7 février 2011

Michael Clayton (2007) de Tony Gilroy

Michael ClaytonLui :
Ancien policier, Michael Clayton est employé par un très gros cabinet d’avocats pour arranger les situations délicates. Quand le meilleur avocat du cabinet, en charge d’un énorme dossier d’une multinationale d’agrochimie, craque et semble prêt à se retourner contre son puissant client, c’est lui qui se retrouve en première ligne d’une sombre affaire de substance toxique… Dès le début du film, inutilement verbeux, Tony Gilroy s’amuse à embrouiller le spectateur. Il semble vouloir faire de son histoire, somme toute assez simple, une sorte de kaléidoscope avec moult digressions inutiles. Résultat, le film manque singulièrement de rythme et n’est finalement guère captivant. Les acteurs ne semblent d’ailleurs pas vraiment convaincus non plus (même l’excellent Tom Wilkinson n’est pas dans son personnage). Ils semblent pressés d’en finir. Nous aussi…
Note : 1 étoile

Acteurs: George Clooney, Tom Wilkinson, Sydney Pollack, Tilda Swinton
Voir la fiche du film et la filmographie de Tony Gilroy sur le site IMDB.

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6 février 2011

Le ruban blanc (2009) de Michael Haneke

Titre original : « Das weiße Band – Eine deutsche Kindergeschichte »

Le ruban blanc Elle : Note : 5 étoiles

Lui :
Dans un village d’Allemagne à la veille de la Première Guerre mondiale, d’étranges incidents surviennent, un câble tendu entre deux arbres pour faire chuter le docteur, le fils d’un riche propriétaire roué de coups, des incidents qui ressemblent à un rituel punitif… Le titre original (« Le ruban blanc, une histoire allemande d’enfants ») nous met sur la voie : Michael Haneke nous montre les enfants qui vont écrire les pages les plus noires de l’Histoire de l’Allemagne deux ou trois décennies plus tard et comment l’éducation rigide qu’ils ont reçue peut faire partie des explications. Le Ruban Blanc est non seulement un film dénonçant l’éducation trop stricte, il montre aussi comment l’établissement d’un idéal en tant que dogme peut engendrer des véritables monstres. L’atmosphère du film est assez lourde, austère, presque carcérale, s’appuyant sur une image en noir et blanc, aux intérieurs très sombres, très noirs. Cette noirceur est omniprésente, Le ruban blanc elle contraste avec cet idéal symbolisé par ce ruban blanc que l’on porte en brassard (le parallèle possible avec un futur brassard n’est pas innocent). On peut reprocher peut-être à Haneke d’avoir un peu complexifié son récit (de plus, la voix-off qui explique beaucoup de choses est un peu dure à suivre) mais c’est un film qui mérite une certaine réflexion après sa vision pour en saisir bien tout le sens et toutes les implications.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Christian Friedel, Leonie Benesch, Ulrich Tukur, Burghart Klaußner, Rainer Bock
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4 février 2011

Mademoiselle Chambon (2009) de Stéphane Brizé

Mademoiselle ChambonElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Jean est maçon, mari et père de famille sans histoire. Mademoiselle Chambon est l’institutrice de son fils . A la suite d’une rencontre, ils vont être attirés l’un vers l’autre… Stéphane Brizé adapte un roman d’Eric Holder et signe un film plein de délicatesse, qui utilise peu de mots : tout est dans les regards, les attentes. Vincent Lindon exprime très bien toute la sensibilité enfouie de son personnage et Sandrine Kiberlain joue parfaitement en petites touches. Loin de tout spectaculaire, Mademoiselle Chambon est au final très authentique dans sa peinture des sentiments.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain, Aure Atika, Jean-Marc Thibault
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Remarques :
* Le morceau de musique que Mademoiselle Chambon joue à Jean est « La Valse Triste en do mineur » de Franz von Vecsey (violoniste hongrois, 1893-1935). Le morceau qu’elle joue à l’anniversaire est « Salut d’amour » du compositeur anglais Edward Elgar (1857-1934).
* Le film n’est techniquement pas parfait au niveau du son. Il aurait notamment fallu sous-titrer Vincent Lindon…

2 février 2011

Les trois singes (2008) de Nuri Bilge Ceylan

Titre original : « Üç maymun »

