe de Monte-Cristo (France) par André Hunebelle avec Paul Barge.
* 1979 : Le Comte de Monte-Cristo (TV, France), mini-série (4 × 90 min) de Denys de La Patellière avec Jacques Weber
* 1998 : Le Comte de Monte-Cristo (TV, France), mini-série (4 × 100 min) de Josée Dayan avec Gérard Depardieu
* 2024 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière avec Pierre Niney.

(1) Le cas le plus célèbre est Alfred Hitchcock qui a tourné deux fois L’Homme qui en savait trop (1934 et 1956) mais il y en a quelques autres :
Leo McCarey avec Elle et Lui (1939 et 1957),
Frank Capra avec Grande Dame d’un jour (Lady for a day, 1933) et Milliardaire pour un jour (Pocketfull of Miracles, 1961),
Frank Capra (encore lui) avec La Course de Broadway Bill (Broadway Bill, 1934) et Jour de chance (Riding High, 1950),
Cecil B. De Mille avec Les Dix Commandements (1923 et 1956),
Yasujiro Ozu avec Histoire d’herbes flottantes (1934) et Herbes flottantes (1959).
Plus récemment il y a le cas Michael Mann avec L.A. Takedown (1989) et Heat (1995),
etc.
Sans parler du cas le plus extrême qui, à ma connaissance, est unique :

Cecil B. DeMille a tourné 3 fois The Squaw Man en 1914, 1918 et 1931.

20 mai 2014

La femme que j’ai le plus aimée (1942) de Robert Vernay

La femme que j'ai le plus aiméeUn jeune homme vient de voir la femme qu’il aime le quitter. Il rentre chez lui avec l’intention de se suicider. Mais c’est le jour où son oncle organise un repas avec ses cinq meilleurs amis, tous célibataires. Comprenant sa détresse, ils lui racontent tour à tour qu’eux aussi ont envisagé d’en finir avec la vie le jour où ils ont perdu la femme qu’ils ont le plus aimée… Réalisé sous l’Occupation (pour Regina Films), cette comédie légère tout à la glorification du célibat est composée de cinq sketches sur le thème de l’amour déçu. Ecrites par Yves Mirande, les histoires sont un peu trop prévisibles. A aucun moment, le film ne s’envole ; il comporte bien quelques bons dialogues mais ils sont un peu trop rares. Le film à sketches est l’occasion de réunir de nombreux acteurs connus sur un même plateau et c’est ici le cas, avec les limites des disponibilités sous l’Occupation.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Arletty, Mireille Balin, Lucien Baroux, René Lefèvre, André Luguet, Noël-Noël, Raymond Rouleau, Jean Tissier, Michèle Alfa, Simone Berriau, Renée Devillers
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Vernay sur le site IMDB.

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Détail des 5 histoires :
1. La première histoire (le chirurgien et la chanteuse) met Arletty et Noël-Noël face à face sans qu’il y ait de réelle alchimie entre les deux acteurs (notons qu’à l’instar de son personnage, Arletty n’a jamais voulu, dans la vie réelle, se laisser emprisonner par le mariage).
2. La seconde (l’industriel et la dactylo) voit une belle prestation de Raymond Lefèvre face à Renée Devillers et Charles Granval ; ce sketch est finalement terriblement noir dans son propos.
3. La troisième (la sculptrice et l’avocat) voit Michèle Alfa et André Luguet dans une histoire plutôt fade.
4. La quatrième est un triangle amoureux : Raymond Rouleau et Jean Tissier sont tous deux amoureux de Mireille Balin. L’idée de base est la plus originale du lot, bien développée mais trop terne dans son aboutissement.
5. Le cinquième sketch (le mort) est le plus amusant, avec Lucien Baroux et Simone Berriau (et Bernard Blier dans un petit rôle). Ce mort qui entend ce qu’on dit de lui est d’un humour assez jouissif. Il serait parfait avec une fin plus relevée.