Titre original : « The Kremlin letter »
Un ex-officier de l’armée est recruté pour diriger une action d’espionnage : il s’agit d’aller à Moscou récupérer une lettre compromettante à la fois pour les américains et les russes… La décennie des années soixante a vu fleurir au cinéma le genre des films d’espionnage faciles et divertissants, James Bond en tête. Avec La lettre du Kremlin, John Huston prend le contrepied de cette image et cela explique en grande partie l’échec commercial du film : loin d’être affriolant, l’univers de l’espionnage qu’il nous dépeint est celui des coups bas, des traitrises, de l’exploitation sans scrupule des faiblesses de l’autre, et pire encore. Un portrait, froid et dur certes, mais certainement plus proche de la réalité. Tous ses personnages n’ont aucun sens moral, ce sont des mercenaires qui peuvent même changer facilement de camp. C’est un film sans héros. L’histoire, adaptée d’un roman de Noel Behn, est complexe, tortueuse même. John Huston filme de façon simple et directe, sans tape à l’œil ni morceau de bravoure. Les personnages ont des particularités très marquées, souvent surprenantes… Le casting, assez international, est de haute volée et, assez logiquement, l’interprétation est remarquable. La lettre du Kremlin est un beau film, une vision sur le monde de l’espionnage (et peut-être sur le monde tout court…)
Elle: –
Lui :
Acteurs: Patrick O’Neal, Bibi Andersson, George Sanders, Max von Sydow, Orson Welles, Richard Boone, Nigel Green, Barbara Parkins
Voir la fiche du film et la filmographie de John Huston sur le site IMDB.
Voir les autres films de John Huston chroniqués sur ce blog…
Remarques :
John Huston fait une apparition dans un petit rôle, celui de l’amiral au début du film.