16 septembre 2020

Les Proies (2017) de Sofia Coppola

Titre original : « The Beguiled »

Les proies (The Beguiled)En Virginie en 1864, alors que la guerre de Sécession fait rage, le pensionnat pour jeunes filles tenu par Martha Farnsworth demeure en dehors des conflits mais ne compte plus que six élèves. Un jour, le pensionnat recueille un soldat nordiste, gravement blessé…
Les Proies (The Beguiled) est adapté du roman homonyme de Thomas P. Cullinan qui avait déjà été porté à l’écran par Don Siegel en 1971. L’histoire de ce huis-clos est rigoureusement la même, à ceci près que les évènements sont vécus à travers les yeux des femmes au lieu d’être vécus à travers les yeux de l’homme. C’est un changement assez notable qui donne bien entendu une tonalité tout autre au récit. Avec une certaine délicatesse, Sofia Coppola parvient à créer cette atmosphère d’attente inassouvie chez ces femmes et jeunes filles. Elles sont à la fois fragiles et fortes, indécises mais aussi rigoureuses, dominant leurs pulsions au point de les refouler. Beaucoup de scènes d’intérieur sont très sombres, pour simuler l’éclairage à la bougie. La forme est belle, l’image est assez douce mais la recherche visuelle finit par être trop visible et l’ensemble paraît alors un peu artificiel.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Colin Farrell, Nicole Kidman, Kirsten Dunst, Elle Fanning
Voir la fiche du film et la filmographie de Sofia Coppola sur le site IMDB.
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 Les proies (The Beguiled)Colin Farrell et Kirsten Dunst dans Les proies (The Beguiled) de Sofia Coppola.

Précédente version :
Les Proies (The Beguiled) de Don Siegel (1971) avec Clint Eastwood et Geraldine Page

29 juillet 2012

Melancholia (2011) de Lars von Trier

MelancholiaAlors qu’une gigantesque planète menace la Terre, Justine se marie sans entrain et tente de montrer bonne figure lors de la réception compassée organisée dans la somptueuse demeure de sa sœur… Le prologue de Mélancholia, montrant la Terre se pulvériser contre la planète géante, ne laisse aucun espoir. Ce prologue esthétisant est très beau avec une utilisation originale des ralentis et une atmosphère irréelle puissante. La scène du grand choc est superbe. Ensuite, hélas, nous devons supporter pendant une bonne heure une réception de mariage passablement insupportable (où l’on se dit que l’apocalypse aurait pu avoir le bon goût d’arriver avant la réception plutôt qu’après). La réception révèlera de grandes tensions entre les membres de la famille, ce qui nous rappelle Festen à ceci près que le propos est ici étonnamment vide. Mis à part deux ou trois personnages très typés et symboliquement chargés (le beau-frère = rationalité et matérialisme, le patron = cynisme), les autres sont assez inconsistants. Ce vide est encore plus apparent dans la seconde partie où Charlotte Gainsbourg n’exprime quasiment qu’un seul sentiment en boucle. Mis à part les habituels désagréments de la caméra à l’épaule et du montage stressé, l’image est très belle, avec des éclairages très travaillés. Toujours très près de ses personnages, Lars von Trier multiplie les plans sur le visage Kisten Dunst dont la beauté crée un fort contraste avec son tourment intérieur : la fin du monde, elle (Justine) la souhaite, tout porte d’ailleurs à penser que le film ne se déroule que dans sa tête… Joli mais ennuyeux.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland, Charlotte Rampling, John Hurt, Stellan Skarsgård, Udo Kier
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Melancholia