17 février 2009

7h58, ce samedi-là (2007) de Sidney Lumet

Titre original : Before the Devil knows you’re dead

Before the Devil Knows You're DeadElle :
(pas vu)

Lui :
Sydney Lumet nous entraîne dans une histoire familiale peu commune. 7h58 ce samedi-là commence par un braquage de bijouterie qui tourne mal et ce n’est que le début d’un drame assez épouvantable. Comment en est-on arrivé là ? Lumet nous l’expose avec une construction faite de différents flashes-back vus par des personnes différentes. La normalité apparente déraille pour engendrer une situation de plus en plus inextricable et inenvisageable. Philip Seymour Hoffman et Ethan Hawk incarnent avec beaucoup de présence ces deux frères aux tempéraments tout à fait opposés : l’un est manipulateur, cupide et arrogant, l’autre est sans ambition, englué dans une vie terne et plombée par un divorce. Les deux acteurs livrent tous deux une très belle performance. Avec 7h58 ce samedi-là, Sydmet Lumet signe à 84 ans un très beau film, très prenant, où la tension monte lentement mais sûrement, sans jamais se relâcher. Il ne porte pas de jugement, son film n’est en aucun cas moralisateur et cela le rend encore plus terrifiant… !
Note : 4 étoiles

Acteurs: Philip Seymour Hoffman, Ethan Hawke, Albert Finney, Marisa Tomei
Voir la fiche du film et la filmographie de Sidney Lumet sur le site IMDB.
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Remarque :
Le titre original fait référence à un dicton irlandais, utilisé pour porter un toast : “May you be in heaven half an hour before the devil knows you’re dead” (= puissiez-vous être déjà arrivé au Paradis depuis une demi-heure quand le Diable apprendra votre mort !).

16 février 2009

Le 4e morceau de la femme coupée en trois (2007) de Laure Marsac

Le 4e morceau de la femme coupée en trois Elle :
Un film de 70 minutes, un titre bien énigmatique, une action en trois temps sur le thème de la voiture avec l’auto-école, une jolie jeune femme haut perchée sur ses talons qui rêve de conduire, la voiture en rade sur un parking et le voyage en voiture au temps de l’enfance. Même si le film offre une mise en scène originale et donne lieu à de jolis moments de fraîcheur et de tendresse notamment dans la première partie, le scénario sonne finalement un peu creux et vain. On finit par trouver le temps long dans ce film pourtant très court.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le 4e morceau de la femme coupée en trois… le titre est alléchant et laisse augurer un film plutôt original. C’est effectivement le cas. Laure Marsac interprète elle-même le rôle principal de son premier long métrage : trois épisodes de la vie d’une jeune femme, trois épisodes ayant directement trait à sa relation avec les voitures. Le premier, les leçons de conduite, est le plus conventionnel et aussi le plus réussi, avec une fraîcheur et des dialogues légers et amusants. Denis Podalydes ne semble toutefois pas très à l’aise dans son personnage d’instructeur. La seconde histoire se déroule (presque) en temps réel et paraît aussi vide et interminable que son attente d’un dépanneur sur un parking de supermarché. Il est assez difficile de cerner l’intention de Laure Marsac dans cette section, tout comme dans la suivante, une scène de son enfance… Quant au quatrième morceau de cette femme coupée en trois, ce pourrait être d’après la réalisatrice le maillon manquant de l’histoire, son adolescence par exemple. Laure Marsac a du style mais cela ne nous sauve pas de l’ennui.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Laure Marsac, Denis Podalydès, Claire Borotra
Voir la fiche du film et la filmographie de Laure Marsac sur le site imdb.com.

