3 février 2008

Marock (2005) de Laïla Marrakchi

MarockElle :
Malgré un essoufflement dans le scénario, le premier film de cette jeune réalisatrice marocaine a le mérite de porter un regard inattendu sur le Maroc. Loin des bidonvilles, elle nous plonge de manière assez crue au cœur de la jeunesse dorée de Casablanca qui rêve de plaisirs immédiats (argent, sexe, drogue, musique, vitesse). Ces jeunes de 20 ans ne se posent pas trop de questions sur leur avenir. En parallèle, face à cette grande libéralisation des mœurs, on voit monter l’intégrisme religieux au sein d’une de ces familles bourgeoises. On sent également la grande fracture qui existe en juifs et musulmans. Le Maroc traditionnel des gens défavorisés n’est perçu qu’au travers des domestiques, chauffeurs et jardiniers.
Note : 3 étoiles

Lui :
Marock est un premier film qui a le mérite d’être très original et de nous présenter un visage peu habituel du Maroc. Laïla Marrakchi a choisi de nous montrer l’univers d’une certaine jeunesse dorée de Casablanca dont les principales préoccupations sont les soirées autour de la piscine de papa, les beuveries, les courses de voiture, le flirt avec le voisin ou la voisine, le tout dans un esprit de liberté de mœurs assez prononcé. Maintenant, on peut considérer cette vision soit comme une manifestation de l’émancipation réelle du Maroc, soit comme une preuve d’éloignement de la bourgeoisie aisée de la réalité… Toujours est-il que Marock est franchement inhabituel pour un film marocain et c’est plutôt une bonne chose. Il est dommage que l’ensemble apparaisse si superficiel : l’histoire en elle-même est à l’image de ces jeunes gens… guère passionnante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Morjana Alaoui, Matthieu Boujenah, Razika Simozrag, Assaad Bouab
Voir la fiche du film et la filmographie de Laïla Marrakchi sur le site imdb.com.

29 janvier 2008

Le diable s’habille en Prada (2006) de David Frankel

Titre original : « The devil wears Prada »

Le diable s’habille en PradaElle :
Une comédie à voir lorsqu’on n’a pas envie de se fatiguer. Le milieu de la mode, la superficialité, l’amour des fringues, de l’argent et de la célébrité, l’espoir de monter toujours plus haut, un univers impitoyable jonché d’embûches et de perfidie et une femme de tête tyrannique qui terrorise son personnel, tels sont les ingrédients de cette satire conventionnelle. Rien de plus. Il faut cependant souligner l’amusante composition de patronne oppressive et autoritaire par Meryl Streep .
Note : 2 étoiles

Lui :
Le diable s’habille en Prada est une comédie qui surfe sur l’attrait de la mode et de la célébrité. Le personnage principal est la jeune assistante de la dirigeante méprisante et tyrannique d’un magazine de mode. L’ensemble est bon enfant mais s’essouffle assez rapidement et tourne ensuite en rond alors que notre intérêt s’est déjà émoussé, la fin étant particulièrement prévisible. Tout cela est très américain. Le film est adapté d’un best-seller de Lauren Weisberger qui s’est inspirée de sa propre vie (elle a été l’assistante d’Anna Wintour, la rédactrice en chef de Vogue).
Note : 2 étoiles

Acteurs: Meryl Streep, Anne Hathaway, Emily Blunt, Stanley Tucci
Voir la fiche du film et la filmographie de David Frankel sur le site imdb.com.

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28 janvier 2008

Les lumières du faubourg (2006) de Aki Kaurismäki

Titre original : « Laitakaupungin valot »

Les Lumières du faubourgElle :
Dernier volet de la trilogie débutée avec Au loin s’en vont les nuages qui évoquait le chômage et L’homme sans passé qui abordait la perte d’identité et l’errance, Les Lumières du faubourg est un film sombre sur la solitude et l’incommunicabilité d’un gardien de nuit face à la dureté de la société. Kaurismäki est ici un véritable artiste du cadrage, de la composition, de la couleur, de l’éclairage. Chaque plan est une petite œuvre d’art. Le rouge et le vert sont en toile de fond de décors presque théâtraux face aux lumières d’une ville froide et indifférente. C’est très beau et émouvant. Il en ressort un grand dépouillement à l’image de cet homme solitaire qui ne parvient pas à aimer et se faire aimer. Les dialogues sont réduits au strict nécessaire au profit de superbes musiques de tango.
Note : 4 étoiles

