15 avril 2006

« 2046 » (2004) de Wong Kar-wai

2046 Elle :
Comme toujours, Wong Kar-wai fait une mise en scène éblouissante et novatrice. Du jamais vu ailleurs. Ses personnages féminins sont splendides tout comme ses musiques. Toutefois, la forme visuelle et esthétique prend le pas sur le fond et génère de l’ennui. Il est bien difficile de se laisser happer par les aventures avortées de cet écrivain de science-fiction. Je me sens constamment maintenue à distance par cet esthétisme un peu maniéré et excessif.
Note : 2 étoiles

Lui :
Sur le thème, très classique, d’un romancier qui repense aux femmes qu’il a aimées, Wong Kar-wai livre un film qui est tout sauf classique. Empreint de lyrisme et d’esthétisme, il fait la part belle à la forme, au détriment du récit qui apparaît assez déstructuré et même un peu abscons parfois. La forme, elle, est exubérante dans ses recherches artistiques et frise le maniérisme : les images sont vraiment superbes et Wong Kar-wai travaille ses cadrages, avec un partage de l’image assez étonnant et une utilisation assez poussée des champ-contrechamps. On retrouve aussi sa fascination pour les ralentis et accélérés et, bien entendu, son attrait pour ses actrices féminines qu’il met tout particulièrement en valeur. Tout serait parfait si l’on parvenait à s’intéresser à l’histoire car l’ensemble reste trop froid et peu communicatif en émotions. Son film est un beau spectacle pour les yeux, mais hélas juste un peu ennuyeux.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tony Leung Chiu Wai, Gong Li, Faye Wong, Zhang Ziyi, Carina Lau
Voir la fiche du film et la filmographie de Wong Kar-wai sur le site IMDB.

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14 avril 2006

Love and Diane (2002) de Jennifer Dworkin

Love and   Diane Elle :
Film documentaire émouvant sur la destruction et difficile reconstruction d’une famille noire de Brooklyn. D’une génération à l’autre, le schéma se perpétue. L’abandon des enfants dans un foyer soit à cause du crack, de l’alcool, de la violence cristallise les rancoeurs et les reproches. Le travail de réconciliation entre mère et enfants passe par des crises de colère puis par une écoute réciproque qui s’enclenche grâce aux thérapies de psychologues. 10 ans de travail, 4 ans de tournage pour un regard terriblement lucide sur les minorités déshéritées de New-York.
Note : 4 étoiles

Lui :
(pas vu)

Acteurs: Diane Hazzard
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13 avril 2006

Se souvenir des belles choses (2002) de Zabou

Se souvenir   des belles choses Elle :
Une très bonne surprise pour ce film qui démarre dans un centre spécialisé sur la perte de mémoire. Isabelle Carré interprète remarquablement une jeune femme qui peu à peu perd son identité, ses repères, ses souvenirs. La liaison amoureuse qu’elle tisse avec Bernard Campan qui lui, parvient à retrouver sa mémoire est d’une grande intensité. La moindre activité devient un cauchemar. Zabou parvient sans recourir aux artifices à montrer la fragilité et la force de vivre de ces personnages attachants.
Note : 5 étoiles

Lui :
Zabou Breitman réussit à faire un film touchant, débordant de sensibilité et surtout globalement optimiste malgré la gravité du sujet traité. Il est optimiste, car même si l’issue sera inéluctablement fatale et terrible, ses personnages dégagent une vitalité et parfois même une insouciance qui semble les rendre invulnérables au monde extérieur. L’oubli est d’abord un refuge, et force à se recentrer sur des problèmes simples, comme trouver son chemin. Isabelle Carré est bouleversante, rendant son personnage étonnamment crédible et Bernard Campan est remarquable. Zabou a trouvé le juste équilibre, pour un film somme toute très humain.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Isabelle Carré, Bernard Campan, Bernard Le Coq, Zabou Breitman
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11 avril 2006

Millenium Mambo (2001) de Hou Hsiao-hsien

Titre original : « Qianxi manbo »