13 février 2009

Astérix aux jeux olympiques (2008) de Frédéric Forestier et Thomas Langmann

Astérix aux jeux olympiquesElle :
(pas vu)

Lui :
Pas d’heureuse surprise comme avec Mission Cléopâtre, Astérix aux Jeux Olympiques est bien décevant. Peu importe tous les trucages et effets spéciaux, l’humour fait défaut ; certaines situations pourtant prometteuses sont très mal exploitées, les dialogues quasi inexistants. Benoît Poelvoorde a beau se démener comme un diable pour mettre un peu de rythme, l’ensemble est bien plat.
Note : 1 étoile

Acteurs: Benoît Poelvoorde, Alain Delon, Gérard Depardieu, Clovis Cornillac
Voir la fiche du film et la filmographie de Frédéric Forestier & Thomas Langmann sur le site imdb.com.

11 février 2009

La nuit nous appartient (2007) de James Gray

Titre original : « We own the night »

La Nuit nous AppartientElle :
Même si je n’accroche habituellement pas vraiment aux histoires de mafia et de corruption qui reposent souvent sur les mêmes schèmes, je reconnais un grand talent de mise en scène à James Gray. Ce polar est sombre et intense grâce à ses décors et éclairages somptueux; ses personnages ténébreux sont particulièrement convaincants. Le scénario simple et bien huilé est émaillé de scènes d’action remarquables comme ces folles courses poursuites en voiture ou à pied dans les roseaux.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le gérant d’une boîte de nuit new-yorkaise cache à ses patrons mafieux que son frère et son père sont dans la police. Les événements vont le forcer à se rapprocher de sa famille. Comme le titre nous le précise indirectement (« We Own the Night » était la devise d’une unité de la Police de New York chargée des crimes sur la voie publique jusqu’en 2002), La Nuit nous Appartient met en relief le travail de la police de New York dans sa lutte contre les trafiquants de drogue. Il le fait sous la forme d’un film policier de grande intensité avec une présence forte des personnages. James Gray tourne peu mais montre une approche très personnelle et une grande maîtrise comme en témoigne la remarquable mise en place du film dans ses premières minutes. Tourné à New York même, La Nuit nous Appartient possède une atmosphère puissante et réaliste qui accentue encore la tension, quasi permanente tout au long du film. L’interprétation est un peu inégale mais Joaquin Phoenix met beaucoup d’intensité dans son jeu.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Joaquin Phoenix, Eva Mendes, Mark Wahlberg, Robert Duvall, Alex Veadov
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Remarque :
Certaines des photos montrées dans le générique de début sont de Leonard Freed ; ce grand photographe-reporter (décédé en 2006) a publié deux recueils de photographies sur la police de New-York : Police Work (1980) et New York Police (1990).

10 février 2009

Shrek le troisième (2007) de Chris Miller

Titre original : Shrek the third

Shrek the ThirdElle :
(pas vu)

Lui :
La série des Shrek a bien du mal à tenir la longueur. Rien de neuf dans ce troisième volet qui semble s’inscrire en plein dans ce qui est hélas devenu un standard, une routine : le film d’animation Dreamworks. Le film fait ici le minimum requis, l’humour est assez clairsemé, les ressorts bien faibles. Shrek 3 détourne la légende des Chevaliers de la Table Ronde mais les scénaristes se contentent d’en utiliser les personnages sans aller très loin. L’ensemble manque de cohésion et surtout des bonnes trouvailles qui faisaient tout le charme des Shrek précédents.
Note : 1 étoile

Acteurs: (voix)  Mike Myers, Eddie Murphy, Cameron Diaz, Antonio Banderas, Rupert Everett 
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Voir aussi :
Shrek (2001) d’Andrew Adamson et Vicky Jenson
Shrek 2 (2004) d’Andrew Adamson, Conrad Vernon et Kelly Ashbury

9 février 2009

De l’autre côté (2007) de Fatih Akin

Titre original : « Auf der anderen Seite »