Lui :
Les Lumières du Faubourg est le troisième volet d’un triptyque de Kaurismäki qui a déjà traité de la perte d’emploi et de la perte d’identité. Cette fois, le cinéaste finlandais aborde la solitude avec une histoire qui flirte avec le film noir mais qui va bien au-delà. Son personnage principal est l’archétype de l’anti-héros, un homme renfermé, passif et atone, qui va se laisser mener en bateau par une jolie femme. Contrastant avec la noirceur de l’histoire, mais faisant tout de même corps avec elle, les images sont merveilleusement graphiques ; chaque plan est travaillé avec notamment une superbe utilisation des couleurs par équilibre de grandes masses, dans un style global qui peut évoquer la bande dessinée. Cette forme propulse le film en lui donnant une très forte personnalité.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Janne Hyytiäinen, Maria Järvenhelmi, Maria Heiskanen
Voir la fiche du film et la filmographie de Aki Kaurismäki sur le site imdb.com.

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22 janvier 2008

Gente di Roma (2003) de Ettore Scola

Gente di RomaElle :
Voyage original au cœur de Rome, une cité que l’on connaît peu sous ce jour. Ettore Scola nous plonge dans un kaléidoscope de sensations lors d’un voyage en bus qui se déroule du matin jusqu’à la nuit. Cette mosaïque de petites scènes et de personnages parfois hauts en couleur laisse entrevoir les problèmes d’immigration, de chômage, de vieillesse, de misère mais aussi le Rome des nuits sulfureuses ou nostalgiques. Malgré quelques petites longueurs, on se laisse entraîner à feuilleter l’album de voyage avec plaisir.
Note : 3 étoiles

Lui :
Gente di Roma (= les gens de Rome) est un véritable hommage d’Ettore Scola à la ville de Rome, cette ville qu’il affectionne tant et qui tient toujours une grande place dans ses films. Gente di Roma se présente comme une mosaïque de petites scènes, certaines sont très courtes, seulement quelques secondes, alors que d’autres sont plus élaborées avec un dialogue soigneusement écrit. Au sein de cette ensemble, Scola développe plusieurs thèmes principaux pour nous expliquer ce que sont les gens qui peuplent Rome : la conscience de l’Histoire tout d’abord, à l’image de cet épousseteur de statues qui interrompt son travail pour déclamer au micro (ce que je pense être) le discours de Marc Antoine ; le thème de l’immigration ensuite, qu’il présente comme étant non pas intégrée mais parfaitement tolérée ; la vieillesse avec une scène d’anthologie au restaurant entre un père et son fils qui veut le placer en maison de retraite. Scola montre aussi son attachement politique profondément ancré à gauche en y intégrant les images du grand rassemblement de la gauche organisé par Nano Moretti. Tout cela forme un ensemble attachant où Rome paraît merveilleuse et foisonnante. Par certains aspects, on est à la limite du documentaire mais il s’agit bien d’un film où tout est écrit, merveilleusement bien d’ailleurs car Scola n’est pas seulement un très grand cinéaste, c’est aussi un excellent scénariste.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alessandra Costanzo, Lola Pagnani, Giorgio Colangeli
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20 janvier 2008

L’âge de glace 2 (2006) de Carlos Saldanha

Titre original : « Ice Age: The Meltdown »

L’Age de Glace2Elle :
Déception pour ce nouveau volet de L’Age de Glace. Toujours aussi réussi le petit écureuil mais il n’est plus assez central. Autant j’avais ri du début à la fin dans le premier volet, autant je me suis ennuyée dans celui-ci. L’histoire est vraiment faible et ne m’a pas intéressée. Grande prouesse technique certes mais trop d’effets visuels et de personnages, trop de musique type Disney. Cet Age de Glace 2 est rentré dans les schémas traditionnels du dessin animé grand public. L’inventivité, le côté inattendu, décalé et absurde des situations a disparu.
Note : 2 étoiles