Millenium Mambo Elle :
Un très beau style novateur pour ce film taïwanais. Même directeur de la photo que dans  In the Mood for Love et A la verticale de l’été. Lumières électriques colorées, écrans de télévision allumés en permanence, travellings flous sur une jeunesse sans repères, boîtes de nuit bleutées, musique techno lancinante, pratiquement pas de dialogues. Tous ces ingrédients sont martelés pour témoigner de l’incommunicabilité entre une jeune fille et son ami jaloux. Les personnages sont pris dans une nasse et perdent leur identité. Alcool, drogues, sommeil rythment des journées vides. No future. Malheureusement à force de répétitions, de lenteurs pesantes, on finit hélas par se désintéresser un peu du sort de ces jeunes gens.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film taiwanais est assez surprenant. Ce n’est pas le sujet ou le scénario qui le rend remarquable puisque le réalisateur nous décrit une génération de style “no future” avec pour seul horizon la drogue et l’alcool, une vie totalement vide, sans communication. Par contre, la forme est très personnelle et originale, avec notamment une utilisation des flous assez étonnante. Malgré cela, on peut trouver le temps un peu long tout de même…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Shu Qi, Jack Kao, Tuan Chun-hao
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11 avril 2006

Le métier des armes (2001) de Ermanno Olmi

Titre original : « Il mestiere delle armi »

Le Métier des Armes Elle :
Malgré une belle mise en scène inspirée des peintures flamandes, ce film sur la vie de Jean de Médicis est très difficile d’abord de par l’austérité des propos et le flot d’informations dont le spectateur est abreuvé. L’ennui et le désintérêt gagnent vite…Abandon au bout de 45minutes.
Note : pas   d'étoile

Lui :
Difficile de cerner le propos et les buts du réalisateur dans ce film assez baroque. Nul doute qu’il voudrait créer une ambiance, par le soin apportée à l’image, brumeuse et picturale, et par la généralisation d’une musique grinçante et dérangeante à toutes les scènes. Mais à part cela… il est bien difficile de s’y retrouver et de s’intéresser. La seconde partie, entièrement sur l’agonie de son personnage est particulièrement longue.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Christo Jivkov, Desislava Tenekedjieva
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11 avril 2006

Sous le Silence (2001) de Tom McLoughlin

Titre original : « The Unsaid »

Sous le   Silence Elle :
La grosse cavalerie à l’américaine pour ce thriller psychologique sur le suicide d’un adolescent. Musique omniprésente et assourdissante, l’éternel orage qui dramatise, des personnages stéréotypés. De quoi perdre son temps…
Note : pas d'étoile

Lui :
Un film très hollywoodien, qui veut sans doute passer pour une profonde réflexion sur la pédophilie ou les relations incestueuses, mais qui en fait semble tout de même assez vide et fabriqué de toutes pièces, à la psychologie un peu facile. Les violons sont de sortie pour les scènes qui doivent nous émouvoir, il pleut (très fort) lorsque la scène est grave… (C’est fou le nombre d’orages dans les films hollywoodiens, il fait vraiment un temps de cochon chez eux…) Aucune des ficelles hollywoodiennes ne manque à l’appel. On assiste, spectateur, sans trop s’intéresser au sujet.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Andy Garcia, Vincent Kartheiser, Trevor Blumas, Linda Cardellini
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11 avril 2006

Kandahar (2001) de Mohsen Makhmalbaf

Titre original : « Safar e Ghandehar »

Kandahar Elle :
Oscillant entre le documentaire et le film, Mohsen Makmalbaf nous entraîne en plein coeur de l’Afghanistan au travers d’une femme afghane qui rentre au pays pour retrouver sa soeur qui veut se suicider le jour de l’éclipse. Son dangereux périple à travers le désert et les montagnes croise des cohortes d’unijambistes mutilés par les mines anti-personnelles, des files de femmes voilées soumises au bon vouloir des talibans, des enfants qui récitent mécaniquement les versets du Coran, des villageois affamés ou malades. De belles images choc d’ombres errantes, empreintes d’onirisme, un peu trop peut-être car la situation de ces afghans fait froid dans le dos. Le film a le mérite de mettre au grand jour la situation dramatique dans laquelle se trouve l’Afghanistan.
Note : 3 étoiles