De l’autre côtéElle :
Entre Brême et Istanbul, sur fond de répression politique, le film donne lieu à un chassé croisé émouvant de destins fragiles qui se cherchent, se croisent parfois sans se voir, attendent sans fin l’être aimé. La mort d’êtres chers ouvre d’autres portes et permet la renaissance. Renaissance d’un fils qui pour expier le crime de son père part en Turquie à la recherche d’Ayten. Renaissance d’une mère pleine de remords après avoir perdu sa fille partie sauver Ayten de la prison. Sur une histoire assez complexe, Fatih Akin parvient à introduire une belle fluidité dans ses images et beaucoup de délicatesse dans les portraits de ses personnages brisés.
Note : 4 étoiles

Lui :
Avec De l’autre côté, Fatih Akin nous propose un film dense, avec deux histoires qui sont entremêlées sans vraiment l’être. Elles semblent se croiser, se répondre l’une à l’autre, se compléter. Le scénario est extrêmement riche, peut-être même un peu trop, et se situe à cheval entre l’Allemagne et la Turquie. La construction est assez originale avec une utilisation particulière des ellipses et des flashbacks. Ces deux histoires sont assez puissantes et dotées d’une forte dimension humaine. Fatih Akin dit considérer De l’autre côté comme faisant partie d’un triptyque : Head-On traite de l’amour, De l’autre côté de la mort et son prochain film du Mal.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Nurgül Yesilçay, Baki Davrak, Tuncel Kurtiz, Hanna Schygulla, Patrycia Ziolkowska
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5 février 2009

Les méduses (2007) de Shira Geffen et Etgar Keret

Titre original : « Meduzot »

Les MédusesElle :
Un film subtil, touchant et riche en symboles sur la solitude, le manque d’affection et d’amour, le voyage, les bateaux, la mer fédératrice et réconciliatrice. Trois histoires se déroulent en même temps avec des passerelles entre des personnages solitaires qui n’attendent qu’une main tendue pour se sentir exister : une petite fille abandonnée sur la plage suite à la querelle de ses parents, une jeune femme ignorée de sa famille qui la recueille, une jeune mariée à la jambe cassée qui passe sa lune de miel dans un hôtel de Tel-Aviv à défaut de pouvoir partir aux Caraïbes. Malgré la gravité du sujet, les deux réalisateurs adoptent un ton décalé parfois comique et usent de situations absurdes qui donnent une vraie touche personnelle au film. Les images sont belles et semblent déconnectées du réel. En jouant entre le net et le flou, elles marquent l’instabilité des personnages, un peu comme ces méduses qui flottent sans trop savoir où elles vont.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le couple israélien Etgar Keret et Shira Geffen a réalisé un film assez surprenant et attachant. Lui est un romancier célèbre, elle est metteuse en scène et auteur de livres pour enfants. Dans Les Méduses, ils entrecroisent trois histoires qui n’ont en apparence aucun lien entre elles mais qui illustrent le même sujet, le même besoin de communication, la même recherche d’attaches. Ils le font de manière très originale, nous plaçant presque hors de la réalité, du moins en décalage avec celle-ci, non sans humour parfois. Les personnages, féminins pour la plupart, ont bien du mal à orienter leur vie, d’où cette analogie avec les méduses dans le titre. Le film apparaît un peu fragmentaire au premier abord mais la cohérence de l’ensemble apparaît ensuite, petit à petit mais avec une certaine force par les nombreux liens qui relient ces trois histoires. Les Méduses est un film très original, à découvrir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sarah Adler, Nikol Leidman, Gera Sandler, Noa Knoller
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4 février 2009

Un secret (2007) de Claude Miller

Un secretElle :
Une histoire et un secret bouleversants qu’il vaut bien mieux découvrir avec le roman de Philippe Grimbert. La construction du film est confuse voire ennuyeuse ; les personnages secondaires sont mal exploités. Et voir Patrick Bruel, cinquantenaire dans la peau d’un trentenaire, n’aide pas vraiment à nous faire adhérer à l’histoire.
Note : 2 étoiles