Les trois singesLui :
Après avoir accidentellement renversé un piéton et pris la fuite, un notable demande à son chauffeur de se laisser accuser à sa place contre une grosse somme d’argent. Celui-ci accepte. Sa famille, déjà très ébranlée par une tragédie familiale ancienne, va-t-elle pouvoir traverser cette épreuve…? Comme le laisse supposer le titre (1), Les Trois Singes accorde une grande place aux difficultés de communication. Ce qui est assez inhabituel, et donc remarquable, dans ce film, c’est le fait que les silences sont plus parlants que les paroles échangées (souvent anodines). Nuri Bilge Ceylan parvient à tisser devant nos yeux un canevas assez complexe avec quelques bribes, en fait surtout alimenté par les non-dits et une situation simple mais difficile. Le rythme est donc assez lent en apparence ce qui lui permet de créer de très beaux plans, très contrôlés ; le réalisateur est toujours très précis dans sa mise en place. Avec Les Trois Singes, Nuri Bilge Ceylan continue de symboliser un cinéma turc très créatif.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Yavuz Bingol, Hatice Aslan, Rifat Sungar, Ercan Kesal
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(1) Le titre Les Trois Singes fait référence au symbole des « trois singes de la sagesse » : le premier se bouche les oreilles, le second se bouche les yeux et le dernier met ses mains sur sa bouche. Cette métaphore dit en sorte qu’à celui qui n’entend rien de mal, ne voit rien de mal et ne dit rien de mal, il ne peut rien arriver de mal.

30 janvier 2011

Welcome (2009) de Philippe Lioret

WelcomeElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Bien décidé à rejoindre sa petite amie dont la famille s’est installée en Angleterre, Bilal, un jeune kurde de 17 ans, arrive à Calais après avoir traversé toute l’Europe. Il lui reste le plus difficile, traverser la Manche là où des centaines de réfugiés tentent le même passage. Après une première tentative infructueuse, il se met en tête de traverser à la nage et fait la rencontre d’un maître-nageur… Si le film de Philippe Lioret était au départ une (double) histoire d’amour, l’actualité a fait résonner son côté documentaire sur la condition des clandestins bloqués à Calais de manière très particulière. En montrant les tentatives, assez folles, pour échapper aux détecteurs et en faisant découvrir les sanctions pénales prévues en cas d’aide, même très simple, à une personne en situation irrégulière, Welcome a fort logiquement suscité des réactions. Ce n’est toutefois pas un film militant, Welcome reste l’histoire d’une rencontre entre un adolescent à l’aube d’une histoire d’amour avec un quinquagénaire au crépuscule de la sienne. C’est aussi et surtout un film très humain. Le jeu des acteurs, très juste, rend Welcome assez émouvant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Lindon, Firat Ayverdi, Audrey Dana
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Remarques :
Le jeune Bilal est interprété par un acteur non professionnel (Firat Ayverdi). De même, beaucoup de seconds rôles sont tenus par des non professionnels.

29 janvier 2011

Wall-E (2008) d’ Andrew Stanton

Wall-ELui :
Alors que toute vie a disparu de la Terre, Wall-E, petit robot débrouillard, a survécu et continue sa tâche : compacter les ordures. Un jour, il voit arriver dans une navette automatique un robot aux formes modernes et gracieuses, bien plus évolué et plus intelligent que lui. Ce nouvel arriavnt a une mission très spécifique… Avec Wall-E, les studios Pixar réveillent la créativité dans le film d’animation. Il y a une inventivité permanente dans l’humour et dans les situations. L’humanisation de ces robots est une merveille. Rien n’est trop appuyé, tout est parfaitement dosé. Wall-E est une très grande réussite.
Note : 5 étoiles

Acteurs: (voix) Ben Burtt, Elissa Knight, Jeff Garlin, Fred Willard
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Remarques :
Visuellement, le robot Wall-E reprend certains des éléments du robot du film Short-Circuit (1986) de John Badham (ce n’était pas un film d’animation). La tête, par exemple, est la même. Les histoires n’ont ceci dit rien en commun.