Lui :
On comprend aisément la démarche globale du film, ce désir de sensibiliser sur la condition des femmes afghanes et l’état déplorable du pays sous les talibans. Par contre, il pêche par une recherche excessive de faire des images marquantes, et cette recherche esthétique choque un peu car elle semble un peu déplacée vu le sujet traité, et décrédibilise le propos. Enfin, peut-être faut-il faire cela pour atteindre et marquer un large public.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nelofer Pazira, Hassan Tantai
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9 avril 2006

Un petit jeu sans conséquence (2004) de Bernard Rapp

Un   petit jeu sans conséquence Elle :
Une comédie douce amère bien sympathique adaptée de la pièce de théâtre du même nom. Un couple fait semblant de se séparer pour connaître les réactions de leurs amis sur leur relation amoureuse. C’est un petit jeu cruel et dangereux auquel il se prête car bien évidemment tout le monde a son avis et cherche même à profiter de la situation pour en tirer des avantages. Les dialogues sont amusants et la mise en scène est légère comme cette journée d’été passée dans ce magnifique parc. Sandrine Kiberlain, Yvan Attal et Jean-Paul Rouve sont pétillants. Ce marivaudage sans prétention fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Lui :
On se laisse rapidement gagner par ce petit jeu sans conséquence, amusant (pour nous, spectateurs, du moins) et c’est surtout la qualité des dialogues qui rend ce film vraiment plaisant à regarder. Il y a beaucoup de vivacité dans l’enchaînement des petits rebondissements de cette situation qui n’en est pas une. Sandrine Kiberlain, Jean-Paul Rouve et Yvan Attal sont particulièrement convaincants et contribuent à la réussite de ce film qui amuse et fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Yvan Attal, Jean-Paul Rouve, Marina Foïs, Lionel Abelanski
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9 avril 2006

Le Stade de Wimbledon (2001) de Mathieu Amalric

Le Stade   de Wimbledon Elle :
Malheureusement, le passage de Mathieu Amalric à la mise en scène n’est pas très réussi. Cette adaptation de roman est des plus énigmatiques quant à son intérêt. Jeanne Balibar part sur les traces d’un écrivain à Trieste et rencontre les gens qui l’ont connu. C’est barbant à souhait. On ne parvient pas à s’intéresser à ce personnage.
Note : 1 étoile

Lui :
Matthieu Amalric ne fait pas grand chose pour nous intéresser à cette histoire d’enquête sur un écrivain sans livre. Le film se révèle particulièrement abscons et imperméable, alors on décroche assez rapidement.
Note : 1 étoile

Acteurs: Jeanne Balibar, Esther Gorintin, Anna Prucnal
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7 avril 2006

C’est la vie (2001) de Jean-Pierre Améris

C'est la vie Elle :
Un film intense qui bouleverse puisqu’il aborde un sujet tabou, l’accompagnement de fin de vie dans un centre de soins palliatifs. Jacques Dutronc rentre parfaitement dans la peau de ce malade entre la vie et la mort et joue avec subtilité la fragilité de son existence, l’intensité des bons moments de la vie. Alors qu’il était solitaire et agressif, il se découvre un besoin charnel de tisser des relations très fortes avec les autres personnes du centre comme pour échapper à la solitude. Sa rencontre lumineuse avec Sandrine Bonnaire qui l’accompagne dans la mort l’aide à franchir le pas. Jean-Pierre Améris filme ces instants avec pudeur et émotion tout en impliquant fortement le spectateur.
Note : 5 étoiles

Lui :
Jean-Pierre Améris filme ce sujet sur la mort sans fioritures, il semble vouloir témoigner tout simplement. Sur ce plan, le film est plutôt réussi, mais plusieurs points semblent artificiels, idylliques même, ce qui en réduit un peu la portée et l’on sent que le réalisateur pathétise un peu. Malgré cela, le film reste assez émouvant, et même attachant. Dutronc et Sandrine Bonnaire sont remarquables.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jacques Dutronc, Sandrine Bonnaire
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