Elle :
Malgré un essoufflement dans le scénario, le premier film de cette jeune réalisatrice marocaine a le mérite de porter un regard inattendu sur le Maroc. Loin des bidonvilles, elle nous plonge de manière assez crue au cœur de la jeunesse dorée de Casablanca qui rêve de plaisirs immédiats (argent, sexe, drogue, musique, vitesse). Ces jeunes de 20 ans ne se posent pas trop de questions sur leur avenir. En parallèle, face à cette grande libéralisation des mœurs, on voit monter l’intégrisme religieux au sein d’une de ces familles bourgeoises. On sent également la grande fracture qui existe en juifs et musulmans. Le Maroc traditionnel des gens défavorisés n’est perçu qu’au travers des domestiques, chauffeurs et jardiniers.
Note :
Lui :
Marock est un premier film qui a le mérite d’être très original et de nous présenter un visage peu habituel du Maroc. Laïla Marrakchi a choisi de nous montrer l’univers d’une certaine jeunesse dorée de Casablanca dont les principales préoccupations sont les soirées autour de la piscine de papa, les beuveries, les courses de voiture, le flirt avec le voisin ou la voisine, le tout dans un esprit de liberté de mœurs assez prononcé. Maintenant, on peut considérer cette vision soit comme une manifestation de l’émancipation réelle du Maroc, soit comme une preuve d’éloignement de la bourgeoisie aisée de la réalité… Toujours est-il que Marock est franchement inhabituel pour un film marocain et c’est plutôt une bonne chose. Il est dommage que l’ensemble apparaisse si superficiel : l’histoire en elle-même est à l’image de ces jeunes gens… guère passionnante.
Note :
Acteurs: Morjana Alaoui, Matthieu Boujenah, Razika Simozrag, Assaad Bouab
Voir la fiche du film et la filmographie de Laïla Marrakchi sur le site imdb.com.