Lui :
Pour ce second volet de L’Age de Glace, les studios Blue Sky et Fox se sont contentés de réutiliser les personnages pour faire une simple suite de gags. La véritable star du premier volet, Scrat, l’écureuil obstiné qui fait tout pour récupérer son gland, est totalement à part du reste de l’histoire mais il est certainement le plus réussi. Pour le reste, l’humour est moins riche et moins bien dosé que précédemment et le public visé est probablement plus jeune. Il y a tout de même de bonnes trouvailles, comme cette cérémonie vaudou ou même les deux opossums, mais globalement passé la première moitié, on peut ressentir quelques longueurs face à cette production trop bien calibrée.
Note : 3 étoiles

Acteurs: (voix) Ray Romano, John Leguizamo, Denis Leary
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Voir nos commentaires sur le premier volet :  l’âge de glace.

17 janvier 2008

Antartica, prisonniers du froid (2006) de Frank Marshall

Titre original : Eight Below

Antartica, prisonnier du froidElle :
Personnages stéréotypés, musique très hollywoodienne, du suspense, scénario calibré pour remplir le tiroir caisse… la sauce Disney est vraiment indigeste, je m’enfuis à toutes jambes… (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Inspiré de faits réels s’étant déroulés en 1957, Antartica nous emmène vivre une histoire animalière dans de somptueux paysages ; certains sont vraiment à couper le souffle (ce sont des paysages du Canada, du Groenland et du Spitzberg, les 3 lieux où fut tourné le film). Le traitement de l’histoire est hélas très Disney, c’est-à-dire que l’on cherche à donner un comportement humain aux chiens husky (de quoi faire fondre les coeurs les plus endurcis). Ces chiens sont ceci dit les meilleurs acteurs du film! Antartica, Prisonniers du froid plaira donc aux enfants et aux amoureux des chiens. Les autres risquent, comme ce fut mon cas, de s’ennuyer quelque peu car le scénario est très mince, nous sommes loin de Jack London.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Paul Walker, Bruce Greenwood, Moon Bloodgood, Jason Biggs
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Remarque : Cette histoire avait déjà été adaptée au cinéma en 1983 par le japonais Koreyoshi Kurahara dans le film Antartica (Nankyoku monogatari).
A noter également que les chiens de traîneau sont interdits dans les expéditions scientifiques en Antarctique depuis 1993 : ils pourraient en effet diffuser certaines maladies à la faune.
Enfin, le titre original « -8° » est bien entendu en degrés Farenheit, ce qui donne environ -22°C, la température d’un été en Antartique. On comprend mieux pourquoi les chiens s’enfouissent dans la neige pour rester au chaud.

12 janvier 2008

Le grand appartement (2006) de Pascal Thomas

Le Grand appartementElle :
Un film très typé « microcosme parisien ». Pas vraiment drôle, creux et bourré de clichés (Abandon).
Note : pas d'étoiles

Lui :
Ce grand appartement abrite une petite tribu de parents et amis, tous un peu plus loufoques les uns que les autres. Bien évidemment, nous sommes à Paris et dans le milieu artistique. Les clichés ne manquent donc pas tout au long du film, tout comme les réflexions profondes qui sonnent plutôt creux. Le film a de sérieux (et interminables) passages à vide et se révèle être un vrai désastre pour les pauvres acteurs… Avec Le Grand Appartement, Pascal Thomas a probablement voulu faire un hymne à la différence et à la vie mais il ne suffit pas de faire un vague enchaînement de situations loufoques pour y parvenir.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Mathieu Amalric, Laetitia Casta, Pierre Arditi
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7 janvier 2008

Mauvaise foi (2006) de Roschdy Zem

Mauvaise FoiElle :
Roschdy Zem bien connu pour la justesse de son jeu dans les rôles qu’il interprète, livre un premier film de bonne facture qui a le mérite de lever les clichés et les tabous sur la tolérance, le racisme, la religion, les incompatibilités entre juifs et arabes. Dans Mauvaise Foi, le couple qu’il forme avec une jeune femme juive va connaître des problèmes liés à leur religion différente. Traité sur le ton de l’humour, le film qui oscille entre comédie et gravité laisse à penser qu’il faut faire des compromis pour réconcilier les extrêmes.
Note : 3 étoiles

