8 août 2016

L’intruse (1935) de Alfred E. Green

Titre original : « Dangerous »

L'intruseDon Bellows est un brillant jeune architecte plein d’avenir. Il rencontre fortuitement une ancienne grande actrice de théâtre, Joyce Heath, dont la performance avait influé sur le cours de sa vie. L’actrice est devenue une paria, on dit d’elle qu’elle porte la poisse, elle traine dans des bars. Ne pouvant supporter de la voir dans une telle déchéance, il l’héberge dans sa maison de campagne… Le scénario de Dangerous n’est sans doute pas franchement remarquable mais le film est rendu assez prenant par l’interprétation très authentique de Bette Davis. L’actrice de 27 ans, alors en pleine ascension, se plaignait déjà auprès de la Warner de ne pas se voir offrir de grands rôles. Pour ce « petit » rôle, elle est néanmoins parvenue à imposer ses vues, par exemple de n’utiliser, dans la première moitié du film, que des vêtements simples et usagés qui la font paraître très ordinaire. Cela va dans le sens d’une plus grande authenticité, au détriment du glamour que le public de l’époque attendait. Bette Davis donne de l’intensité à toutes les scènes où elle apparait, c’est-à-dire presque toutes, sans surjouer. La réalisation d’Alfred Green n’a rien de remarquable. La fin a semble t-il été imposée par le Code Hays.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bette Davis, Franchot Tone, Margaret Lindsay, Alison Skipworth
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred E. Green sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alfred E. Green chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Bette Davis …..

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Bette Davis et Franchot Tone dans Dangerous / L’intruse de Alfred E. Green.

Remarques :
* Dangerous permit à Bette Davis de remporter son premier Oscar. Elle a toujours eu le sentiment qu’elle le devait surtout à sa prestation dans Of Human Bondage (L’Emprise) de John Cromwell l’année précédente. Elle remportera son second Oscar trois ans plus tard avec Jezebel (L’Insoumise) de Williams Wyler. Elle sera par la suite nominée pas moins de huit fois mais sans en remporter un troisième.
* Une liaison s’est nouée entre Bette Davis et Franchot Tone sur le tournage alors que l’acteur était déjà engagé avec Joan Crawford. La haine légendaire entre les deux actrices serait ainsi née.

* Remake :
Singapore Woman de Jean Negulesco (1941) avec Brenda Marshall et David Bruce.

14 novembre 2014

Smart Money (1931) de Alfred E. Green

Smart MoneyNick Venizelos (Edward G. Robinson) tient un salon de coiffure dans une petite ville mais sa passion, c’est le jeu pour lequel il semble avoir des prédispositions hors du commun et une chance incroyable. Ses amis lui prêtent de l’argent pour aller tenter sa chance dans une grande ville… Smart Money a été tourné peu après le grand succès de Little Caesar avec Edward G. Robinson. James Cagney, qui n’a ici qu’un second rôle, n’était pas encore une grande vedette (1). Le tournage de Smart Money et de Public Enemy ont d’ailleurs été simultanés. Même si les scénaristes sont les mêmes que pour Public Enemy (Kubec Glasmon et John Bright), le ton est ici bien plus modéré pour montrer le monde (illégal) du jeu : pas de violence, c’est tout juste si l’on aperçoit quelques armes, l’ensemble penche plutôt vers la comédie. C’est d’ailleurs l’un des premiers films où Edward G. Robinson montre ses talents pour la comédie. L’équilibre entre les genres est plutôt réussi.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Edward G. Robinson, James Cagney, Evalyn Knapp, Ralf Harolde, Noel Francis
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred E. Green sur le site IMDB.

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Smart MoneyRemarques :
*C’est le seul film où Edward G. Robinson et James Cagney apparaissent ensemble. Bien que les deux acteurs aient fait des carrières parallèles, la Warner n’a pas souhaité par la suite les remettre ensemble sur la même affiche.

* Boris Karloff apparait dans un petit rôle (non crédité au générique) de joueur, avec même quelques phrases qu’il prononce avec un accent forcé, de type argotique (vers le début du film, c’est le joueur qui vient jouer sur la table de billard avec le billet de cent dollars extorqué à une jeune femme).

(1) Toutefois, lorsque Smart Money est sorti, Public Enemy était déjà un grand succès et la Warner a donc remonté Cagney vers le haut de l’affiche. (Toutefois le poster ci-dessus, où l’on voit les deux visages, n’est certainement pas d’époque. Il date probablement de la ressortie du film dans les années quarante, voire après).

Edward G. Robinson et James Cagney dans Smart Money
Edward G. Robinson et James Cagney réunis à l’écran…