14 avril 2021

The Rent Collector (1921) de Larry Semon et Norman Taurog

Titre français : Zigoto encaisseur

The Rent CollectorSans emploi, Larry est embauché comme encaisseur de loyers dans un quartier de mauvaise réputation. Le précédent employé a démissionné après avoir failli y laisser sa peau…
Larry Semon est un acteur burlesque qui fut très célèbre entre 1918 et 1925. Seul Chaplin était alors plus célèbre que lui. En France, il fut connu sous le nom de Zigoto (1). Malgré une abondante filmographie de plus 100 courts métrages, il est aujourd’hui totalement oublié. Lorsque son nom est cité, c’est souvent pour avoir eu comme partenaire Stan Laurel (3 films en 1918) et plus tard, et plus longuement, Oliver Hardy, bien avant que naisse le tandem Laurel et Hardy. Ce Zigoto encaisseur est assez représentatif de son humour de type slapstick où il fait des prouesses acrobatiques vraiment spectaculaires, on peut dire que sur ce plan il dépasse Buster Keaton. On remarque aussi la note onirique qui le caractérise : les objets peuvent avoir des comportements étonnants. Il lui a manqué certainement une personnalité plus marquée pour passer à la postérité. Oliver Hardy, alors sous le nom de Babe Hardy et affublé d’une fausse barbe peinte, joue toujours les rôles de vilains à ses côtés et c’est le cas ici : une brute épaisse qui cogne fort et souvent. (Court métrage muet, 2 bobines, 20 min. env.)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Larry Semon, Norma Nichols, Oliver Hardy
Voir la fiche du film et la filmographie de Larry Semon sur le site IMDB.

Remarque :
* Norman Taurog, que l’on connait pour avoir réalisé certains films du tandem Jerry Lewis / Dean Martin dans les années 50, n’avait alors que 22 ans.

(1) Zigoto était auparavant le nom de scène d’un acteur français comique des années 1910 : Lucien Bataille (1877-1953). Le mot est un dérivé de « zigue », altération de « gigue »,(1835).

The Rent CollectorOliver Hardy, Frank Alexander et Larry Semon dans The Rent Collector de Larry Semon et Norman Taurog.

3 octobre 2016

C’est pas une vie, Jerry! (1954) de Norman Taurog

Titre original : « Living It Up »

C'est pas une vie, Jerry!Dans une petite ville du Nouveau Mexique, un garçon un peu simplet (Jerry Lewis) a, semble-t-il, été exposé brièvement à un champ radioactif. L’incompétent médecin local (Dean Martin) le déclare condamné et ne lui donne que quelques mois à vivre. Un journal à sensation newyorkais flaire la bonne affaire et décide de satisfaire son ultime désir : visiter New-York… Living It Up est un remake de Nothing Sacred (La Joyeuse Suicidée) de William Wellman (1937), une satire du monde de la publicité qui a perdu ici un peu de vigueur de propos. Living It Up est surtout une comédie burlesque. Le tandem Jerry Lewis / Dean Martin est alors une machine bien huilée, à défaut de surprendre. Les gags s’enchainent un peu mollement mais constamment ; l’ensemble ne déçoit pas vraiment mais est loin d’être remarquable. Une scène sort nettement du lot, celle où Jerry Lewis prend la place de trois docteurs de nationalités différentes tout en s’arrangeant pour ne faire face qu’à un seul à la fois. Là, c’est du grand art. Janet Leigh apporte la petite touche de charme réglementaire, sa présence dans cette comédie surprend quelque peu.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Dean Martin, Jerry Lewis, Janet Leigh, Edward Arnold, Fred Clark, Sheree North
Voir la fiche du film et la filmographie de Norman Taurog sur le site IMDB.

Voir les autres films de Norman Taurog chroniqués sur ce blog…

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Remarque :
* Lorsque Dean Martin chante la sérénade à la photo d’une jeune femme dans un cadre, on reconnait bien Audrey Hepburn. La photo semble être tirée de Sabrina dont le tournage était simultané et qui sortira deux mois après le film de Taurog (tous deux pour Paramount). L’actrice était déjà connue puisqu’elle venait tout juste d’être oscarisée pour Vacances romaines de William Wyler.

Living it up
Fred Clark, Janet Leigh, Jerry Lewis et Dean Martin dans C’est pas une vie, Jerry! de Norman Taurog.

28 août 2016

Tiens bon la barre matelot! (1959) de Norman Taurog

Titre original : « Don’t Give Up the Ship »

Tiens bon la barre matelot!John Paul Steckler, septième du nom, est lieutenant de la Marine des Etats-Unis. Le jour-même de son mariage, il est convoqué : on le somme de restituer un navire de combat dont il a été brièvement responsable et dont on ne trouve plus aucune trace. Sinon, il devra payer plusieurs millions de dollars… La base de départ du scénario de Don’t Give Up the Ship est si farfelue et si improbable que l’on se réjouit d’avance d’en voir le développement. Hélas, il n’est pas vraiment à la hauteur des attentes, enchainant des gags très classiques de façon presque routinière, sans pousser vraiment le nonsense. Toutefois de bonnes répliques, issues le plus souvent de quiproquos, viennent relever l’ensemble. Don’t Give Up the Ship fait partie des films tournés par Jerry Lewis peu après sa rupture avec Dean Martin, avant qu’il ne commence à en réaliser lui-même. A cette époque, l’acteur avait signé un avantageux contrat avec la Paramount qui voulait avoir chaque année un Jerry Lewis pour l’été et un pour Noël. Celui-ci est celui de l’été 1959.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jerry Lewis, Dina Merrill, Diana Spencer, Mickey Shaughnessy, Robert Middleton
Voir la fiche du film et la filmographie de Norman Taurog sur le site IMDB.

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Remarque :
Aux Etats-Unis, Don’t Give Up the Ship est une phrase célèbre pour avoir été les derniers mots prononcés par un officier américain en 1813, le capitaine James Lawrence, juste avant de mourir dans une bataille contre un navire anglais. Depuis, cette phrase est devenue un cri de guerre ou un slogan mis sur des drapeaux. Le titre français, quant à lui, montre que la cible visée par les distributeurs français était plutôt jeune.

Don't give up the ship
Diana Spencer, Jerry Lewis et Robert Middleton dans Tiens bon la barre matelot! de Norman Taurog.

Don't give up the ship
Mabel Albertson, Jerry Lewis, Diana Spencer et Dina Merrill dans Tiens bon la barre matelot! de Norman Taurog.