Lui :
De cette adaptation du roman autobiographique de Philippe Grimbert, Un secret, Claude Miller a probablement cherché à faire un film pour un large public. C’est du moins ce que le casting un peu « people » peut nous laisser supposer. Le film est à l’image de son affiche, c’est-à-dire inutilement racoleur. C’est d’autant plus dommage que cette histoire est très forte en soi mais l’émotion a bien du mal à passer ici. Une construction confuse, le jeu impersonnel ou effacé des acteurs (mise à part Julie Depardieu, toujours convaincante), tout concoure à rendre Un secret assez plat. Le roman de Philippe Grimbert aurait certainement mérité mieux.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Cécile De France, Patrick Bruel, Ludivine Sagnier, Julie Depardieu, Mathieu Amalric
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3 février 2009

Le deuxième souffle (2007) de Alain Corneau

Le Deuxième souffleElle :
(pas vu)

Lui :
Plus de 40 ans après Le Deuxième Souffle de Jean-Pierre Melville, Alain Corneau choisit de sortir de la réalité : image hyper-saturée, couleurs fluos, filtres jaunes utilisés à l’excès, musiques grandiloquentes placées à contre-emploi, bruitages avec  forte réverbération… Le résultat paraît bancal, totalement étranger et inamical (ce qui était sans doute recherché), mais aussi factice et artificiel. On peut certes parler d’exercice de style, et si l’on regarde le film dans ce sens Alain Corneau est franchement audacieux, mais hélas ces parti pris, tout originaux qu’ils puissent être, n’aboutissent sur rien de convaincant. Si l’on rajoute à cela quelques effets faciles et racoleurs, tels les ralentis pseudo-esthétisants dans les fusillades, et le jeu étonnamment forcé des acteurs, ce Deuxième Souffle déçoit franchement. L’histoire perd en tout cas son intensité.
Note : 1 étoile

Acteurs: Daniel Auteuil, Monica Bellucci, Michel Blanc, Jacques Dutronc, Eric Cantona, Daniel Duval, Gilbert Melki, Nicolas Duvauchelle, Jacques Bonnaffé
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Version précédente :
Le deuxième souffle de Jean-Pierre Melville (1966) avec Lino Ventura

24 janvier 2009

L’heure zéro (2007) de Pascal Thomas

L'Heure zéroElle :
Un jeu d’acteur inégal, souvent trop poussé et une mise en place confuse et laborieuse me font abandonner. L’ensemble sonne faux.
Note : 0 étoile

Lui :
Pascal Thomas adapte une nouvelle fois un roman d’Agatha Christie, une histoire qu’il place dans une grande demeure bourgeoise au bord de la belle côte rocheuse de la Bretagne Nord. L’Heure Zéro a beaucoup de mal à se mettre en place et il faut attendre le tiers du film pour le voir enfin prendre son envol. Cela ne dure pas hélas, le soufflé retombe vite, principalement du fait d’une interprétation forcée et des personnages bien trop typés : Laura Smet est trop vulgaire, Chiara Mastroianni trop froide, Melvil Poupeau trop propret. Rien ne passe entre les personnages. Les personnages secondaires sont en revanche insignifiants mis à part un excellent couple de domestiques à qui l’on doit les meilleurs moments. François Morel n’est pas crédible une seule seconde en enquêteur, sorte de Colombo déguisé en Jacques Tati. Il reste le scénario, une solide énigme policière et familiale qui finalement nous sauve de l’ennui. L’Heure Zéro est un divertissement hélas bien moins réussi que l’adaptation précédente de Pascal Thomas Mon petit doigt m’a dit.
Note : 3 étoiles

Acteurs: François Morel, Danielle Darrieux, Melvil Poupaud, Laura Smet, Chiara Mastroianni, Alessandra Martines
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Remarque :
Il faut tout de même saluer la prestation parfaite de Danièlle Darrieux, qui montre toujours une belle présence à l’écran.