Lui :
Sur un scénario qu’il a lui-même écrit avec Pascal Elbé, Roschdy Zem parvient à traiter d’un sujet délicat sur le ton de la comédie. Le fond de Mauvaise Foi a beau être assez conventionnel dans sa façon de prôner la tolérance, c’est tout de même un discours bienvenu en cette période où les communautarismes religieux ne cessent de gagner du terrain. Il montre bien comment certaines manifestations d’intransigeance peuvent refaire surface, même chez des personnes qui pensaient en être à l’abri. L’ensemble est filmé de façon très classique mais sans fausse note. Une fois de plus, Roschdy Zem montre ses talents de comédien. Pascal Elbé fait aussi une très belle prestation. Au final, Mauvaise Foi est un divertissement qui paraît opportun.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Roschdy Zem, Cécile De France, Pascal Elbé, Jean-Pierre Cassel, Martine Chevallier
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6 janvier 2008

Little Miss Sunshine (2006) de Jonathan Dayton et Valerie Faris

Li(ttle Miss SunshineElle :
Je ne suivrai pas la critique qui fut globalement dithyrambique à propos de cette comédie familiale, premier film de ce couple de réalisateurs de clips musicaux. Je ne l’ai trouvé ni abouti, ni très intéressant. Certes, les travers de la société américaine avec son culte de la performance, de la beauté et de l’argent sont montrés du doigt mais de façon assez conventionnelle finalement. Le concours final est presque insupportable à regarder. Le choix de ce type de scène pour dénoncer ces ignobles concours de beauté pour enfants ne me parait pas du tout rebelle et percutant. La galerie de personnages est un peu trop caricaturale et le scénario ne tient que par des catastrophes en cascade qui finissent par lasser.
Note : 2 étoiles

Lui :
Mettant en scène le périple d’une famille en route vers la Californie pour participer à un concours de beauté effroyablement ringard, Little Miss Sunshine démarre très bien en nous dévoilant une belle galerie de personnages formant une famille disparate et haute en couleur. Cela nous donne quelques situations explosives même si certains traits de caractère sont bien trop typés. Jonathan Dayton et Valerie Faris éborgnent sans ménagement le culte du succès et pour cela n’hésitent à forcer le trait. Mais le principal problème est qu’assez rapidement le film doit recourir à la surenchère pour ne pas s’écrouler et chacune des situations rencontrées semble plus forcée et improbable que la précédente. Le film apparaît d’ailleurs plus comme une suite de saynètes et l’ensemble manque plutôt de cohérence. Little Miss Sunshine est un film sympathique dans sa première moitié mais qui s’enlise ensuite et a bien du mal à se terminer.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Greg Kinnear, Toni Collette, Steve Carell, Abigail Breslin, Paul Dano, Alan Arkin
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5 janvier 2008

Hors de prix (2006) de Pierre Salvadori

Hors de prixElle :
Pierre Salvadori nous livre une comédie qui se veut satirique sur un scénario pas franchement original au cinéma mais qui semble tout à fait dans l’air du temps : le luxe et les paillettes font rêver plus que jamais… Dans un hôtel de luxe, un serveur tombe amoureux d’une midinette qui rêve d’épouser un milliardaire. Quelques quiproquos pimentent le tout avec un Gad Elmaleh un peu béat et une Audrey Tautou sautillante. Malheureusement, cela ne suffit pas. N’est pas Lubitsch qui veut! Il en résulte un film convenu et sans surprise qui laisse une impression de futilité et de grand vide.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le serveur d’un palace joue au gigolo pour gagner le coeur d’une aventurière.  Hors de Prix est une comédie qui surfe sur l’attrait du luxe pour charmer son public. Il y a bien quelques moments réussis de bonne comédie, surtout dans la première moitié, mais l’ensemble devient ensuite poussif et globalement sans grand intérêt.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gad Elmaleh, Audrey Tautou, Marie-Christine Adam, Vernon Dobtcheff
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