27 janvier 2011

Romaine par moins 30 (2009) de Agnès Obadia

Romaine par moins 30Lui :
Alors que Justin, son petit ami, l’emmène en voyage-surprise au Québec, Romaine apprend en plein vol que l’avion sa s’écraser. Elle commence à lui avouer des choses qu’elle lui a toujours cachées. Une fois arrivés à destination, ils vont avoir bien du mal à recoller les morceaux… Romaine par moins 30 est une amusante comédie sur les déboires d’une jeune femme, absolument déboussolée par ses mésaventures amoureuses et par le dépaysement total, dû notamment à la neige. Les angoisses des différents personnages ont une certaine importance mais sans que l’ensemble soit sombre : le ton reste très léger, le film joue avec ces phobies multiples. En fait, le style évoque plutôt celui d’une bande dessinée. Sandrine Kiberlain est parfaite dans ce style de personnage et le film repose en grande partie sur elle. L’actrice contribue à donner à Romaine par moins 30 un ton assez original.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Pascal Elbé, Elina Löwensohn, Pierre-Luc Brillant, Louis Morissette, Maxim Roy
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Remarques :
Agnès Obadia a repris ici le personnage qu’elle avait créé et interprété dans trois courts-métrages, réunis par la suite en un long métrage : Romaine (1997).

25 janvier 2011

Dans la brume électrique (2009) de Bertrand Tavernier

Titre anglais : « In the electric mist »

Dans la brume électrique Lui :
En Louisiane, un détective de la police d’une petite ville enquête sur une série de meurtres assez sauvages commis dans sa région… Dans la brume électrique avec les morts confédérés est un roman de James Lee Burke, issu d’une série mettant en scène le détective Dave Robicheaux. Bertrand Tavernier est un grand connaisseur et amateur de cinéma américain mais c’est ici la première fois qu’il tourne aux Etats-Unis : le film est doté d’une production française mais tourné avec une équipe entière américaine. Dans la brume électrique Tavernier prend avant tout le temps de créer une belle atmosphère très prégnante qui nous plonge dans le bayou et avec ce rapport si particulier des habitants de Louisiane avec leur passé. La photographie, souvent en basse lumière, est très belle. Tommy Lee Jones montre une présence très forte ; il faut dire que, l’histoire étant vécue par ses yeux, le personnage du détective est présent dans toutes les scènes. Dans la brume électrique n’est pas sorti en salles aux Etats-Unis, ce qui a hélas limité sa diffusion.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tommy Lee Jones, John Goodman, Peter Sarsgaard, Mary Steenburgen, Kelly Macdonald, Justina Machado
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Remarques :
Buddy Guy et Tommy Lee JonesBertrand Tavernier et Tommy Lee Jones sont tous deux grands amateurs de blues. Outre la bande sonore très riche de musique cajun et de blues, on peut noter la présence dans des petits rôles du grand bluesman Buddy Guy (dans le rôle de Hogman Patin) et de Levon Helm, le batteur du groupe The Band (dans le rôle du général).

24 janvier 2011

Avatar (2009) de James Cameron

AvatarLui :
Fable écologique futuriste, Avatar brille surtout par ses images du monde imaginaire de Pandora. La création de cet univers est assez magique même si l’on peut regretter son côté un peu fourre-tout et un certain manque d’épuration. Pour donner tout son intérêt à la version 3D, le film multiplie les plans vertigineux qui sont, ceci dit, généralement réussis. Les scènes de vol sont très belles. Si le scénario, dans ses grandes lignes, ne brille pas vraiment par son originalité (c’est le moins que l’on puisse dire), il renferme en revanche une multitude de belles petites trouvailles sur les objets ou les interactions avec les éléments de ce monde imaginaire. Pour le reste, le film est très formatté et plutôt trop long.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang
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21 janvier 2011

Un prophète (2009) de Jacques Audiard

Un prophèteElle :
Note : 3 étoiles

Lui :
Condamné à six ans de prison, Malik est enrôlé de force par César Luciani qui, à la tête du clan corse, contrôle la prison. D’abord utilisé pour de basses besognes, il va peu à peu prendre le pas sur le chef mafieux… Dès les premières minutes, Un prophète nous plonge sans ménagement dans l’univers carcéral avec ses clans, ses règlements de compte et son univers très masculin. La caméra de Jacques Audiard se colle à son personnage principal et ne le quitte plus, accroissant cette impression de vivre cette histoire. Son film est d’une réalisation technique parfaite, parsemé de scènes de forte intensité qui mettent souvent mal à l’aise. Tahar Rahim fait une performance remarquable pour son premier grand rôle et le fait que son visage nous est inconnu, accentue encore l’impression d’authenticité qui se dégage du film. Film largement plébiscité par la critique, Un prophète est un film particulièrement percutant ; il est aussi assez éprouvant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tahar Rahim, Niels Arestrup, Adel Bencherif, Hichem Yacoubi, Reda Kateb
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